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zenita 15/09/2014 13h03

+1 avec Hips gone baby gone Denis lehane

Fletcher Arrowsmith 15/09/2014 13h12

+2 avec Hips et Zenita

PSYCHO PIRATE 15/09/2014 13h19

A Quiet Belief in Angels (Seul le silence) de R. J. Ellory.

Fletcher Arrowsmith 15/09/2014 13h20

Citation:

Envoyé par Anachronaute (Message 1521221)
Alors avant même que vous les citiez, oubliez les Simenon et Agatha Christie.

Cela dépend. Si elle connait bien Agatha Christie je conseille un livre assez court mais intéressant de Antoine BELLO : Enquête sur la disparition d'Émilie Brunet où l'auteur se met en tête de déconstruire et d'expliquer l'oeuvre de la célèbre romancière à travers une enquête sur une disparition.

Le roman propose un vrai face à face entre le présumé coupable et le détective qui a la particularité de souffrir d'amnésie antérograde (il oublie chaque matin les évènements de la veille depuis un grave accident). C'est donc à des échanges de lettres ou à la tenue d'un carnet que le livre se présente.

Personnellement je ne trouve pas que ce roman marquera l'oeuvre d' Antoine Bello mais c'est un très beau exercice de style, assez réussi. Comme avec Mateo, l'auteur ne se moque pas de nous et c'est très bien documenté. Une curiosité.

Anachronaute 15/09/2014 13h26

Merci les gars. Je vais regarder ça.

zenita 15/09/2014 13h35

Citation:

Envoyé par PSYCHO PIRATE (Message 1521310)
A Quiet Belief in Angels (Seul le silence) de R. J. Ellory.

+1 également. Très bon polar!

HiPs! 16/09/2014 12h18

Citation:

Envoyé par Anachronaute (Message 1521313)
Merci les gars. Je vais regarder ça.

A préciser que les deux conseillés, Gone Baby Gone et Seul le silence, sont d'une facture assez différente. Le Lehane est plus traditionnel, le Ellory, plus introspectif, moins polar que strictement Noir, à mon sens.
Et préciser aussi que si on aime surtout les jolis personnages, bien ancrés, qu'on aime bien un peu rigoler et pas seulement frémir, le Lehane est un meilleur choix.
Mais, les deux sont excellents, c'est clair.

Et, tiens, question, pourquoi ce refus de Simenon? Parce que ta doyenne a déjà tout lu?
Si c'est le cas, je lui demanderais bien la liste de ses favoris, histoire d'étayer ma connaissance de ce romancier.:huhu:

zenita 16/09/2014 13h27

Absolument d'accord avec Hips sur la comparaison entre les 2 titres.

HiPs! 18/09/2014 21h34

Et si tu optes pour le Lehane, sache qu'un autre volet des enquêtes de Kenzie&Gennero Moonlight Mile, parle aussi de kidnapping d'enfant.

Et ça vient de me revenir, du même auteur, et sur le même thème..., tu as bien sûr Mystic River.

Anachronaute 19/09/2014 18h58

Citation:

Envoyé par HiPs! (Message 1521539)
Et, tiens, question, pourquoi ce refus de Simenon? Parce que ta doyenne a déjà tout lu?
Si c'est le cas, je lui demanderais bien la liste de ses favoris, histoire d'étayer ma connaissance de ce romancier.:huhu:

Alors non elle n'a pas tout lu, juste quelques romans mettant en scène le célèbre Maigret, et elle m'a dit avoir trouver ça aussi mou et soporifique que les téléfilms avec Jean Richard (dîtes-moi que je ne suis pas le seul à être assez vieux pour les avoir vus :() ou Bruno Cremer. Après j'ai beau lui dire qu'il n'a pas écrit que ça, allez faire changer d'avis à un vieux, vous :D.

Citation:

Envoyé par HiPs! (Message 1522022)
Et ça vient de me revenir, du même auteur, et sur le même thème..., tu as bien sûr Mystic River.

J'y ai penser à Mystic River, mais j'ai crains que ce ne soit un peu trop glauque.

Merci encore les gars. Z'êtes cool !

wildcard 17/04/2015 19h04

http://img15.hostingpics.net/pics/72084851Z527036VL.jpg

Comeback, par Richard Stark.

Précisons tout de suite que Richard Stark n'est autre qu'un des nombreux pseudos du génial Donald Westlake : sous cette identité, il a signé la série des aventures de Parker, voleur aussi méticuleux que redoutable.
Comeback marquait avec un titre fort à propos le retour de ce personnage dans l'oeuvre de son auteur après une longue absence.

L'intrigue raconte comment Parker s'engage dans un audacieux braquage dont la victime est un prédicateur. Le butin s'élève à un demi-million de dollars, à partager avec ses complices Mackey, sa fiancée Brenda et Liss. C'est un des disciples du télévangéliste, Carmody, qui les met sur ce coup - c'est aussi à cause de lui que l'opération va se compliquer très sérieusement une fois accomplie : il en a effectivement aussi parlé à sa copine, qui en parlé à son jeune frère, qui en a parlé à deux amis.
Entre ceux qui veulent récupérer le magot, ceux qui ne veulent pas le partager, ceux qui veulent voler les voleurs, ceux qui veulent arrêter les voleurs, Parker aura fort à faire.

Stark expliquait qu'en créant Parker il voulait écrire une série noire sans émotion : son héros est donc un bandit aussi efficace qu'implacable. Il n'aime pas tuer mais le fait quand il n'a pas le choix. Le trahir, c'est avoir à ses trousses un ennemi inépuisable. Vouloir l'appréhender est décrit comme impossible car il prépare ses braquages à la perfection et s'enfuit sans laisser de traces. L'affronter exige une bonne dose d'inconscience.

J'avais lu Comeback il y a déjà plusieurs années et j'en avais gardé une sensation fulgurante, un roman coup-de-poing, au rythme très soutenu, avec une intrigue très dense. En le relisant, tous ces sentiments ont resurgi, intacts. Le personnage de Parker est fascinant, la narration est imparable. Découpé en quatre parties, le livre conserve une tension constante, et le dernier acte, dans une maison abandonnée, est un modèle du genre.
Un autre aspect remarquable, et que j'avais par contre un peu oublié, réside dans le personnage féminin principal, Brenda, la fiancée de Mackey, qui est formidablement dépeint, non pas comme un cliché de polar (ni vamp, ni pauvre fille victime, ni amoureuse transie du héros) mais comme un femme intelligente, au caractère bien trempé, subtilement développé.

Tout ça m'a remis en appétit avec la série noire, que j'avais depuis longtemps délaissé (après en avoir lu en quantité). Du coup, j'ai enchaîné avec Faux en écritures, de James Cain.

PSYCHO PIRATE 19/04/2015 10h40

Citation:

Envoyé par wildcard (Message 1572758)
Récemment, j'ai lu beaucoup de BD en peu de temps (enfreignant ma propre règle selon laquelle il ne faut pas se gaver si on veut bien lire), et après avoir enchaîné une douzaine d' "Astérix" (des relectures qui m'ont laissé sur un sentiment très mitigé), j'ai éprouvé une subite et écrasante lassitude.

Ainsi ai-je pensé que c'était le bon moment pour me replonger dans un polar, en espérant qu'il soit bon. Comme la bibliothèque municipale était fermée, j'ai farfouillé dans ma propre collection, à la recherche d'un roman à relire.

http://i882.photobucket.com/albums/a...psgcpz4wiq.jpg

wildcard 19/04/2015 18h55

Allez, hop, une petite curiosité bien relevée !

http://img15.hostingpics.net/pics/208860414F34GKVZL.jpg

Faux en écritures, de James Cain.

Le nom de James Cain est connu de beaucoup de cinéphiles : il est l'auteur de classiques de la série noire comme Assurance sur la mort ou Le facteur sonne toujours deux fois, deux textes qui ont connu de magnifiques adaptations.

Faux en écritures est un petit roman (moins de 140 pages, presque une nouvelle en fait) qu'il a écrit en 1944, et qui a d'abord édité dans un recueil où figurait Assurance sur la mort. On y retrouve d'ailleurs des figures communes avec cette histoire du responsable d'une succursale de banque qui découvre des détournements de fonds commis par un employé réputé pour son efficacité mais qui est hospitalisé pour un ulcère. Sa belle épouse propose de le remplacer au guichet et va se retrouver mêler à l'affaire, sans que le héros ne sache si elle en est complice ou pas.

Le texte est aussi typique de Cain par son économie : le style est sans fioritures, précis, fluide, d'une tension extrême, d'un érotisme subtil. Pourtant, le romancier ne cède pas aux clichés et se montre très sobre quand il évoque la romance naissante entre Dave Bennett, le banquier, et Sheila Brent, la femme de son employé malhonnête.
Les manoeuvres qu'accomplit ce couple pour maquiller l'escroquerie sont évidemment très datées, mais l'essentiel est ailleurs et aboutit à un dénouement fulgurant, comme si soudain le récit explosait, s'emballait.

Ce n'est pas un chef d'oeuvre de ce grand auteur qu'est James Cain, mais quand même une belle preuve de son savoir-faire, et un témoignage percutant de cette école du polar des années 40 aux histoires et aux ambiances si intenses.
(Et en plus, on le trouve dans une collection vraiment pas cher, donc aucune excuse pour s'en priver !)

Ah ! Que je n'oublie pas ce qui suit :

http://img15.hostingpics.net/pics/82661251vEXeCwFL.jpg


Elmore Leonard, un maître à écrire, de Laurent Chalumeau.

Formidable biographie sur un des maîtres du polars par un de ses plus grands fans. Si vous ne connaissez pas (ou pas bien) Elmore Leonard, alors, ce bouquin vous donnera envie de corriger ça. Son oeuvre est abondante (westerns, polars...), il n'y a que l'embarras du choix, et c'est toujours jubilatoire.

L'occasion aussi de réviser les "10 rules of writing", à la fois drôles et judicieuses, du maestro :

Citation:

1 - Ne jamais commencer un livre par le temps qu’il fait.
Si c’est uniquement pour créer une ambiance, et non une réaction d’un personnage au temps, il vaut mieux ne pas s’attarder sur le sujet. Le lecteur est capable de sauter des pages entières pour chercher le moment où l’on parle des personnages. Il y a des exceptions. Si vous êtes Barry Lopez, qui a plus d'imagination qu’un Eskimo pour décrire la glace et la neige dans son livre Arctic Dreams, vous pouvez couvrir la météo tant que vous voulez.

2 - Evitez les prologues : ils peuvent se révéler ennuyeux, spécialement si le prologue vient après une introduction qui est elle-même suivie d’un avant-propos. Mais on trouve généralement ceux-ci dans des ouvrages qui ne sont pas de la fiction. Dans un roman, un prologue est une histoire qui résume le passé d’un personnage et vous pouvez l’insérer là où vous le souhaitez. Il y a un prologue dans Sweet Thursday de John Steinbeck, mais ça me va, puisqu’un personnage dans le livre résume le contenu de mes règles. Il dit : « J’aime quand on parle beaucoup dans un livre, et je n’aime pas quand on me dit à quoi ressemble la personne qui parle. Je veux deviner à quoi il ressemble à partir de la manière dont il parle. »

3 - Ne jamais utiliser d’autres verbes que "dire" pour porter un dialogue.
La ligne de dialogue appartient au personnage ; le verbe, c’est l’auteur qui vient coller son nez dans le texte. Mais "dire" est bien moins intrusif que "grommeler", "haleter", "avertir" ou "mentir". Je me rappelle avoir lu une ligne de dialogue de Mary McCarthy qui se terminait par "she asseverated" (un terme anglais compliqué pour dire "elle affirma solennellement"). J’ai dû m’arrêter de lire pour aller chercher le dictionnaire.

4 - Ne jamais utiliser un adverbe pour modifier le verbe "dire"… admonesta-t-il gravement.
Utiliser un adverbe de cette façon (ou de presque n’importe quelle autre façon) est un péché mortel. L’auteur se met véritablement en danger en utilisant un mot qui distrait et peut interrompre le rythme de l’échange. Dans un de mes livres, j’ai fait dire à un personnage qu’elle écrivait des romances historiques « plein de viols et d’adverbes ».

5 - N'abusez pas des points d’exclamation.
Limitez-vous à deux ou trois par 100 000 mots de prose. Si vous avez le coup de main pour jouer avec les points d’exclamation comme le fait Tom Wolfe, vous pouvez les jeter dans votre texte par poignées.

6 - Ne jamais utiliser les mots "soudain" ou "l’enfer se déchaîna".
Cette règle ne nécessite pas d’explication. J’ai remarqué que les écrivains qui utilisent "soudain" ont souvent peu de maîtrise dans l’utilisation des points d’exclamation.

7 - Utilisez les dialectes régionaux ou le patois avec parcimonie.
Une fois que vous commencez à orthographier les mots d’un dialogue phonétiquement et que vous chargez la page d’apostrophes, vous ne pourrez plus vous arrêter. Remarquez la façon dont Annie Proulx capture la saveur des voix du Wyoming dans son recueil de nouvelles Close Range.

8 - Evitez les descriptions détaillées des personnages, chose dont Steinbeck a déjà fait le tour.
Dans l’œuvre d’Hemingway, Hills Like White Elephants, à quoi ressemblent « l’Américain et la fille qui l’accompagne » ? « Elle avait enlevé son chapeau et l’avait mis sur la table ». C’est la seule référence à une description physique dans l’histoire.

9 - N’entrez pas trop dans le détail lorsque vous décrivez les endroits et les choses, à moins que vous ne soyez Margaret Atwood et que vous ayez un don pour cela. Vous ne voulez pas de descriptions qui amènent l’action, le cours de l’histoire, à s’arrêter complètement.

10 - Essayez de rayer les passages que les lecteurs ont tendance à sauter.
Pensez à ce que vous sautez lorsque vous lisez un roman : d’épais paragraphes de prose où vous voyez qu’il y a trop de mots.

Ma règle la plus importante qui résume les 10 : si ça ressemble à de l’écrit, je le réécris.
(J'ai remarqué, dans une itw récente, que Jean D'Ormesson appliquait une autre technique : "je ne lis jamais quand j'écris. Si je lis un bon livre, ça me déprime. Si je lis un navet, je perds mon temps.")

rik spoutnik 24/04/2015 11h03

Citation:

Envoyé par PSYCHO PIRATE (Message 1521310)
A Quiet Belief in Angels (Seul le silence) de R. J. Ellory.

Il y a aussi les Anonymes qui est du m^me acabit.

Fletcher Arrowsmith 19/05/2015 08h30

L'île du serment de Peter May

http://www.google.fr/url?source=imgl...OLbAs0BrBNfnZg

Citation:

Kirsty Cowell a-t-elle poignardé son mari à mort, cette nuit tourmentée sur Entry Island, à l'extrême-ouest du Canada ? Tous le croient, tout l'accable et pourtant Sime Mackenzie, l'enquêteur chargé de l'interroger, ne peut se résoudre à l'accuser. Mais cet étrange sentiment de familiarité qu'il éprouve à son égard n'est-il pas une arme dangereuse offerte à une femme manipulatrice ? À moins que les rêves étranges qui le ramènent à la vie de son aïeul, émigré des Hébrides en terre de Québec au dix-neuvième siècle, ne recèlent une part du mystère ?
Très bon polar qui vous propose de découvrir les paysages canadien (Québec et l'archipel de la Madeleine) et Ecossais. Deux récits séparé de près de 150 ans vont étrangement s'entremêler. Peter May sait rendre ses personnages intéressants n'en faisant pas des banals écorchés vifs. Leçon d'histoire et de géographie également avec la description de l'Ecosse du 19eme siècle et l'arrivée des migrants aux Québec. La place du Français et de l'Anglais est également évoquée. Le gros plus se sont les merveilleuses descriptions des paysages où l'on a envie de se perdre. Les passages sur les îles sont troublants et on devine toute la singularité des insulaires. J'ai dévoré ce livre et j'en aurais bien repris encore un peu (418 pages). Je découvre cet auteur avec plaisir.


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