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Vieux 15/08/2016, 23h06
Avatar de Jorus C'Baoth
Jorus C'Baoth Jorus C'Baoth est déconnecté
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Jorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec DraculaJorus C'Baoth mange des apéricubes avec Dracula
Chtit oldies

The Otherside par Jason Aaron & Cameron Stewart



Plot : Deux soldats durant la guerre du Viêt Nam, un américain et un vietcong qui vont se rendre compte de l'horreur de cette guerre et du bourbier ignoble dans lequel d'autres les ont jeté.


Pour la petite histoire, ce comics est basé sur le roman The Short-timers, que Kubrick reprendra pour Full Metal Jacket, du caporal Gustav Hasford, propre cousin de Jason Aaron à qui ce dernier souhaitait rendre hommage. Petit point toujours intéressant pour comprendre la genèse de certaines œuvres dans l'esprit des créatifs. Autant dire que c'est hautement personnel pour Aaron qui nous narre l'histoire de deux soldats, américain et vietnamien, pris dans la tourment de la guerre au Viêt Nam.
L’intégralité du comics est donc un parallèle entre les deux hommes, William Everett d'Alabama d'un côté et Vo Binh Da de Nam Phong de l'autre, deux destins, deux personnages très différents qui vont finalement se rejoindre sur un ignoble champ de bataille. Ignoble car c'est l'objectif d'Aaron ici, nous faire sentir l'horreur de la guerre dans tout ce qu'elle a de plus absolu. Pour cela, l'auteur part de loin, les USA d'un côté qui viennent libérer le pays de la dictature communiste qui menace leur way of life, le Vietnam de l'autre qui doit défendre son pays dans l'honneur contre l'envahisseur qui mange ses enfants et brûlent ses villages. Deux idéologies qui vont être petit à petit balayées a chaque pages tournées alors que nos deux "héros" se rapprochent de la vérité... une simple boucherie, sans espoir, sans peuple à libérer, sans ennemis démoniaques.. juste une mort stupide, les pieds dans la boue, piqués par des moustiques de la taille d'une main, fiévreux de la malaria et rongés par une faim de loup.
Aaron n'y va pas par quatre chemins, montrant avec une solide efficacité l'horreur par des hallucinations horribles, des visions de charniers, des massacres, des morts idiotes loin de l'héroïsme auquel certains pourraient aspirer. A côté de leur endoctrinement bien mis en parallèle, les deux héros sombrent petit à petit dans la folie, parlant à leurs fusils, répondant à des cadavres, s'enfonçant inexorablement dans leurs propres mensonges et se dirigeant stupidement vers une mort inutile. Aaron nous fait la totale, de l’entraînement des deux soldats, début de leurs cauchemars, à la destruction de leurs idéaux, une mise en parallèle parfaite du début à la fin, conclue par un face à face rapide et expédiée continuant de démontrer l'inutilité d'un tel combat.
A coté de cela, Aaron frappe fort avec des scènes puissantes montrant l'arrogance américaine en pays conquis face au fanatisme des vietcong. Pèle mêle le massacre d'un village par les «*forces de libération nord vietnamiennes*», un porc mangeant un cadavre, des frères d'armes tombant comme des mouches... On est obligé de penser à Full Metal Jacket, forcément vu que le matériel de base est le même, mais The Otherside est plus intimiste, plus centré sur le cauchemar de ces deux soldats et les ravages qu'une telle guerre peut faire à un homme. La fin est simple, en quelques pages, mais inutile d'en dire long, il sera hanté pour le reste de sa vie.
On peut peut être regretter une montée en puissance de la folie assez abrupte, commençant très très vite pour le Marines alors qu'un passage vers la folie plus lent aurait pu avoir plus d'impact. Pour le reste, le rythme reste quasiment identique du début à la fin, Aaron utilisant plus l'ambiance et la violence continuelle comme moteur de son récit. Pas de pauses, pas de moments de quiétudes ou de paix, The Otherside prends aux tripes du début à la fin et même lorsque vous fermez le bouquin, il reste encore un peu en tête.
Cameron Stewart y est pour beaucoup, une multitude de détails ignobles parsèment les cases avec un vrai travail sur les scènes d'hallucinations à la fois horribles et bien trop réalistes*! Excellent travail sur les visages également, qui font passer les émotions efficacement, évitant un dialogue ou une bulle explicative qui aurait gâché la scène. L'encrage et les couleurs de McCaig finissent de peindre un tableau chaotique, systématiquement au bords de la suffocation, nous enfermant visuellement dans une jungle noire, rouge et bleu sombre d'où il n'y pas d'échappatoire.
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