et ca c'est à moi !!!!!
LITTLE NEMO : RETURN TO SLUMBERLAND
Contient les numéros 1-4 de la série LITTLE NEMO : RETURN TO SLUMBERLAND (2015)
(Shanower / Gabriel Rodriguez) Le pitch :
Le roi MORPHEUS est bien embêté : sa fille la jeune princesse désire en effet un compagnon de jeu humain, comme le petit NEMO autrefois. Le choix se porte donc sur Jimmy, un jeune garçon qui, s'il n'a pas très envie au départ de jouer avec une fille, va bientôt se laisser convaincre et parcourir le pays des rêves.
Autant vous avouer, je n'ai jamais réellement lu de LITTLE NEMO de Windsor McKay, j'en lu quelques bandes par-ci par-là mais je n'ai jamais acheté de comics (le taschen étant trop cher). Mais cette bande dessinée jouit d'une réputation formidable et je trouve que c'est un pari assez osé de la part de Shanower, mais aussi Gabriel Rodriguez, le dessinateur de LOCKE AND KEY, dont la prestation sera forcément comparée à celle de son illustre prédécesseur. L'idée d'IDW de proposer le recueil des quatre épisodes en plusieurs format (et donc en un format digest un peu moins cher) m'a convaincu de prendre ce volume.
Première remarque : si les histoires de Shanower ne sont pas non plus d'un niveau extraordinaire (un petit garçon qui découvre un royaume merveilleux), ce dernier possède la justesse et la finesse de ton pour que cela fonctionne. De plus, je ne sais absolument pas comment les deux auteurs ont travaillé ensemble mais je pense que par son découpage et son histoire, Shanower a totalement transfiguré et métamorphosé le style de Gabriel Rodriguez, absolument méconnaissable par rapport à son travail sur LOCKE AND KEY et qui ne m'avait pas vraiment remué à l'époque.
Sans aucune hésitation, c'est vraiment le travail de Rodriguez qui est remarquable ici, avec une ligne très claire et une inventivité, un découpage hors norme, digne du coup de ce qu'a fait McKay. Les numéros se suivent et ne se ressemblent pas, le dessinateur donnant une tonalité différente à chaque épisode, jouant avec les cadres et faisant des références, notamment au travail de ESCHER durant tout un épisode. Encore une fois, je pense que Shanower a quelque chose à voir là-dedans, mais en tout cas, c'est un travail absolument remarquable de la part de ce dessinateur, qui devient en quatre épisodes seulement une véritable référence. J'ai hâte de voir ce que va donner son prochain travail afin de savoir s'il a réellement franchi un cap. Avec ce type de dessins, il est désormais capable de dessiner n'importe quoi.
Le pire, c'est quand on imagine ce que cela aurait pu donner avec Shanower tout seul au vu des couvertures absolument fantastiques qu'il signe pour chacun des épisodes, et qui valent à elles seules l'achat de ce recueil.
Je ne sais pas si les deux artistes ont prévu de faire un nouveau retour en SLUMBERLAND (même si la fin est assez ouverte pour laisser penser que oui) et je ne sais pas quel accueil a été réservé à cette publication de la part du public, mais j'espère clairement qu'il y aura une suite, dans la même veine et avec autant d'inventivité graphique. En toute honnêteté, l'histoire est correcte mais pas transcendante, elle sert uniquement de passe-plat à des pages sublimes, ce qui est déjà pas si mal.
Un comics à conseiller, et j'ai une petite pensée pour Bill Mitchell qui, si il a lu ces pages, a dû se régaler. Comme beaucoup d'entre nous d'ailleurs.
WYTCHES TPB 1
Contient les numéros 1-6 de la série WYTCHES (2014)
(Snyder / Jock) Le pitch :
A la suite d'un évènement malheureux et perturbant, la famille ROOK décide de déménager dans le New Hampshire histoire de repartir à zéro. Leur nouvelle maison est magnifique et surtout près d'une forêt agréable et paisible.
Enfin, si l'on fait abstraction des créatures ancestrales et maléfiques qui non seulement y résident, mais qui semblent de plus avoir un lien avec Sail, la fille unique des ROOK.
Alors j'ai mis un moment avant de me décider. Tout d'abord parce qu'après un départ tonitruant dans l'univers de Batman, je suis allé de déception en déception avec Scott Snyder, qui a mon sens n'a toujours eu qu'une seule histoire à écrire et qui depuis brode en rajoutant des scènes gore et des moments chocs dans Batman. Après c'est dans le top des ventes, donc il est en phase avec les lecteurs du moment.
Du coup, le voir sur une série d'horreur ne m'intéressait absolument pas dans la mesure où je ne l'ai jamais senti réellement impliqué et fin dans ces récents titres, et que cela risquait donc d'être juste de l'horreur pour de l'horreur. Sentiment renforcé quand j'ai vu que ce WYTCHES était publié par IMAGE, spécialiste de l'horreur pour faire vendre "parce que c'est à la mode" (ca marche aussi avec le cul) même si la firme a changé son fusil d'épaule depuis quelques mois et semble plutôt se diriger vers de la science-fiction et de l'anticipation, ce qui n'est pas pour me déplaire. Etonnant d'ailleurs que Snyder n'ait pas de contrat d'exclu avec DC.
Non, l'élément principal de l'achat c'est JOCK. Tout d'abord parce que c'est avec ce dessinateur que Snyder a livré son meilleur boulot (BLACK MIRROR) mais surtout parce que le dessinateur se fait assez rare et que le voir sur une série régulière est toujours un évènement.
J'avais une heure de train, c'était largement suffisant pour un TPB, j'ai donc acheté puis ouvert le bouquin.
Alors c'est plutôt une bonne surprise. Nous nous trouvons clairement dans un comics d'horreur et je trouve que pour le coup, Snyder respecte plutôt bien les codes du genre. Si cela se passerait dans le Maine, on pourrait même y trouver une filiation certaine avec certains romans de Stephen King, tant les idées et le développement de l'histoire (jusqu'à sa fin) ressemblent à certains ouvrages de l'auteur. Après, il y a quelques faiblesses, notamment dans le traitement de la famille (on est plus centré sur le père et la mère passe un peu au deuxième plan, ce qui réduit la puissance du twist final). De la même manière, j'aurais aimé un peu plus de développements sur les habitants de la bourgade. Le scénariste a aussi tendance à en faire un peu trop avec le gimmick de "you've been pledged" mais cela passe encore et la série s'arrête avant que cela ne devienne trop lourdingue.
Après, on sent que Snyder est assez impliqué et qu'il a mis pas mal de lui et de son enfance dans le récit, donc cela fonctionne plutôt bien. Il y a bien évidemment des scènes assez gore, mais cela ne me dérange absolument pas dans la mesure où l'on reste carrément dans le ton de la série. La relation entre Sail et son père est vraiment bien décrite et l'on a envie d'en apprendre un peu plus sur ces WYTCHES.
Quelques mots sur les dessins de Jock, qui sont toujours aussi bons et qui apportent vraiment une dimension dérangeante et horrifique à ce comics. Clairement, la partie graphique est une réussite mais bon, l'histoire n'est pas si mal et convient à ce récit
et demi (peut-être un peu gentil mais j'ai tellement dit du mal de Snyder que pour une fois qu'il livre un truc pas trop mauvais, il faut compenser un peu).
Un bon comics d'horreur, bien dessiné et pas trop mal écrit (même s'il y a quelques faiblesses). A voir comment Snyder envisage une suite.