BPRD Origines volume 1
Très sympa ce premier tome de BPRD Origines et on peut facilement rentrer dedans sans pour autant être un expert du Hellboy-verse.
Deux minis série l'une sur l'année 1946 et l'autre sur l'année 1947 avec à chaque fois une équipe différente du BPRD. On assiste aux véritables débuts de cette organisation avec deux membres uniquement en 1946 (dont le papa de Hellboy) puis l'année suivant voit le recrutement de militaires (aussi en 1946 mais Mignola semble faire une différence).
Il y a forcément des monstres, des vampires, et autres créatures à faire pâlir le diable.
Mike MIGNOLA et
Joshua DYSART ont crée des passerelles entre les deux arc et cela va continuer de la même façon pour les prochains. Des histoires autocontenues qui s'inscrivent dans une trame générale. Comme le signale Mignola, il s'est particulièrement intéressé à orchestrer la partie graphique (surtout le côté surnaturel et horrifique) laissant à Dysart le soin de donner du corps aux récits mais surtout aux personnages. Et de ce point de vu là c'est une réussite (c'est ce qu'il manquait aux premiers récits de Hellboy à mon avis). On retrouve d'ailleurs le petit diable dans 1947 et sa relation avec le professeur Broom Brutenhom est non seulement attachante mais on retrouve bien ce qu'a pu être le quotidien d'une enfance forcément pas ordinaire. Rien à dire sur les personnages, ce fut un plaisir de les voir évoluer. Certains sont amenés à revenir (oui car la mort a la faux facile pour les autres) et offre déjà des futures situations intéressantes tant Dysart et Mignola ont tapé justes d'entrée de jeu.
Graphiquement on a droit à deux styles opposés. Si les dessins de
Paul AZACETA sont parfois un peu sombres (couleurs de
Nick Filardi) j'avoue que j'ai apprécié son style qui lorgnait à l'époque vers du Jean Paul Leon (plus en rondeur et moins détaillés dans Outcast). Cela peut surprendre, on peut avoir quelques soucis de compréhension mais le dessinateur est parfaitement dans l'ambiance (Berlin en 1946).
Par contre du côté des frangins,
Fabio MOON et
Gabriel BA c'est banco. Leur style, très mignolesque, s'accorde avec l'atmosphère plus baroque de 1946 (Un château du lac d'Annecy et ses orgies hautes en couleurs et débauches) mais aussi au contraste offert lors des passages dans le nouveau mexique. Les couleurs de
Dave Stewart sont de toute beauté.
Ce premier pavé (que je trouve quand même un peu cher, on tombe plus facilement sur le dos d'un autre éditeur pour un même nombre de page) est complété par deux courts récits extrait de Hellboy:FCBD 2008 et MySpace DHP #23) ainsi qu'un cahier graphique pour le coup très jolie et intéressant (à la rigueur l'augmentation de prix peut éventuellement su justifier).
Bilan : excellente lecture que je recommande. Une porte d'entrée adéquate pour ceux qui ne connaitraient pas encore Hellboy et son univers.