Afficher un message
  #2436  
Vieux 09/01/2016, 00h31
Avatar de Zen arcade
Zen arcade Zen arcade est déconnecté
Dieu qui déchire sa race
 
Date d'inscription: août 2005
Messages: 5 358
Zen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John Constantine
Citation:
Posté par HiPs!
Voir le message
Aargh, dommage, à deux près tu faisais le grand chelem de la centaine... Petit joueur va

Non, sérieusement, deux bouquins par semaine, je suis baba.
Ca fait en moyenne pas loin de 100 pages par jour.

Citation:
Et...tu voudrais pas nous faire une liste restreinte de ceux que t'as préféré? Je suis toujours à la recherche de bons conseils.
Ballard, J.G. La vie et rien d'autre

L'autobiographie de Ballard.
C'est absolument passionnant (mais ça parle finalement assez peu de littérature) mais il faut quand même connaître un peu Ballard pour apprécier. Il est fortement conseillé d'avoir lu auparavant Empire du soleil et La bonté des femmes, ses deux romans d'inspiration autobiographique.

Cabre, Jaume Les voix du Pamano

Un vrai grand souffle romanesque pour une œuvre qui brosse le portrait d'une Catalogne irréconciliablement divisée entre franquistes et résistants à travers la lorgnette d'une enquête contemporaine sur un instituteur oublié dont le destin est ballotté par les évènements dans un petit village catalan.
Au niveau formel, c'est absolument sidérant. L'auteur nous transporte d'une époque à l'autre à l'intérieur d'une même phrase. Au début, c'est complètement déroutant, mais une fois le mécanisme intégré, c'est redoutable au niveau émotionnel.
Le gars a depuis écrit Confiteor, largement considéré comme un très grand livre, mais j'attends la sortie au format poche.

Carver, Raymond Les trois roses jaunes
Carver, Raymond Qu'est-ce que vous voulez voir ?
Carver, Raymond Tais-toi, je t'en prie
Carver, Raymond Les vitamines du bonheur
Carver, Raymond Les feux

Carver, j'avais lu ça il y a genre 20 ans et j'avais beaucoup aimé.
Cette année, j'ai décidé de me refaire l'intégrale.
Il est sans doute le plus grand nouvelliste américain depuis Hemingway.
Il y a chez lui un art de la concision qui est proche de la perfection.
Une économie de moyens au service d'histoires banales de gars en rupture.
Le gars, décédé dans les années 80, a depuis influencé des pelletées d'écrivains américains. Des gars comme Richard Ford par exemple lui doivent énormément.

Choukri, Mohamed Le pain nu
Choukri, Mohamed Le temps des erreurs

L'attentat parisien contre Charlie m'a donné envie de m'intéresser à la littérature issue des pays arabes.
Un besoin d'approcher ses cultures via leur littérature qui m'a semblé tout naturel après ce qui s'était passé.

Choukri, c'est dur, c'est âpre.
C'est l'autobiographie d'un jeune illettré qui vit dans la misère auprès d'un père tyrannique et qui fuit dans la délinquance et les bas-fonds du Maroc colonial.
C'est sans fard, direct et sans concessions.
Direct à l'os.

Djaout, Tahar Les chercheurs d'os
Djaout, Tahar Les vigiles

Surtout Les vigiles, grand roman kafkaien où l'absurde et l'arbitraire sont transposés dans la dictature algérienne.
Le gars a été assassiné en 1993 par les islamistes du FIS.

Fager, Anders Les furies de Boras

Cthulhu 2.0.
Le meilleur bouquin d'horreur que j'ai lu depuis... ouh la la, depuis je sais pas quand.
Le suédois Anders Fager est peut-être la nouvelle voix la plus importante dans le domaine depuis l'arrivée de Clive Barker avec ses Livres de sang.
J'attends la suite de son oeuvre avec impatience.
C'est édité chez Mirobole, qui fait un super boulot dans le genre avec de superbes couvertures. Ca vient de sortir dans une édition Poche dans la couverture est un repoussoir scandaleusment ignoble.

Ishiguro, Kazuo Auprès de moi toujours

Arrowsmith en avait vanté les mérites et m'a donné envie de le lire.
Bien m'en a pris.
Un livre très émouvant, très fin, presque transparent dans son refus des effets de manche. Vraiment comme j'aime.

Jaworski, Jean-Philippe Janua vera

Je suis loin d'être un grand lecteur de fantasy mais quand c'est réalisé avec une maestria comme celle de Jean-Philippe Jaworski, c'est vraiment difficile de résister.
Faut que je m'attaque maintenant à la brique "Gagner la guerre".

Liu, Ken La ménagerie de papier

Recueil de nouvelles sf sorti aux éditions du Bélial (très souvent gage de qualité).
C'est la meilleure nouveauté sf que j'ai lu cette année.
Inégal comme tout recueil de nouvelles, mais certains textes sont de vrais petits chefs d'œuvre.
C'est la premier bouquin de Ken Liu traduit en français. Ca ressemble à une vraie nouvelle voix importante dans le domaine. Chérissons-la, elles ne sont pas nombreuses (Bacigalupi est très bien aussi)

Mahfouz, Naguib Les fils de la médina

Mahfouz, c'est le grand classique de la littérature égyptienne.
A lire Les fils de la médian, on comprend pourquoi.
C'est un long récit allégorique, une transposition de l'histoire sainte dans les quartiers populaires du Caire.
Magique... et toujours interdit en Egypte.
Au rayon égyptien, j'ai aussi lu plusieurs livres de Alaa El-Aswany mais j'ai été moins convaincu.

Mouawad, Wajdi Anima

Mouawad est avant tout un homme de théatre (connu notamment pour sa pièce Incendies et pour ses mises en scène des tragiques grecs) mais il a également écrit deux romans.
Celui-ci est un polar road-movie existentiel dans les grands espaces américains.
Chaque chapitre adopte le point de vue d'un animal qui croise la route des protagonistes. Le procédé est certes très artificiel mais fonctionne très bien, en tout cas au-delà du gimmick rapidement fatigant.
Furieux, sauvage, le récit d'une humanité brisée.

Sansal, Boualem Petit éloge de la mémoire
Sansal, Boualem Rue Darwin
Sansal, Boualem Gouverner au nom d'Allah
Sansal, Boualem Poste restante : Alger
Sansal, Boualem Le village de l'Allemand

Sansal, on en parle partout depuis la sortie de son nouveau roman "2084".
Rue Darwin est magnifique.
C'est l'histoire d'un homme qui à la mort de sa mère revient dans le quartier populaire d'Alger (à quelques pas d'où à vécu Camus) où il a passé sa jeunesse.
Une quête de soi au travers d'une quête des origines.
Le thème est classique, la réalisation somptueuse.
Petit éloge de la mémoire est un petit essai (dans la collection à 2 euros de Folio) qui rend à l'Algérie toute la richesse de son histoire, confisquée par les responsables de son arabisation et plus près de nous par son exposition encombrante à l'islam des pays du Golfe.

Taïa, Abdellah Le rouge du tarbouche
Taïa, Abdellah Une mélancolie arabe
Taïa, Abdellah Le jour du Roi
Taïa, Abdellah Infidèles

Abdellah Taia est marocain. Homosexuel et marocain. Ce qui ne lui rend sans doute pas la vie vraiment facile.
Ses livres sont écrits à fleur de peau.
Les livres sont très courts mais très intenses.
C'est beau, ça vit, ça pulse.
Tantôt d'une beauté solaire sidérante, tantôt d'une noirceur insoutenable.
Je les recommande tous.

Wagner, Roland C. Rêves de Gloire

On pourrait dire que c'est une uchronie qui part de l'assassinat en 1962 du général de Gaulle et qui déroule ensuite une histoire alternative de l'Algérie, mais ce roman est beaucoup plus que ça.
Le seul bémol, c'est une simili enquête censée tenir en haleine le lecteur (et qui se termine un peu en queue de poisson), comme si l'auteur ne faisait pas assez confiance dans le monde fascinant qu'il crée et déploie devant nos yeux.
Le livre contient quelques chapitres très émouvants mettant en scène un double de Camus, vieux sur une plage.
Le personnage principal est un collectionneur de vinyles. Ce livre est fait pour toi.

Selon mon humeur et selon le moment, j'aurais certainement pu choisir d'autres livres mais bon là comme ça, faudra se contenter de ceux-là.

Bon là, en ce début 2016, je suis parti sur Dune en alternance avec une relecture intégrale de Dostoïevski.
__________________
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
Denis Johnson - Arbre de fumée
Réponse avec citation