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Tandhruil 24/04/2012 15h03

Etude sur les ventes de Bandes Dessinées en France
 
Article sur Rue 89 plutôt bien écrit :
http://www.rue89.com/rue89-culture/2...e-crise-231489
Basée sur une analyse réalisée par Du9 ici http://www.rue89.com/sites/news/file...logie-2011.pdf

Citation:

Envoyé par Rue89
Trop de BD tue la BD ? Radioscopie d’une crise
Aurélie Champagne | Journaliste Rue89

Aujourd’hui, de grands musées célèbrent des stars de la BD comme les Américains Robert Crumb ou Art Spiegelman. Les adaptations au cinéma font recette. La bande dessinée semble ne s’être jamais aussi bien portée. Pourtant le marché a ses failles.

L’excellent site Du 9 publie « Numérologie » 2011, une analyse passionnante du marché de la BD. Paradoxal, ce dernier « recule tout en continuant sa progression ». Explication.
1 Des chiffres trompeurs
« On a toujours besoin de se montrer plus beau qu’on est »

Reprenant les données fournies par les instituts Ipsos et GFK, « Numérologie » s’essaie à « l’art de faire parler les chiffres »... surtout quand ils manquent de transparence.

La plupart des éditeurs rechignent à donner leurs vrais chiffres de vente, de peur de semer le doute sur la bonne santé de l’activité. « On ne saura finalement que ce que les éditeurs veulent bien laisser paraître », résume Xavier Guilbert, auteur de « Numérologie ».

« Les chiffres de tirage communiqués par la plupart des éditeurs sont évidemment assez gonflés », admet François Capuron, directeur marketing des éditions Delcourt.

« On a toujours besoin de se montrer plus beau qu’on est. Quand il y a des baisses de tirage, on n’a pas forcément envie de montrer que ses séries phares sont tirées à moins 10%, moins 20%. »

2 Celui qui lit de la BD lit de tout
« Je pensais que je serais lu par deux qui ne lisaient pas de livre »

On voit souvent dans la BD une pratique culturelle populaire, qui touche selon la formule consacrée, « un public de 7 à 77 ans ».

Dans les faits, la BD concerne plutôt les « 7 à 34 ans ». Seulement 9% des Français sont des lecteurs réguliers et 40% considèrent que « les bandes dessinées sont surtout faites pour les enfants et les jeunes ».

Pour l’auteur de BD Fabien Vehlmann, (« Seuls », « Les Derniers jours d’un immortel »), « l’image populaire est liée à la facilité de lecture qu’offre la BD ».

De fait, le lecteur type est plutôt jeune, masculin et éduqué. Selon l’analyse, l’intéret grimpe avec le niveau d’étude. Un adepte sur deux est bac + 4 ou plus. L’amateur de BD est généralement un lecteur qui lit déjà de tout. « Moi, je pensais bêtement que je serais lu par des gens qui ne lisaient pas de livre », s’amuse Fabien Vehlmann.

« Ce qui compte, c’est de savoir quel public on ramène », poursuit Thomas Gabison, directeur de la collection Actes Sud BD. La BD se développe dans les librairies. Mais « les libraires généralistes ont souvent voulu aller trop vite » en ouvrant des rayons BD sans toujours connaître les acheteurs et les produits. « Du coup, on a souvent les “blockbusters” de la BD en rayon », constate Fabien Vehlmann.

3 Moins d’albums vendus... ... mais des BD plus chères

Après avoir culminé en 2007 (34 millions d’exemplaires selon Ipsos), les ventes d’albums de BD reculent. Elles sont souvent compensées par l’augmentation des prix de vente (20% depuis 2006). La hausse de la TVA, entrée en vigueur depuis le 1er avril, appuie cette augmentation.

Chez Delcourt, on confirme que « la première forme de compensation se fait sur l’augmentation des prix de vente ». Avec la hausse de la TVA, les résultats du secteur mesurés en chiffre d’affaires TTC, seront mécaniquement bons...

Cette année, l’éditeur affiche une croissance de 15% de son chiffre d’affaires par rapport à mars 2011. Pourtant, les bénéfices du premier trismestre accusent une baisse peu rassurante.

4 Une surproduction de BD ?
« Beaucoup d’éditeurs disent “c’est pas moi, c’est les autres”. »

Un récent rapport du ministère de la Culture rappelle qu’« en 2011, avec plus de 4 800 nouveautés et nouvelles éditions, le nombre de titres de bandes dessinées publiés en France a augmenté de 5% par rapport à 2010, et plus que triplé depuis 2000 ».

Alors que les ventes baissent et que le lectorat poursuit sa lente érosion, les maisons d’édition se multiplient. Le nombre d’éditeurs a presque doublé en dix ans.

Les grands groupes augmentent leur offre pour tenter de maintenir les ventes. Chez Delcourt, on reste sceptique :

« L’idée d’augmenter la production pour compenser une menace sur le chiffre d’affaires, j’y crois pas trop. C’est de la cavalerie. Au bout d’un moment, on se casse la figure. »

Fabien Vehlmann s’amuse du fait que « personne n’a envie de reconnaître cette surproduction » :

« Beaucoup d’éditeurs disent “c’est pas moi, c’est les autres”. Comme une patate chaude qu’il se refilent. Cela dit, la suproduction n’a pas que des effets néfastes. Elle a permis à beaucoup d’auteurs d’avoir un premier album édité. »

Tous ne multiplient pas leur offre. Sébastien Gnaedig, chez Futuropolis, a « entamé depuis deux ans une baisse du nombre de parutions pour atteindre un nombre de nouveautés qui se stabilise cette année à 35 titres et 5 intégrales ou nouvelles éditions, afin d’accompagner au mieux nos livres ». Les Requins Marteaux, symbole de l’édition indépendante menacé par la crise, ont également réduit leur nombre de sorties : 14 titres en 2010 et 12 en 2011.

5 Le marché du manga sature
« Au Japon, il n’y a pas eu de renouvellement »

Longtemps porteur, le segment du manga arrive à saturation (37% des bandes dessinées vendues en 2008, selon Ipsos). L’essentiel des ventes se concentre sur quelques best-sellers : la série « Naruto » représente en 2011 plus de 40% du volume des ventes en manga, notamment grâce à la grande distribution.

A la libraire Album, Hayedine installe « parfois jusqu’à 300 titres mangas par mois. On a à peine le temps de les installer sur la table, que de nouveaux arrivent. Depuis peu, ça se calme un peu ».

« Le manga est en train de se stabiliser et non de saturer. C’est logique. Ça fait aussi référence à une crise au Japon où il n’y a pas eu de renouvellement de grands mangas depuis des années. »

6 Feu la BD franco-belge
Un déclin dû au succès du comics ?

La bande dessiné a longtemps rayonné avec les grandes séries franco-belges classiques. Aujourd’hui, ces séries s’essoufflent. Les principaux groupes d’édition réagissent en augmentant le nombre de sorties, espérant compenser ces ventes défaillantes.

Pour Thomas Gabison, chez Actes Sud BD, « il y a plusieurs BD comme il y a plusieurs littératures. Il y a du Marc Levy de grande consommation dans la BD ».

« Dans la foulée des séries de Van Hamme (“ XIII ”, “ Largo Winch ”), paraissent une foule de copies, puis de copies de copies... . »

« Le format du livre de 40/ 60 pages est amené à disparaître », affirme Hayedine chez Album, convaincu qu’il faudrait que le franco-belge « passe le cap symbolique des 100 pages ».

« Aujourd’hui, les gens ont envie de BD plus épaisses, avec un début et une fin. »

La BD franco-belge est moins productive que le comics ou le manga. Mais elle représente souvent une rentrée d’argent non-négligeable pour ses auteurs.

« La série, une source de revenus réguliers »

Fabien Velhmann gagne sa vie en partie grâce à sa série « Seuls », qui se vend en moyenne à 70 000 exemplaires par épisode :

« Elle fait partie des séries qui continuent à se vendre malgré un format parfois vu comme démodé. »

Il constate pourtant que des séries qui s’émoussent jouent parfois les prolongations :

« Une série, c’est souvent la garantie de revenus réguliers. »

Le libraire d’Album, lui, oppose le déclin des séries franco-belges à la montée du comics « dans les boutiques généralistes grâce à des adaptations et à des séries comme “Walking Dead” (l’histoire de quelques familles encerclées par les morts-vivants) ou aux éditions Vertigo “.

‘Le comics a réussi à sortir du cliché du mec qui met son slip au-dessus de son pantalon.

Delcourt, éditeur de ‘ Walking dead ’ (900 000 exemplaires vendus), affirme qu’‘ un tel succès n’était pas attendu. Vous avez beau regarder GFK, faire des courbes, vous êtes toujours surpris ’.

7 Le roman graphique a la cote
‘C’est une mode, comme le manga’

En sept ans, le segment du roman graphique s’est imposé dans le paysage de la BD. Depuis 2004, le nombre de sorties annuelles a été quasi multiplié par trois. Aujourd’hui, le genre est encombré.

D’abord promu par les maisons indépendantes, le roman graphique a été renforcé par l’arrivée massive des grands éditeurs. Delcourt a maintenant sa collection Shampooing, dirigée par Lewis Trondheim. Gallimard a Bayou, dirigée par Joann Sfar. Les grands éditeurs représentent à présent la moitié de la production.

Thomas Gabison, chez Actes Sud BD, regrette cette dérive :

‘ Un projet que je reçois et que je refuse, je le vois publié six mois plus tard ailleurs. Beaucoup de choses ne devraient pas être éditées, elles manquent de travail. D’ailleurs, le roman graphique est né du travail de petits éditeurs comme L’Association ou Frémok, qui ont donné du temps à leurs auteurs. ’

Le libraire d’Album est sceptique sur la solidité du secteur :

‘J’aimerais bien voir les ventes, au final. C’est une mode et à mon avis, comme dans le manga, on se dirige vers la concentration : bientôt quatre ou cinq titres tiendront la branche.

8 Le numérique, combat des auteurs
Cette histoire d’Internet...’

La révolution numérique de la BD, annoncée depuis quelques années, n’a toujours pas eu lieu. En revanche, le potentiel qu’elle représente crée des tensions entre auteurs et éditeurs.

Depuis 2008, la question des droits numériques est devenue l’une des priorités du Syndicat BD, groupe d’auteurs de BD de 700 adhérents, dont Etienne Davodeau, Dupuy & Berberian ou Lewis Trondheim.

Emmanuel de Rengervé est délégué général du Syndicat national des auteurs compositeurs (Snac) :
‘ Pour les auteurs, aujourd’hui, les droits numériques représentent des poussières de centimes. Les auteurs sont mécontents. On leur propose de signer des contrats où ils cèdent leurs droits numériques sur tout, pour toujours. Aujourd’hui, l’économie de la bande dessinée, c’est le papier. Mais demain, il est probable qu’une partie du papier migre vers le numérique. On ne sait pas de quoi demain sera fait et la raison serait d’attendre. ’

Delcourt compte environ 150 références sur l’ebook store, et reconnaît qu’‘ aujourd’hui, le modèle économique n’existe pas ’. ‘Pourtant, un tas d’agents commerciaux nous appellent pour nous proposer des produits ’”, poursuit Thomas Gabison, chez Actes Sud BD.

Pour lui, la numérisation à l’identique des bandes dessinées présente peu d’intérêt.

“ Utiliser le Web comme un nouvel outil d’écriture va prendre du temps. Nous, on a envie de trouver des narrations en bande, comme la frise interractive ‘127 rue la Garenne’, qui accompagne la sortie de ‘Demain, demain’ de Laurent Maffre. ”

Des revues numériques s’émancipent du marché papier, comme la prochaine Revue dessinée.

Chez Les Requins Marteaux, Franck Baloney conclut :

“ Nous avons pleinement conscience que quelque chose est en train de jouer avec cette histoire d’Internet. Mais faute de ressources humaines nous ne pouvons pas encore affronter ce futur enjeu culturel et économique. Ça a déjà été la croix et la bannière pour instaurer des tours de vaisselle, alors chaque chose en son temps. ”


axlreznor 24/04/2012 15h38

On en a dejà un peu discuté, mais ça corrobore mes pensées ...

un tapis de 9% d'acheteur, plutot diplomés, ça fait un produit juste élitiste....

Il faut rendre le médium bd sexy, enfin plutot lui redonner son aspect populaire et tout public!

si on arrive a faire gonfler ce chiffre et réduire les couts, peut etre avec la dématérialisation, ça pourrait peut etre plus facilement dégager du bénéfice !



Le modele de la fin du siecle dernier n'est plus qu'aridité, il est temps que les artistes de ce média pourtant fondamental s'attaquent au probleme !


déjà, 40% considérant que c est pour les gamins...il y a un vrai boulot a faire contre ça !

Benlachips 24/04/2012 15h56

Très intéressant...

En ce qui concerne le "gonflage" des tirages, l'ensemble de la presse le fait... donc ça ne me choque pas même si ça reste répréhensible.

Pour avoir un tirage réel, il faut qu'un magazine soit contrôlé par OJD ou pouvoir consulter les bordereaux de dépôt en poste (ce qu'ils refusent la plupart du temps de faire)... !

Tandhruil 25/04/2012 09h07

Moi c'est avec cette idée que je suis d'accord :
Citation:

Le format du livre de 40/ 60 pages est amené à disparaître », affirme Hayedine chez Album, convaincu qu’il faudrait que le franco-belge « passe le cap symbolique des 100 pages ».

« Aujourd’hui, les gens ont envie de BD plus épaisses, avec un début et une fin. »
Je pense que les BD de 40 pages qui se terminent sur un Cliff et dont on n'aura pas la suite avec 9 mois (quand un manga fait 200 pages et sort tous les 3 mois) ne sont plus adaptée au public.

D'ailleurs je n'ai jamais acheté la suite de Block 109 publiée au format Franco Belge :(

Hob 25/04/2012 09h16

ouais mais dans un même temps, si on a plus que des récits d'une centaine de pages, ça va limiter l'offre des récits et surtout encore augmenter les prix.

Après il faut avouer que le format 48 pages est bien trop court (sauf pour les récits jeunesse) et a tendance a déjà plus ou moins disparaître.

D'ailleurs si le produit est élitiste (ce qui m'étonne guère), c’est à mon avis du aux prix.. Plus qu' Il faut avoir envie de mettre entre 15 et 30 euros pour un album, il faut surtout pouvoir.
ça serait intéressant de voir si le public n'est pas un poil diffèrent en bibliothèque et là pour le coup, j'ai l'impression que cette histoire de format est tout de même plus anecdotique

Slobo 25/04/2012 10h55

Ou il faudrait des 48 page mais avec plus de n° par ans.
Après tout quelque auteurs arrivent a faire deux BD par ans sur leur série.
Et je parle pas des scénariste qui sont sur plusieurs série (Corbeyran, Sfar, Arleston ...)

Tandhruil 25/04/2012 11h09

Citation:

Envoyé par Hob (Message 1267190)
ouais mais dans un même temps, si on a plus que des récits d'une centaine de pages, ça va limiter l'offre des récits et surtout encore augmenter les prix.(...)

Pour les prix c'est à voir (les intégrales BD petit format sont vendues 16 €)
Limiter l'offre ce en serait pas un mal, perso, je n'ai pas du tout envi d'acheter une BD de 40 pages, d'un jeune auteur qui va commencer une série, et dont je ne suis absolument pas sur que j'en lirai la fin un jour.

Hob 25/04/2012 12h16

Bah je trouve bien ça dommage car si y a bien une chose à faire, c'est justement soutenir les jeunes auteurs que ça soit en 40,50 ou je sais pas combien de pages.

Pour la surproduction, je ne peux qu'être d'accord. J'ai beau aller voir mon libraire régulièrement, je vais toutes les semaines à la bibliothèque et j'arrive quand même à louper des sorties (ce qui veut quand même dire beaucoup pour moi)

Les intégrales sont unes alternatives mais ils sont loin d'être tous au prix que tu cites plus haut (par ex Delcourt exagère un poil sur ces intégrales)

Tandhruil 25/04/2012 13h52

Citation:

Envoyé par Hob (Message 1267259)
Bah je trouve bien ça dommage car si y a bien une chose à faire, c'est justement soutenir les jeunes auteurs que ça soit en 40,50 ou je sais pas combien de pages.

Perso, si je vois une couverture formatée franco belge avec marqué tome 1 dessus, j'achète pas.
Si jamais la couverture m'accroche mais qu'à l'intérieur c'est toujours ce dessin formaté Franco Belge, je repose, idem.

Hob 25/04/2012 16h21

Ha mais moi sur tout ce que je lis, j'en achète qu'un sur dix (et encore) et souvent les autres, je les chopes à la bibliothèque, je ne regrette pas.

Pas qu'ils soient foncièrement mauvais, juste sympa.
Et là, on en revient à la même chose. Quand on met minimum 15 euros pour un album, bah on demande du un peu plus que sympa

Alors que pour les comics avec les formules magasines, je suis bcp bcp moins exigent

Après c'est quoi pour toi une couverture formaté FB? Tu parle de quoi? Le dessin ? Et je vois pas trop le rapport avec les jeunes auteurs là pour le coup

Deroxat (Expert en Potins) 25/04/2012 16h36

Citation:

Envoyé par Tandhruil (Message 1267181)
Je pense que les BD de 40 pages qui se terminent sur un Cliff et dont on n'aura pas la suite avec 9 mois (quand un manga fait 200 pages et sort tous les 3 mois) ne sont plus adaptée au public.

ça me parait un peu compliqué dans le sens où historiquement, économiquement et culturellement, le mode de production et le marché sont super différents entre le franco belge et le manga.
Si on est d'accord qu'à la base, la BD reste de la BD, je pense pas qu'on puisse comparer manga et franco-belge uniquement sur deux critères (pages et rythme de parution) en oubliant tous les autres. Pour moi, tu demandes une révolution qui me paraît difficilement tenable.

Tandhruil 25/04/2012 17h07

En faisant une recherche sur amazon rubrique >Livre>Bandes dessinées humour : "Tome 1"
On obtient 184 occurrences pour les 3 mois passés et 167 pour les 3 mois à venir, est ce que c'est sérieux ?

Citation:

Envoyé par Hob (Message 1267341)
(...)Après c'est quoi pour toi une couverture formaté FB? Tu parle de quoi? Le dessin ? Et je vois pas trop le rapport avec les jeunes auteurs là pour le coup

Au temps pour moi, comme j'ai décroché de la BD je dirai nouvelle série plutôt que jeune auteur (vu que je en connait quasiment pas les "vieux").
Tyiquement le genre de couv qui ne me donne pas envie d'ouvrir le bouquin :
http://ecx.images-amazon.com/images/...SH20_OU08_.jpg http://ecx.images-amazon.com/images/...500_AA300_.jpg

Et une couverture qui m'inspire (je te le concède c'est très suggestif
http://ecx.images-amazon.com/images/...500_AA300_.jpg

Citation:

Envoyé par Deroxat (Expert en Potins) (Message 1267344)
ça me parait un peu compliqué dans le sens où historiquement, économiquement et culturellement, le mode de production et le marché sont super différents entre le franco belge et le manga.
Si on est d'accord qu'à la base, la BD reste de la BD, je pense pas qu'on puisse comparer manga et franco-belge uniquement sur deux critères (pages et rythme de parution) en oubliant tous les autres. Pour moi, tu demandes une révolution qui me paraît difficilement tenable.

A mais je dis juste que ce qui se vend le plus aujourd'hui auprès des nouveaux lecteurs ce sont les manga (200 pages/3 mois) ou les comics (120 pages/6mois) alors que pour le même prix tu as 46 pages en FB (et des fois avec un mode de narration proche du comics (splash page , 6 cases par page, etc...).
Effectivement, je te concède qu'il y a beaucoup plus de lecture dans 46 pages de Black et Mortimer que dans 200 pages de manga, mais ce n'est plus toujours le cas.

Mil K 25/04/2012 17h14

Perso moi c'est la couverture de blackstone qui me fait envie, et pas du tout les deux autres :p

Et parce qu'on n'avait pas encore abordé le "c'était mieux avant", je profite du sujet pour caser une petite anecdote perso :
A la lecture du dernier Lucky Luke, celui sur Pinkerton par Daniel Pennac, j'ai trouvé que le récit était assez décompressé par rapport aux "vieux" albums.
L'histoire était certes sympathique, mais il ne se passait pas grand chose sur 46 pages...

Je ne sais pas si c'est un cas isolé, car j'avoue que mis à part De Capes Et De Crocs, j'ai un peu laissé tomber la BD franco-belge...

Deroxat (Expert en Potins) 25/04/2012 17h21

non mais évidemment, sur le prix, on est d'accord, Tandhruil. Et sur le succès sans doute aussi. Mais je me suis sans doute mal exprimé: ce que je voulais dire c'est que le lecteur de manga à la base, il est japonais... et il lit vachement plus que le lecteur français (je ne parle pas du nombre de caractères dans les bulles :-).

le truc, si je dis pas de bêtise, c'est que le format manga est comme ça parce qu'il y a tout un public qui est adepte du suivi hebdomadaire en pré publication d'abord (avec les Jump et les machins comme ça). Y a un système de production mis en place qui est à mille lieux de ce qu'on connaît en France. Ce que je veux dire, c'est qu'on a en France des tomes de 300 pages uniquement parce qu'à la base, il y a une publication en amont qui colle avec la réalité du marché local (ça marche aussi pour les comics qui ont une culture du récit feuilletonnant tout aussi important). Ce que je veux dire c'est qu'en vrai, y a pas 300 pages qui tombent d'un coup.

ça veut dire selon moi que ça demande un mode de production à flux tendu qui me paraît un poil compliqué à mettre en place et qui va à l'encontre d'une certaine tradition. Parce que là, ça veut aussi dire qu'il faut trouver de la place sur les étals des marchands... ce qui va à l'encontre d'un autre problème soulevé par l'article: on produirait trop.

Mil K 25/04/2012 17h26

Le problème c'est que du coup, on a quand même dans le même rayon des bouquins de 200 pages qui sortent tous les 3 mois à coté de bouquins de 46 pages qui sortent tous les 9 mois...

Le format japonais, peu importe sa qualité ou sa pertinence, permet de sortir beaucoup plus vite une histoire que le format franco-belge.
Je pense que la perte de public vient en partie à cause de ça... (bon, pas que, hein... mais en aprtie...)

gillesC 25/04/2012 17h39

Citation:

Envoyé par Tandhruil (Message 1267354)
Au temps pour moi, comme j'ai décroché de la BD je dirai nouvelle série plutôt que jeune auteur (vu que je en connait quasiment pas les "vieux").
Tyiquement le genre de couv qui ne me donne pas envie d'ouvrir le bouquin :
http://ecx.images-amazon.com/images/...SH20_OU08_.jpg http://ecx.images-amazon.com/images/...500_AA300_.jpg

Faut dire que ça fait un peu Larrocca. :D

Hob 25/04/2012 19h39

Citation:

Envoyé par Tandhruil (Message 1267354)

Et une couverture qui m'inspire (je te le concède c'est très suggestif
http://ecx.images-amazon.com/images/...500_AA300_.jpg


Bah c'est marrant parceque moi, cette couverture elle est quand même plus synonyme de la nouvelle génération (si on considère que Reynes est un jeune auteur car en vrai il sévit depuis un moment) alors que les 2 autres moins..
Mais bon, on regarde aussi que ce qui nous intéresse ;)

D'ailleurs, elle est un peu trompeuse cette couverture car le dessin à l'intérieur est totalement diffèrent (quoiqu'assez sympa pour m'inciter à acheter cet album justement ;))

Perso y a quand même un peu de tout même dans les nouvelles séries

Meister Albator 25/04/2012 21h06

Moi, le franco-belge, j'en lis très peu. J'en ai lu beaucoup pendant mon enfance, mais moins depuis mon adolescence.

Après, il y a surtout une pratique qui m'horrifie dans la BD franco-belge : la tradition des pseudonymes (ou du simple nom de famille). Je ne saurais pas dire pourquoi, mais j'ai l'impression qu'une BD signée d'un pseudo qui sonne comme une blague n'est pas faite avec sérieux. OK, il y a eu de nombreux grands qui usaient de pseudonymes qui sont devenus un gage de qualité, mais j'ai du mal à comprendre pourquoi conserver cette tradition. On n'est plus dans les années 50, que diable ! Je sais que c'est pas vraiment le sujet, mais si quelqu'un du métier pouvait éclairer ma lanterne (Aegnor ?)...

Pour revenir quand même dans le sujet : j'ai remarqué une tendance à la décompression dans les derniers Jérôme K Jérôme Bloche, avec soit des histoires en deux albums/80 pages qui pourraient en faire seulement les trois-quarts, ou des albums de 48 pages où l'histoire pourrait être racontée en 30.

De même, je trouve que les BD à base de notes de blogs (parfois signées par des pseudonymes que même Master n'oserait pas arborer... Bon, j'exagère, je sais ;)) prolifèrent un peu trop, ainsi que les autobiographies. Je me demande vraiment si certains de ces albums ont vraiment leur place dans une librairie. C'est bien le genre de trucs qui ne me donne pas envie d'acheter (même effet que pour les disques de Vincent Delerm).

L'adaptation du format serait un plus permettant aux auteurs de raconter leur histoire comme ils le souhaitent.

Bon, j'arrive plus à penser clairement, là, donc je continuerai plus tard, en espérant pas être trop incompréhensible. ;)

Hob 25/04/2012 22h17

Les pseudos des auteurs, ça a été à la "mode" à une époque mais c'est quand même de moins en moins fréquents

Par contre, c'est vrai qu'il y a des "modes" en ce moment qui peuvent agacer.
Le trucs sortant des blogs commencent à fortement montrer ses limites à mon avis .
A une époque, y avait pas mal d'adaptation de roman (Delcourt) et y a aussi les séries avec thématiques et auteur qui changent (on a eu les 7 connu un minimum par les lecteurs de comics car on a eu du sean Phillips et d'ailleurs il va y avoir du Canete aussi)

Mais bon je pense qu'il n'y a pas plus, pas moins de pb que sur les comics ou les mangas (on retrouve ces soucis de décompressions, ou ces récits "mode ou marketting")

Mandrill 26/04/2012 01h20

Très intéressant, cet article.

Pour le FB (non, pas François Bayrou :D) je trouve que c'est hors de prix de nos jours. Sans même parler de la qualité globale des séries (on pourrait y passer des heures) le fait que presque tout paraisse (chez les gros éditeurs) en cartonné, et très grand format (comparé au format standard des Dupuis/Dargaud/Casterman d'antan) y est évidemment pour quelque chose, mais je pense que les publications manga et comics (plus souvent en souple, et plus petit format, à moins cher et avec plus de pages de surcroît) montre bien par leur succès (les chiffres du manga ne m'étonnent pas, et je suis surpris par ceux de Walking Dead!) que c'est pas la bonne démarche.

En fait, j'ai l'impression qu'en voulant gagner en respectabilité, les gros éditeurs FB ciblent le public adulte (et c'est une bonne chose) en faisant de beaux produits mais ils négligent un peu trop les gamins (ce qui est une erreur monumentale) en proposant trop peu de produits accessibles (côté prix surtout) Je veux dire que pour un môme de 2012, c'est sans doute moins évident de s'acheter un album de Lanfeust que ça ne l'était pour moi de m'acheter un Spirou au même âge dans les années 80. Mon neveu de 13 ans, il lit Naruto. Il lit aussi des Lanfeust, mais c'est ceux de ma soeur en fait, et il n'en demande pas pour son anniv (alors que des Naruto, si! Et plein!) Je sais même pas si c'est bien ce truc, j'en ai jamais lu et c'est pas la question, mais je comprends pourquoi il va plus vers ça (en dehors même du fait que le manga touche plus sa génération que la mienne)

Dans les affaires des parents/oncles/tantes je trouve souvent des vieux albums Dupuis en format souple. En fait, je ne sais pas si c'était le standard ou si ça sortait aussi en format cartonné à la même époque (annes 50-60 je dirais) mais ça valait sûrement moins cher, et ce prix bas a peut être contribué au succès de séries devenues depuis des classiques (Lucky Luke, Johan et Pirlouit etc) Ce qui est marrant, c'est que ces albums "cheap" doivent être assez recherchés maintenant :p
Mais est-ce que les éditeurs FB ne devraient pas faire, en parallèle des beaux albums cartonnés qui sont la norme actuelle, des éditions souples pour (au hasard) 60% du prix des albums cartonnés? En grande distribution, je pense que ça marcherait très bien. Car, ne nous voilons pas la face, c'est de ça qu'on parle: sortir la BD de la niche élitiste qu'elle s'est créé pour la faire redevenir une littérature populaire (au sens noble du terme)

Pour finir, une question: en en parlant, je réalise que je ne suis plus du tout au courant de ce qui marche en FB, notamment pour jeune public et hors des BD à gags genre Titeuf ou Mélusine (que mes neveux et nièces ados -ils sont mon baromètre le plus accessible - adorent) J'ai cité Lanfeust plus haut mais c'est pas un peu déjà has been? J'ai vu qu'il y avait encore une série dérivée qui commençait il y a pas longtemps. Mouais... Ca ne touche que les anciens ados des années 90 qui restent fidèles ou ça plaît aussi à ceux qui sont nés après 1995? En fait, qui sont les grosses stars FB des bédés d'aventures tout public aujourd'hui? Les équivalents d'Astérix, Lucky Luke ou Spirou? Ou des Petits hommes, de Papyrus ou Yoko Tsuno? (je ne parle pas là des trucs plus "sérieux" genre Thorgal, Blake et Mortimer ou XIII)

Et si vous trouvez que la comparaison des succès actuels avec ces icônes est honteuse, c'est peut-être juste que...


Tandhruil 26/04/2012 08h11

Citation:

Envoyé par Deroxat (Expert en Potins) (Message 1267368)
(...)le truc, si je dis pas de bêtise, c'est que le format manga est comme ça parce qu'il y a tout un public qui est adepte du suivi hebdomadaire en pré publication d'abord (avec les Jump et les machins comme ça). Y a un système de production mis en place qui est à mille lieux de ce qu'on connaît en France. Ce que je veux dire, c'est qu'on a en France des tomes de 300 pages uniquement parce qu'à la base, il y a une publication en amont qui colle avec la réalité du marché local (ça marche aussi pour les comics qui ont une culture du récit feuilletonnant tout aussi important). Ce que je veux dire c'est qu'en vrai, y a pas 300 pages qui tombent d'un coup.(...)

Pour le coup, la culture feuilleton, la nouvelle génération commence à l'avoir aussi...

Je sais bien que les japonnais ont un autre rapport avec les Manga que nous, les prépublication, type Jump ils les lisent et les jettent...
D'ailleurs ça pourrait effectivement être une opportunité de vulgariser la BD, imaginons un magazine de prépublication type 20 minutes, gratuit, payé par la pub et distribués à l'accès au transport en commun.

kael 26/04/2012 11h42

Ah ben tout ça va peut-être finir par répondre à l'un de mes questionnements récents sur le médium. En fait, je vais certainement parler dans le vide, parce que de ce que je ne connais pas vraiment les tenants et les aboutissants, mais je ne comprends pas l'attitude des éditeurs francophones qui consiste à publier à tout crin de l'album annuel.

Ce format est peut-être parfait pour du roman graphique, du one-shot, mais jamais de la vie pour de la série. Je ne compte plus les trucs que j'ai commencé à acheter pour finir avec deux tomes sur mes étagères et ne jamais compiler la suite, simplement parce que j'ai oublié de quoi ça parle et que je n'en ai plus rien à caler, du cliff de la mort qui tuait bien il y a un an, un an et demi en arrière, et qui voyait mon héro favori du moment pendu à une branche par un bras blessé au dessus d'un ravin aussi profond que la fosse des Mariannes. (Inconsciemment, je dois me dire que depuis le temps qu'il sèche là, il a dû finir par tomber, alors autant ne pas acheter la suite…)

Bref, je me suis récemment aperçu effaré qu'il n'existait à ma connaissance aucun format ni magazine de publication (pré publication ?) mensuel ou hebdomadaire en matière de BD en France. Rien qui offre du matériel neuf d'origine francophone sur une base rapprochée et régulière en tout cas. En gros on ne sait faire que de la publication annuelle, si je ne m'abuse. Peut-être que ça vient des habitudes de conso ici. Mais les éditeurs ont-ils tenté le coup ? Retenté le coup ? Est-ce que ça revient trop cher ? Un auteur ici est-il vraiment incapable de fournir plus de 50 pages par an, contre 17 hebdo au japon et 22 mensuelles aux US ? C'est quoi ? Un problème de marché ? Le public francophone ne serait pas capable d'absorber une telle production ? Les éditeurs n'arriveraient pas à payer des artistes avec de tels rendements ? Comment ça marche outre atlantique et pacifique ?

Moi, ce que je vois, c'est que pour que je m'accroche à une série, il faut que ça bouge. Il faut que j'aie ma dose régulièrement, voire très très régulièrement. Je veux bien patienter une semaine entre deux numéros. Pourquoi pas un mois. Mais au-delà, peu importe ne nombre de pages qu'on me proposera, j'aurai perdu le fil. Perdu l'intérêt.

Donc en gros, ça fait quoi ? Si je suis représentatif d'une frange conséquente du lectorat potentiel en France (mais ça j'en sais rien, on est peut-être une infime minorité à fonctionner comme ça) ça place l'éditeur français dans l'incapacité de publier du feuilleton efficacement ? Non, parce que les alternatives envisagées dans l'article, qui doublent le nombre de pages en conservant les cadences actuelles et en augmentant encore le prix d'un album, les gars, il va falloir que ce soit scénarisé par le tandem Umberto Eco/Albert Einstein, avec colo de Botticelli sur crayonnés de De Vinci si vous voulez vraiment que j'achète…

FredGri 26/04/2012 13h27

Mouais, C'est un petit peu des amalgames tout ça.
A mes yeux il n'y a pas vraiment de système meilleurs que d'autres. Je lis du franco-belge depuis que je suis gamin et cette histoire de rythme pseudo annuel ne m'a jamais gêné en soi. Si je veux vraiment "avoir ma dose" j'ai les comics à côté, j'ai d'autres lectures. Le franco-belge est depuis le début calqué sur ce format album, le seul soucis qui se pose, selon moi, depuis quelques temps c'est qu'en effet il y avait en parallèle une presse BD très riche, qui proposait des pré-pub, des récits courts etc. et qu'on trouvait en maison de la presse facilement. Seulement, depuis quelques années, cette presse a progressivement disparu, ou disons que ce qui reste vivote car le lecteur ne s'y intéresse plus, il ne voit que le format album, sans donner réellement de chance aux autres alternatives.

Parce que bon, encore une fois, le format 46/50 pages fonctionne bien, je pense aux Spirou, aux Jeremiah etc. C'est juste que le lecteur actuel en veut toujours plus. Alors on compare avec le manga, avec le rythme mensuel des comics et on se dit que ca pourrait être la même chose ici (pourquoi ça, tiens donc, comme si ça allait être LA solution !!!). Il y a tout de même des éditeurs qui proposent des choses dans ce sens, même si c'est timide, mais je pense à Ankama, par exemple, je pense au premier concept des Cité 14, avec leur 20 pages mensuelles pour 1 € (qui continue actuellement avec des albums de 60 pages et quelques, tout les 2/3 mois pour 14 €)...

Alors au delà de cette histoire de format qui emmerde (et avec laquelle je ne suis pas d'accord, parce que justement actuellement le format se diversifie vachement dans le franco-belge, même si on reste globalement sur de la parution annuelle il y a pas mal d'autres offres, d'autres paginations etc.), je suis assez d'accord avec cette histoire de prix qui ne cessent de monter exagérément, avec une production qui se multiplie et ça refroidit pas mal de monde, d'autant qu'en effet en parallèle il y a des offres "étrangères" qui sont plus accessibles.

Pour etre un fervent lecteur de franco-belge et de comics j'estime qu'il ne s'agit pas de la même chose (je connais trop peu les mangas pour en parler). d'un côté on a une production plus monolithique et d'un autre c'est souvent du gros travail d'équipe. Ce sont deux "industries", deux "cultures" bien différentes et en tant que lecteur je n'ai pas non plus les mêmes attentes.
Ça ne me dérange pas d'attendre deux ou trois ans pour avoir une histoire complète à lire, par exemple. Comme ça ne me dérange pas d'attendre les albums d'auteurs que j'apprécie comme MA Mathieu, Kokor, Andreas etc. A mes yeux, cette attente fait aussi partie du plaisir que je prend à lire du franco belge, car pendant que j'attends j'ai autre chose à lire, de plus il y a aussi des gros volumes qui arrivent régulièrement (Les "Amateurs" de Brecht, les "Ecritures", "Jeanne"...), des Integrales (Dupuis, Glénat, Le Lombard...), des petits formats (les "notes" de Boulet, Juge Bao, les KSTR...)... Bref, on est très loin des schémas ultra rigides.

S'il y a vraiment un point positif actuellement dans la BD franco belge c'est justement sur le plan de la diversité de l'offre. Vous allez dans une librairie et vous vous rendez compte qu'il y en a absolument pour tout les genres de lecteurs, c'est incroyable !
L'effort serait vraiment à faire sur les prix, en fait. Et réhabiliter la Presse aussi... Merde on a quand même eu des Metal Hurlant, des Circus, des Pilote, Tintin etc...

J'ai lu récemment "La bande dessinée, une médiaculture"" qui éclaire pas mal de point, et notamment avec un gros chapitre sur l'aspect économique (écrit par le même auteur que le dossier du9), mais aussi un autre sur l'aspect culturel. Très conseillé d'ailleurs !

Hob 26/04/2012 18h09

In Fredgri, I trust

Pas mieux quoi

PSYCHO PIRATE 26/04/2012 19h45

http://img137.imageshack.us/img137/661/12988932.jpg
http://img52.imageshack.us/img52/8816/33853746.jpg

mr nix 26/04/2012 20h35

Citation:

Envoyé par Meister Albator (Message 1267440)
. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais j'ai l'impression qu'une BD signée d'un pseudo qui sonne comme une blague n'est pas faite avec sérieux.

Oui Albator:D

Meister Albator 26/04/2012 23h05

J'étais sûr que quelqu'un allait la sortir, celle-là... A noter que tous mes travaux sont sous mon vrai nom (pas dur à retrouver de toute façon), donc j'assume ce que je fais. ;)

Pour revenir au sujet, je suis d'accord pour dire que la BD grand format cartonnée, ça fait trop produit de luxe, et ça renforce l'élitisme. La BD populaire devient donc plus dur d'accès en franco-belge, et c'est ainsi que les mangas (et les comics dans une moindre mesure) ont pris le créneau.

Hob 27/04/2012 13h20

sauf que les mangas s’essoufflent (sur le marché français) et la place est reprise par les comics (avec des formats albums cartonnés à un certains pris aussi)

Y a une question de "mode" encore

Mast 27/04/2012 13h34

Citation:

Envoyé par Hob (Message 1268030)
sauf que les mangas s’essoufflent (sur le marché français) et la place est reprise par les comics (avec des formats albums cartonnés à un certains pris aussi)

Y a une question de "mode" encore

Je lis pas trop de mangas, mais on m'a dit que les prix avaient sacrément augmentés, aussi?

mellencamp 27/04/2012 14h04

Et aussi parce que c'est devenu "normal" de récupérer les scans sur le net. Tous ceux que je connait qui lisent Naruto, One Piece, Bleach, Deathnote, etc n'achètent pas.

Tandhruil 27/04/2012 14h50

C'est pour ça que je pense que de la prépub via un gratuit papier distribué comme 20 minutes (sur papier journal, avec pub) serait une bonne solution pour trouver un nouveau lectorat...

Le net est synonyme de gratuité, il faut rester sur le même budget :(. Il n’empêche (à Paris en tout cas) les 20 minutes, Métro et autre gratuits sont lus par des centaines de milliers de personnes tous les jours.

Deroxat (Expert en Potins) 27/04/2012 15h00

oui, mais va y avoir un tout petit problème de rentabilité qui va se poser à ce moment là (pour rappel le gratuit "Sport" avec pourtant un public bien plus large, s'est méchamment viandé)

aegnor 27/04/2012 15h26

C'est clair que l'arbre masque la forêt niveau vente franco-belge et que le"phénomène" comics bien booster actuellement par Walking dead me semble être là aussi un pis-aller.
Comme le souligne Hobb, niveau pris, c'est quand même pas celui du manga malgré en effet une augmentation (comme en FB ou en comics d'ailleurs du notamment au prix du papier et de l'augmentation de la TVA!)

Moi, ce qui me fait quand même pas mal gamberger dans la FB actuelle c'est que dans les collections générales de tous les gros éditeurs, on voit un peu trop fleurir des BDs à thèmes, ce qui pourrait être une bonne chose s'il y avait une vraie démarche des auteurs, mais qui là est en général pour répondre simplement à une demande de l'éditeur. Ce qui est vraiment inquiétant ce que du coup, l'éditeur n'hésite pas à mettre le "paquet" sur cette "collection" là pour la lancer et ne va pas forcement donner les moyens à quelque chose de plus personnel, peut être moins "formaté" d'avoir autant de chance.

Autre point soulevé, la périodicité des sorties. Certes, à chaque nouveauté, les albums précédents augmentent leur ventes et donc, si elle ne sont rapprochées, le tome 1 va prendre rapidement du volume mais bon à la fin de la série, je ne suis pas certains qu'une série de 4 albums sur 1 ans vendent significativement plus que si elle était étalé sur 3 ans par exp.

Concernant enfin le format 46 ou 52 pages, ben personnellement je dirais là que c'est plus une question de scénariste qu'autre chose car des gars comme Charlier ou Goscinny on quand même montré qu'on pouvait raconter une histoire très bien ficelée en un seul tome sans que l'on ne manque de rien dedans.

PAr rapport à internet notamment, j'avoue que c'est vraiment flou car même si les blog, le téléchargement etc existe, le cas de Boulet est symptomatique je trouve car il a vraiment lancé le truc du blog...et même si cela continue quand même, il assoie son succès sur du papier en fin de compte. Pour ma part, à ce niveau là, je pense qu'on aura vraiment une vrai visibilité d'ici 4 ou 5 ans.

Dans tous les cas, ce qui est cependant vraiment alarmant, c'est que les libraires sont une espèce en voie de disparition, que le numérique déboule et que c'est la grand inconnue et que partie comme c'est partie, j'ai vraiment l'impression que les éditeurs tirent à tout va afin de préserver leur main mise sur le truc mais qu'avec le numérique et les possibilités de diffusion plus ou moins contrôlé qu'il permet, à un moindre coût, d'être vu par un maximum, la chaine globale du livre va en prendre un sacré coup.

J'ai pas l'impression qu'au final les auteurs seront les plus mal lotis dans ce scénario là;)

Tandhruil 27/04/2012 15h29

Citation:

Envoyé par Deroxat (Expert en Potins) (Message 1268063)
oui, mais va y avoir un tout petit problème de rentabilité qui va se poser à ce moment là (pour rappel le gratuit "Sport" avec pourtant un public bien plus large, s'est méchamment viandé)

Aah mais je n'ai pas fait de business plan, et puis la rentabilité peut se faire à travers les ventes des compilations en librairie...
Dans l'idée ça donnerait 20 pages/jours sur 5 jours, avec 15 pages de BD + 5 de pub (5 pages/auteur par semaine soit 15 auteurs), si possible pas connus (donc pas chers)... Et bon si c'est du prospect pour une maison d'édition quelconque.

Edit :
Citation:

Envoyé par aegnor (Message 1268067)
(...)J'ai pas l'impression qu'au final les auteurs seront les plus mal lotis dans ce scénario là;)

Sauf que comme tu le dis plus haut, c'est le papier qui fait gagner de l'argent, pas le net :(
Pour la musique il y a les concerts, mais pour la BD...

Yakface 27/04/2012 15h42

Citation:

Envoyé par kael (Message 1267611)
Bref, je me suis récemment aperçu effaré qu'il n'existait à ma connaissance aucun format ni magazine de publication (pré publication ?) mensuel ou hebdomadaire en matière de BD en France. Rien qui offre du matériel neuf d'origine francophone sur une base rapprochée et régulière en tout cas.

Tu as le mensuel L'Immanquable en kiosque tous les mois depuis l'an dernier : http://www.limmanquable.com/

aegnor 27/04/2012 17h55

Citation:

Envoyé par Tandhruil (Message 1268068)
Edit :
Sauf que comme tu le dis plus haut, c'est le papier qui fait gagner de l'argent, pas le net :(
Pour la musique il y a les concerts, mais pour la BD...

Ben il nous reste les festivals BD/dédicaces ou on se trimballera nos cartons de BDs.
Plus sérieusement c'est le constat actuel et c'est quelque chose qui est en train de changer manifestement. Nous ne savons pas et les éditeurs non plus, ce que cela sera dans 5 ans. C'est à la fois loin et très proche en même temps et il peut se passer tout pleins de choses comme le scénario que j'exposais au dessus.

Je ne crois pas à la fin du papier purement et simplement. il y aura toujours des irréductibles (ou vieux cons, au choix dont je fais parti!) qui souhaiteront avoir du papier dans les mains plutôt que du virtuel.

Par contre en effet, il manque carrément d'une vraie visibilité du médium dans nos médias (oki, y'a un monde de bulle animé par un...j'ai du mal à le qualifier tant il m'exaspère ce gars, mais il a le mérite d'exister!!) mais c'est quand même bien pauvre....


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