Shazam : The Monster Society of Evil
(DC Comics, février 2007, 5.99$)
Par Jeff Smith.
Mr. Gumby en a déjà parlé
ici, avec des trémolos dans la voix, ça ne va pas m’empêcher d’en remettre une couche, l’événement étant de taille : le retour de Jeff Smith, presque trois ans après la fin de la parution de
Bone. Alléluia.
Jeff Smith était probablement le candidat idéal pour remettre au goût du jour le personnage de Captain Marvel et en restituer la magie originelle, depuis longtemps disparue. Les premières années de la carrière de Captain Marvel l’ont vu évoluer dans un univers parfaitement farfelu, où il a été confronté aux adversaires les plus invraisemblables, à commencer bien évidemment par le terrrrrrrifiant Mr. Mind, l’asticot génie du crime (malheureusement absent de ce premier épisode, c’est bien mon seul regret). Le genre de vilain qui n’aurait guère été dépaysé dans l’univers de
Bone.
A l’aise avec les personnages créés par C.C. Beck, Jeff Smith l’est également graphiquement. Les deux artistes ont en commun une élégance et une simplicité du trait remarquables, et c’est un pur bonheur que de voir Smith réinterpréter ici quelques scènes fameuses, qu’il s’agisse de la rame de métro chimérique qui va conduire Billy Batson auprès du magicien, ou de la découverte de la grotte où se tient cette rencontre, sous les yeux des avatars des sept péchés capitaux. La magie de ces instants fonctionne à la perfection.
La première moitié de cet épisode est consacrée aux origines de Billy Batson et Captain Marvel, et reste très proche du récit qu’en firent Bill Parker et C.C. Beck en 1940. Batson est un tout jeune orphelin sans abri, préférant squatter dans des immeubles insalubres que d’être envoyé dans un foyer. Le contexte est un poil plus sordide que dans les versions précédentes, mais Jeff Smith ne force pas le trait non plus. Sa rencontre avec le Wizard est merveilleusement bien traitée, le personnage, que l’on découvre à travers les yeux de Billy, apparaissant tantôt inquiétant, tantôt bienveillant.
Les choses s’accélèrent quelque peu par la suite, l’intrigue commence à se mettre en place, mais ce n’est qu’à la toute fin que la situation commence à prendre une tournure quelque peu farfelue. C’est suffisant pour mettre en appétit et laisser présager d’un deuxième épisode trépidant. J’ai hâte.
Comme
Bone,
Shazam : the Monster Society of Evil est le type même de comic-book pour tous. Enfant ou adulte, monsieur ou madame, fan de récits super-héroïques ou non, chacun est susceptible de trouver dans ces pages de quoi prendre une demi-heure de plaisir de lecture.
Par contre, après ça, je vais avoir beaucoup de mal à me replonger dans le
Trials of Shazam de Winick et Porter…