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Vieux 28/12/2007, 15h53
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Thoor Thoor est déconnecté
The Mighty Charentais
 
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Thoor change la caisse du Fauve
Jimfire

Le taxi s’avance dans les ruelles mal éclairées des faubourgs de Wondercity. Quelques réverbères éclairent de loin en loin le bitume crasseux et les nombreux déchets qui obstruent les trottoirs. La pluie tombe drue depuis minuit. Les caniveaux commencent à déborder dans cette partie de la ville qui se situe au pied du barrage. La ville basse est la hantise des pompiers les jours de pluies abondantes. Trop souvent les égouts, malmenés, déversent leurs eaux boueuses dans les caves des logements collectifs de ces quartiers populaires.
Les phares éclairent brièvement un groupe de clochards amassés autour d’un bidon où brûle un feu pâlichon. Jim Roy, grommelle une série de juron, tout en tournant le volant de sa Coord série 4 jaune. Il commence à s’impatienter sérieusement. Cela fait bientôt deux heures qu’il tourne en rond. Comme il ne retrouve pas la sortie de ce [foutu] labyrinthe [de merde], il grogne de plus en plus en martyrisant son GPS. Il veut finir cette [putain] de journée et enfin pouvoir rentrer chez lui. Cette [grognasse] de Gladys ayant intérêt à avoir préparé un repas consistant car dans le cas contraire elle risque de passer un mauvais quart d’heure. A l’évocation de ce moment agréable pour lui (l’infortuné Gladys n’ayant pas voix au chapitre), le rouquin dévoile une série de chicots malsains qui lui sert de dentition. Ce charmant personnage porte bien sur lui son caractère de gros porc. Il mesure un bon mètre quatre vingt, avec cent kilos de muscle qui le rendent imposant. Mais ce qui fait vraiment très peur chez Jim, ce sont ses yeux. Deux taches injectés de sang dans de profondes orbites contrastent fortement avec sa peaux blanchâtre grêlée de taches de rousseurs. Pour compléter le tableau, j’ajouterai que ce chauffeur de taxi dégage en permanence une forte odeur de crasse et de mauvais whisky mélangés.

Quatrième tour du bloc, Jim ne trouve toujours pas comment il peut sortir de là. Entre les travaux, les sens interdit et une barricade de fortune dressée par les SDF c’est vrai qu’il y a quelque chose d’infernal voir de pervers dans ce sombre dédale. A cela s’ajoutent les nombreux dégâts occasionnés par les deux [connards] de super héro il y a deux jours. Le taxi tourne une nouvelle fois devant les pauvres bougres. Le noctambule espère retrouver la soixante-sixième. De là, tout sera plus facile, reprendre la Rampe puis remonter dans la Ville Haute.
Concentré sur sa conduite, tentant de deviner une ruelle qui lui aurait échappée, Jim martèle une nouvelle fois son GPS. L’engin déjà bien malmené ne peut qu’émettre un bip d’agonit avant de s’éteindre définitivement. Une odeur de brûlé s’ajoute aux effluves de sueur et de mauvais alcool. Le mélange malodorant n’arrangeant pas son humeur. C’est alors, que notre vaillant chauffeur aperçoit un éclair très lumineux issue d’une venelle sur sa droite. N’ayant rien a perdre il s’y engage et ce qu’il y découvre lui fait momentanément oublier Gladys, son [foutu] GPS et même son [putain] de chemin perdu.

Dans la lumière crasseuse de ses phares il y a un homme. Il s’illumine par intermittence de flash lumineux. Se qui frappe d’incompréhension notre brute de chauffeur, ce n’est pas l’aura verte qui entoure l’inconnu ou son aspect quasi squelettique. C’est que la pluie ne semble pas atteindre l’homme. Chaque goutte disparaît à quelques centimètres de lui, s’évanouissant dans un grésillement en touchant l’aura. A son uniforme, Jim devine qu’il est en présence d’un militaire. Mais il n’a aucun galon ou décoration qui permettrait de dire à quel corps il appartient. Le géant pense fugitivement que de son temps, l’armée n’aurait jamais accepté qu’un soldat puisse s’habiller comme cela.
Un moment d’éternité semble s’égarer dans la ruelle. Jim observe le soldat à travers le pare brise ruisselant d’eau. Il n’entent que le couinement agaçant des ses essuie-glaces et le martèlement de la pluie sur le toit. L’homme-lumière s’écroule au sol, et une étrange forme fantomatique continue pourtant a le matérialiser debout.

Jim n’en croit pas ses yeux. Il a devant lui un authentique Trim’baki. Il n’hésite qu’un instant, le temps d’un battement de cil peu être, et il se précipice dehors. Une rafale de vent et d’eau l’accueille et le repousse dans son véhicule. En se protégeant les yeux de son bras replié il s’arcboute et avance vers la créature. Il n’y a que quelque pas et pourtant il lui semble mettre dix ans pour y parvenir. Il lutte férocement, un pas après l’autre et parvient face au Trim’baki.
Bien sur, il a lu comme tout le monde de nombreux articles sur ces étranges choses venus d’une autre dimension. Il sait qu’elles fusionnent avec des êtres de chair et de sang et que l’amalgame produit des super héro/vilain. Ils se dévisagent l’un l’autre, et plus rien ne semble compter pour eux, ni la pluie cinglante, ni le corps du soldat, ni les éclairs émis par le Trim’baki. Ils sont en transes. Les yeux rivés dans ceux de l’autres. Par delà les différences, ils s’acceptent mutuellement. Alors, en parfaite synchronisation, ils lèvent leurs mains et se les rapprochent. Jim ne sens pas les brûlures qui couvrent ses mains lorsqu’elles pénètrent l’aura verte.

Contact.

Le visage de l’alien se transforme, s’humanise pour finalement ressembler traits pour traits a celui du chauffeur. Ce dernier ne perçoit plus rien. Il reste complètement absorbé par la fusion. Il s’avance d’un pas. Ses bras s’enfoncent, se mêlent avec ceux du Trim’baki. Un autre pas en avant. Son visage se trouve à la distance d’un baisé de son double. Un dernier pas et le mélange des deux être se termine.
Jim, ce grands gaillards tout en muscle se dessèche subitement et fait bientôt place à un squelette vert, vaguement luminescent environné de flammèches mordorées.
La fusion s’opère à toute vitesse et Jim sent que la créature n’est pas mauvaise, ni même bien attentionnée. Elle observe. Le mélange des esprits donne finalement le surhumain que les journaux appelleront Jimfire.
L’amalgame lève ses mains et observe les changements qui se sont produis. Il voudrait hurler dans la nuit de bonheur et de puissance mais si aucun son ne sort, il projette un rayon lumineux droit sur les cieux. L’être chancelle, il cherche à s’appuyer aux murs qui délimitent la ruelle. Un flot de lumière semble s’écouler de ses mains et se fondre dans la brique. Surpris Jimfire rompt le contact. Sous ses yeux-orbites étonnés il voit le mur tomber en poussière sur toute la surface de la flaque lumineuse. Les phares de son taxi révélant alors l’intérieur d’un petit commerce de proximité.
« Et alors !» tonna une voix au dessus de Jimfire. Comme il se tourne, il distingue dans le contre jour d’un lampadaire un homme en costume gris et or, qui plane a quelques mètres au dessus du sol. Malgré la pluie abondante, il reconnaît sans peine Goldenmask.
Ce dernier, bras croisés, observe la scène ostensiblement ; le soldat, à terre, agonisant ; le mur éventré et une super-créature. Jimfire devine ce qui va suivre et tente d’arrêter le justicier, mais un nouvel aspect de ses pouvoirs se manifeste par ses bras tendus. Un flash jaillit et percute le héro devant lui et l’envoie percuter l’acrotère de l’immeuble voisin.
Affolé, il tente de parler, mais ne réussit qu’à éructer un flot de couleur varié. Déjà, Goldenmask se relève et s’élance. Il percute Jimfire à pleine vitesse. Ce dernier tombe au sol. Le héros de Wondercity enjambe le corps de l’infortuné soldat et enchaîne les gauches droites en pleine tête du pseudo vilain. Jim ressent bien la grêle de coups, mais n’en souffre pas. Il projette son corps enflammé en avant. Pêle-mêle de bras, de cape, de jambes, qui s’ajoutent aux grognements de bêtes fauves des deux combattants. Le chevalier doré, maîtrisant au mieux ses capacités en profite pour effectuer une clef de bras. Bloquant, le brûlant squelette contre lui. Ignorant la douleur des brûlures, il s’envole. A une dizaine de mètres de hauteur, il effectue un rapide demi tour, et en donnant un maximum d’élan envoie Jimfire percuter le bitume de la rue.
Dans le cratère qui s’est formé, Jim reste inconscient. Le bras vengeur de Wondercity toise son adversaire un instant avant de reprendre son vol. A moins de cinq blocs de là, les sirènes d’une voiture de police se font entendre.

Dés le lendemain, Jimfire sera jugé et condamné à cinq ans de prison, dont un ferme !

Gladys ira le voir une unique fois en prison et dans un entrelacs de sanglots et de reniflements, lui annoncera son départ.

Le détenu tentera de s’évader quatre fois. Faute de pouvoir utiliser pleinement ses capacités, il sera repris à chaque fois.

Jimfire, finira sa peine dans une cage de verre plombé, qui drainant ses excédants d’énergie alimentera électriquement un hôpital et plusieurs hospices.
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L'amour pour épée, l'humour pour bouclier ! (B WERBER)

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