ÜBER TOME 1 : NOUVEAUX FRONTS
(GillesC pas frapper), je n'ai pas été spécialement séduit par ce premier volume d'ÜBER. C'est trop .. trop violent, trop gore, trop rentre dedans, trop caricatural et c'est surtout pas très bien dessiné.
Caanan WHITE dessine les même visages et anatomiquement ce n'est pas cela. Du coup il est pratiquement impossible de comprendre qui est qui. Donc on ne suit personne en particulier et on confond même parfois les Armées entre elles (je ne savais plus qui était les Russes des Allemands au début). Et puis le gore pour le gore j'ai beau savoir que c'est une marque de fabrique chez Avatar, une fois sur deux cela n'apporte rien bien au contraire.
Reste l'idée et la narration de
Kieron GILLEN. J'ai quand même du mal avec ce scénariste où plutôt avec le dialoguiste. Gillen a des idées, des bonnes même voire des excellentes (JIM, YA, W+D) mais je n'arrive pas à m'identifier avec ses textes que je trouve lourds et parfois j'ai du mal à le suivre. La traduction me semble pourtant bonne (MAKMA / Ben KG), quoique les noms donnés aux régiments ou au spéciaux ne favorisent pas la fluidité du récit. Autre problème qui s'est offert à moi pour suivre cette histoire, l'édition de Panini. A quand la séparation des épisodes ? Sur un tel récit s'avaler les pages sans comprendre où on en est devient un calvaire. On a besoin de respirer, de se donner un but (du style je termine l'épisode), je visualise un cliffhanger...mais non rien de tout cela encore un fois chez cet éditeur. Alors oui merci d'avoir publier ÜBER en VF, mais non pour la façon de le faire.
Quand vous rassemblez ces deux derniers griefs vous comprendrez que j'ai eu du mal à m’intéresser intrinsèquement à l'histoire. Pourtant tout semble être là pour nous faire une uchronie musclée. Sauf que j'ai trop peu perçu l'aspect historique dans le récit de Gillen. L'ensemble (le recueil) ne trouve jamais son souffle. On a du mal à discerner la réalité de la fiction. Sur une page on comprends que les surhommes du Reich ont inversé la tendance et deux pages plus loin Hitler est à deux doigts de se suicider (d'ailleurs quid de Eva et même du Fuhrer que l'on voit assez peu au final) et les Allemands ont presque tout perdu. Gillen passe trop de temps sur des zones de combats ou des escarmouches qui ralentissent le récit alors qu'une vision de ce qui se passe dans les autres pays (on ne voit que l'Angleterre) aurait permis aux lecteurs amateurs d'histoire de mieux se situer (même remarque pour les généraux Allemands les plus tristement célèbres étrangement absents). Idem pour les personnages assez mal mis en place (la soldat féminine russe par exemple, on se demande à quoi elle sert). Et pourtant il y a des bonnes idées et l'auteur s'est documenté (les matelas sur les chars, les cartes montrant les différents fronts).... J'ai également eu un problème avec la mise en avant des dates. On a trop l'impression que tout se passe sur un lap de temps très court quand ce n'est pas sur la même journée. C'est là encore mal mis en image et on a du mal à soit y croire soit à se situer.
Le récit prend enfin corps lors de l'attaque de Paris où le sujet principal de ÜBER prend enfin forme (mais que c'est gore). La suite peut donc être intéressante mais j'avoue que je suis loin d'avoir trouvé mon compte à ce récit.