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Vieux 21/04/2015, 12h28
Fletcher Arrowsmith Fletcher Arrowsmith est déconnecté
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-Généalogiste Sénile--Gardien du Temple-
 
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Fletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermind
Six-gun gorilla

Je suis aller chercher les 3 billets de SJ tant ils résument parfaitement cette série :

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Posté par SJ
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Six Gun Gorilla #1 : honnêtement je pensais acheter un comics dont le pitch se résume dans le titre. Fort heureusement je me suis trompé. Simon Spurrier est en train de se tailler une réputation de scénariste le plus Vertigo de la ligne X sur Legacy et cette mini ne fait que confirmer que l'auteur est tout sauf conventionnel. Télé réalité sanglante en direct du champ de bataille, futur que l'on peut saisir et qui pourtant semble si étranger et personnages perdus dans les limbes du domaine public voilà ses plans pour cette série. Déconcertant certes, mais dans le bon sens du terme.
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Posté par SJ
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Six Gun Gorilla #3 : Pourquoi Si Spurrier est un scénariste pas comme les autres? Les lecteurs de X-Men Legacy vous diront qu'il n'est pas conventionnel et qu'il lorgne facilement vers un ton plus mature que mainstream. Mais il n'y a pas que cela, sur cette mini il réussit le tour de force que peu réussissent, celui de de divertir tout en posant les bases de nombreuses réflexions, philosophiques ou métaphysiques. Ici il nous parle d'un univers où l'imaginaire a disparu, où toutes les horreurs du monde ont balayé l'évasion de la lecture. Sur une base qui lorgnait beaucoup sur le Starship Troopers de Verhoeven il a tissé une histoire sur les histoires, il cherche l'élément de surprise qui pousse l'homme a chercher au delà de son triste quotidien. De la bd salvatrice pour lutter contre la télé réalité, de l'intelligence contre l'obscurantisme. Décidément un comics ovni, ce genre de pépite qui n'est pas là par hasard.
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Posté par SJ
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Six Gun Gorilla #6 : Grant Morrison peut être fier de ce comics. Sans lui et la voix qu'il a ouverte avec ses Doom Patrol et Flex Mentallo ce comics n'aurait jamais peut-être vu le jour. A l'instar de la Doom Patrol, Six Gun Gorilla utilise la narration pour nous parler de la narration, ce comics ouvertement méta-textuel tente une analyse de l'histoire, celle qui tient en haleine et qui a son rythme et ses temps, tout en pointant du doigt les défauts de notre société où les lecteurs et les spectateurs sont plus habitués aux paillettes plutôt qu'au fond.
Six Gun Gorilla c'est le comics que personne n'attendait, ou même le comics dont on ne savait pas quoi attendre et qui a bien caché son jeu. Un énorme bravo à Si Spurrier et Jeff Stokely qui ont définitivement défini un ton avec cette mini. De loin l'ovni de 2013 qu'on a réussi à identifier et pourtant on y croit toujours pas.
Que puis je rajouter à cela ?

A quoi peut on dire si on a réellement accroché ou pris son pied à une série ? Devant les bons retours de SJ et Zen Arcade j'ai acheté Six-Gun Gorilla samedi après midi dernier et je l'ai terminé tard dans la nuit car je n'ai pas pu m'en défaire tant l'histoire est prenante mais surtout brillante. Pourtant on pouvait avoir peur au vu de la couverture (de Ramon Perez, magnifique) et surtout du titre qui nous promet les aventures d'un Gorille façon cow boy dans un décors de far west ? What the fuck. Oui mais voilà (et là Zen vient me frapper avec je te l'avais dit) au scénario ce n'est ni plus ni moins que Simon Spurrier, qui est en train de s'imposer comme un des auteurs les talentueux de sa génération offrant une superbe alternative à des Grant Morisson ou des Warren Ellis de part la fraicheur et l'audace qu'il apporte.

Il y a beaucoup de choses dans Six Gun Gorilla qui en font une oeuvre assez dense malgré les peu d'épisode (6 uniquement). Une des forces du récit tient justement dans une impressionnante maitrise narrative alternant sans cesse entre action et passages introspectifs ce qui fait que l'on ne s'ennuie jamais et que le lecteur avance à très bon rythme. Peu de place mais des personnages assez fouillés ce qui montre que même avec une idée qui peut paraitre simple on peu écrire beaucoup de chose. Il suffit de savoir trouver les mots justes et l'exposition adéquate.

L'autre force du récit c'est d'être sans cesse sur la corde raide entre une histoire déjanté et fun (le Gorille, mais également l'élimination gratuite de certains personnages ou le ridicule d'autre) et des propos dénonciateurs d'un société en perte de repère où la télé réalité est érigée en pilier la guerre, la colonisation et l'oppression étant devenus du spectacle pure et dure. On pense forcément à Starship Troopers de Paul Verhoeven, The Truman Show de Peter Weir ou bien pour les plus anciens et les cinéphiles en herbe à La Mort en direct de Betrand Tavernier.

Simon Spurrier est un homme de contraste comme on peut commencer à le voir dans son oeuvre et c'est particulièrement criant ici tant il en joue en permanence. contraste entre un monde désertique puissant sa force dans mère nature aussi rude soit elle et une terre dévoué corps et âme allant jusqu'à l'aveuglement (drôle pour de la télé réalité) à la technologie. Contraste entre des dirigeants enfermés et un héros plus libre qu'eux lâché dans l'immensité de l'Ouest. Contraste enfin entre ce Gorille symbolisant à merveille l'irréalité jusqu'au twist final qui nous retourne tant on ne l'avait pas vu venir. Car Spurrier sait mener sa barque et détourne en permanence l'attention du lecteur, cela étant rendu possible car encore une fois il met beaucoup de densité dans son histoire et rend crédible ce qui ne l'est pas (de la romance en peu de page, un gorille à la Jesse James, des ninjas à vélo, une possible rébellion....).

Enfin cette série doit également beaucoup à la rencontre entre les dessins de Jeff Stokely et les idées de Simon Spurrier. Visuellement c'est un régal et il y a plein de trouvaille SF que le style assez nerveux mais dynamique de Jeff Stokely arrivent à superbement couché sur le papier : la mobilité du Gorille, les ninjas à vélos, la faune et la flore de la planète, les délires shamanique de Bleu-3425, la fait de ne pas utiliser d'explosifs.... Le dessinateur croque également parfaitement l'ambiance far west, bien aidé d'une colorisation ocre adéquate. Il est également à l'aise lors des passages sur Terre jouant comme son scénariste sur de fort contraste (technologie, habits, couleurs sombre).

Il y a encore plein de chose à découvrir et de multiples lectures s'imposent (on en revient à la densité et tout ce que Spurrier a pu mettre dans 6 numéros) : une enfants sans yeux, la dénonciation de l'armée et de ses généraux, des manipulations génétiques avec un savant fou, un héros qui est de suite sympathique, une tenancière de bordel à croquer et un gorille.....

Les plus :
Beau travail d'édition de la part d'Ankama. Je pense même m'être un peu fourvoyé sur quelques fautes d'orthographes qui à priori n'en sont pas (bien que la double négation souvent absente est quelque chose qui a tendance à m'énerver). Spurrier n'est pas un auteur facile à traduire et je n'ai pas été gêné plus que cela. C'est du bon cartonné et il y a comme bonus 9 couvertures à la fin de l'histoire. Le dos de l'album est très bien renseigné également. Les six épisodes sont à chaque fois bien séparés avec une publicité à l'ancienne.

Bilan :
Nullement un chef d’œuvre Six-Gun Gorilla s'impose comme une œuvre plus complexe qu'il n'y parait arrivant à parfaitement synthétiser le fun et le sérieux. C'est un réel plaisir de se plonger dans ce récit qui offre une véritable alternative à des histoires souvent trop convenues (trop alambiquées ou bien trop légères). Oui coup de coeur pour cet album qui m'a procuré des sensations insoupçonnées.

ma note : 4/5
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