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Vieux 08/02/2016, 11h44
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Ben Wawe Ben Wawe est déconnecté
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Ben Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à Galactus
Grosses lectures en bloc de séries récentes, ce week-end.
On va du moins bon au meilleur.

All-New, All-Different Avengers se révèle étonnant et frustrant : Mark Waid parvient à réussir quelques duos (Ms Marvel/Miles Morales, Ms Marvel/Nova, Iron Man/Sam Wilson), mais ne réussit ni à créer du lien entre les deux générations d'Avengers, ni à constituer une intrigue correcte. Au bout de quatre numéros, c'est très mince, peu dynamique et globalement très poussif.
Déception pour ce qui devait être un titre star, d'autant plus que la partie graphique est au mieux anonyme.

Uncanny Avengers prouve également que Duggan n'est pas non plus, tout comme Waid, un magicien qui transforme en or tout ce qu'il touche. Si ses Deadpool sont excellents, et si ses très humbles Hulk représentaient le meilleur sur la franchise depuis bien longtemps, sa prestation ici ne me convainc pas non plus.
Quatre numéros déséquilibrés pour constituer une équipe qui n'a ni lien, ni vraie raison de se réunir ; le principe de l'équipe unité est bonne, si une partie du groupe représente le pendant historique de l'équipe Avengers : ce n'est pas le cas avec Malicia (trop récente dans la franchise pour incarner ce rôle de chef et référente que lui donne Duggan), Deadpool (étonnamment le plus sage et adapté à l'équipe), Vif-Argent (dont les ambivalences morales l'empêchent d'être cette part historique, et nécessiteraient d'ailleurs une forme de bilan), l'Inhumaine inconnue (très mal présentée), Johnny Storm (dont l'intégration aux Inhumains pour faire office de famille de substitution est bonne, mais qui n'a rien à faire ici) et Cable (trop solitaire).
Et ce n'est pas une intrigue faiblarde, mal rythmée (très mauvaise introduction de l'équipe déjà constituée, très mauvaises révélations sur l'Inhumaine), à l'aspect graphique spécial (je préférais Stegman plus sage sur Scarlet Spider), qui permet d'améliorer le bilan pour cette non-équipe. Je continuerai cependant, parce que le titre Uncanny Avengers m'a prouvé qu'un premier story-arc moyen n'empêche pas une excellente suite.

Squadron Supreme est, à mon sens, la tentative de Marvel de faire un The Authority local et une forme de lot de consolation pour les fans.
Lot de consolation pour les lecteurs de l'équipe Robinson/Kirk, dont le passage sur les Fantastic Four a été sabré. Lot de consolation également pour ceux qui souhaitent que l'avant-Secret Wars (les Incursions, globalement le run de Hickman sur Avengers et New Avengers avec les actions des Illuminatis) ne soit pas oublié (ce qui est un peu globalement le cas quand même). Lot de consolation, enfin, pour les fans des titres Squadron Supreme/Supreme Power ou du New Universe, pour revoir ici quelques personnages.
Et un The Authority chez Marvel, donc, avec cet aspect pro-actif et violent si cher à Jenny Sparks. Le premier numéro fonctionne bien, avec un postulat brutal qui ne durera pas mais sonne bien dans la bouche de ces personnages marqués, qui sont devenus fous de douleur (je me demande quand même ce que cet Hypérion fait là). La suite est un peu moins bonne, avec cette (sale) manie de mettre les Uncanny Avengers partout, et avec un changement total d'équilibre de Robinson sur la fin du #3, où son équipe "subit" les événements plutôt que de les mener (un positionnement qui me plaisait et changeait du lot habituel des équipes Marvel).
Bref, je suivrai avec plaisir et intérêt le temps que ça dure, en espérant le retour du "contrôle de la situation" par cette équipe qui a du potentiel si elle s'intéresse aux "vieux comptes à régler".

Iron Man par Bendis est une bonne série. Avec un premier story-arc clair, simple, dynamique, nerveux même, très bien rythmé, l'auteur renoue avec le succès en axant son écriture sur les dialogues et l'action. Bendis maîtrise très bien son Tony Stark, d'un côté professionnel rongé par les responsabilités, de l'autre bouffon pour faire semblant et pour essayer d'avancer. C'est bien, bien fait, la scène de séduction est très bien écrite, et la gestion des personnages est excellente. Même Dr Doom, excellent joker dans le récit, est bien incarné ici.
Avec une partie graphique au top, notamment Deodato qui incarne Stark en Aramis de la série Musketeers de la BBC (une bonne idée vu les similitudes de caractère) et Doom en Vincent Cassel (une bonne idée également, vu le charisme animal, mystérieux et dangereux que l'acteur dégage), j'espère que cette série continuera sur cette lancée et ne sera pas parasitée par Civil War II.

Captain America : Sam Wilson est également une bonne série. Si je ne suis pas forcément ultra-convaincu par le Cap Wolf, car je manque sûrement de connaissance de la franchise, je trouve que l'auteur gère extrêmement bien ses personnages. Sam Wilson, tout d'abord, qui parvient bien plus que Bucky à vivre en dehors de l'ombre de Rogers, avec un propos très politisé (relents socialistes chez Sam, défense d'un pseudo Snowden face au SHIELD, lutte contre les dérives de Wall Street) sous un vernis super-héroïque. Une bonne idée, d'ailleurs, qui replace Captain America dans les préoccupations sociales et économiques des Etats-Unis.
Les autres personnages sont également bien traités, que ça soit Steve Rogers (en vieille icône à l'ombre lourde), Maria Hill, Misty Knight et quelques autres. Une bonne série, bien dessinée et qui ose en dire beaucoup sur l'état de l'Amérique.

The Ultimates ne durera peut-être pas longtemps, mais elle sera certainement une excellente série à relire comme un sleeper de Marvel. J'apprécie Rocafort, dont le trait et les compositions fonctionnent très bien avec les principes de Super-Science développés par l'excellent Al Ewing. Ce dernier met en place une très bonne équipe d'explorateurs de l'impossible, animant très bien chaque membre avec de bons dialogues et d'excellentes idées. Même le principe de "guérir" Galactus passe très bien, grâce à un appui utile sur la continuité et une bonne gestion du personnage.
Le rythme est bon, dense, dynamique, mais surtout très positif. Là où Hickman jouait, sur la franchise Avengers, sur une Super-Science sombre, désespérée, qui mène à la mort et au désespoir, Ewing l'utilise comme version positive, pour changer le monde et l'univers pour le mieux. Grâce à un bon choix de personnage, et notamment la transformation de Blue Marvel en avatar d'Alan Scott/Sentinel (en vieux sage surpuissant), et une volonté d'aller vite sans perdre personne, il signe de très bons épisodes et se place comme un excellent prétendant à une relance des Fantastic Four (il est en effet évident que ces épisodes colleraient très bien à la Franchise Fantastique).

New Avengers, enfin, serait une série géniale si elle n'était pas dessinée par Sandoval ; elle n'est alors qu'une excellente série, ce qui est déjà une bonne chose.
Al Ewing, encore lui, livre des numéros passionnants et extrêmement nerveux, qui m'ont totalement conquis. En prenant intelligemment appui sur la continuité (Solar chef des Avengers Idea Mechanics, Wiccan en Démiurge, Hulkling en King of Space) et sur sa continuité (avec des renvois vers Mighty Avengers qui donnent envie de découvrir sans être bloqué dans la lecture de ce titre), en livrant des épisodes très denses, rapides (deux épisodes par story-arc), qui se répondent (la deuxième histoire naît de la première, la troisième naît de la première), avec une nervosité dans le rythme qui colle bien à la jeunesse des personnages, Ewing réussit un tour de force très plaisant.
Il parvient aussi à très bien incarner ses personnages, qui fonctionnent bien en équipe et ont une raison d'en être une (coucou Waid et Duggan). Avec, en plus, des intrigues malignes, un super-méchant bien placé et pertinent, et un vrai sens de l'humour et du drame, Ewing maîtrise entièrement sa production. C'est un régal, un peu terni par Sandoval, qui a quand même clarifié son style (heureusement).

Doctor Strange, enfin, remporte la palme de la série préférée, coiffant au poteau New Avengers grâce à un meilleur dessinateur. A nouveau, Jason Aaron fait la preuve de son brio en s'emparant de l'univers du bon docteur pour le remettre sur les rails et se l'approprier. Ce qui marque le plus, outre cette gestion cohérente de la magie (Stephen n'a pas de pouvoir, il utilise des formules et ses connaissances pour canaliser l'énergie autour de lui pour modifier la réalité), c'est ce portrait tout en nuances du Docteur.
Au premier abord professionnel séducteur et cool, fun et invincible, il se révèle rapidement rempli de doutes, de douleurs (géniale idée que "chaque coup a un coût" en magie) et de sacrifices, qu'il cache derrière cette apparence cool pour survivre. La gestion de Wong (et de l'idée, à développer, derrière ces sacrifices), l'intégration d'un bon casting secondaire (le bar, la communauté des autres magiciens si absente ces dernières années, la bibliothécaire), le rythme d'épisodes une menace/un numéro mais qui s'inscrivent dans un grand tout, tout ça donne une marque très agréable à la série. Si la menace est assez classique, son traitement est excellent et, allié au dessin idéal de Bachalo pour la folie magique, donne une série passionnante à suivre.

En conclusion, Marvel relance son univers avec un certain brio, même si la surprise l'emporte : les grosses promesses initiales ne sont pas tenues (hormis Aaron sur Strange), et les titres qui ne payaient pas de mine sont finalement passionnants. Vivement la suite.
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