Afficher un message
  #1  
Vieux 12/11/2014, 12h54
Avatar de Jean-Moul
Jean-Moul Jean-Moul est déconnecté
Old & Creepy
 
Date d'inscription: juillet 2011
Localisation: Un peu à l'Ouest
Messages: 7 607
Jean-Moul change la caisse du Fauve
Hulk, cadavre exquis automne 2014

Lorsqu'il entra dans le petit restaurant autoroutier, il se sentit immédiatement mal à l'aise. La serveuse et les quelques clients présents ne le dévisagèrent que pendant quelques secondes mais elles lui parurent interminables.
Lorsque tout ce beau monde se décida enfin à retourner qui à son assiette, qui à son café, qui à son service, il se dirigea vers une table isolée. Il s'était raidi inconsciemment et son coeur battait vite. Il s'obligea à prendre une grande inspiration pour faire retomber la pression.

Il faisait une chaleur étouffante, même si par rapport à l'extérieur on gagnait quelques précieux degrés. La grande brune derrière le comptoir fit le tour et se dirigea vers sa table, carnet à la main. Elle était franchement jolie, ses longs cheveux cascadant autour d'un visage au teint de porcelaine serti d'une paire d'yeux bleus . Dommage qu'elle tire une gueule de six pieds de long, se dit-il.
Après avoir commandé une part de tarte et un grand café, et alors qu'il reluquait le déhanché de la serveuse qui s'en retournait derrière le comptoir, il se rendit compte qu'un petit type hirsute le regardait en coin, d'un oeil mauvais. Il s'engonça nerveusement dans son siège. L'autre ne le quittait pas du regard. Ne rien laisser transparaître, surtout. Une transpiration froide lui glissait le long de l'échine. L'hirsute ne le lâchait pas. Il fallait vite trouver une solution avant que ça ne dégénère. Il se leva et se dirigea prestement vers les toilettes, situées juste à la gauche de sa table.
Comme de bien entendu, les fenêtres étaient munies de barreaux. Merde! Tant pis. Si le petit hirsute le suivait, il en aurait pour son argent. Il attendit là quelques minutes mais personne ne le rejoignit. Petit à petit, il sentît la tension retomber. Trop de paranoïa. Il fallait qu'il se calme. Il passa son visage sous l'eau froide puis retourna dans la salle.

L'hirsute avait disparu.
Et sa tarte et son café avaient été déposés à sa table entre-temps.
Il n'y avait aucune raison de s'en faire.
Lorsqu'un nouveau client entra dans l'établissement, il n'y prêta même pas attention, perdu dans ses pensées et la dégustation de cette excellente tarte aux pommes. Il aurait dû rester sur le qui-vive. Il n'aurait alors pas manqué de s'étouffer de surprise quand le nouvel entrant vînt s'asseoir juste en face.
L'étranger arborait le même look que lui: chemise à carreaux, jean délavé et casquette vissée sur le crâne. Son regard le transperçait.
"Ecoutez, monsieur, je ne cherche pas d'ennuis.
-Moi non plus", répondit l'autre.
Son coeur se mît à cogner de plus en plus fort dans sa poitrine. Se calmer, vite! Vite!
"Alors que venez-vous faire à ma table?
-J'ai commandé la même chose que vous, alors je me suis dit..." L'autre laissa sa phrase en suspens, tout en le fixant intensément.
Putain il sait! Forcément!
"Vous savez très bien comment ça va finir", lui lança-t'il. L'étranger lui sourit alors largement.
"Pas vraiment. Il y a pas mal d'options qui s'offrent à nous.
-Vu d'ici, je ne crois pas, non. Je commence à perdre patience. Je ne tiens pas à m'énerver mais si vous me poussez à bout, vous allez me trouver.
-Allons, allons, il n'y a pas de raison que nous ne réglions pas ceci entre hommes civilisés."
Il se rendit compte soudainement qu'il n'y avait plus qu'eux deux dans la salle. Son sang se mit à bouillir, la tête lui tournait. Et l'autre, en face, avait perdu son sourire goguenard.
"Je vous préviens, dit-il le plus calmement possible, serrant ses poings sous la table tout en rendant son regard à l'étranger, que je suis à deux doigts d'exploser. Levez-vous vite de cette chaise et repartez d'où vous venez.
-Nous savons tous les deux que cette option est totalement inenvisageable.
-Je ne veux pas d'ennuis.
-Vous l'avez déjà dit. Si vous le pensez vraiment, vous savez ce qu'il vous reste à faire."
Il se retint de bondir sur l'autre.
"Dernier avertissement. Je suis juste venu manger tranquillement. VOUS vous êtes assis à ma table. VOUS cherchez les emmerdes. Alors si vous ne ne voulez pas les trouver, et je peux vous assurer que vous ne le voulez pas, vous vous levez, vous sortez d'ici et vous m'oubliez."
L'autre ne bougea pas d'un poil.
"Je peux vous garantir que vous allez bientôt regretter de m'exaspérer ainsi. Croyez-moi, vous n'avez pas envie de me voir en colère!
-Et que croyez-vous connaître de la colère?", lui rétorqua posément le docteur Banner.
__________________
Si ça continue faudra que ça cesse!
Réponse avec citation