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Vieux 02/07/2006, 14h43
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anteus anteus est déconnecté
petite pute
 
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anteus change la caisse du Fauve
[B]Chapitre dix-huitième : le Premier Templier :[/B]

Durant ce bref moment tranquille, le professeur Brassac nous exliqua que le sang d’un homme dans la bouche des morts-vivants régénèrent ce-dernier en le rendant plus fort et plus intelligent, une intelligence qu’ils peuvent partager collectivement.
Un autre zombie passa la tête.
Je jure sur ma guitare que je n’ai pas pensé une seule seconde à la jambe de Pedro qui saignait abondammement.
Soudain une masse semblait frapper aux poutres.
Nous nous sommes tous penchés pour regarder à travers le vieux plancher, le Gros devenu un revenant frappait les poutres afin de faire tomber le toit.
Un nouveau coup nous fît tous chuter en biais. L’heure était grave, je n’avais pas vu que dans la chute le professeur Brassac avait traversé le plancher. Retenu seulement par les bras, il eût juste le temps de nous dire : « Fuyez, pauvres fous » puis il tomba entre les mains des zombies, Pedro n’entendit qu’une détonation sous lui, son père venait de se tirer une balle en pleine tête pour nous éviter de devenir l’un d’eux.

Le Gros donna un coup de plus belle.
Nous nous précipitâmes sur les rebords de pierres de la maison suivi par Meurteaux haletant.
Déjà les zombies étaient derrière nous près à nous manger. Il va de soi que ç’aurait pu être le cas si l’un d’eux c’était trouvé un peu plus intelligent, car le Gros avait continué de frapper, et tout le toit s’effondra d’un coup emportant les morts.

Il ne fallait pas s’arrêter là. Nous avons poursuivi notre trajet sur le rebord du toit, déjà les morts-vivants sortaient des décombres comme obsédés. Quelque chose les faisaient se dresser de nouveau.
« C’est l’odeur du sang qui les attire ; dit Meurteaux ; n’ayant aucune vue, ils arrivent quand même à sentir ou à entendre, c’est comme ça qu’ils se dirigent, qu’ils nous trouvent ! »
Pedro reconsidéra sa jambe et demanda :
« Si nous ne faisons plus de bruit, ces chiens galeux seraient incapable de nous trouver ?? »
Le petit gros acquiesca.
Une solution commençait à germer dans nos esprit, mais quand bien même les morts n’arriveraient pas à nous entendre il resterait l’odeur de la jambe blessée de Pedro.
La cloche sonna encore, pourquoi ce son diabolique se déclenchait à présent, quelle mauvaise nouvelle s’ouvrait à nous ?
Meurteaux chuchota à nos oreilles celui qui en ce moment même se dressait à nous :
« C’est le Premier. Celui qui a ouvert la voie au cannibalisme. Un des tout premier Templier et de loin le plus fort de tous. »
Tous morts sortirent, en rang, pour faire face à la figure spectrale rougeoyante qui emmergait de sa tombe. C’était un grand homme à la face squelettique, comme venant de mourir, à la face à moitié mangée. Il ne possédait pas de yeux, seulement son habit de prêtre rouge et son casque qui était retombé en arrière afin que les cornes sur celui-ci sembla des ailes.
Il avait des cheveux légèrement roux.
Bien sûr il leva tout de suite le bras vers nous, et tous les morts se retournèrent comme pour nous sentirent.
Pedro nous sortit aussi de notre léthargie :
« c’est pas bon ça : fuyez !!! »

Un cavalier s’élança à nous, sa longue épée fendait l’air. Dans les terres nous étions tous entrain de nous échapper à la plus vive allure.
Seulement le cavalier nous avait déjà rejoint. Le village maudit derrière nous laissait échapper le quatrième et dernier cavalier qui vînt tout aussi rapidement à notre rencontre.
Pedro arrêta l’épée à l’aide de son fusil, il nous gueula à nouveau ce mot familial :
« fuyez ! ». Le deuxième cavalier nous courait après, son épée coupa en deux Meurteaux.
Guitare en main à ce moment perdu je me sentais pas mourir sans jouer une dernière note.
Rien qu’une note.
Et un cri.

« Vous êtes là ?
_Oui Betty, je suis là.
_Je veux dire, vous êtes entier ?
_Oui. Et vous ?
_Oui.
_Qu’est-ce qui s’est passé ?
_Je crois qu’il n’a pas aimé la note aigüe de ma guitare.
_Wahou. Ca les a désintégrés.
_Oui. Nous devons y retourner ?
_Oui, il le faut. »

Nous nous donnions à présent la main (comme depuis longtemps je l’espérais, mais c’est pas en ce moment que je risquais de me la taper malheureusement) nous avancions la tête haute en direction du village maudit, l’arme en main, ils ne nous faisaient plus peur.
J’ai commencé à jouer, des accords de guitare j’y ai mêlé ma voix, je ne pouvais que chanter dans un moment pareil, aussi héroïque.
Nous passions alors devant les corps morts de Pedro et d’Emile Meurteaux, qu’ils trouvent la paix. Dans le village, les morts nous attendaient, plus aucun n’osait venir à notre rencontre, ils avaient peur.
Et toujours en chantant, Betty se joignant à moi :

[I]Mes amis, je dois m'en aller
Je n'ai plus qu'à jeter mes clés
Car elle m'attend depuis que je suis né
L'Amérique

J'abandonne sur mon chemin
Tant de choses que j'aimais bien
Cela commence par un peu de chagrin
L'Amérique

L'Amérique, l'Amérique, je veux l'avoir et je l'aurai
L'Amérique, l'Amérique, si c'est un rêve, je le saurai
Tous les sifflets de trains, toutes les sirènes de bateaux
M'ont chanté cent fois la chanson de l'Eldorado
De l'Amérique

Mes amis, je vous dis adieu
Je devrais vous pleurer un peu
Pardonnez-moi si je n'ai dans mes yeux
Que l'Amérique

Je reviendrai je ne sais pas quand
Cousu d'or et brodé d'argent
Ou sans un sou, mais plus riche qu'avant
De l'Amérique

L'Amérique, l'Amérique, je veux l'avoir et je l'aurai
L'Amérique, l'Amérique, si c'est un rêve, je le saurai
Tous les sifflets de trains, toutes les sirènes de bateaux
M'ont chanté cent fois la chanson de l'Eldorado
De l'Amérique

L'Amérique, l'Amérique, je veux l'avoir et je l'aurai
L'Amérique, l'Amérique, si c'est un rêve, je le saurai
L'Amérique, l'Amérique, si c'est un rêve, je rêverai
L'Amérique, l'Amérique, si c'est un rêve, je veux rêver[/I]
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l'ultimatron
"Batman n'a pas un physique de jouet Musclor!" Béhès.
Voir Bendis sur Mon Petit Poney et puis mourir.Psycho Pirate.