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Vieux 11/09/2014, 23h05
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The_Dark_Mite change la caisse du Fauve
crossgen I_V.O_I : ANNIHILATOR (Morrison/Irving)

LEGENDARY COMICS : ANNIHILATOR #1 10/09/2014
DEAL WITH THE DEVIL MORRISON /IRVING




Ray Spass, prononcez "Space", écrit des scénarios pour le grand écran. S'impose à lui la deadline de son prochain projet, un film d'horreur dans l'espace. Dystopie. Mélange, physique et psychologique, de Burton et de Lynch, Ray s'installe dans un quartier propice à l'écriture de son scénar'. Hanté par son ex, il se réfugie dans le bordel quotidien des petites étoiles d'Hollywood : le sexe, l'alcool, la drogue...

Une nuit de débauche, Ray s'illumine : la première partie de son scénario. Annihilator par Ray Spass. Il bascule lors d'un entretien avec son responsable et se réveille dans un hôpital de L.A. Ray a une tumeur au cerveau.
De retour chez lui, abattu et sur le point de se tirer une balle, Max Nomax se présente à lui, en chair et en os : l'anti-héros de son scénario s'est évadé de sa prison !...Max Nomax, Le criminel qui cherchait un moyen de guérir la mort au bord d'un gouffre insondable : l'annihilator, le trou noir au centre de l'univers...


Ce premier numéro s'ajoute confortablement aux travaux précédents de Morrison : les lecteurs du bonhomme trouveront aisément leurs marques malgré les interrogations que ce numéro un pose (et elles sont aussi nombreuses qu'ésotériques...)

Pour le non-initié aux codes, aux schémas, de Grant Morrison, ce sera une découverte dérangeante voir presque rebutante : le style de Frazer irving (qui colle parfaitement à l'ambition de Morrison et c'est un véritable plaisir de voir une telle cohérence dans un comic : une valeur ajoutée qu'il faut savoir apprécier car décidément, qu'il est long ce All_New X-Men, où tout ce petit monde radote sa révolution et où le talent d'Irving ne s'impose vraiment que dans les limbes, le temps de rien...) est horrifique, magique, méticuleux, brûlant et glacial mais n'emballera que les amateurs "d'essais" et de "bizzareries" tant il sort des normes du comics actuel (on est dans un rêve permanent : même une scène banale deviendrait épileptique avec les couleurs et les plans de Frazer irving)

Si au dessin on ajoute le scénario...Bien que le numéro pose les bases du récit avec élégance, beaucoup de passages (surtout ceux dans l'espace) semblent cryptiques : on a pas de repères (comme assez souvent avec Morrison, deux lectures s'imposent : la "mensuelle" et la "globale"; on apprécie les pièces puis le puzzle dans sa totalité) et deux mondes se joignent "comme par magie".

En un numéro, on est bombardé de symboliques, de métaphores (les dialogues sont aussi caractéristiques de l'auteur : poésie, familiarité, délirium...) et de sous texte, de méta contexte...Il faudra attendre d'avoir les six numéros pour tout appréhender.

Morrison aurait emprunté l'annihilator à un astronome qu'il a vu à la télé, ce n'est pas la première fois qu'il accorde un intérêt à ces petites pépites scientifiques qui nous excitaient tous quand on matait Fred et Jamie sur la deux (ou la trois je sais plus) : par exemple, il fait intervenir Neil Degrasse Tyson dans Action Comics # 14 ; employer des théories mystiques et scientifiques dans ses propres comics est une de ses marques que je préfère (il est lui même praticien de certaines d'entre elles)





Annihilator n'est pas un comics dédié aux super-héros mais au rapport entre l'auteur et ses personnages.
Ce n'est pas nouveau chez Morrison, loin de là. Ceci dit, là où Morrison se cachait dans les pages, s'incarnant de temps en temps dans un singe où écrivant son propre personnage d'auteur (Animal Man), il établit une connexion directe et brusque entre Ray et max : tout est réel mais comment est-ce possible ??
J'attends impatiemment de voir ce qui sortira de cette rencontre même si le sujet semble presque épuisé après tous ces cassages de quatrièmes murs.

J'ai l'intuition que ce comics, et ce n'est pas pour rien qu'il est édité chez Legendary, a pour projet de s'installer sur grand écran : il synthétise beaucoup d'éléments travaillés par Morrison et ce dernier a depuis longtemps la volonté de faire un film à Hollywood (Ray est scénariste : il y a tout un mythe de la forêt enchantée et de ses besogneux habitants qui y passent), so.
Tout n'est pas une redite mais...Je retrouve tellement de choses, c'est grisant et un peu gênant à la fois pour moi...

Un exemple typique de ce phénomène, où on y retrouve les mêmes symboles, une même narration et une même ambiance, parfaitement étayée par le dessin :


Dernière modification par The_Dark_Mite ; 12/09/2014 à 12h44.
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