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Vieux 12/07/2006, 20h54
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Niglo change la caisse du Fauve
DC Les Inédits DC : Deadman



Strange Adventures #205
Octobre 1967
Who has been lying in my Grave ? (17 pages)

Scénario : Arnold Drake.
Dessin : Carmine Infantino.
Encrage : George Roussos.
Couverture : Carmine Infantino & George Roussos.

Traduction : in Super Star Comics n°12, Arédit, juillet 1987.

Réédition in : Deadman #1, mai 1985.


Résumé :

Boston Brand est trapéziste dans un cirque au bord de la banqueroute. En compagnie de Lorna Hill, la fille de l’ancien propriétaire aujourd’hui décédé, il gère comme il peut les affaires courantes, tout en sachant que les jours du cirque sont comptés. Brand est un homme froid, distant et souvent blessant avec les autres membres du cirque, parmi lesquels il compte plus d’ennemis que d’amis. L’une des rares exceptions est Tiny, un hercule de foire à l’intelligence assez limitée, que Boston ne ménage pas plus que les autres, et qui a pourtant su percevoir son humanité derrière la carapace qu’il s’est forgé.

Un autre membre du cirque à ne pas détester Boston est Vashnu, le diseur de bonne aventure. Boston lui vient en aide alors qu’un policier veut lui interdire de se produire sur scène le soir même. Vashnu l’invite alors dans sa tente et lui assure que Rama Kushna, la divinité qu’il vénère, l’a choisi et a pris en main son destin. Pour Boston, ces révélations ne sont que fariboles, et il regagne le chapiteau où il doit se produire.



La prestation de Boston Brand va tourner au drame : il est abattu d’un coup de fusil et fait une chute mortelle de plusieurs mètres. Le tireur disparaît sans laisser de tracer, mais selon certains témoins il aurait une pince en acier en guise de main droite. Le décès de Boston Brand est constaté immédiatement et peu de temps après l'acrobate est enterré. Pourtant…

Après sa chute, Boston Brand se relève, indemne. Il s’étonne de voir tous les membres du cirque qui l’entourent et semblent persuadés qu’il est mort. C’est Dora, le bébé éléphant du cirque, qui lui annonce qu’il est bel et bien mort, ce dont il va prendre conscience en réalisant qu’il est devenu immatériel. Une voix lui annonce alors que Rama Kushna lui a offert la possibilité de rester sur terre jusqu’à ce qu’il découvre l’identité de celui qui l’a tué.

Après son enterrement, Boston Brand découvre que s’il ne peut pas toucher ce qui l’entoure, il peut en revanche prendre la possession de n’importe quel corps, ce dont il fait l’expérience en prenant le contrôle de Tiny. En retournant au cirque, il surprend Heldrich, le dompteur, échangeant une forte somme de monnaie avec le policier qui avait précédemment cherché des noises à Vashnu. Boston réalise qu’il vient de tomber sur un trafic de drogue et s’attaque aux deux hommes. Le policier tire sur lui et la balle lui érafle le crâne. Alors que les deux hommes emportent le corps inconscient de Tiny, Boston se réveille et passe du corps de Tiny à celui du policier, qui assomme Heldrich. Puis Boston regagne le corps de Tiny, alors que les deux hommes sont arrêtés par la police.



Commentaires :

Deadman est sans doute l’un des personnages les plus atypiques et originaux apparus chez DC dans les années 60. A mi-chemin entre le récit super-héroïque et le fantastique à tendance mystique, le personnage détonne dans la production de l’époque, y compris et d’abord par son nom, Deadman, assez gonflé à une époque où le Comic Book Code était encore très conservateur.

Deadman n’est pas un super-héros traditionnel, même s’il se trouve affublé d’un costume – en l’occurrence un costume de scène, astucieuse manière de la part d’Arnold Drake et de Carmine Infantino de donner un look particulièrement marquant à son personnage, à une époque où le costume est prépondérant pour les ventes et ou les genres autres que super-héroïques déclinent inéluctablement.

Sur la forme donc, Deadman se range dans la même catégorie que tous les héros de l’époque. Sur le fond, la série est nettement plus novatrice, s’inspirant du mysticisme oriental – dans sa version la plus caricaturale, certes, mais l’intention est là. La philosophie et les croyances orientales sont particulièrement à la mode dans la seconde moitié des années soixante, notamment dans la musique, et Arnold Drake sait surfer sur l’air du temps pour donner à Deadman une modernité évidente.

Outre les pouvoirs dont dispose Deadman que l’on découvre dans ce premier épisode, Arnold Drake prépare également le terrain pour la suite des aventures de son personnage. Deadman a une mission : découvre l’identité de son meurtrier. Simple mais efficace, et donnant au scénariste – et à ceux qui lui succèderont – la ligne directrice à suivre.

Aux dessins, on trouve un Carmine Infantino plus sombre qu’à l’accoutumée. Son trait perd ici en élégance ce qu’il gagne en noirceur, et le résultat convient parfaitement bien à l’univers de Deadman. Les corps sont lourds, les visages le plus souvent grimaçants, les gestes bruts. Il n’y a que lorsqu’il dessine Lorna que le crayon d’Infantino se fait soudain plus léger.