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Vieux 18/08/2016, 16h37
Fletcher Arrowsmith Fletcher Arrowsmith est déconnecté
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-Généalogiste Sénile--Gardien du Temple-
 
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Fletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermind
Ma critique de l'époque :

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Posté par arrowsmith
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DE l'AUTRE COTE de Jason AARON et Cameron STEWART

Hob a très bien résumé au dessus.

De l'autre côté est une oeuvre qui risque de venir vous travailler un moment après l'avoir reposé. Une oeuvre qui marque par la force de son propos, non manichéen mais sans beaucoup de concession. Car c'est bien de cette putain de guerre du Viet Nam dont il est question et pas d'un roman à l'eau de rose sur les amours impossibles de soldats tellement beau que tu n'y crois pas.

Parmi les réussites de cet album on peut citer la très bonne idée de Aaron de raconter les destins entremêlés et parallèles d'un soldat américain et vietnamien. Trouvaille vis à vis de la narration car on passe d'une histoire à l'autre sans forcément beaucoup de logique. Mais la guerre l'était elle ? Avec l'aide de Cameron Steward et grâce aux qualités des textes de Aaron on est complètement immergé dans les parallèles. On les compare, on les décortique et au final on saisi les similitudes du destin de 2 hommes. 2 pays, 2 peuples mais une seule guerre pour une seule humanité. Là où j'ai trouvé Aaron très fort c'est qu'il est arrivé à me faire avoir de l'empathie pour les 2 soldats. Je me suis demandé si ils allaient s'en sortir alors qu'au final on lit plus un récit documentaire à travers le regard de 2 paumés dans une guerre dont les enjeux les dépassent qu'un roman graphique. C'est très fort.

Intelligence narrative et graphique également car Aaron et Stewart ne se sont pas lancés dans une énième war story sur le Vietnam mais on prit le temps de saisir la réalité à partir de faits et d'une bonne documentation. Les bonus présent dans l'édition d'URBAN (qui au passage effectue là un superbe travail) sont à lire impérativement car ils offre un nouveau degré de lecture et permettent justement de mieux appréhender la bd. De même Aaron nous glisse énormément d'élément sur l'environnement. Ce n'est pas juste une histoire de soldat qui joue à la balle balle (bullet bullet si vous préférez). La haine des Viet Cong dans le village est un moment poignant. Religion, racisme, endoctrinement, chauvinisme sont autant de thème que Aaron traite à travers son récit. Les images sont fortes et démonstratives comme il faut : le dragon, l'homme sans visage mais comment ne pas penser au Styx et à son passeur pour un aller sans retour vers la mort lors de la scène de la barque et du vieil homme. Image forte qui reste....

Et puis on ne peut passer sous silence les superbes dessins de Cameron Steward (qui a fait des repérages au Vietnam). Que cela soit dans les scènes de guerres, les passages oniriques (le dragon, l'homme sans visage) ou bien les scènes de vie au quotidien (Alabama, jungle) c'est un sans faute. Notre regard est capturé par ses planches. Il ne tombe jamais dans la caricature.

Bilan : une oeuvre forte , intelligente et qui marque. En plus l'édition de Urban est très soigné. Ne passez pas à côté.
et celle de Hob

Citation:
Posté par Hob
Hop hop, mon avis sur De l'autre côté

Ce qui frappe aux premiers abords dans cette oeuvre de "jeunesse" d'Aaron ( il l'a écrit avant Scalped ), c'est sa brutalité.
Elle n'a d'ailleurs rien à voir avec celle de Scalped ou de son Punisher.
Non, ici, elle est beaucoup plus frontale, plus "réaliste" et risque de mettre certains lecteurs un peu mal à l'aise.
C'est pour moi la grande force de ce récit même si elle risque d'en choquer certains.

Jason Aaron a parfaitement traité son sujet, sans parti pris ni moralisme mal venu.
En racontant en parallèle le parcours d'un jeune marine face à celui d'un Viet-cong, il démontre que les soldats des 2 camps sont des hommes perdus dans une guerre qu'ils ne comprennent pas.
Ils subissent de plein fouet l'horreur et l'inutilité de celle-ci et ne peuvent en aucun cas lutter contre cela.
Ils sont condamnés à toujours avancer, avancer vers la guerre et une mort certaine (physique ou psychologique).
La mort et la folie sont d'ailleurs palpables de la première à la dernière page.
Le trait de Cameron Stewart a su retranscrire cela à la perfection en évitant tout voyeurisme ou en ne poussant pas l'horreur plus qu'elle ne devait l'être.
Un auteur bien trop rare à mon goût.

Le récit est toujours à la limite de l'insupportable mais il ne la dépasse jamais et réussi grâce à cela, à frapper encore plus fortement les esprits.
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