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Vieux 27/02/2007, 17h57
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Niglo change la caisse du Fauve


Gyakushu ! vol.1
(Tokyopop, février 2007, 208 pages n&b, 9.99$)

Par Dan Hipp.

C’étaitSaSecrétaire fut le premier à en parler, ici, par conséquent on dira que c’est de sa faute.

Une histoire de vengeance donc, partant d’un point A où tout va bien, femme aimante, enfant joyeux, clarté printanière sur champ de blé, passant par un point B, à la merci de quelques très vilains, sa famille qui lui est arraché, un bras aussi, et se terminant temporairement en un point C, match retour à coups de sabre dans le bonnet, vastes étendues désertiques et glacées.

Dans le fond, rien de nouveau, donc. C’est donc sur la forme que Dan Hipp choisit de faire la différence. Son récit entremêle scènes actuelles et flashbacks, les tenants et les aboutissants de toute l’histoire ne se révélant que progressivement. Hipp a en outre la bonne idée de donner à ses flashbacks un traitement visuel très différent du reste du récit, en n’utilisant pas de noir, uniquement diverses nuances de gris. Cela donne à ces passages une texture quelque peu irréelle qui leur convient bien.

Dan Hipp utilise également abondamment un narrateur, qui vient régulièrement arracher le lecteur de l’histoire en cours, s’adresse directement à lui, commentant telle scène ou ironisant sur l’utilisation de tel stéréotype. Le procédé surprend au début, mais fonctionne bien, introduisant une bonne part d’autodérision dans l’œuvre de Hipp.

L’histoire principale en elle-même offre quelques surprises bienvenues. Tel personnage que l’on pensait avoir identifié sans mal se révèle soudain ne pas être celui que l’on croyait. Le sort de tel autre, que l’on croyait réglé, permet à l’auteur de rebondir et d’étendre la quête de son héros. L’histoire de Gyakushu ! est archétypale, certes, mais elle n’en réserve pas moins quelques bonnes surprises.

N’ayant jamais ne serait-ce que jeté un œil sur The Amazing Joy Buzzards, je découvre ici le travail de Dan Hipp. Son dessin et sa narration sont des plus agréables aux yeux, à mi-chemin entre un Jamie Hewlett et un Phil Hester. Et il tire fort bien parti du format imposé ici, étendant sur plusieurs pages des scènes de quelques secondes seulement, laissant de grands espaces vides pour accentuer tel ou tel effet. Le résultat est tout à fait réussi. Du coup, il va falloir que j’aille faire un tour du côté de ses Joy Buzzards…

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