[doop]

il y a 5 ans

	Citation:			Posté par la saga du mois
	[B]PLANETARY #1-27 (Warren Ellis / John Cassaday) J'avais lu les quelques premiers épisodes de PLANETARY, mais j'avais laissé tomber l'affaire au vu des nombreux retards accumulés par les auteurs. En plus, n'ayant lu que les cinq / six premiers, j'avais eu du mal à me faire une idée de la trame. pour le coup, la relecture en un seul bloc est beaucoup plus intéressante et permet de fixer les choses. WARREN ELLIS est plus que doué, mais c'est parfois une faignasse, qui livre des histoires assez poussives, surtout dans les grandes compagnies. En revanche, lorsqu'il s'agit de projets qu'il apprécie, il livre des choses splendides. Pour moi, PLANETARY est son meilleur boulot, car il évite le cynisme d'un TRANSMETROPOLITAN et aussi les dérives sanglantes de ses derniers travaux ( NO HERO). Il livre une histoire qui se veut un hommage non seulement à la culture pulp des années 50 , mais aussi à la science fiction de cette époque et enveloppe le tout dans une réflexion sur l'histoire et le futur des comics. Tout ca en 27 épisodes . c'est loin d'être compliqué, l'histoire prend tout son sens petit à petit et c'est ici un vrai travail d'orfèvre. et pourtant, ca se passe dans l'univers WILDTORM, pas vraiment réputé pour sa subtilité (quoique certaines séries pourraient me faire mentir). PLANETARY nous raconte l'histoire d'un groupe de trois personnages qui se définissent un petit peu comme les archéologues de l'univers WILDSTORM, il vont fouiner dans les recoins perdus de l'histoire découvrant des secrets enfouis depuis des décennies. Sauf que chaque secret à une signification, qui s'intègre parfaitement dans l'histoire globale de la série. Chaque détail à son importance et ELLIS réussit à faire monter la sauce assez rapidement, avec une menace assez identifiable (les 4 , version méchante et pas du tout voilée des FANTASTIC FOUR), des secrets qui tiennent en haleine (qui est le quatrième membre de PLANETARY) et des révélations incessantes à partir du milieu de la série. En plus de l'histoire, parfaitement bien fichue, on a, comme je le disais plus haut, une véritable réflexion sur l'évolution des comics et des héros, les personnages du golden age, comme DOC SAVAGE sont confrontés à ceux du SILVER AGE (les FANTASTIC FOUR) , et on a même une apparition de certains personnages VERTIGO . Le mieux, c'est qu'à mon sens la conclusion d'ELLIS est totalement optimiste, et ca fait du bien par rapport au cynisme ambiant. pour le coup, on est un peu sur des théories un peu contraires à TRANSMETROPOLITAN. ELLIS veut nous rassurer en nous montrant que le meilleur reste à venir. Les concepts de science fiction sont tout bonnement hallucinants, ce qui fait de PLANETARY plus une série SF que de super héros, et ca c'est rare. L'avant dernier épisode est surprenant, dans la mesure où il résout un peu vite la problématique de la chose, mais c'est pour nous dévoiler un autre aspect de l'œuvre dans le dernier épisode: le lien très fort entre les quatre membres de l'équipe, pour le coup, ce sont eux les véritables FF, et je reconnais que ça peut surprendre, mais c'est ce dernier épisode qui pour moi enfonce le clou de l'optimisme. Le scenario est impeccable, les dessins de JOHN CASSADAY le sont tout autant. quand on voit son boulot exécrable sur les couvertures de SHADOWLAND, voire sa fin pas tellement réussie sur ASTONISHING X-MEN , on pouvait se demander sa la qualité présente dans les premiers épisodes allait perdurer. Eh bien oui, le bougre de CASSADAY devait se réserver pour cette série uniquement, et chaque planche est un pur bonheur. L'avantage aussi, c'est qu'ELLIS ne se renferme pas dans une diarrhée verbale, tout est compréhensible parfois uniquement grâce aux silences et à la narration de CASSADAY. J'ai du lire ces 27 épisodes très rapidement, mais chacun d'entre eux apporte quelque chose qui fait au final une histoire beaucoup plus dense que prévue. Un grand moment de lecture pour une des meilleures séries de ces quinze dernières années. Une série incontournable, en dépit de quelques longueurs parfois.