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Rhodey 03/06/2008 17h35

Citation:

Envoyé par Thoor (Message 772425)
N'ayant pas de plan de carrière, et ne souhaitant qu'une seul chose: quitter l'école, je décide de m'orienter vers un BEP ( merci à ma mère de m'avoir poussé), et le hasard me pousse en menuiserie.

Bref, entré en BEP, révélation, impossible de passer ma vie à pousser des bout de bois dans une machine, je me pousse au train ( doucement quand même faut pas exagérer ) et je fit ma scolarité par un BTS.

Deux remarques :
- Personne n'a de plan de carrière à 14 ans. Il n'y a que des enfants qui font ce que leur parent leur ont dit de faire dans certain cas, et la plupart du temps il y a des enfants qui se laissent vivre.
- Tu devrais te méfier de ton exemple car certaines personnes vont te répondre qu'il a fallu te mettre le nez dans ta bêtise (pour parler poliment) pour que tu te rendes compte que glander c'est bien, le faire sans hypothéquer son avenir c'est mieux. Et donc que par conséquent, on aurait du t'envoyer en menuiserie plus tôt. Tu vois la dérive... En plus, c'est enrobé dans une démarche intéressante puisqu'elle permet de remettre les traineux dans le bon sens.

Citation:

Envoyé par Thoor (Message 772425)
Et là problème. Il m'a fallut engager un vrai bras de fer avec mes profs qui souhaitaient absolument me faire passer en seconde Général. Ils touchent une prime par élève ou bien???

Excellent exemple, et excellente réponse de Doop. Ca fait partie de ce que ej ressens comme les dysfonctionnements pratique du système. On peut parler autant qu'on veut des problèmes d'orientation du système français, de l'incompétence des conseillers d'orientation ou des profs qui conseillent au quotidien, ça reste de la branlette intellectuelle si par derrière on a ce genre de pratique.

Accessoirement, pour lancer la comparaison éducation nationale-privé, l'objectivation des situations de travail avec des indicateurs non pertinents, c'est un problème vieux comme le monde qui... finalement ne se retrouve pas tant que ça dans le privé. En tout cas, les situations de fous que vient de décrire Doop doivent frapper l'éducation nationale avec une ampleur que n'atteignent pas les "situations de fous" dans le privé (en nombre de salariés touchés).

cyclopebox 03/06/2008 18h55

J'avoue être sidéré par ce système que l'on peut qualifier de mafieux où des inspecteurs d'académie à la con imposent des quotas.

C'était déjà pas génial à mon époque, je suis vraiment triste de voir continuer en ce sens...

Ivan Rebroff 03/06/2008 19h51

Citation:

Envoyé par BouZouK (Message 772454)
AED, c'est les gens en soutanes ou en treillis ? ^^
Juste pour dire que les acronymes, c'est bien , mais c'est bien aussi de dire à quoi çà correspond, çà pourra en éclairer plus d'un , :merci:

AED, ce sont effectivement les assistants d'éducation, l'équipe de joyeux drilles sous la férule du ou de la ou des Conseillers principaux d'éducation, la base branlante des collèges, qui encadre les élèves quand ils ne sont pas en cours, pendant les permanences, les récréations, la cantine, les heures de colle, qui doit supporter le superbe mépris de la majorité des profs et les remarques assassines de l'exécutif quand leur chef d'équipe n'est pas là...
J'en suis un depuis cinq ans (Keats également), et cette activité est loin d'être une sinécure.

XXL 03/06/2008 21h03

Un de mes ex vient de jeter l'éponge: il a fait pile ses 5 ans, il a quitté la fonction publique et l'éducation nationale (c'est assez rare apparemment, il s'est fait passé un savon), il était prof de philo, français et puis aussi un peu histoire/géo. Il n'en pouvait plus. Comme il a suvi une formation de prof, il est un peu coincé et n'a plus qu'à se tourner vers des métiers non qualifiés (genre restauration ou hotellerie). il en profite poue se casser à l'étranger (vu les salaires et conditions de travail du secteur en france, il a raison).

J'ai une admiration trés forte pour les profs (exceptés les profs d'université qui sont des grosses feignasses pour la plupart). Qu'un métier aussi primodrial soit aussi mal payé, mal reconnu et fasse l'objet d'aussi peu de considération de la part de l'éta me révolte. Suis pas sur qu'être dans le privé change grand chose.

Kal_El 03/06/2008 21h37

Pour les profs la consideration est peut etre plus forte dans le privé mais pas la paye...

Au niveau des prof de fac j'en ai connu de (deux ?) tres bien, interressés par leurs étudiants, motivés et tout, seul problème... ils étaient PRAG (professeur agrégé) et pas vraiment prof de fac...

Ben Wawe 03/06/2008 21h53

Considération peut-être venant des supérieurs (et encore, la politique du chiffre y est encore plus forte je pense), mais sûrement pas des parents : déjà qu'ils s'imaginent que tout leur est dû par leurs impôts dans le public, ça doit être pire quand ils payent encore plus, non ?

doop 03/06/2008 22h28

NOn parce que si leur gamin est pourri, il peut se faire dégager dans le privé. c'est comme ça qu'ils ont des reussites de 100%. Ils dégagent les plus mauvais...qui viennent chez nous. et là; les parents sont encore plus chiants !
Serieux, là aussi des fois, c'est carrément des boulets....

anteus 03/06/2008 22h44

le débat est intéressant.

pym 03/06/2008 23h10

très bon débat .... :)

Meister Albator 03/06/2008 23h13

Citation:

Envoyé par XXL (Message 772562)
J'ai une admiration très forte pour les profs (exceptés les profs d'université qui sont des grosses feignasses pour la plupart).

J'en ai connu un beau spécimen, d'ailleurs : un prof d'informatique et de phonologie (en langage grossier : le comment que ça marche la phonétique). Déjà, en informatique, il est pas terrible : j'ai des potes bien plus qualifiés que lui et ce type ne connaît même pas l'existence de la combinaison CTRL + A pour sélectionner tout un texte. Mais pour la phonologie, c'est bien pire : il nous a appris des trucs faux, tellement faux que tous nos bouquins de référence le contredisaient. Il n'a jamais daigné écouter, usant d'un argument imparable : "C'est moi le prof, donc j'ai raison." Et je ne parle même pas de son comportement avec les élèves quand il fait passer des oraux, et encore moins des programmes non respectés...

Le plus moche dans l'histoire, c'est qu'il a été titularisé...

J'ai un autre cas, heureusement moins grave : le prof de littérature qui ne s'empêche pas de raconter des anecdotes pendant ses cours... surtout si ses anecdotes concernent sa vie. Sur 1h de cours magistral, il a dû passer entre 10 minutes et un 1/4h à parler du sujet de littérature (Shakespeare, en l'occurrence - avec force jeux de mots foireux sur "shake" et "spear"), le reste étant consacré à sa vie. En TD, c'était un peu différent, puisqu'on arrivait quand même à rester dans le sujet la plupart du temps, les quelques digressions servant à illustrer le propos. Il est parti à la retraite l'an dernier.

Heureusement, j'ai aussi eu de bons profs, à la fac (même si c'est là-bas que j'ai connu les pires profs de mon existence).

Hob 03/06/2008 23h33

c'est le genre de sujet qui me déprime en ce moment mais bon pour une fois que je peux apporter ma petite expérience dans autre chose que la section dessin autant en profiter ^^

Donc , moi, je ne suis pas profs mais je travaille depuis un an en tant qu'EVS ( employé à la vie scolaire ) dans une école élémentaire classé en ZEP .

Bon, je ne vais pas parler de mon contrat qui est une des arnaques de l'éducation nationale car franchement hors le fait qu'on fait un peu produit jetable , j'ai eu la chance de tomber sur une école avec une excellente ambiance où j'ai acquis une expérience personnelle très enrichissante .

Et surtout , ça me permet de vraiment voir à quel point c'est un bordel incommensurable ...
y a réellement des choses aberrantes .. Rien que le fonctionnement même de l'école ..

Les redoublements par exemple sont fait aux comptes gouttes : Les enseignants doivent faire un dossier pour chaque redoublement qui doit être d'abord accepter par les parents mais aussi par l'IEN , pas le droit de redoubler plus de 2 fois de suite et on évite tous les redoublements en CM2..
Du coup , on a des élèves qui accumulent les lacunes et des enseignants qui peuvent de moins en moins gérer les "dégâts" ..
Cette année , on a un élève d'origine turc qui va passer en 6eme alors qu'il ne sait ni lire , ni écrire ..
Pourquoi? il n'y a aucune structure pour gérer ça ..

Et encore , lui , il a l'"excuse " d'être arrivé dans l'année ..
es problèmes de lecture et d'écriture sont monnaies courantes et celà malgré toutes les aides amenés autour ( mais augmente aussi leurs heures d'école du coup )
ET comme tout se joue en CP ..

Dans l'école où je suis , le but primordiale des enseignants est d'apprendre la lecture à leurs élèves .. il faut qu'à la fin Cp , ils sachent lire .. On arrive à la fin de l'année , le bilan est déprimant ( pour bcp de raisons même si dans la majorité des cas , les difficultés des élevs coïncident très souvent avec des difficultés familiales )
Alors qd dans les programmes , ils ont entendus parler de l'anglais, de l'informatique etc , etc, ils se disent forcement que ce ne sont pas des programmes faits pour leurs écoles ( cad les écoles en ZEP) ...
Je parle même pas du samedi en moins où ils se disent que ça leur fait encore des heures en moins pour boucler leurs programmes.

Et tous ça , le service minimum , le rattrapage des heures du samedi , les nouveaux programmes .. Toujours les derniers au courant !!
alors qu'on leur demandait un avis sur les nouveaux programmes , on recevait les bouquins de l'année prochaine avec cm intitulé " basés sur les nouveaux programmes"
A quoi , ça sert de leur demander leurs avis alors ... un vrai foutage de gueule!!

Mon directeur me racontait un truc marrant encore aujourd'hui . Il faisait de l'aide aux devoirs dans le collège du quartier ( j'aurais tant de choses à raconter sur ça , sur le fait que c'est payer n'importe comment , qu'ils ont failli de jamais avoir les budgets pour financer ça ^^ ) ,et là le bilan est tombé : tout le monde est content , ça a très bien marché !!
Du coup , ils réduiront les heures l'année prochaine .. C'est normal , ça marche donc on réduit ?? c'est d'une logique infaillible ...

Mais bon la logique dans tout ça : on enlève des heures de cours , des profs, on rajoute des matières mais faudrait que ça marche mieux ...

Et puis y a des choses qui sont déprimantes ( qui me déprime pour ma part ) dans le cadre purement familial de ses enfants : hier , une enfant ne voulait pas rentrer chez elle parceque son beau père l'a bat , aujourd'hui une mère voulait récupérer son enfant alors que celui-ci est placé et qu'elle n'a pas le droit de le reprendre ...
On voit des parents complètement inadaptés au mieux , complètement irresponsable au pire ( j'ai vu une mère dire à son fils qu'il était la dernière la chance de la famille parce que sa sœur était une incapable et bien sûr la sœur était à côté de la mère etc, etc ... )
dans ce genre de condition , on s'étonne aussi que les enfants ne suivent pas ..

Et tout ça poursuit l'enfant toute sa scolarité ...
En arrivant , ( et ce malgré l'excellente ambiance qui règne entre les collègues ce qui n'est pas le cas partout ) , je les trouvé assez cynique et en même tps , je les comprends ..
Sur 8 enseignants , y en a facilement la moitié qui en ont marre ( ils se sentent pour la plupart inutile )

anteus 03/06/2008 23h33

ah j'en avais une dans le même genre! tout un cours a parler de ses cheveux!




le cours du jour était sur la mutuelle et carte vitale...

HiPs! 03/06/2008 23h58

Citation:

Envoyé par XXL (Message 772562)
J'ai une admiration trés forte pour les profs (exceptés les profs d'université qui sont des grosses feignasses pour la plupart).

Juste pour modérer la charge, il faut préciser que les profs d'université ont, en plus de leurs cours, et avant tout, une activité de recherche.Ce qui pourrait expliquer qu'ils ne soient pas les meilleurs pédagogues au monde. L'enseignement est rarement leur motivation première et la plupart n'ont certainement pas la fibre. Leur plus gros travers pourrait être une tendance à ne s'intéresser qu'aux éléments les plus brillants, les plus intéressants pour eux, ceux qui sortent du lot. Mais peut-on leur donner tort? A la différence de l'école, Ils s'adressent à des adultes qui sont là de leur plein gré. De là à les traiter de feignasses...

pym 04/06/2008 00h27

Citation:

Envoyé par Meister Albator (Message 772655)
J'en ai connu un beau spécimen, d'ailleurs : un prof d'informatique et de phonologie (en langage grossier : le comment que ça marche la phonétique). Déjà, en informatique, il est pas terrible : j'ai des potes bien plus qualifiés que lui et ce type ne connaît même pas l'existence de la combinaison CTRL + A pour sélectionner tout un texte. Mais pour la phonologie, c'est bien pire : il nous a appris des trucs faux, tellement faux que tous nos bouquins de référence le contredisaient. Il n'a jamais daigné écouter, usant d'un argument imparable : "C'est moi le prof, donc j'ai raison." Et je ne parle même pas de son comportement avec les élèves quand il fait passer des oraux, et encore moins des programmes non respectés...

Le plus moche dans l'histoire, c'est qu'il a été titularisé...

J'ai un autre cas, heureusement moins grave : le prof de littérature qui ne s'empêche pas de raconter des anecdotes pendant ses cours... surtout si ses anecdotes concernent sa vie. Sur 1h de cours magistral, il a dû passer entre 10 minutes et un 1/4h à parler du sujet de littérature (Shakespeare, en l'occurrence - avec force jeux de mots foireux sur "shake" et "spear"), le reste étant consacré à sa vie. En TD, c'était un peu différent, puisqu'on arrivait quand même à rester dans le sujet la plupart du temps, les quelques digressions servant à illustrer le propos. Il est parti à la retraite l'an dernier.

Heureusement, j'ai aussi eu de bons profs, à la fac (même si c'est là-bas que j'ai connu les pires profs de mon existence).

oh c'est marrant moi c'est a la fac que j'ai croisé les meilleurs profs que j'ai jamais vu... des brutes de connaissances dans leur spécialité, passionnant et passionnés, et poussant au dialogue et au débat contradictoire (bon a partir du master, hein ...)
parce qu'au primaire/collège en histoire, entre la pasionaria de la cause palestinienne en 2nd et le remplaçant en CM2 qui en savait moins que moi (non je blague pas et je me fais pas de films, c'était affligeant, vraiment...) j'ai pas toujours été gâté ...
exception pour mon prof de philo en Term qui était incroyable de passion et de compétence (ce qui l'empêchait pas de se taper des déprimes tout du long de l'année lorsque j'étais le seul de la classe à l'écouter, il a dû crever d'un ulcère à l'estomac depuis le temps ... :meurmf:)

perny 04/06/2008 00h35

Citation:

Envoyé par Rhodey (Message 772481)
- Personne n'a de plan de carrière à 14 ans. Il n'y a que des enfants qui font ce que leur parent leur ont dit de faire dans certain cas, et la plupart du temps il y a des enfants qui se laissent vivre.

ca c est un gros probleme francais, car on est le seul pays ou apres 20 ans d experience on te demande encore quel bac tu as eu.
Il y a tres tres peu d exemples a la beregovoy ou tu as qq qui, rappelons le, n avait qu un simple CAP tourneur-fraiseur et qui a fini premier ministre.

Ici la selection se fait sur les maths, quoique apparemment il y aurait une certaine volonte de changement meme si je pense que tout le monde va crier haro. Mais tjs est il que, je parle de mon jeune temps (bac en 1988), si tu avais ton bac C (maths physiques) tu avais devant toi tous les debouchers d ouvert depuis le litteraire a la medecine en passant par la finance.
perso j ai un bac G (compta) et pour entrer en IUT de gestion je suis passe apres les bacs C D B alors que nous on etait specialise en finance compta quand meme donc la suite logique.

Pour en revenir a la carriere a 14 ans c est pourtant malheureusement une triste realite. l avenir de chacun se dessine entre 14 et 18 ans car sans le bon sesame toutes les portes seront fermees. Et en general a cet age la tu penses a autre chose qu a ton long plan de carriere.

Les filliaires courtes et professionnelles type CAP/BEP ont tjs ete denigrees par les profs (on n y met que ceux qui ne reussissent pas a l ecole) donc les parents vivent ca comme un echec sauf qu un artisant plombier n est pas malheureux mais ce qui est sur c est qu il bosse dur (merci la starac & co pour promouvoir l image de l argent facile, alors pourquoi bosser...)

si tu ne choisis pas les bonnes filiaires tu finis vite dans une voix de garage et je comprends tres bien qu un mec bac+8 en histoire de l art soit deg d etre caissier dans un hyper.

Citation:

Envoyé par Rhodey (Message 772481)
Excellent exemple, et excellente réponse de Doop. Ca fait partie de ce que ej ressens comme les dysfonctionnements pratique du système. On peut parler autant qu'on veut des problèmes d'orientation du système français, de l'incompétence des conseillers d'orientation ou des profs qui conseillent au quotidien, ça reste de la branlette intellectuelle si par
derrière on a ce genre de pratique.

La ce qui est marrant c est que les mecs qui te conseillent et t orientent n ont jamais foutu les pieds dans une boite. normal l entreprise c est le maaaaaaalllll !


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