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Vieux 12/09/2007, 18h54
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Niglo change la caisse du Fauve


Iron Man #158
(Marvel Comics, mai 1982)

Scénario : Denny O’Neil.
Dessin : Carmine Infantino.
Encrage : Dan Green & Al Milgrom.
Traduction : in Strange n°162, juin 1983.


En règle générale, les fill-ins ne brillent pas par leur qualité. Episodes conçus à la va-vite pour pallier aux retards de l’équipe régulière ou faire le lien entre la fin d’un run et le début d’un autre (c’est le cas ici, cet épisode et le suivant, joliment illustré par Paul Smith, se situent entre la fin du premier run de David Michelinie sur la série et le début de celui de Denny O’Neil), ces récits sont généralement au mieux médiocres, de temps à autre ils peuvent être absolument abyssaux.

Moms, paru dans Iron Man #158, n’est pas forcément meilleur que la moyenne des fill-ins, mais il est par contre nettement plus… bizarre.

C’est la première fois que Denny O’Neil est scénariste sur la série, deux mois avant d’en devenir l’auteur régulier. L’intrigue qu’il imagine ici (l’armure d’Iron Man victime de pannes inexpliquées) lui permet de mettre en avant le côté héroïque de Tony Stark, obligé de se débrouiller sans ses habituels gadgets technologiques. Une idée déjà traitée à maintes reprises, mais développée ici de manière plutôt convaincante.

Plus intéressant est le duo que rencontre ici Tony Stark : Sonny (on ne saura jamais son véritable prénom) et sa maman.


Leur première apparition illustre fort bien la relation malsaine existant entre ces deux-là. Sonny est un homme d’âge indéterminé, un génie au physique ingrat vivant seul avec sa mère. Il a reçu une éducation particulièrement sévère, sa mère l’enfermant dans un placard d’où il n’avait pas le droit de sortir avant d’avoir terminé ses devoirs. Il arriva d’ailleurs que maman y oublie fiston et l’y laisse trois jours d’affilée...

Aujourd’hui Sonny est un adulte, et il a décidé de se venger de sa mère. Cette dernière semble douée de pouvoirs psychiques, et Sonny a mis au point divers appareils lui permettant de mesurer le don de sa mère, devenue cobaye contre son gré. C’est durant l’une de ces expériences que l’armure d’Iron Man sera frappée par les pouvoirs de la mère de Sonny et tombera aussitôt en panne, amenant Tony Stark a enquêter sur ce phénomène et à découvrir l’étrange duo.


Les dialogues de Denny O’Neil rendent fort bien le côté malsain de la relation entre Sonny et sa mère. Mais leur aspect inquiétant et étrange est surtout renforcé par le dessin de Carmine Infantino. A l’époque, le style d’Infantino est très éloigné de ce qu’il était vingt-cinq ans plus tôt. L’artiste qui était autrefois réputé pour l’élégance de son trait surcharge désormais ses dessins à outrance, multipliant les traits inutiles.

Bref, Infantino n’est alors plus que l’ombre de lui-même. Pourtant, de temps en temps, son style apporte quelque chose à l’histoire. C’était le cas dans ses Spider-Woman et sa gallerie de vilains bizarroïdes (Brother Grimm, the Needle, Madame Doll, etc.). C’est également le cas ici. Sous le trait outrancier de l’artiste, Sonny (et dans une moindre mesure sa mère) perd quasiment tout caractère humain pour devenir une monstruosité effrayante, en parfaite adéquation avec le portrait que fait d’eux O’Neil. Le genre de bizarrerie qu’on imaginerait assez aujourd’hui illustré par un Kyle Hotz par exemple. C’est ce qui fait de cet épisode d’Iron Man une curiosité à (re)découvrir.

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