Personne ne vient relever ce thrace sondage de qualité supérieure?
Ca relève le niveau de toutes les questions qui ont été posées ces temps-ci, non?
Sinon, Thorn, même si j'aime assez cet album des pink Floyd, tu m'as donné envie de réécouter le premier, " piper at the gates of dawn".
ET franchement, je crois qu'on ne peut pas comparer avec Atom Earth mother, qui à côté semble servir de musique pour un film relatant les amours malheureuses d'une vache avec un tracteur.
Le premier album est allé très très haut, trop haut. C'est une expérience, je crois assez unique, d'un type qui, aidé de trois musicos honnêtes, s'envoie dans la stratosphère se confronter avec les forces telluriques de l'univers entier. Les deux titres qui débutent les deux faces évoquent l'infini, le cosmos tout puissant. Syd Barrett, pauvre mortel trop sûr de lui, est parti affronter le tribunal vivant(1) à lui tout seul, avec le soutien de ses amis, installés dans les étages inférieur de la fusée qui se sont détachés avant l'affrontement, et qui en sont ressortis entiers. Pas lui. Barrett le barré face à l'apocalyse puis à l'enfer.
Quelques chansons plus tard, éjecté d'un monde trop lointain, trop hostile, il se retrouve le postérieur sur l'herbe verte à la rencontre de gnomes ou d'autres créatures étranges. Pas désagréables. Un répit de courte durée, ce monde est faux, tu es déjà plongé dans la folie. Pas moyen de remonter. Jamais. Brian Wilson a eu la chance de revoir le jour. Pas toi. Les autres chansons que tu écriras, ce sera dans des asiles.
Cet album est passionnant, le suicide artistique le plus fantasque, le plus glorieux de l'histoire du rock.
Tes copains deviendront superstars en suivant les routes que tu as tracées en s'arrêtant avant la voie sans issue. Avant le précipice.
(1) l'album suivant,qui contient la dernière chanson de Syd Barrett pour le groupe, a une pochette qui reprend en filigrane très léger, visible uniquement sur les 33 tours, une image de Steve Ditko représentant le docteur strange affrontant le tribunal vivant. Sur " a nice pair", reprenant les deux premiers albums, on voit une photo d'un drogué jovial plongé dans la lecture d'un comic book, vraisemblblement Silver Surfer ou docteur Strange, une pile de chaque série étant étalée par terre.