QUE S’EST IL PASSE AVANT ?????
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DAREDEVIL VI #1
(Octobre 1989)
Contient DAREDEVIL #253-254
Oh la vilaine couverture, pourtant, il s’agirait de Walt Simonson et Bill Scienkiewicz… (C’est la couverture de DAREDEVIL #236, à noter que toutes les couvertures Marvel avaient ce joli rebord pour fêter les 25 ans de marvel….)
#253 MERRY CHRISTMAS , CAID
Scénario : Ann Nocenti
Dessins : John Romita jr
Encrage : Al Williamson
Couleurs : Max Scheele
Résumé :
C’est la veillée de Noël, Daredevil poursuit des bandits dans tout Hell’s kitchen. On fait aussi la connaissance d’un petit groupe de jeunes skaters, Ralf, Eightball et Darla. Eightball semble fasciné par ces bandits qui se permettent tout et aimerait bien suivre leur exemple. Mais Daredevil sait tout se qui se passe, et il le sermonnera. Il retourne dans son association, pendant que le Caïd fulmine, en effet, Murdock a apparemment convaincu un propriétaire de ne pas vendre son terrain au Caïd, ce qui fait que ce dernier ne pourra pas bâtir le plus grand building de toute la ville. Il est particulièrement énervé et casse tout dans sa maison, Murdock a encore de la ressource ; il n’est pas arrivé à le briser totalement…
Daredevil récupère toute la marchandise volée par les bandits du départ, et l’emmène à l’association histoire de faire des cadeaux à tous les démunis là bas…
La caïd refait pression sur le propriétaire qui refusera tout net : il ne veut pas qu’on l’ennuie le jour de Noël. Le caïd a perdu, il a tout enlevé à Murdock, sauf son cœur…
Mon avis : Un épisode solo, où néanmoins Nocenti met beaucoup de choses en place. En effet, c’est dans cet épisode que le Caïd se rend compte que Murdock n’est pas détruit, et qu’il faudra lui briser le cœur. En parallèle, on a l’histoire d’Eightball, qui deviendra un personnage important par la suite. Quant aux dessins, le style de Romita et Williamson reste toujours très épuré et très efficace (Perso, je trouve que JRJR dessine le meilleur Daredevil de ces 20 dernières années). J’ai d’ailleurs récemment acheté le TPB TYPHOID en V.O. sur papier glacé, eh bien je préfère le vieux papier papier des VI Françaises qui donnent véritablement toute leur noirceur aux dessins de Romita et de Williamson. C’était souvent la tradition chez Marvel de faire des épisodes de Noël, comme dans beaucoup de séries TV d’ailleurs et en général ce sont des épisodes plutôt gnangnan où l’esprit de Noël est mis en valeur, etc etc…. Ici, c’est quand même beaucoup plus intéressant, même si on peut trouver que les petits skaters sont drôlement matures pour leur âge et ont des réflexions un peu trop adultes, mais cela donne vraiment un ton particulier à cette série. En fait, il faut voir cet épisode comme un prélude à l’arc d’après, qui introduit le personnage le plus important du début du run de Nocenti : TYPHOID MARY.
#254 TYPHOID (TYPHOID)
Scénario : Ann Nocenti
Dessins : John Romita jr
Encrage : Al Williamson
Couleurs : Max Scheele
Résumé : On nous introduit le personnage sulfureux de TYPHOID, qui n’hésite pas à tuer des dealers pour s’emparer de leur argent. Elle a entraîné dans son sillage un petit braqueur à la semaine dont on ne connaît pas le nom, d’ailleurs (c’est donc un personnage générique). Un bon petit détail : lorsqu’ils tuent tous les dealers, TYPHOID et son copain n’hésitent pas à faire l’amour devant tous les cadavres au beau milieu du building qui s’embrase : on n’est plus chez le Marvel de papa !!!!
C’est aussi la grève des éboueurs, toutes les ordures s’accumulent à NY. Pendant ce temps, Matt essaye de procéder avec le jeune garçon aveugle (à cause des déchets chimiques de la Kelco (voir RCM dans une autre critique)) , TYRONE, comme stick avait fait pour lui, se rendant alors compte qu’il n’y arrivera pas sans mettre la vie du gamin en danger. On vient voir le Caïd pour l’informer du fait que beaucoup de ses dealers sont tués par cette TYPHOID, et que cela met certaines de ses activités en danger… Il fait des recherches et apprend que TYPHOID est en fait une douce jeune fille prénommée MARY, qui developpe une double personnalité depuis son enfance, à savoir TYPHOID, cruelle et mortelle comme un poison. Les deux ego ont même des odeurs, des rythmes cardiaques et des encéphalogrammes différents. TYPHOID a aussi le pouvoir de déplacer des objets par télékinésie et de les faire brûler. Voulant devenir comédienne, Mary se lança dans le show-business mais TYPHOID lui brisa sa carrière et se lança alors dans le vol et le chantage. Voyant que la dualité MARY/TYPHOID est un écho à celle de MATT/DAREDEVIL, le Caïd se dit qu’elle pourra lui servir à faire tomber Murdock ; le séduire pour mieux le détruire.
Mary prend donc contact avec Matt à l’hôpital, lui disant qu’elle est une éducatrice pour jeunes aveugles et qu’elle peut aider TYRONE.
Mon avis : On a tout simplement ici un des personnages les plus réussis de ces dernières années, malheureusement bien mal exploité plus tard, à savoir TYPHOID. Enfin un personnage de femme forte, comme l’était ELEKTRA, sauf que beaucoup plus fragile en fait.
En fait, Nocenti prend ici le pendant de Miller, qui avait fait d’Elektra l’égale de Daredevil (même costume, même non-pouvoirs et une mort dans l’enfance) ; TYPHOID est déjà beaucoup plus construite : des pouvoirs et un aspect très sexué que Miller n’avait pas vraiment développé lors de son run. Elle est complètement folle et Nocenti pousse la dualité des personnalités jusqu’au bout. De plus, JRJR ne se prive pas pour nous dessiner une fille sexy et effrayant à la fois, ce qui est véritablement l’objectif. Bref, je pourrais parler des heures de TYPHOID, mais je préfère en garder pour la mini série TYPHOID que je chroniquerai très prochainement… De bonnes idées, toujours, qui donnent un ton très VERTIGO à la série (la grève des éboueurs, tout est crade, partout !!!).
Je me suis rendu compte aussi que la traduction n’est vraiment pas mauvaise. Cela se lit très bien et ça change, je trouve, avec les traductions pourries auxquelles on a droit depuis une petite dizaine d’années dans leur ensemble.
Seul défaut : la couverture véritablement vilaine, mais bon, cela mettait bien en valeur le personnage, ce qui est quand même le but d’un numéro 1, même s’ils auraient peut-être pu la faire faire par un Tota, un Mitton ou un Frisano… Si la censure ne marche pas pour les V.I., elle doit encore marcher pour les couvertures des V.I.
En bref, toujours une excellente série et une première V.I. exceptionnelle (certainement la meilleure des premières de la collection des V.I.) qui donnent envie d’y revenir….
Et ça tombe bien, la suite c’est là :
V.I. DAREDEVIL 2
(Décembre 1989)
Oh ! Toujours une vilaine vilaine couverture de RON LIM, cette fois (couverture de l’épisode 258 qui paraîtra dans la V.I numéro 3). Pourquoi ???? Peut-être parce que les couv des épisodes de JRJR ne sont pas assez attrayantes ou trop effrayantes ??? Je vous laisse juger…
#255 TENTATION (TEMPTATION)
Scénario : Ann Nocenti
Dessins : John Romita jr
Encrage : Al Williamson
Couleurs : Max Scheele
Résumé : Matt fait un cauchemar : il court dans une zone industrielle polluée, il pleut des tonnes de papiers et il poursuit le jeune Tyrone sans jamais pouvoir le rattraper, si bien qu’à la fin il devient aveugle…Il est en fait stressé par le procès contre la Kelco, qui doit avoir lieu très prochainement. Il doit d’ailleurs aller voir l’avocat de Tyrone, David pour écrire avec lui la plaidoirie. En sortant de son immeuble, il reçoit la visite de MARY et de Tyrone, ces deux derniers montrent à Matt les progrès accomplis. Matt est tellement heureux qu’il se laisse tripoter et même embrasser par Mary alors qu’un message de Karen passe sur le répondeur au même moment. Le procès commence, Foggy Nelson (qui représente la Kelco, qui appartient en fait au Caïd) voit Karen au procès qui le bat froid. Les plaidoiries commencent…
Pendant ce temps, Daredevil rencontre TYPHOID, sans la reconnaître (on rappelle que TYPHOID et MARY ont des odeurs et des battements de cœur différents). Ils se battent et pendant la bataille, TYPHOID lance des vannes à Matt du genre : « N’as-tu jamais rien fait de mal ??? ». Elle tente de la séduire, et c’est un DAREDEVIL tout troublé qui laisse s’enfuir TYPHOID. Le procès tourne mal pour la Kelco. Les jurés se réunissent pour rendre leur verdict ; mais le Caïd, furieux, sent que sa seule chance de gagner et de ne pas perdre la face devant Murdock, est d’acheter un juré.
Mon avis :
C’est toujours excellent !!! Le cauchemar de Matt au début, un peu lourd, prend toute son ampleur avec les superbes dessins de JRJR qui se lâche. Nocenti a réussi à faire passer sans problème l’attirance (et même plus) de Matt pour Mary, la mettant en parallèle quelques pages plus loin avec DAREDEVIL/TYPHOID. On a aussi le plaidoyer sur l’environnement, un des thèmes chers à Nocenti qu’elle développera sous plusieurs formes durant tout son run.
Seule petite faiblesse, la fin un peu mélo dans le dialogue, quand il tient Karen dans ces bras (comment lui dire que l’homme sans peur a peur pour leur amour ?), j’ai vérifié, c’est pareil en V.O. Mais ce n’est pas grave, il suffit de tourner la page pour avoir la suite de l’histoire…
#256 POINTS FAIBLES (BLINDSPOTS)
Scénario : Ann Nocenti
Dessins : John Romita jr
Encrage : Al Williamson
Couleurs : Max Scheele
Résumé : Matt voit Mary pour lui dire qu’il n’aurait pas dû l’embrasser. Malheureusement, un passant fait une crise cardiaque, Matt lui sauve la vie, et Mary en profite pour l’embrasser. Matt lui rend ses baisers…Pauvre Karen…et pauvre Mary, qui tombe réellement amoureuse de Matt sans se rendre compte qu’elle est manipulée par sa double personnalité.
Matt vient alors voir Foggy Nelson pour lui faire la morale, lui parler d’éthique et tout ça…Et se fait sermonner à son tour par la petite amie de Nelson (occasionnellement ex petite amie de Matt), Glorianna, qui lui dit qu’en fait, il est pareil que le Caïd, un tyran amoral ; Typhoid et son petit copain générique (celui de la première V.I.) vont alors rencontrer l’un des jurés, lui proposant une grosse somme d’argent, tout ça sous l’œil de Eightball qui va tout raconter à Matt. Typhoïd retourne chez le Caïd pour lui dire que la mission est accomplie, que le juré est acheté et on s’aperçoit alors que le Caïd est très nerveux lorsque le copain fait des papouilles à TYPHOID. Tiens tiens…. Daredevil se rend chez le juré pour être intercepté par Typhoïd. Grosse bagarre avec énormément de dialogues ; Typhoïd le fait réfléchir sur lui, son combat…. Elle va jusqu’à le tuer, mais est arrêtée au dernier moment par la personnalité de Mary qui reprend le dessus. Mary/Typhoïd s’enfuit…Laissant DD discuter seul avec le juré.
Le jury rend son verdict : la Kelco a perdu… Mais le Caïd a encore des solutions de rechange avec Typhoïd pour le briser ; la joie de Matt est quand même bien ternie par son histoire avec Mary…
Mon avis : C’est la fin d’un premier arc et la fin de l’histoire avec la Kelco…
Nocenti a réussi a rendre crédible l’histoire entre Matt et Mary et à fait de cette dernière un personnage bigrement intéressant. Seul petit défaut, la scène de bataille avec Typhoïd qui est un peu longue car assez redondante avec celle du premier épisode, mais bon, c’est un comics de super héros, et il y a plein de dialogues pendant la bagarre, ce qui nuit un peu à l’action.
Cet arc résume bien toute la force d’Ann Nocenti et de JRJR : avoir su donner un second souffle à DD après le départ de Frank Miller, en partant dans une direction relativement opposée (moins d’action, plus de reflexion) et un graphisme et une histoire novateurs et dérangeant pour une série mainstream. (Ils font l’amour devant des cadavres !!).Pas étonnant que Semic ait choisi la version intégrale, il n’aurait pas été possible de passer ça dans un STRANGE.
Des épisodes INDISPENSABLES pour tout fans de daredevil et de bonne bd.