Planetary #13
Century. 22 pages
Cover date: 02/01
Pitch: Le siècle est jeune et Elijah Snow aussi. Cet épisode nous relate les premiers pas dans l'exploration du futur chef de Planetary: comment il commença sa formation, ses premières rencontres marquantes et son aversion pour les conspirationistes.
What you need to know about this issue: Un épisode flashback centré sur un Elijah Snow de 20 ans, Planetary a pris un tour particulier suite aux révélations de la mémoire retrouvée de Snow. Ellis étoffe le backgound de son personnage pour mieux se projeter dans l'avenir. Notre héros va rencontrer des grands héros de romans de la fin du XIX ème et entamer sa formation par
Sherlock Holmes.
Comments: On est pas sérieux quand on a 17 ans disait le poète, on est surtout intrépide et curieux à 20 ans. Le jeune Elijah Snow est au début de sa vie, à l'instar du XX ème siècle qui débute et qui va prendre forme. Mais ce jeune siècle ne sera que l'évolution naturelle du dernier. Le roman, culture populaire en vogue de l'époque, a effectué une métamorphose quand en son sein s'est développé non pas un mais plusieurs mouvements issus du romantisme, de la satire et de l'aventure. On nommera ça science fiction ou fantastique, qu'importe les étiquettes, un cap a été franchi. Les pionniers, de
HG Wells à
Mary Shelley ont donné une impulsion qui se ressent aujourd'hui encore dans la bande dessinée ou le cinéma, les deux arts jumeaux désormais centenaires. Ainsi si Ellis fait de
Sherlock Holmes le précepteur de
Elijah Snow et si il intègre HG Wells comme un personnage de fiction c'est qu'il est dans l'hommage ultime, il réaffirme les racines de la culture populaire, au centre de l'intrigue de ce comics dès ses débuts. Autant dans la forme et le sur fond cet épisode de Planetary renvoie à la
League des Gentlemen Extraordinaires, d'une il est quasiment son contemporain et de deux
Alan Moore et Ellis, à l'instar de nombreux auteurs, défendent l'origine de nombreux genres, dont le comics, comme étant la littérature de la fin du XIX ème siècle. Ellis se démarque en tirant une sonnette d'alarme, le groupe de conspirationistes (composé entre autres de Sherlock Holmes,
l'homme invisible et
Dracula), un peu comme les
4 en l'an 2000, veulent garder cette culture pour eux. Comprenez par là que la culture populaire d'une époque peut au fil des années atteindre un tel niveau de culte qu'elle en devient classique, et par un effet pervers se transforme en la possession d'une élite. C'est donc très tôt que Snow a pris conscience qu'il fallait que les trésors du XX ème siècle ne deviennent pas des reliques avant l'heure et de ce fait les garder accessibles, ce qui deviendra son crédo et la raison de sa haine envers les 4.
A noter que cet épisode marque le début des flashbacks qui ont été annoncés en flash forwards, notamment dans l'épisode 11, stratagème scéraristique ingénieux de la part de Ellis.
Snow a déjà côtoyé les personnages de pulp dans Planetary #1 et ici les hommages à
Mary Shelley,
H.G. Wells,
Bram Stocker ou
Conan Doyle sont au centre de l'épisode, l'auteur n'en a pas fini avec l'explosion du roman et la folie du pulp. Ainsi dans un proche avenir
Edgard Rice Burrough et
Jules Verne ne seront pas loin.
Ce numéro marque le début d'un nouveau cycle pour Planetary, plus que jamais l'archéologie va être passionnante.
La phrase de l'épisode: Strange World. And prob'ly 'bout to get a whole lot stranger