Discussion: Le Bouffe-Univers
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Vieux 15/12/2011, 10h26
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Super Héros maitre du monde
 
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14.
Encore et toujours ces putains de néons qui grésillent. A croire qu'ils ont été inventés pour ça, grésiller. ça donne la gerbe et rougit les yeux. Et puis, comme on voit mal, on trébuche sur les cadavres…
Et merde. Encore des cadavres.
Ils ont l'air humain, mais Mario n'est pas sûr. A en juger par l'état, ce pourrait tout aussi bien être de gros quartiers de bœuf. Ha si, tiens, une paire de lunettes, là. Des cadavres humains, donc… Lina est devant, sur ses gardes. Elle marmonne puis prend à gauche. Kader doit sûrement la guider dans le labyrinthe. Mario ne fait que suivre, n'écoutant ni son courage, ni la voix de la raison, mais plutôt le bourdonnement lancinant qui nourrit le lieu. Est-ce toujours le son de la mort diptère qui rode au-dehors ou bien un danger plus proche et plus terrible encore ? Les couloirs se font plus étroits, devenant boyaux. Les néons se font évidemment plus rares et l'obscurité, puisqu'on le lui permet, engloutit peu à peu la lumière. Lina cherche à lutter en bombardant le trajet de flashball. Mais même elles finissent par s'évanouir, ne laissant que Kader comme boussole pour retrouver le chemin.
Lina semble hésiter.
— Bon alors… Qu'est-ce qu'il dit, Kader ?
— Je ne le capte plus.
Dans la nuit soudain plus fraîche, Mario cherche, trouve et serre la main de Lina. La paume est sèche et froide, aussi rassurante qu'un dard. Pourtant la respiration de Mario s'apaise, son rythme cardiaque ralentit légèrement. Lina reprend sa marche, droit devant, entraînant Mario en raffermissant sa prise. Hormis le bourdonnement, nul son n'émane de ce cocon terrifiant. Même leurs pas ne laissent retentir aucun écho. Ils pourraient presque se croire immobiles tant leurs sens sont peu sollicités. Immobiles ou morts, si ce n'était cette serre qui emprisonne la main de Mario, empêchant le sang de circuler et laissant s'installer des fourmis au bout de ses doigts, comme si la souffrance, même légère, était le dernier stigmate de la vie.

PrEneZ le cOUloIR à drOIte…

Le métacarpe de Mario est sûrement cassé, au moins foulé. Lina, surprise et terrifiée, n'a pas pu contrôler sa pression. Mais sa main est la dernière chose qui inquiète Mario à ce moment précis. La voix éraillée qui vient de jaillir du néant est un défi à la raison. Nul son humain, animal ou naturel ne peut s'en rapprocher. C'est un son qui ne s'adresse ni à l'ouïe, ni au cerveau, ni au cœur. C'est un son qui vient se cogner directement contre vos cellules, puis qui se répercute dans votre organisme par vos humeurs, vos glandes et vos synapses. Et son écho reste présent de longues minutes encore dans vos membres pour finalement mourir dans votre… Oui, dans votre hypothalamus. Mario en est sûr. C'est exactement là, analyse-t-il alors que la terreur s'amenuise enfin. Cette longue peur qui les a mortifiés est partie aussi étrangement qu'elle les a envahis. C'est la voix elle-même qui les a terrifiés, une peur primaire, animale, issue directement de leur cerveau reptilien. La peur de l'inconnu, de l'inimaginable. La voix leur a parlé directement au corps. Ils ne l'ont pas entendue, ils l'ont ressentie. Cette voix était terrifiante, mais pas l'intention qui en émanait. Nulle crainte à avoir de ce qui les attend dans le noir. C'est ce que la voix a dit à leur être, et ils l'ont crue. Une telle voix ne peut mentir, on ne ment pas au corps.
Lina tâtonne. Elle trouve le couloir, saisi doucement la main endolorie de Mario et s'engage vers le rien.
Pour les indiens Navajo, le temps n'est pas un continuum linéaire, mais se forme de blocs limités par les rencontres. Les expressions "être en avance" ou "en retard" ne veulent donc rien dire. Il est l'heure de la rencontre quand le Navajo est présent, il n'est plus l'heure quand il est parti. C'est exactement ce que ressent Lina en arrivant devant le Dieu Extra-terrestre. C'est le bon moment. Pas le bon, le seul. LE moment.
Évidemment, ils ne voient rien. Le noir est complet. Mais ils ressentent l'agitation autour. Ils connaissent le lieu, ils pourraient en faire un dessin si on leur demandait. Ils savent combien d'êtres vivent ici, ils savent que des galeries courent sur des milliers de kilomètres s'enfonçant dans la terre jusqu'à des profondeurs réputées insondables. C'est un monde entier qu'ils découvrent, un monde parallèle au nôtre dont le seul point commun est d'évoluer sur la même planète. Car ce monde ne ressemble à rien de ce que connaissent Lina et Mario, mais ils l'appréhendent totalement, puisque le Dieu Extra-terrestre leur parle, parle à leurs corps et que leurs corps le comprennent.

LE sAcrificE dEs prEmiERs vOyaGEUrs qUi OffRiREnt lEUrs cOrps En sigNE dE pAix. LEs chEfS hUmains qUI nE cOMprEnnEnt pAS Et qUi crAignEnt l'invAsiOn. LA pEUr rESsentie A dEs milliARds d'AnnEEs-lumiEREs. LEs ExpERiences sUr lEs cAdAvrES dEs prEmiErs vOyagEUrs qUi OUvrEnt la pORte en échANgE dEs cORps des chefs hUmains en signe de paix. La peUR qUi gRandit encORe. L'incOmpRéhensiOn des chefs hUmains qUi feRment leURs cORps meURtRis. La décisiOn d'attendRe et la RUptURe dOUlOUReUse des cOntacts. L'enfeRmement et la cRéatiOn dU mOnde éteint. L'attente. Est-il temps de RepRendRe le cOntact ? Êtes-vOUs pRêts à sacRifieR vOs cORps en signe de paix ?

Mario ne se sent pas trop prêt, là. On ne pourrait pas juste vous signer un papier ? Même avec un peu de sang si vous voulez…
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