Austen
 

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Avengers #77-81 : Lionheart of Avalon

(Marvel)
Par Chuck Austen, Olivier Coipel & Andy Lanning (#77-78, 80-81), Sean Chen & Tom Simmons (#79), Chris Sotomayor.

Après le départ de Geoff Johns, c’est donc Chuck Austen qui reprend la destinée des Vengeurs. Jusqu’à présent, le scénariste a quand même fait beaucoup plus de mal que de bien, on peut légitimement aborder ce run avec un minimum de suspicion. La bonne nouvelle toutefois étant qu’Olivier Coipel est de retour aux dessins – même s’il cède sa place le temps d’un épisode à Sean Chen.

Lionheart of Avalon conduit les Vengeurs en Angleterre, à la recherche du Wrecking Crew. On peut se demander si le Wrecking Crew représente une menace tellement dangereuse qu’elle force les Vengeurs à traverser l’Atlantique, ou s’il s’agit d’un simple prétexte de la part du scénariste pour situer son action en Grande-Bretagne (la bonne réponse est la deuxième). L’objectif de cette histoire est en réalité de donner naissance à un nouveau Captain Britain. Pour cela, Austen introduit dès le premier épisode le personnage de Kelsey Leigh, jeune femme au foyer, mère de deux enfants, Jenny et Martin (ce dernier étant un fan absolu de Captain America). Kelsey Leigh, dont le visage est défiguré par une horrible balafre, va se trouver accidentellement en plein milieu du combat opposant les Vengeurs au Wrecking Crew. Elle va même y laisser la vie, en protégeant un Captain America à terre contre Thunderball. Son histoire ne s’achève pas ici pour autant, car elle va recevoir la visite d’une projection astrale de Brian Braddock, lui offrant de devenir le nouveau Captain Britain. Ce qu’elle va faire, en choisissant l’épée plutôt que l’amulette (le contraire de ce que Braddock avait fait autrefois).

Commençons par LE point positif de cet arc : le travail d’Olivier Coipel. Son style, extrêmement dynamique, m’évoque celui du Marc Silvestri des débuts, à l’époque d’Uncanny X-Men ou Wolverine, avec une meilleure finition dans le trait, mais avec cette même énergie. Les scènes d’action sont spectaculaires à souhait, en particulier celles mettant en scène the Wasp, désormais capable de grandir à volonté. Le résultat est tout à fait impressionnant.

Voilà pour les bonnes nouvelles. Passons à Chuck Austen.

On retrouve dans cet arc à peu près tous les défauts du scénariste. A commencer par ses intrigues que l’on qualifiera de bancales pour rester poli. A posteriori, si l’on tente de décortiquer quelque peu l’intrigue, on se rend compte que tout cela ne tient pas debout un seul instant. Au commencement se trouve Morgan Le Fey, qui souhaite éliminer une bonne fois pour toute Captain Britain et du même coup détruire la Grande-Bretagne. Pour cela, Austen part de l’idée que si Captain Britain est blessé, les effets de cette blessure sont ressentis par le pays lui-même. Et effectivement, on aura droit quelques pages plus loin à une scène dans laquelle, lorsque la nouvelle Captain Britain est touchée, tout un quartier d’une ville anglaise explose. Néanmoins – même si ce n’est pas vraiment explicité par Austen – il semblerait que ceci ne soit possible que si Captain Britain est blessé ou tué par des flèches ayant appartenu à Thor, flèches que ce dernier a donné à Hawkeye (quand, comment, pourquoi ? Mystère). Le plan de Morgan Le Fey est donc d’utiliser le Wrecking Crew (Thunderball est en réalité le Black Knight déguisé) pour faire venir les Vengeurs en Angleterre, puis s’emparer du carquois d’Hawkeye et utiliser les flèches de Thor pour tuer Captain Britain. Ou pourquoi faire simple quand on peut faire très, très compliqué.

Sauf que Captain Britain a eu le temps (avant ou pendant sa capture ? Encore un autre mystère) de transmettre ses pouvoirs à Kelsey Leigh, laquelle va donc ressusciter en choisissant l’épée plutôt que l’amulette. Mais ce choix va avoir une autre conséquence : il lui est interdit de révéler à ses deux enfants qu’elle est vivante, sans quoi ils connaîtront aussitôt une fin horrible. Là non plus, rien ne semble justifier cet impératif, hormis le goût immodéré de Chuck Austen pour le mélodrame le plus larmoyant.

Finalement, Morgan Le Fey et le Wrecking Crew vaincus, les Vengeurs retournent aux Etats-Unis, en compagnie de la nouvelle Captain Britain, de ses deux enfants (les Vengeurs ne pouvaient décidément pas abandonner deux pauvres orphelins) et de sa vieille mère. Je suppose que la décision de Captain Britain de partir aux USA est la conséquence de celle des Vengeurs de prendre avec eux ses enfants, mais là non plus la situation n’est pas vraiment claire à la lecture.

Bref, tout ce chemin tortueux pour faire apparaître un nouveau Captain Britain. Oh my God.

Chuck Austen fait donc de cette nouvelle Captain Britain un être tourmenté, et joue sur le fait que cette brave mère de famille est condamnée à ne plus pouvoir approcher ses enfants. On retrouve bien ici le goût du scénariste pour le mélodrame le plus primaire et éculé. De la même façon, il va créer une tension entre les membres des Vengeurs en revenant sur une vieille histoire : un jour, Hank Pym a frappé sa femme. Le drame a eu lieu rappelons-le il y a plus de vingt ans, les personnages ont bien changé depuis, et dans Avengers #71 Geoff Johns avait superbement fait le point sur l’évolution de la relation entre Hank et Jan. Chuck Austen va rayer tout cela en une seule scène. Une remarque maladroite d’Hawkeye et soudain Hank Pym réapparaît aux yeux de tous comme un homme brutal, violent avec les femmes. Là encore, le seul but d’Austen est de dramatiser artificiellement les relations entre les personnages. On l’a déjà vu dans Uncanny X-Men, Chuck Austen ne semble concevoir les relations entre ses personnages que comme des rapports de force permanents. Il applique ici la même recette.

On pourra aussi s’interroger sur la caractérisation de certains personnages. Hawkeye apparaît à plusieurs reprises comme un parfait crétin, agissant avant de réfléchir. Et surtout, Captain America nous offre ici ce qui est peut-être bien la réplique la plus stupide de toute son histoire : au jeune Martin, qui vient de perdre sa mère, Cap qui tente de le consoler a cette phrase d’anthologie : « Do you need to—cry, or something ? ». On savait que Cap était un homme du passé, pas toujours à l’aise dans le monde actuel, on découvre ici qu’en réalité il est encore moins humain que Vision.

Un thème récurrent de cette histoire est la violence faite au femme. Dès le premier épisode, Captain America et Hawkeye ont une discussion sur le fait que selon ce dernier, Cap est un homme d’un autre temps et est incapable de frapper une femme, même une super-vilaine. Le thème reviendra avec l’histoire de Hank et Janet. Il est surtout présent à travers le personnage de Kelsey. Outre le fait qu’elle est tuée par Thunderball en tentant de protéger Captain America, on apprend dans le dernier épisode que quelques années plus tôt, elle a été défigurée en se défendant contre un homme qui voulait la violer, sous les yeux de son mari qui n’interviendra pas. Thème très présent donc, même si au final Austen ne le traite jamais vraiment. On suppose que ce sont les souffrances qu’elle a subies qui conduisent Kelsey à choisir l’épée plutôt que l’amulette, mais c’est à peu près tout ce qu’Austen tire de cette idée. C’est pauvre.

Au final, le seul intérêt de cet arc est d’offrir suffisamment de scènes d’actions pour permettre à Olivier Coipel de nous donner une prestation mémorable. Le reste est bête à pleurer.

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lol ça donne envie de le lire rien que pour se moquer :D


bravo niglo je me suis bien marré :yo:

Bunny, rigole pas, l'horreur arrive sur JLA au numéro 101 :'(

A part ça, tout le monde se foutait de ma gueule quand je parlais des persos "out of character" après la lecture du numéro 77... :D

je suis profondément deçu! Moi qui pensait que austen allait faire quelque chose de mieux a la vue du premier épisode de cet arc......désilusion...

Moi pas. :non:

Sérieusement, que Marvel et maintenant DC confient leurs titres les plus vendeurs à ce type me dépasse. Qu'on fasse appel à lui parce qu'il est capable de pondre 150 pages par semaine, même 150 pages d'inepties, à la rigueur je comprends, c'est toujours pratique pour un éditeur d'avoir ce genre d'auteurs sous la main. Mais le coller sur Uncanny, Action Comics ou Avengers, je pige pas.

On peut ne pas aimer Bendis, Jenkins ou autres. Mais Austen lui est objectivement nul. Il est à peu près incapable de construire une histoire cohérente, d'insuffler la moindre humanité à ses personnages, il recourt sans arrêt aux pires ficelles du mélo, etc. Même un scénariste comme Lobdell, à qui on peut reprocher beaucoup de choses, est cent fois meilleur que ce type.

Je pige pas.

J'ai longtemps envisagé d'aller voir un hypnotiseur pour me faire croire que j'adore Chuck Austen. J'aurais eu moins mal dans les mois à venir... :(

il doit vendre
je vois pas d autres explications
meme si sa reecriture sur cap a ete sympa et sans tout ce qu on lui reproche ailleurs
meme le cote soap y faisait avancer le perso
et sur action comics je vois pas le pb
je me suis plus amuse avec son numero qu avec l episode de rucka et l annee entiere ecoulees des titres
et je commence a m inquieter sur azzrello/lee car a part les inconditionnel de lee j ai pas lu de superbes odes a ce titre

Oh moi ce que je ne comprends pas ce sont les gens qui lisent les histoires d'Austen, tout simplement parce qu'ils sont fans des personnages...

en meme temps il faut bien lire pour juger 8)
Apres sur uncanny il m afait arreter la vf pour ne prendre que la vo de new
Mais bon, perso je suis plus mitige sur ce gars
il est clair que son pire est vraiment au ras des paquerettes mais bon...
avant ultimate adventure j avais enterre zimmerman et je fuis le nom de zeb wells

heureusement qu il y avait les dessins de coipel ...
sinon pour bosser sur autant de titres phares, austen doit avoir des dossiers compromettants sur tt le monde c' est pas possible autrement :D




pour crimsoN , va voir l' hypnotiseur pour qu' il ne te fasse penser a prendre le n 2 de firestorm :D :D

bravo niglo ....
exactement ce que je pensais de cet arc apres la lecture des 3 premiers numeros ....

:clap: Bravo pour la critique Mr L'hérisson magique!

J'ai le meme avis que toi, je préciserai juste que l'encrage n'est pas top top je trouve, et que les couleurs sont hideuses.C'est dommage, ça gache la belle démonstration de Coipel.
Au fait, Niglo, tu as oublié de préciser que Cap réussit à joindre la dimension de Morgane-oh-my-goodness!!!-Fey d'une manière un peu pirotractée à mon goût (ou alors c'est moi que ne comprendra jamais les pouvoirs de Wanda ^^).

Tu oublies le travail de Coipel. C'est la même chose avec The Eternal par exemple. Le scénar' est nul et monstrueusement sexiste, mais rien que pour le travail de Walker ça mérite tout de même le coup d'oeil.

Et puis il y a un plaisir pervers à lire un truc vraiment, vraiment mauvais. Puis à le décortiquer et à écrire sur le sujet ensuite. 8)

De toute façon, les comics de super-héros et la science-fiction sont les deux domaines dans lesquels je suis capable de lire les pires âneries. C'est le genre dans son intégralité qui m'intéresse, y compris dans ses côtés les moins avouables. :)

Par contre, niglo, j aimerai avoir ton avis sur ces captain et ses action comics...
et surtout le trouves tu vraiment pire que tout(ex que j ai cites mais aussi kaminsky ou kupperberg par ex)

un peu comme les films de karate , les western spaghetti et les series b ..... 8)