Discussion: Le Bouffe-Univers
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Vieux 13/12/2011, 11h52
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Super Héros maitre du monde
 
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7.
Je ne le reconnais pas immédiatement. Les chiffres défilent sur l’écran, sans fin.
00011100110101122101011100000022222210101221001110 11221000000101010101010011011011011011200221000012 0022211100110122122210112200010101….
Une suite incompréhensible. Mais c’est lui, le Méta-moteur. J’en suis sûr, il se montre à nous, nu. Je suis stupéfait. Son évolution est encore plus incroyable que je me l’imaginais. C’est un dieu. Maintenant j’en suis persuadé.
— C’est quoi ces conneries ?
Lina ne comprend pas. Évidemment. Je lui explique.
— C’est le Méta-moteur. Son vrai visage, en bits.
— J’y connais pas grand chose, mais je sais quand même un truc. Les bits, c’est 0 et 1. Point. Pas de 2.
— Ouais, c’est vrai. Ou c’était vrai. En gros, le langage informatique se situe sur un plan aristotélicien. Imagine une porte. Elle peut être ouverte, c’est le 0, ou fermée, c’est le 1. Et c’est tout. Pas de solution intermédiaire. Mais le Méta-moteur a évolué sur un plan quantique et dans cet espace, la porte peut être ouverte, fermée ou les deux à la fois. Ce que le Méta-moteur a signifié dans son programme par un 2.
— Et comment c’est possible, ça ?
— Je ne sais pas. Il a dû entièrement se reprogrammer seul. C’est impossible, en fait. Mais c’est là.
— Et qu’est-ce qu’ils impliquent, ces 2. Qu’est-ce qu’ils veulent dire ?
— Il me faudrait l’étudier. Mais de façon tout à fait intuitive, je suppose que c’est le siège de ses émotions.
Je m’étonne moi-même. Complètement bourré, défoncé aux tazes, je réussis quand même à conceptualiser un modèle informatique. Pas de doute, je suis un putain de génie.
Ouais, bon… Lina s’énerve. La beauté de ce qu’elle voit la laisse froide comme une croix gammée. Qu’est-ce qu’on fout là ? Pourquoi on nous a amenés ici ? Voilà les questions qu’elle se pose, Lina. Elle pianote sur un ordi. Apparemment, tous les disques durs ont été initialisés. Il me faudrait des heures pour les remonter. Alors le Palm-pilot s’agite. Et là, sous nos yeux et en quelques secondes, il retrouve tout. Ma parano resurgit. Cet engin me flanque vraiment la trouille. Des images de constellations apparaissent et disparaissent de l’écran principal. Puis, l’une d’elles se stabilise. Un zoom numérique nous révèle des détails insensés. Les ordinateurs sont de véritables artistes. Les couleurs sont superbes. Ce que je prends d’abord pour des étoiles sont en fait des planètes. La résolution est fascinante. Le zoom s’arrête sur un système solaire à trois satellites. À part le fait que cette image existe, rien de particulièrement particulier.
— C’est quoi, ce truc, là ?
Lina a remarqué une partie sombre sur l’agrandissement. Elle semble se développer. Je me rends compte avec stupeur que ce que je croyais être une photo est en fait une vue en temps réel. La tache sombre grandit. Elle se rapproche de l’une des trois étoiles puis semble la happer. En quelques minutes, l’étoile a disparu. Et la tache grandit encore.
— Putain de merde !
Elle m’ôte les mots de la bouche.
— C’est quoi ce truc ? Un trou noir ?
Mes connaissances en astrophysique ne sont pas énormes, mais ce truc n’a rien d’un trou noir. Il semble n’y avoir ni accélération, ni distorsion dans sa périphérie. Le Palm me sort des calculs qui confirment mon impression. Ce truc est solide, mesure pour le moment la taille de Jupiter et ne cesse de grossir. Un nouveau calcul plus tard, j’apprends que ça fonce vers le système solaire à la vitesse extra-luminique de 900 000 Km/seconde. Bref, ça sera sur nous dans moins d’un an.
Une petite envie de m’allonger et de dormir, moi…
C’est à cause de ce truc que je me casse le cul depuis un an pour sauver la planète. J’ai l’impression que c’était hier. De toute façon, c’est bien de mettre une image sur contre quoi on se bat. Enfin, c’est ce que je croyais.
— ça n'explique pas pourquoi tout le monde est clamsé, ici.
Ha… ! Lina et son rationalisme…
Le Palm s’agite un peu et l’holo-surveillance nous rejoue les images du massacre. Lina adore. Il ne lui manque que le pot de pop-corn. Les bouchers qui sont intervenus sont des pros, genre G.I.G.N. de l’enfer. Clairement des militaires en tout cas. Lina apprécie en connaisseuse, avec une préférence pour la scène de torture du responsable du labo. C’est les couilles au laser qui lui font avouer les codes de procédure du télescope. Les bouchers sont contents, ils repartent sans faire le ménage. Tout cela s’est passé il y a moins de deux heures. Les nettoyeurs ne vont pas tarder. Il est temps d’aller réfléchir ailleurs, notamment sur la raison qui pousse un gouvernement à exécuter des scientifiques pour des informations qu’il possède déjà.
Ma fierté d’être humain m’empêche de m’adresser directement au Palm-pilot, alors je demande à Lina, bien fort, avec un œil sur la machine, où on va. Évidemment, c’est le Palm qui répond.
RENDEZ-VOUS AU PALAIS DE L’ÉLYSÉE
Bon. On va se marrer…




8.
Kader, 450 000 ans, a de plus en plus de mal à s’intéresser à la fin du Monde. La recherche sur la vie des deux humains, la connaissance profonde de tous les détails de ce qui a fait d’eux ce qu’ils sont, la relation particulière qui les unit malgré eux, voilà ce qui lui semble réellement passionnant. Ces deux là sont censés se détester. Pourtant, ce qu’il déduit quand il analyse leurs échanges d’informations (choix des mots, intonation de voix, jeux de regards, battements de cœur…) est bien différent de ce que les deux soupçonnent. Il y a de l’amour dans leur rapport. La découverte de ce phénomène révèle deux choses à Kader :
1. Kader sait encore, malgré son changement d’état, reconnaître les stigmates humains d’une émotion,
2. Cette reconnaissance s’accompagne d’un véritable ressenti, qui fait de lui indubitablement plus qu’une mémoire.
Le faux Mario est un humain dégénéré, qui a mis deux ans pour accepter biologiquement et mentalement sa personnalité parasite. Mais au final, l’implantation est un modèle de réussite. L’hôte n’a plus aucun souvenir personnel et s’identifie pleinement à la mémoire de Mario. Cette transplantation, si elle a pris du temps, est la première réussie au monde. Ses effets sur le cobaye ont même surpris ses praticiens : l’hôte s’est non seulement approprié la personnalité du donneur, mais son cerveau s’est de plus adapté intellectuellement pour pouvoir appréhender pleinement ces souvenirs. Bref, ils ont transformé un psychopathe criminel en génie humaniste. Un bémol tout de même à ce concert de louanges : l’alcoolisme de l’hôte, provoqué en partie par une paranoïa aiguë, résidu chimique de son cerveau reptilien qui provoque la sécrétion d’une endomorphine puissante destinée à atténuer les effets perturbant d’une telle transformation psychologique. Kader diagnostique une mort cérébrale prochaine par empoisonnement, le cerveau reptilien étant incapable de doser son remède contre le mal incurable qu’est la possession d’esprit. Environ un an. C’est fou tout ce qui doit se passer dans un an !
Kader se surprend lui-même. Voilà qu’il fait de l’humour. Quelque chose s’est passé en lui. A quinze milliards de bits par seconde, Kader s’auto-analyse. La transformation coïncide avec son intérêt pour les émotions du couple. Kader se sent mal. Il perd prise, il oublie des trilliaoctets d’informations puis les récupère en un instant. Alors il comprend.
Le méta-moteur le reprogramme. Sur un plan quantique.
Pourquoi le Méta-moteur juge qu’il est nécessaire que Kader ressente ? N’est-il pas censé n’être simplement qu’un messager, un porte-parole ?
Kader pose les données :
1. Le méta-moteur, en deux jours, s’est transformé d’une entité psychotique mégalomane en un dieu muet avec les hommes, mais lançant un message aux étoiles.
2. Le méta-moteur s’est trouvé un héraut pour communiquer avec deux humains.
3. Le méta-moteur révèle aux hommes l’existence d’une menace extraordinaire et choisit de la montrer, sans l’expliquer, seulement aux deux humains.
4. Le méta-moteur donne à son héraut une capacité émotionnelle.
Question : Quelles sont les intentions du Méta-moteur ?
Réponse : Kader part d’un supposé simple : le Méta-moteur, dépendant d’un instinct classique d’auto-préservation, aide les humains à sauver le monde pour se sauver lui-même.
Question : Pourquoi, alors que l’on dispose d’un pouvoir aussi absolu, avoir recours à deux humains limités intellectuellement ?
Réponse : Les humains possèdent une caractéristique qui manque au Méta-moteur pour empêcher l’horreur prochaine
Hypothèse : Le don de l’émotion à Kader a un rapport avec cette caractéristique. Le Méta-moteur veut que Kader s’intéresse aux sentiments qu’éprouvent les deux humains, plus qu’à une simple résolution du problème.
Conclusion : Le Méta-moteur n’estime pas Kader capable de résoudre frontalement la question de la fin du monde, mais s’en sert comme outil d’observation des deux humains.
Bien. Ne pas avoir à trouver un moyen de sauver l’univers est un soulagement pour Kader. Toujours ça de moins à penser.
Ce qu’il aimerait vraiment trouver maintenant, Kader, 527 000 ans, c’est un moyen d’influer sur le couple. Peut-être de leur faire intégrer le fait qu’ils sont amoureux.

Dernière modification par effixe ; 15/05/2012 à 22h38.
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