plouf, je me lance à l'eau ( 2 )
AG+
L’orage stagnait au dessus de la ville depuis le milieu de la mâtinée. Les lourds cumulonimbus gorgés d’eaux et de menaces électriques avaient contraint les Wonders a sortir le moins possible. Les cieux semblaient bien en colère, peut être soulignaient-ils la triste journée de la veille. Le titanesque combat qui avait opposé leurs héros Goldenmask et Ag+ avait surpris autant que choqué. Il ne restait désormais que l’incompréhension du geste fatal de Goldenmask et les énormes dégâts qui balafraient la ville. Les divers incendies étaient maîtrisés depuis longtemps mais l’odeur acre des feus rendait les respirations lourdes et difficiles en centre ville. La nuit n’avait rien arrangée. Quelques éclairs parcouraient toujours le plafond nuageux et l’humidité imprégnait tout. L’immense façade de verre du Paladium Building ruisselait de fines gouttelettes d’eau. A l’intérieur, seul quelques lumières indiquaient que l’équipe de gardiens de nuit faisait leurs rondes. Pourtant, au dernier étage, un bureau restait vaguement éclairé par la luminescence d’un écran d’ordinateur. La pièce était à l’image de son occupante, strict et chic. Les tons gris perle des murs, assorties aux coloris du mobilier inox et verre faisaient ressortir quelques cadres photo montrant des personnalités des années cinquante. Derrière son bureau, Helen Leplomb restait seul dans le noir. Ce soir, cette quadragénaire, toujours habillé des tailleurs les plus chics, avec ses cheveux enserrés dans des chignons ultra serrés, se sent horriblement vieille et lasse. Elle fixe attentivement l’écran de son PC depuis le matin même. Elle est en état de choc depuis qu’elle a reçut le fatidique courriel. Comme tout les matins, un fatras de messages importants, de demandes, de réclamations et de publicités fit intrusion dans la boite de dialogue de sa messagerie. Elle avait repéré celui qui provenait de Ag+. N’ayant pas de nouvelle de son mari depuis la veille, un peu inquiète elle l’avait ouvert. Une vidéo avec comme seul et unique plan le visage de Martin Perch, l’actuel Ag+ s’afficha. « Chère Helen, Si vous voyez ceci c’est que je suis mort, ou tout comme. Je tiens en premier lieu à vous remercier de l’accueil chaleureux que vous m’avez fait lorsque j’ai rejoint Goldenmask dans sa croisade. Et c’est bien ce qui me pousse faire cette vidéo. » Le visage de martin semble flotter tandis qu’il marque une pause et dégluti violement. « Je suis le meurtrier de Julie. » L’adolescent commence a pleurer. Il halète la suite « Vous devez penser qu’il ne s’agit que d’un sentiment de culpabilité. Que je ne suis pas le véritable responsable. Qu’il ne s’agissait que d’un geste maladroit. Que seul Bomberjack est le meurtrier. Mais je suis Bomberjack » Il hurle cette dernière phrase. Helen, elle, s’est figée d’horreur. Ses maigres poings avaient enserrés les bras de son fauteuil, et ne les avaient toujours pas lâchés. « Tout d’abord vous devez savoir que j’aime Julie depuis toujours, mais je n’était pas assez bien pour elle. Elle me l’a fait savoir en ne répondant jamais à mes lettres et en refusant de m’accompagner au bal de fin d’année. A ses yeux je n’étais qu’un petit lycéen malingre et anonyme. Alors j’ai eût une idée. » Son visage s’illumine, un sourire se dessine tandis que ses fantasmes l’emmènent vers la folie. « J’ai créé Bomberjack. Il y a deux ans que j’y travaille. N’allez pas croire que ce fût facile. Il m’a fallut voler un peu d’argent à mes parents. Puis j’ai acheté un flingue. Je l’ai alors utilisé pour agresser des gens dans les rues. J’ai remis l’argent sur l’épargne de mes parents qui n’ont rien vu. Ils sont trop nases pour s’occuper de moi. » Son regard semble flamboyer de haine puis redeviens terne, l’horrible garçon poursuit sans pitié sa litanie. « J’ai acheté de quoi faire une Grosse Bombe » Helen sent bien qu’il y met les majuscules. « Vous n’imaginez pas ce que l’on peut trouver sur internet. J’ai embauché des voyous. Et une fois prêt j’ai déclanché l’opération aurait dût me permettre de briller au yeux des deux personnes les plus importante pour moi : Julie et Goldenmask » Il se tait. Helen reste paralysée. Elle n’arrive pas a croire se qu’elle entend. D’étrange pensées fusent à travers son esprit embrumé. Le monstre poursuit néanmoins. « Ouais, cela aurait dût marcher : le-jeune-lycéen-qui-sauve-son-héros-et-qui-emballe-la-belle. Sur le papier c’était vraiment super. Seulement voila, je ne pouvais pas prévoir que ces crétins que j’avais pris, aurait à coeur de si bien faire leur travail qu’ils ont tenté de faire tout sauter. Et c’est là ; que Julie a été tuée. » La vidéo continue encore un moment sur les pitoyables excuses de cet adolescent qui ne cherche qu’à être absout de son crime, puis elle reprend depuis le début. Helen la regarde comme cela en boucle depuis ce matin. Mais elle n’entend plus rien. Ses sentiments contradictoires s’affrontent rageusement. Mille et mille pensées qui fusent cherchant à s’imposer comme unique vérité. Des envies de meurtres, tout d’abords, envers cette créature inhumaine qui lui a ravit son dernier enfant. Elle s’imagine aisément entourant de ses propres mains le cou de l’assassin. Elle envie son mari, de l’avoir devancée. Un éclair de colère, gronde en elle contre ce dernier pourtant pour avoir permis au serpent d’entrée dans le cercle familiale. Ses mains se contractent sur les malheureux bras du fauteuil et les brisent. Elle éprouve ce merveilleux regain d’énergie qui annonce la transformation. Elle redevient le temps d’un instant l’Ag+ des origines. Puis l’age et le chagrin ont raison de ses forces. Elle s’effondre au sol et redeviens Helen Leplomb. Et soudain, toute la douleur d’une mère fait lâcher le barrage de rigueur qu’elle avait érigé depuis le drame. Une larme roule sur sa joue. Dehors, l’église St Francis-des-Pauvres sonne minuit. Il pleut sur Wonder city. |
Bonne lecture a tous
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Justement, je me demandais ce qu'il était arrivé à tes précédents textes. Emportés dans la Buzz crisis j'imagine.
C'est la suite d'une précédente historiette, non? Avec des persos en commun? Je les aime bien tes textes. Y a du style. Celui là est un peu confus je trouve. Et, de ce dont je me souviens, il ne serait pas en contradiction avec le précédent au niveau de l'histoire (notamment que AG+ soit bomberjack)? |
Citation:
@Hips: merci d'avoir pris le temps de lire mes bafouilles. Et les crittiques sont toujours le bienvenus :;): |
Ok, j'ai remis le puzzle dans l'ordre.
C'est destiné à devenir des personnages récurrents qui feront partie d'une grande histoire? |
Yep
mais j'hésite encore un peu pour la suite |
s'appeler Helen LePlomb et etre Ag+ ça ne doit pas etre NiCr tous les jours;)
sinon fais nous les debuts d'Ag LePb :gni: |
Et le Grand héros s'appelle Goldenmask se qui est on ne peux plus volontaire
Merci pour l'idée |
Très sympa'. Ca continue dans la lignée du précédent texte et ça construit peu à peu une histoire globale. C'est bien. Tu vas développer le reste de l'univers ? Ca peut être intéressant de mettre la lumière sur d'autres personnages, mais liés à ceux-ci.
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:merci:
Je pense que je vais continuer autour de Goldenmask Aprés le sidequick de GM, Aprés la femme de GM, Il m'en reste encore a en faire le tour avant de dévoilé l'histoire de GM par GM |
Ca reste d'un bon niveau, j'attends avec impatience les développements futurs.
:merci: |
je trouve que tu t'es t'amèlioré, quand la construction des phrases et au ressenti des perso.
Un univers toujours agréable à lire. donc, bis...:beu: |
Jimfire
Le taxi s’avance dans les ruelles mal éclairées des faubourgs de Wondercity. Quelques réverbères éclairent de loin en loin le bitume crasseux et les nombreux déchets qui obstruent les trottoirs. La pluie tombe drue depuis minuit. Les caniveaux commencent à déborder dans cette partie de la ville qui se situe au pied du barrage. La ville basse est la hantise des pompiers les jours de pluies abondantes. Trop souvent les égouts, malmenés, déversent leurs eaux boueuses dans les caves des logements collectifs de ces quartiers populaires. Les phares éclairent brièvement un groupe de clochards amassés autour d’un bidon où brûle un feu pâlichon. Jim Roy, grommelle une série de juron, tout en tournant le volant de sa Coord série 4 jaune. Il commence à s’impatienter sérieusement. Cela fait bientôt deux heures qu’il tourne en rond. Comme il ne retrouve pas la sortie de ce [foutu] labyrinthe [de merde], il grogne de plus en plus en martyrisant son GPS. Il veut finir cette [putain] de journée et enfin pouvoir rentrer chez lui. Cette [grognasse] de Gladys ayant intérêt à avoir préparé un repas consistant car dans le cas contraire elle risque de passer un mauvais quart d’heure. A l’évocation de ce moment agréable pour lui (l’infortuné Gladys n’ayant pas voix au chapitre), le rouquin dévoile une série de chicots malsains qui lui sert de dentition. Ce charmant personnage porte bien sur lui son caractère de gros porc. Il mesure un bon mètre quatre vingt, avec cent kilos de muscle qui le rendent imposant. Mais ce qui fait vraiment très peur chez Jim, ce sont ses yeux. Deux taches injectés de sang dans de profondes orbites contrastent fortement avec sa peaux blanchâtre grêlée de taches de rousseurs. Pour compléter le tableau, j’ajouterai que ce chauffeur de taxi dégage en permanence une forte odeur de crasse et de mauvais whisky mélangés. Quatrième tour du bloc, Jim ne trouve toujours pas comment il peut sortir de là. Entre les travaux, les sens interdit et une barricade de fortune dressée par les SDF c’est vrai qu’il y a quelque chose d’infernal voir de pervers dans ce sombre dédale. A cela s’ajoutent les nombreux dégâts occasionnés par les deux [connards] de super héro il y a deux jours. Le taxi tourne une nouvelle fois devant les pauvres bougres. Le noctambule espère retrouver la soixante-sixième. De là, tout sera plus facile, reprendre la Rampe puis remonter dans la Ville Haute. Concentré sur sa conduite, tentant de deviner une ruelle qui lui aurait échappée, Jim martèle une nouvelle fois son GPS. L’engin déjà bien malmené ne peut qu’émettre un bip d’agonit avant de s’éteindre définitivement. Une odeur de brûlé s’ajoute aux effluves de sueur et de mauvais alcool. Le mélange malodorant n’arrangeant pas son humeur. C’est alors, que notre vaillant chauffeur aperçoit un éclair très lumineux issue d’une venelle sur sa droite. N’ayant rien a perdre il s’y engage et ce qu’il y découvre lui fait momentanément oublier Gladys, son [foutu] GPS et même son [putain] de chemin perdu. Dans la lumière crasseuse de ses phares il y a un homme. Il s’illumine par intermittence de flash lumineux. Se qui frappe d’incompréhension notre brute de chauffeur, ce n’est pas l’aura verte qui entoure l’inconnu ou son aspect quasi squelettique. C’est que la pluie ne semble pas atteindre l’homme. Chaque goutte disparaît à quelques centimètres de lui, s’évanouissant dans un grésillement en touchant l’aura. A son uniforme, Jim devine qu’il est en présence d’un militaire. Mais il n’a aucun galon ou décoration qui permettrait de dire à quel corps il appartient. Le géant pense fugitivement que de son temps, l’armée n’aurait jamais accepté qu’un soldat puisse s’habiller comme cela. Un moment d’éternité semble s’égarer dans la ruelle. Jim observe le soldat à travers le pare brise ruisselant d’eau. Il n’entent que le couinement agaçant des ses essuie-glaces et le martèlement de la pluie sur le toit. L’homme-lumière s’écroule au sol, et une étrange forme fantomatique continue pourtant a le matérialiser debout. Jim n’en croit pas ses yeux. Il a devant lui un authentique Trim’baki. Il n’hésite qu’un instant, le temps d’un battement de cil peu être, et il se précipice dehors. Une rafale de vent et d’eau l’accueille et le repousse dans son véhicule. En se protégeant les yeux de son bras replié il s’arcboute et avance vers la créature. Il n’y a que quelque pas et pourtant il lui semble mettre dix ans pour y parvenir. Il lutte férocement, un pas après l’autre et parvient face au Trim’baki. Bien sur, il a lu comme tout le monde de nombreux articles sur ces étranges choses venus d’une autre dimension. Il sait qu’elles fusionnent avec des êtres de chair et de sang et que l’amalgame produit des super héro/vilain. Ils se dévisagent l’un l’autre, et plus rien ne semble compter pour eux, ni la pluie cinglante, ni le corps du soldat, ni les éclairs émis par le Trim’baki. Ils sont en transes. Les yeux rivés dans ceux de l’autres. Par delà les différences, ils s’acceptent mutuellement. Alors, en parfaite synchronisation, ils lèvent leurs mains et se les rapprochent. Jim ne sens pas les brûlures qui couvrent ses mains lorsqu’elles pénètrent l’aura verte. Contact. Le visage de l’alien se transforme, s’humanise pour finalement ressembler traits pour traits a celui du chauffeur. Ce dernier ne perçoit plus rien. Il reste complètement absorbé par la fusion. Il s’avance d’un pas. Ses bras s’enfoncent, se mêlent avec ceux du Trim’baki. Un autre pas en avant. Son visage se trouve à la distance d’un baisé de son double. Un dernier pas et le mélange des deux être se termine. Jim, ce grands gaillards tout en muscle se dessèche subitement et fait bientôt place à un squelette vert, vaguement luminescent environné de flammèches mordorées. La fusion s’opère à toute vitesse et Jim sent que la créature n’est pas mauvaise, ni même bien attentionnée. Elle observe. Le mélange des esprits donne finalement le surhumain que les journaux appelleront Jimfire. L’amalgame lève ses mains et observe les changements qui se sont produis. Il voudrait hurler dans la nuit de bonheur et de puissance mais si aucun son ne sort, il projette un rayon lumineux droit sur les cieux. L’être chancelle, il cherche à s’appuyer aux murs qui délimitent la ruelle. Un flot de lumière semble s’écouler de ses mains et se fondre dans la brique. Surpris Jimfire rompt le contact. Sous ses yeux-orbites étonnés il voit le mur tomber en poussière sur toute la surface de la flaque lumineuse. Les phares de son taxi révélant alors l’intérieur d’un petit commerce de proximité. « Et alors !» tonna une voix au dessus de Jimfire. Comme il se tourne, il distingue dans le contre jour d’un lampadaire un homme en costume gris et or, qui plane a quelques mètres au dessus du sol. Malgré la pluie abondante, il reconnaît sans peine Goldenmask. Ce dernier, bras croisés, observe la scène ostensiblement ; le soldat, à terre, agonisant ; le mur éventré et une super-créature. Jimfire devine ce qui va suivre et tente d’arrêter le justicier, mais un nouvel aspect de ses pouvoirs se manifeste par ses bras tendus. Un flash jaillit et percute le héro devant lui et l’envoie percuter l’acrotère de l’immeuble voisin. Affolé, il tente de parler, mais ne réussit qu’à éructer un flot de couleur varié. Déjà, Goldenmask se relève et s’élance. Il percute Jimfire à pleine vitesse. Ce dernier tombe au sol. Le héros de Wondercity enjambe le corps de l’infortuné soldat et enchaîne les gauches droites en pleine tête du pseudo vilain. Jim ressent bien la grêle de coups, mais n’en souffre pas. Il projette son corps enflammé en avant. Pêle-mêle de bras, de cape, de jambes, qui s’ajoutent aux grognements de bêtes fauves des deux combattants. Le chevalier doré, maîtrisant au mieux ses capacités en profite pour effectuer une clef de bras. Bloquant, le brûlant squelette contre lui. Ignorant la douleur des brûlures, il s’envole. A une dizaine de mètres de hauteur, il effectue un rapide demi tour, et en donnant un maximum d’élan envoie Jimfire percuter le bitume de la rue. Dans le cratère qui s’est formé, Jim reste inconscient. Le bras vengeur de Wondercity toise son adversaire un instant avant de reprendre son vol. A moins de cinq blocs de là, les sirènes d’une voiture de police se font entendre. Dés le lendemain, Jimfire sera jugé et condamné à cinq ans de prison, dont un ferme ! Gladys ira le voir une unique fois en prison et dans un entrelacs de sanglots et de reniflements, lui annoncera son départ. Le détenu tentera de s’évader quatre fois. Faute de pouvoir utiliser pleinement ses capacités, il sera repris à chaque fois. Jimfire, finira sa peine dans une cage de verre plombé, qui drainant ses excédants d’énergie alimentera électriquement un hôpital et plusieurs hospices. |
Bonne lectures à tous, et Bonne fêtes
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Un fait divers somme tout classqiue à Wonder City, n'est il pas ?
mais une bonne idée de recyclage de Super vilain.:beu: Trève de Blagues à part. Un bon style, qui s'améliore de textes en textes, et une note particulière pour les fautes d'orthographes, mais quels fautes d'orthographe allez vous me dire hein ? justement celle qui n'y sont pas. ;) |
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