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Vieux 27/02/2014, 19h31
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je ne sais pas quel tour m'a joué mon inconscient mais je me suis retrouvé à lire Limonov d'Emmanuel Carrère. Je ne peux pas croire que mon choix n'ait rien à voir avec les évènements ukrainiens mais c'est vraiment à mon insu et c'est la seule explication, en dehors du fait que j'aime bien l'auteur, parce que je n'ai jamais eu une appétence folle pour la Russie et ses histoires, les contemporaines comme les historiques.

Bref, Limonov. Prénom Edouard, dissident et écrivain russe, squale nostalgique de la grande URSS qui fricote avec l'extrême-droite, provocateur, belliciste, violent, peut-être tueur. Un drôle de client quoi. Mais, à côté de ça, grand amoureux, révolté flamboyant et charismatique, doté d'une hauteur morale et d'une fidélité inoxydable à ses amis, à ses amours et à ses idéaux, un romantique dans la pure tradition slave, un loser magnifique, un poète.

Pas un roman, ni vraiment une biographie, Carrère emprunte ici la forme plus libre du récit, se met en scène comme dans L'adversaire (suffocante et puissante étude sur Jean-Claude Romand, ce médecin de l'OMS qui a tué toute sa famille et dont on découvrit très vite qu'il n'avait en réalité jamais été médecin mais l'avait fait croire à tous 20 ans durant.), y mêle sa propre histoire d'héritier d'une grande famille russe. Et c'est passionnant. Ne serait-ce que parce que Carrère ne se donne pas le beau rôle, ne s'épargne pas au passage dans le portrait qu'il fait de celui pour qui l'admiration et le rejet se mêlent à part égale.

Après, comme j'étais dans le mood, j'ai rétropédalé jusqu'à Un roman russe, du même auteur. Mais qui n'a aucun rapport si ce n'est géographique. Emmanuel Carrère, sa vie, ses amours, ses emmerdes tandis qu'il se lance dans un reportage TV sur une petit ville paumée de la campagne russe. Très impudique, comme souvent chez lui, c'est le récit d'un amour fou et douloureux entre l'auteur et une certaine Sophie. Une fois passé l'écueil nombriliste qui guette inévitablement ce genre de récit mais avec lequel Carrère est très à l'aise et très franc, on se prend aux pérégrinations de l'auteur, Tintin maladroit et souvent mufle qui tente de rattraper l'Amour en train de lui filer entre les doigts.

Et là, j'attaque Inyenzi ou les Cafards de Scholastique Mukasonga, récit autobiographique d'une jeunesse au Rwanda avant le génocide. Ca va être champêtre, je le sens.

Une fois fini, je crois que je m'attaquerai enfin, mais il pèse une vache et dans le métro c'est pas aisé, au Baltimore de David Simon.
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