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Vieux 22/12/2011, 08h54
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Thoor Thoor est déconnecté
The Mighty Charentais
 
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Thoor change la caisse du Fauve
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SUPER-FRELON

Clac ! La visière métallique se referma violement. Coupé du monde pour une durée de quinze minutes environ, le lieutenant Montiel, dit le Pince soupira d’aise. Si ses deux collègues, Blocus et Condor, n’aimaient pas cette phase, lui l’adorait. En tête à tête avec lui-même, il laissait son esprit vagabonder et son corps se lier à l’armure. Cela commençait toujours par une bouffée d’air aseptisée, trop propre, trop pure, qui lui piquait le nez. Cette fonction vitale effectuée, un fourmillement venu des pieds grimpait le long de ses jambes. Il progressait autour de son bassin, dérangeait ses abdominaux, jouait avec ses pectoraux, pour atteindre finalement sa tête. Un millier de capteurs venaient de se placer contre sa peau, prêt à recevoir leurs ordres micro-électriques. Réfrigérés pour en améliorer la conduction électrique, ils lui donnaient l’impression d’être emprisonné dans une gangue de glace. Il frissonna autant de froid que d’excitation. Puis se furent les coussinets compensateurs qui se gonflèrent, remplissant les interstices encore libres. L’armure était comme une deuxième peau d’acier, une extension de son corps. Dans son dos, enfla le vrombissement d’abeilles furieuses. Le moteur SA-S-F montait en puissance. Cette merveille de technologie Française était le cœur de la machine. Elle alimentait non seulement tous les systèmes électriques de la cuirasse, mais elle produisait aussi une poussée capable de propulser la tonne acier et de chair du Super-Frelon a une vitesse de Mach 3.
Le Prince dans sa rêverie, remercia les ingénieurs de Sud-Aviation. Ils avaient travaillés comme des dingues lorsque que le programme d’hélicoptère Super-Frelon avait été abandonné par l’armée. Trop vieux ! Trop cher ! Dépassé ! Ils avaient pris comme un affront personnel les critiques dirigées contre leur appareil. Pendant 40 ans, cet hélicoptère n’avait-il pas été de tous les fronts, de toutes les missions, et voila que d’obscurs technocrates abandonnaient d’un trait de plume le glorieux appareil. L’idée était abjecte.

Un génie, Brice Roche d’Aquitaine, avait eût l’idée du principe du moteur SA-S-F. En exploitant les propriétés de la supraconduction à chaud, et d’un mélange secret de carburant, il pouvait développer des puissances extrêmement élevées pour un encombrement minimal. Associer cette puissance à un exosquelette était, au départ, juste un défi afin de démontrer les performances remarquables obtenues par le moteur. Mais le 25 juin 20XX, au salon du Bourget, alors que cette réussite technologique devait être dévoilée à un comité restreint. Un Mig-21 fou, privé de pilote, menaça de tomber sur la foule. Le capitaine Viellegrange, chargé de la démonstration, chargea le bolide enflammé.Il s’interposa entre l’avion et les civils. La masse de métal hurlait, la foule tentait de se disperser, et lui se campa solidement. Le coup fut magistral, un uppercut terrible qui dévia la course meurtrière. L’épave se crasha sur le tarmac dans une explosion de feu et de métal. Le capitaine Viellegrange sorti de la boule de flamme sous les crépitements des flashs des photographes. Le projet devenu public, était aussi devenue une nécessité politique, une image de marque.

Les pensées du lieutenant vagabondaient pendant que la fusion avec la machine s’opérait. Un grésillement désagréable sortie des écouteurs, le monde extérieur se rappelait à son bon souvenir.
« Lieutenant Montiel, m’entendez-vous ?
_ Fort et clair, répondis-il tout en maudissant intérieurement l’opérateur.
_ Nous entamons la phase sensorielle, confirmez…

Interminablement, la check-list se poursuivit. Enfin, Montiel recouvra la vue. Il connaissait par cœur cette rotonde blanche éclairée par des néons trop violents. Il l’avait vue et re-vue des centaine de fois lors des simulations. Une vingtaine de technicien s’affairaient devant leurs consoles. Deux d’entre eux arrimèrent le berceau de lancement à l’armure. Puis le décompte commença. La salle se vida rapidement, Le Prince restait seule face au long couloir qui le mènerait à l’extérieur. A zéro, une brusque poussée le propulsa en avant. Les parois du couloirs défilaient rapidement en en brouillard gris/blanc. Il jaillit dans les airs a plus de 500 Km/h. Il volait enfin.

C’était sa première mission réelle. Fini les simulations, et les scénarii concoctés par l’état major, il agissait pour de vrai. En deux heures de vol, il se retrouva à la verticale de la place de la Concorde. Altitude 467m, vent ouest, lui signala les nombreuses indications de son écran. Sous ses pieds, la ronde des voitures tristement identiques se déroulait sans fin autour de l’Obélisque. Seuls, des gyrophares de voitures de police mettaient de la couleur dans cette grisaille. Les agents, minuscules depuis son point de vues, tentaient d’évacuer les lieux sous les insultes et les coups de klaxons rageurs. L’objectif se rapprochait, lui signala son opérateur de vol. Montiel sentit son corps se raidir d’anticipation, l’adrénaline lui laissant un goût cuivré en bouche. Les policiers durent sentir quelque chose, car ils quittèrent sur le champ leurs postes. Lâche, pensait Montiel, vous fuyiez à toutes jambes plutôt que d’assumer votre devoir.

Un mugissement sourd montait du sol. Le sol se déforma, une bulle de pavés et de sable de quinze mètres environ monta à deux mètres de hauteur avant de s’effondrer sur elle-même.
Fini, les injures et les coups d’avertisseurs. Les conducteurs abandonnaient leurs véhicules, ayant miraculeusement retrouvé l’usage de leurs jambes.
« Prince SA-S-F 004, Avez-vous l’objectif en vu ? » Crachota ses hauts parleurs internes.
Il répondit par la négative en maudissant une fois de plus le technicien qui venait le déconcentrer. Il lisait en même temps que lui les données fournies par le Service et Contrôle des Affaires Hors Normes. La chose avait suivit la ligne 1. Repérée depuis qu’elle se rapprochait de la surface, les techniciens du SCRAHN, avaient calculés que son émersion se ferait ici, en plein cœur de la capitale, mais visiblement elle se faisait désirée.
Un nouveau mugissement secoua l’Obélisque et toutes les fenêtres explosèrent dans un rayon de 100m.
Surgissant des profondeurs de la croûte terrestre, la chose bondit dans les airs, droit sur le Super-Frelon. Sans perdre son sang froid, le pilote esquiva la chose, tout en lui envoyant deux charges de Plasma dans le museau. Les projectiles, qui pouvaient pulvériser des plaques de blindage de 20 cm, s’écrasèrent mollement sur la carapace du monstre, sans faire aucun dégât. Montiel, interpella les opérateurs, afin de déterminer la puissance des prochains projectiles.
_ …Parce que là, a part faire de jolies feux d’artifices, cela ne sert a rien ! » Hurla t’il dans son casque.

Prince n’écouta pas la réponse, occupé qu’il était à esquiver une nouvelle fois le monstre. Sa manœuvre l’ayant mis dans le dos de la créature, il lança une rafale courte de balles explosives. Il toucha, sans plus de résulta que d’exciter son adversaire. Celui-ci lança son corps serpentin hors de son trou, cherchant à happer le Super-Frelon. Plus le temps d’esquiver, Montiel projeta un feu continu de rafale de plasma. Le barrage bloqua le monstre qui poussa un hurlement. L’onde sonique frappa le militaire de plein fouet, et le projeta contre un immeuble Haussmannien dans une explosion de pierre et de poussière.

Sonné ! Montiel secouait sa tête pour reprendre ses esprits. Son armure était endommagée. Ses écrans affichaient autant de neige statique que d’informations inutiles. Ignorant les appels frénétiques de l’opérateur, il profita de ce temps mort pour observer la bête. Une tête de poisson préhistorique dont même les yeux étaient caparaçonnés, monté sur un long corps de serpent chitineux. La chose lors de se fracassante sortie était blanche, elle virait au gris sous les assaut de l’air et du soleil. L’opérateur lassé de ne pas obtenir de réponses, envoya un signal sonore haute fréquence. Montiel lui grommela un « Ca va ! » et s’élança à l’assaut de le créature.
_ Vos paramètres des Charges de Plasma ont étés modifiés. Vous pouvez tirez à vue.
_ Trop aimable ! Grinça le pilote.

Il rattrapa le monstre en un instant. Il n’avait pas bougé, oscillant sa tête de gauche a droite a la recherche de lui seul savait quoi. Montiel l’observa, et nota que la jonction de la tête et du corps de la bête semblait moins protégée. Visée laser, salve a bout portant, remonter en piqué, la manœuvre était évidente. L’exécution fut faite. Le monstre proprement décapité.

Le Super-Frelon resta en vol stationnaire pendant une minute, silencieux. Les témoins qui n’avaient pus fuir, jurèrent l’avoir vu acquiescer d’un mouvement de tête. Une bravade, en direction de son adversaire, puis dans un rugissement de turbines lancées a fond, le héro était reparti vers sa base.
Dans l’alcôve de retour, le Super-Frelon lança les procédures d’arrimage à son berceau d’acier. Les turbines de son moteur n’étaient pas complètement arrêtées que déjà une horde de techniciens se jetèrent sur le héros. Dans un froufroutement de blouses blanches et de jargon technique murmuré, ils décortiquèrent l’armure. Leurs taches achevées, l’un d’eaux annonça dans l’intercom.
« Test SA-S-F 004 Réussit. Nous pouvons nous affranchir des TRIM’BAKI. L’armure a converti l’essence vital du pilote et a parfaitement remplit ses objectifs. Ouverture du protocole pour le test SA-S-F 005 et SA-SF 006.
_ Monsieur, que faisons nous pour le pilote, demanda timidement l’un des techniciens ?
Dédaigneux, le supérieur toisa le vieillard qui était il y a quelques heures encore un jeune homme fringuant.
_A l’incinérateur ! »
Un nouveaux texte sur WONDERCITY.
Bonne lecture a tous
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L'amour pour épée, l'humour pour bouclier ! (B WERBER)

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