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Vieux 13/05/2014, 23h55
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-Généalogiste Sénile--Gardien du Temple-
 
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urban Batman : No Man's Land tome 1

BATMAN : NO MAN'S LAND TOME 1


Ni loi ni ordre
Bob Gale / Alex Maleev / Wayne Faucher
No Man’s Land #1, Shadow of the Bat #83, Batman#563, Detective Comics#730

C’est ici que tout commence avec un superbe one shot dessiné par un excellent Alex Maleev. Tout l’intelligence de cette introduction est de bien faire comprendre aux lecteurs que les principaux protagonistes ce sont bien Gotham et ses habitants et non pas Batman que l’on voit apparaître que dans le dernier tiers du récit. Bob Gale pose superbement son histoire en nous montrant rapidement les forces en présences, l’ambiance apocalyptique et la typologie des lieux (avec même une carte des lieux). Comme dans Cataclym Barbara Gordon prend encore du grade et l’importance de son rôle alors qu’elle est paraplégique est bien mis en avant. La police de Gotham devient une force et un gang à part entière qui préfigure la future série Gotham Central tant chaque membre va prendre de l’importance et être bien caractérisé, mention détestable à Petit et coup de cœur à Montoya et Bullock. Enfin la femme du commissaire Gordon prend également plus de présence et c’est bien prophétique. Gotham est devenu une DMZ avant la série éponyme de Brian Wood. La ville est divisée en gang et chaque chapitre de NML va devoir se lire comme une partie d’échec ou RISK. Le rôle de Batman n’est plus de se battre pour Gotham mais de la reconquérir. Surtout que l’on vole le monopole de l’ombre de la chauve sourie avec la première apparition de la mystérieuse Batgirl. Il n’est plus vu comme le sauveur, ce rôle étant dévolu aux citoyens. Comme pour la Pingouin et la police de Gotham (dont le QG peut être assimilé au centre ville, lieu central et important de Gotham), le chevalier noir va donc devoir changer ses méthodes quitte à faire alliance avec des ennemis (la bande du ventriloque/Scarface). Tout est fait pour nous dérouter dans ce premier arc, pour nous faire comprendre qu’il faut, au moins pour un temps, oublier le codes du genre Batmanien car on va nous proposer quelque chose de différent où c’est l’ensemble de l’univers de la chauve sourie qui va être mis à contribution. Parmi les figures batmaniennes on pourra également croiser (même furtivement) le Joker, Scarface ou autre pingouin. Rien n’est oublié.
Si cette première partie est une réussite c’est également à cause de Alex Maleev qui avec des dessins anguleux mais lorgnant vers un aspect réaliste (qui préfigure son style dans Daredevil) atténué par le très bon encrage de Wayne Faucher arrive à parfaitement décrire l’atmosphère de cette ville plongée en plein chaos. C’est sombre et crasseux. C’est inventif et on a l’impression qu’il joue avec la ville dans chaque case ou planches. Parfois épuré, parfois avec multitudes de détails, Maleev joue avec les formes et les ombres pour souligner le danger et l’incertitude à chaque coin de rue qu’est devenu Gotham traitée ainsi comme un personnage à part entière.
Cet arc justifie à lui seule la lecture et l’achat de No Man’s Land.


Le diable tout en bas
Dennis O’Neil / Roger Robinson / James Pascoe
Azrael#52

Ce numéro doit être lu comme un interlude, un one shot qui apporte sa pierre à l’édifice fragile de NML, qui est un parfait complément à la situation catastrophique que l’on est en train de lire. Il met en lumière Azrael, que l’on a découvert des années auparavant dans Knightfall notamment. Dans un décor de champs de bataille, Azrael (qui est devenu est des protecteurs de Gotham pendant l’absence de Batman) cherche à coincer Scratch au début de l’épisode tout en essayant d’aider une mère à retrouver sa fille dans les décombres de la ville. Dennis O’Neil sait écrire et cela se voit. En 22 pages le cahier des charges est impressionnant car non seulement il enchaine parfaitement avec le récit précédent mais il arrive à mener ses deux intrigues sans pour autant négliger le rythme. De nos jours il aurait bien fallu un arc en 6 pour raconter une double action dans un récit. Pour le lecteur c’est l’occasion de s’immerger un peu plus dans cette ville de Gotham dévastée où la mort peut vous surprendre n’importe où et n'importe quand. Beaucoup de désespoir dans cette épisode assez sombre et on se demande jusqu’au bout si Azrael ne va faillir à sa mission en ne réussissant pas à ramener de l’espoir. J’ai bien aimé le focus sur la situation du couple qui n’ose pas bouger de leur appartement en ruine, le mal rodant plus bas. Aider son prochain à Gotham n’est pas un signal de bon augure. Et même en cas de retrouvaille ou de sauvetage cela en vaut il la peine ? Le temps neigeux (espoir ou désespoir, blanc ou gris ?) complète ces interrogations. Ne faut-il mieux pas être mort ? C’est à ce genre de questions que Denis O’Neil tente de répondre. Roger Robinson, que l’on a déjà vu à l’œuvre sur cette série (c’est le dessinateur titulaire) dans Cataclysm est un véritable caméléon et son style est très solide. Beaucoup de dynamisme et il maitrise le personnage de Azrael. Un excellent numéro parfaitement complémentaire à la saga. Merci à Urban de l’avoir publié.


La peur de la foi
Devin Grayson / Dale Eaglesham / Matt Banning Aaron Sowd Sean Parsons Jaime Mendoza
Legends of the Dark Knight#116, Shadow of the Bat #84, Batman#564, Detective Comics#731

Comme le titre l’indique cet arc est placé sous le signe de la foi. J’aurais bien vu Azrael comme protagoniste principal mais opposer Huntress à l’épouvantail ne manque pas de piquant non plus. On est dans la suite directe de « ni Loi Ni Ordre » avec l’affrontement entre plusieurs factions, dont la police de Gotham qui essaye petit à petit à reprendre chaque quartier. Le récit est source de conflit et d’incertitude (parfaitement symbolisé par le thème de la religion). La police de Gotham est minée par les conflits interne entre Gordon et Petit sur les méthodes à appliqué le second étant adepte de la radicalité et expert en manipulation. Il devient dur pour Gordon de garder la foi dans son ordre. Il y a une scène très fort (et savoureuse à la lecture actuelle de Batman Eternal que l’on compare parfois à ce NML) qui consiste à voir Gordon dans une cellule. Il n’y fait que s’y reposer, mais la manière dont c’est mis en scène (on dirait même qu’il a les menottes au poignets) on se demande si tout n’a pas été inversé dans le rapport de force à Gotham, dans les forces de l’ordre spécialement. De même Devin Grayson met en évidence Huntress, fille d’un chef mafieux, qui va se retrouver à devenir la protectrice d’un groupe dont le leader charismatique n’est autre qu’un prêtre (le père Chris et non pas ChrisT attention) qui va devoir céder à la tentation et s’allier avec le diable (le pingouin qui est un parfait tentateur). Tout un programme de remise en question de sa foi et de ces idéaux. La scénariste joue avec la possible rédemption d’un vilain comme l’épouvantail qui a le pouvoir de jouer avec les peurs des gens, des fidèles crédules. Toutes les valeurs semblent voler en éclats dans cet arc. Les trahisons (histoire poignante avec un jeune membre d’un gang) et les remises en causes s’accumulent et Batman qui laisse encore la vedette à d’autres (Huntress, Gordon) semble presque dépassé jusqu’à que Huntress lui demande de l’aide remettant au final les choses à leur place. Cet arc est aussi l’occasion de retrouver Leslie Thompkins qui me semble une figure incontournable dans ce type d’histoire. C’est une très bonne histoire même si Devin Grayson aurait pu être plus subtile dans son propos avec une fin assez convenue au final.
Graphiquement j’adore ce que fait Dale Eaglesham. Son trait d’alors avait une certaine épure et ses personnages ne sont pas bodybuildés à coup de stéroïde. Ces planches sont fluides, nettes parfaitement dans les codes d’une lecture de super slip. Les passages dans l’église sont magnifiques avec de très bons jeux de couleurs et lumières (tirant vers le jaune avec les flammes des bougies).


Du pain et des jeux
Ian Edlington / D’Israeli / D’Israeli
Legends of the Dark Knight #117, Shadow of the Bat #85

L’arc le plus étonnant car avec les dessins de D'Israeli c’est le côté grotesque de la situation et de Gotham qui est montré et décrit. Centré sur un Pingouin, grandiloquent acteur dans cette mascarade qu’est devenu Gotham, Ian Edlington nous propose d’assister au retour sur le devant de la scène de Batman (les coulisses ne sont pas oubliées). Sous fond de nouvelles guerres des gangs et de tranchés, le scénariste nous raconte le véritable retour de Batman qui pour la première fois depuis le début de NML a un arc centré entièrement sur lui et dont il est la principale vedette. La distribution est très bonne avec le pingouin, le commissaire Gordon et sa femme, la police de Gotham, Batgirl et Oracle. Le Caped crusader est désormais sur le devant de la scène et ne souhaite plus jouer les seconds rôles. Mais il va devoir lui aussi réussir son entrée en scène et faire des pactes contre toute moral. Son jeu sera t il assez fin ? Le défaut de ces deux épisodes, qui sont encore très fort émotionnellement avec les doutes de Gordon, le destins des Gothamiens et les choix cornéliens à effectuer dans le jeu de dupe proposé par Cobblepot tient à ce qui aurait pû être sont atout principal : les dessins de D'Israeli qui tranche trop avec le reste de l’œuvre. Les passages dans la salle de spectacle sont assez réussis restituant assez bien une ambiance de cirque, de farce où tout n’est que manipulation et apparence. Les passages en extérieure sont moins réussis, la représentation de Gotham n’étant plus en adéquation avec les autres récits. J’ai eu du mal avec ce récit pourtant doté de qualités.


Mosaïque
Greg Rucka / Frank Teran / Frank Teran
Batman#565, Detective Comics#732

C’est Greg Rucka qui est chargé du scénario de cet arc et cela se voit. Batman est bel et bien de retour (il est retord sur les deux épisodes et met en action sa nouvelle philosophie, les deux Batgirl, l’ex et la nouvelle en faisant les frais) et il est désormais bien présent dans la narration mais, marque de fabrique du scénariste, c’est les personnages féminins qui sont mis subtilement en avant : Sarah Gordon (dont une scène intense avec son mari), Batgirl et Barbara Gordon/Oracle cette dernière se demandant qui est peut donc être celle qui l’a à priori remplacée. Batgirl devient la véritable héroïne tandis que Barbara est à deux doigts de passer du côté obscure par vengeance et jalousie. La menace (affrontement de deux gangs) est un prétexte pour Rucka de faire le point sur la situation de certains protagonistes le tout marchant à chaque fois par paires : Bullock-Montoya, Barbara-Gordon, Sarh-Gordon, Batgirl-Batman, Oracle-Barbara. Par contre il y a quand même du lourd vis à vis du Bat Verse avec KG Beast, Black Mask, la tour Wayne, Blackgate…. Cela se termine avec Batman qui fait encore une fois des alliances contre nature, règle essentielle à la survie dans NML et atout numéro un de sa stratégie de reconquête de sa ville. J’ai moyennement adhéré à la prestation de Frank Teran qui est un artiste qui m’a toujours fait réagir mais dont j’ai du mal à apprécier le talent (évident). Son trait nerveux sied bien à la situation et il nous montre des situations glauques mais certains personnages me semblent ratés et il est parfois un peu dur à suivre dans ses compositions de pages. Mais il en impose et semble plus légitime que D'Israeli dans cette saga.


Deux pour la route
Greg Rucka / Jason Pearson / Cam Smith
The Batman Chronicles#16

Un nouveau one shot qui associe deux poids lourd avec Greg Rucka au scénario et Jason Pearson aux dessins. Cette histoire est très importante pour la suite car elle se focalise sur une des chouchous de Rucka : Renée Montoya. Pour ceux qui lise et apprécie Gotham Central vous ne pouvez pas passer à côté de cet épisode qui va voir une alliance contre nature se former entre Montoya et Double-Face. Les prémices d’une étrange relation sont esquissées et la dualité du personnage de double face est très bien décrite par le scénariste. Batman reste dans sa novelle philosophie en observant son ennemi et en laissant Montoya seule responsable de cette nouvelle situation qu’elle vient de créer. Il y a également un peu plus de lumière et d’espoir dans cette épisode avec ce qui peut ressembler à des réunions de familles, de quartier. Pour cela le style de Jason Pearson est parfait. Il ne tombe pas dans un excès cartoon comme D'Israeli. C’est la partie que j’ai préférée après le premier arc. J’ai donc superbement attaqué ce volume pour le conclure de fort belle manière.

Bilan :
No Man’s Land part donc très bien. Un must have où chaque équipe créatrice rivalise avec les autres de fort belle manière. C’est une très bonne idée d’avoir confier au même dessinateur et scénariste un arc complet quelque soit les séries impliqués. Cela amène beaucoup de cohérence.

Urban réalise un magnifique travail. C’est complet avec une galerie de couvertures en fin de volume. Par contre c’est dommage de ne pas retrouver toutes les couvertures de chaque numéro.

Ma note : 4/5
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Dernière modification par Fletcher Arrowsmith ; 22/07/2014 à 22h10.
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