Et puis Guet-Apens, quelle leçon de montage ! L'ouverture du film en prison est extraordinaire : le genre de séquence qui vous attrape par le col et ne vous lâche plus.
La fusillade finale dans le motel est terrible aussi, un morceau de bravoure.
Le film est aussi troublant dans sa description du couple car Steve McQueen (fabuleux dans le rôle de "Doc" McCoy, avec ce regard dur et mélancolique) et Ali McGraw vivait une relation similaire à celles de leurs personnages - c'est l'époque où McQueen a commencé à se comporter comme un enfoiré, déjà bien enfumé par tous les pétards qu'il fumait mais aussi maladivement jaloux.
En fait, McQueen, qui a vécu une adolescence difficile, voulait devenir le roi. Il l'est devenu, et il s'est complètement perdu. Puis il est revenu, achevant sa carrière avec des rôles semblables à ceux de ses débuts (Tom Horn, Le Chasseur), mais son tour était passé, l'époque avait complètement changé, les cinéastes du "New Hollywood" n'ont pas su l'employé (et il n'a pas voulu de ce qu'ils lui proposaient - comme le rôle de Willard dans Apocalypse Now). Il n'y a pas survécu longtemps.
Par ailleurs, McQueen et Peckinpah ont failli ne jamais tourner ensemble : Peckinpah avait commencé Le Kid de Cincinatti, en noir et blanc, avec Spencer Tracy, avant de se faire virer. Norman Jewison l'avait remplacé, a tourné en couleurs et avec Edward G. Robinson.
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