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Vieux 26/04/2009, 16h58
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zaitchick zaitchick est déconnecté
Super Héros plus fort que ta mére
 
Date d'inscription: février 2008
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zaitchick s'enflamme comme la torche humainezaitchick s'enflamme comme la torche humainezaitchick s'enflamme comme la torche humainezaitchick s'enflamme comme la torche humainezaitchick s'enflamme comme la torche humainezaitchick s'enflamme comme la torche humainezaitchick s'enflamme comme la torche humainezaitchick s'enflamme comme la torche humainezaitchick s'enflamme comme la torche humainezaitchick s'enflamme comme la torche humainezaitchick s'enflamme comme la torche humaine
« Je devine dans l'obscurité la reptation des tentacules dans ma direction.
Le sifflement dans ma tête se fait de plus en plus aigu.
On me surnomme Boute-feu.
Si je ne réagis pas très vite, je vais mourir. »

[CENTER][B]La Salamandre.[/B]
(D'après une idée de Bloody Mary.)
[/CENTER]

[B]Heathrow, aéroport de Londres, 24 heures plus tôt.[/B]

Difficile de voyager lorsqu'on n'a plus de visage.
Les douaniers n'aiment pas trop.
Dans mon cas, mes employeurs m'ont fourni un passeport anthropométrique.
Un laisser passer dûment estampillé qui me permet de me déplacer sans encombre dans n'importe quel pays de l'Union.

Je m'appelle Marc Pyron.
Ce n'est pas mon vrai nom.
Mon ancienne identité a brûlé avec mon visage lors d'un fatal accident.
Désormais, mon corps est entièrement enveloppé de bandes velpeau. Brûlé et cautérisé par miracle.
J'ai retiré de cette douloureuse expérience un don qui m'a valu d'être remarqué par la Fondation : je peux contrôler le feu... ça m'a valu un emploi d'agent sur le terrain.

« Monsieur Pyron ? »
John.
Mon contact.
L'élégance affectée d'un banquier de la city et la précision d'une montre suisse.
« C'est bien moi. On vous a fait un portrait d'après nature ou on vous a juste dit de chercher une momie en imper ? »
« Ma voiture nous attend. »

Nous prenons place.
La Rover sent le cuir neuf.
John me tend un dossier.
Sur la couverture figure un nom inscrit au marqueur.
Flemming.

James Flemming.
Brillant biologiste de réputation internationale.
Sérieux candidat pour un Nobel.
Retrouvé mort, broyé, dans les décombres de son laboratoire situé dans la banlieue de Greenwich.
Le rapport du coroner mentionne l'écrasement de la cage thoracique et la rupture de la colonne vertébrale...
Fichtre !

« Le laboratoire a été mis sens dessus dessous, le vol était peut-être le mobile ? »
« De documents alors ? Il ne conservait aucun objet de valeur chez lui... Et puis, ça n'explique pas le mode opératoire si singulier du crime : pourquoi tuer de cette manière ? Et comment ? Aucun homme n'est assez fort... »
« Un animal alors ? Je lis qu'il y a une serre attenante au laboratoire... »
« Plantes, uniquement. Pas de boa constrictor ni d'orang outan... Au temps pour monsieur Allan Poe. »

La pluie commençait à frapper le pare-brise. Les essuie-glaces se mirent en action, rythmant le trajet de leur ballet monotone.

Machinalement, j'allumais une cigarette.
John s'apprêtait sûrement à m'en faire le reproche mais ses paroles s'étouffèrent subitement lorsqu'il réalisa que je l'avais allumée sans briquet ni allumette...
La flamme était née au sommet de mon pouce puis avait disparu.
Il me regarda et articula : « Ce n'est pas très bon pour la santé... »
Le genre de remarque qu'un grand brûlé peut apprécier. Et venant d'un type qui vivait encore dans sa garçonnière avec sa mère-grand, par dessus le marché. Par égard pour mon hôte, je commandais à ma cigarette de s'éteindre.

« Est-ce qu'on lui connaissait des ennemis ? »
« Hé bien... Suivant les personnes, on a des sons de cloches très différents : d'aucuns disent qu'il était affable, courtois, et d'autres le dépeignent comme un mégalomane tyrannique... Tout semble avoir basculé après le décès de son épouse. Il a plaqué brutalement l'enseignement à l'université et s'est retiré chez lui où il a poursuivi seul ses recherches. Apparemment, il a trouvé des sponsors privés. Ses travaux avaient d'ailleurs suscités de vives critiques de la part du monde scientifique : il voulait croiser l'ADN d'êtres vivants avec des végétaux. Manifestement, il se moquait pas mal de la déontologie et des principes de précautions. Vous savez de quel sobriquet ses collègues l'avaient affublé ? »
« Dites voir... »
« Frankenstein. »

[B]Banlieue de Greenwich, deux heures plus tôt.[/B]

« Frankenstein. »
J'y repensais en pénétrant dans la villa abandonnée. Les scellés n'étaient pas un problème. La pièce que Flemming avait aménagée en laboratoire était au rez de chassée. Elle communiquait avec la serre, à l'arrière de la maison. Une vraie jungle tropicale en miniature. Au centre de la serre se trouvait un bassin dans lequel stagnait une eau sombre. La terre grasse semblait avoir été remuée tout autour.
Le laboratoire retint davantage mon attention. Meubles renversés, éprouvettes brisées, feuilles de notes dispersées... Je sentais des traces de chaleur résiduelle. Un autre de mes talents. Je m'accroupis au milieu de la pièce et me concentrais pour isoler ces traces.
Je percevais le décor comme s'il était enveloppé d'un voile mauve... Des formes rouges, jaunes et blanches s'y mouvaient, plus ou moins intenses... je distinguai plus nettement l'empreinte de deux corps - deux hommes pensai-je – l'un, plus massif, dégageait plus de chaleur que son compagnon – et je voyais leur parcours dans cette pièce, comme sur un film au ralenti dont toutes les images seraient projetées simultanément sur un écran... Une fouille en règle qui avait eu lieu après le passage des policiers dont la signature thermique s'estompait de plus en plus. Ils étaient venus récemment. Peut-être les bailleurs de Flemming qui voulaient récupérer les résultats de leurs investissements.
J'ouvris les yeux.
Le soir était tombé.
J'étais seul.

[B]Banlieue de Greenwich, maintenant.[/B]

La tête me tournait.
Ça m'arrivait parfois après ce type d'exercice.
J'aperçus un objet blanc sur le sol.
Je me penchai pour le ramasser : c'était une feuille de papier griffonnée de formules... Je voulus m'éclairer pour mieux lire et mis le feu au papier, comme si je n'avais plus le contrôle de ma flamme.
Là, c'était inédit. Je réalisai alors que la concentration de la pièce en oxygène avait augmenté, d'où mon ivresse et l'intensité de ma flamme. Puis j'entendis un bourdonnement de plus en plus fort... Comme...
Une voix de femme ?
Des craquements m'alertèrent... du fond de la serre, quelque chose bougeait, sortant du bassin lentement en accrochant ses tentacules végétaux aux rebords pour sortir et se diriger... vers moi !
Je parvins difficilement à me redresser. Le bourdonnement martelait mon crâne. Comme une voix féminine qui m'appelait... C'était donc ça que Flemming avait bricolé seul dans son labo : une plante avec de l'ADN humain ! Une synthèse d'animal et de végétal... Une pensée me glaça encore plus l'épiderme : « et ce cinglé s'est servi de l'ADN de sa femme ! »
J'essayai de contenir la panique qui me gagnait.
Lentement, la créature poursuivait sa reptation dans ma direction.
L'air était saturé d'oxygène. Si j'utilisais ma flamme, je risquais moi-aussi d'être déchiqueté par la déflagration.
Le contact d'un tentacule avec ma cheville me décida. Le monde s'embrasa soudain avant de sombrer dans l'obscurité.

Les flash rouges et bleues des véhicules des pompiers me réveillèrent. Je pris conscience qu'on s'affairait autour de moi. Visiblement, je ne m'en tirais pas trop mal, éjecté au dehors par l'explosion... Je n'avais rien de cassé. Je me redressai et contemplai la villa – et la serre – en train de flamber. Plus aucune trace de l'invention de Flemming. Mon rapport ne plairait pas à mes chefs, je n'avais aucune preuve matérielle pour étayer mes déclarations. Les circonstances de la mort de Flemming resteraient obscures.
« Vous allez bien ? », s'enquit John.
« Aussi bien qu'on puisse aller après avoir été projeté à plusieurs mètres par une explosion », répondis-je.
Il sourit.
« La police désirait connaître la raison de votre présence sur une scène de crime, mais j'ai arrangé ça. Il n'empêche que l'incendie sera plus difficile à leur faire avaler... Je crois que l'avocat de la Fondation ne va pas chômer. Venez. Rentrons maintenant. »
Il m'aida à me remettre sur pieds. Finalement, mes blessures n'étaient que superficielles.
« Voulez-vous fumer ? », me demanda-t-il.
« Non merci. Mauvais pour la santé. »
La nuit se teintait de rouge tandis que nous nous éloignions...
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Quand les mecs de 110 kg disent certaines choses, ceux de 60 les écoutent.

Maman ! Je suis de nouveau surZaïtchick's blog

Dernière modification par zaitchick ; 18/05/2009 à 13h30.