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Vieux 26/08/2009, 14h42
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Hawkguy
 
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Changement d'ambiance et c'est parti pour un voyage plein de bruit et de fureur !

[IMG]http://comicbookdb.com/graphics/comic_graphics/1/239/119284_20080213070251_large.jpg[/IMG]

[B]Thunderbolts, vol. 1 : Faith In Monsters[/B] compile les épisodes 110 à 115, écrits par [B]Warren Ellis[/B] et dessinés par [B]Mike Deodato[/B], publiés à partir de Janvier jusqu'à Août 2007 par Marvel Comics.
Cette nouvelle version d'une série créée par [B]Kurt Busiek[/B] et [B]Mark Bagley[/B] a été lancée à la suite du crossover [B]Civil War[/B] ([B]Mark Millar, Steve McNiven[/B]).

Les Thunderbolts sont une équipe composée de super-vilains agissant pour le gouvernement et dont la mission consiste à capturer les super-héros refusant de se faire recenser comme la loi les y oblige désormais. A la tête de ce groupe, on trouve [URL="http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Bouffon_vert"][COLOR=#473624]Norman Osborn[/COLOR][/URL], qui commande donc à Songbird, [URL="http://fr.wikipedia.org/wiki/Venom_(comics)"][COLOR=#473624]Venom[/COLOR][/URL] (Mac Gargan), [URL="http://fr.wikipedia.org/wiki/Bullseye"][COLOR=#473624]Bullseye[/COLOR][/URL], [URL="http://fr.wikipedia.org/wiki/Robbie_Baldwin"][COLOR=#473624]Penance[/COLOR][/URL], [URL="http://fr.wikipedia.org/wiki/Homme-radioactif"][COLOR=#473624]Radioactive Man[/COLOR][/URL], [URL="http://fr.wikipedia.org/wiki/Swordsman_(comics)"][COLOR=#473624]Swordsman[/COLOR][/URL] et [URL="http://fr.wikipedia.org/wiki/Opale_(comics)"][COLOR=#473624]Moonstone[/COLOR][/URL], qui dirige les opérations sur le terrain. Leur quartier général est la Montagne des Thunderbolts, un vaste complexe où se trouve leur vaisseau, le Zeus, plusieurs T-Wagons, servant à transporter des prisonniers, et des cellules pour enfermer ces derniers. En parallèle, des figurines et jouets représentant les Thunderbolts sont commercialisés afin de rendre l'équipe plus sympathique et leur action plus légitime auprès du grand public.
Leur deuxième mission consiste à appréhender [URL="http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Steel_Spider&action=edit&redlink=1"][COLOR=#473624]Steel Spider[/COLOR][/URL]. Mais la traque de cet admirateur de Spider-Man, après l'arrestation violente de Jack Flagg (ancien compagnon d'armes de Captain America), décide [URL="http://fr.wikipedia.org/wiki/American_Eagle"][COLOR=#473624]American Eagle[/COLOR][/URL] à sortir de sa réserve.
Ensemble, les deux hors-la-loi et Sepulchre, une jeune femme qui se cachait jusquà présent, affrontent les Thunderbolts. Bullseye profite de la confusion de la bataille pour s'échapper et défier American Eagle, mais celui-ci réussit à le vaincre.
Swordsman, qui a remarqué la fuite de Bullseye, en avertit Moonstone : elle active alors la nanochaîne du tueur qui, déjà sérieusement blessé, s'effondre - il reviendra à lui, tétraplégique. Steel Spider est pris, mais Sepulchre et American Eagle s'enfuient.


Venom, Moonstone, Bullseye, Songbird, Chen Lu the Radioactive Man, Swordsman, Penance, et Norman Osborn, l'ex (?) Bouffon Vert! La simple énonciation des membres de cette équipe fait peur puisqu'on y trouve quelques-unes des pires canailles du Marvelverse : mais qui d'autre que Warren Ellis - à la suite de Mark Millar, qui avait préparé leur formation dans [I]Civil War[/I] - pouvait animer une série avec une telle bande d'affreux ?

C'est en effet dans le crossover précité que les Thunderbolts sont présentés comme la nouvelle police méta-humaine, celle qui doit arrêter les opposants à la loi obligeant désormais les héros comme les malfrats costumés à se faire enregistrer auprès des autorités. En échange de leurs services, ces brutes bénéficient d'un contrat difficile à refuser : s'ils se rebellent, des composants électroniques dans leur organisme leur causeront des séquelles physiques et mentales graves, mais s'ils acceptent, ils ont la garantie d'être libérés au bout d'un certain temps, avec une coquette somme d'argent, une nouvelle identité et l'impunité pour leurs crimes passés.

Sur ces bases, Warren Ellis et Mike Deodato présentent une production sombre et dérangeante où les vilains d'hier sont devenus les représentants du nouvel ordre instauré après la "guerre civile" : dans ces circonstances, jamais la frontière séparant le Bien du Mal n'a été aussi floue...

La première qualité de l'ouvrage est qu'il dispense de connaître les précédentes versions des Thunderbolts, et cependant Ellis nous plonge dans le vif du sujet sans perdre de temps, alternant les séquences où l'équipe se prépare à partir à la chasse aux dissidents et celles où Norman Osborn en reçoit chaque membre pour un entretien d'embauche, qui permet de cerner les personnalités, les motivations, les conditions de l'engagement.

On trouve ainsi aussi bien l'ancienne leader de l'équipe (Songbird) au passé sentimental chargé préférée à une manipulatrice opportuniste (Moonstone) - les deux femmes se querelleront très vite sur la direction des opérations et l'image que le groupe donne aux médias - , le responsable de la catastrophe à l'origine de [I]Civil War[/I] (Penance, l'ancien Speedball des New Warriors) se mutilant pour expier, un ressortissant chinois accusé de terrorisme (Radioactive Man), un néo-nazi désirant ressuciter sa soeur qu'il aime d'un amour à l'évidence incestueux (Swordsman), un symbiote alien cannibale dominant son hôte (Venom/Mc Gargan), et, cerise sur le gâteau (si j'ose dire), un tueur sadique si dangereux qu'on ne l'emploie qu'en ultime recours (Bullseye). Cet assemblage hétéroclite et dysfonctionnel au possible forme pourtant une unité d'élite, puissante, effrayante, mais en proie à des tensions croissantes, et aux mains d'un type aussi (sinon plus) fou qu'eux (Norman Osborn).

Ellis ne se contente pas d'exploiter cette matière déjà riche en possibilités dramatiques, il enrichit le projet en livrant une critique acerbe sur la propagande massive qu'utilise le gouvernement pour légitimer l'emploi d'un tel commando. Ainsi Bullseye est le seul membre dont le recrutement n'est pas divulgué publiquement et dont les interventions ne sont sollicitées que dans les cas extrèmes.

Lorsque les Thunderbolts gagnent le respect du public (à moins que celui-ci ne soit plus terrifié que rassuré par eux), c'est au prix de combats dévastateurs où leurs cibles sont brutalisées - Jack Flagg rendu paralytique, Steel Spider un bras arraché - et le champ de bataille ravagé - au péril de la vie d'innocents puisque les arrestations se déroulent en ville, en journée, au milieu de la foule.

Des membres comme Venom et Bullseye n'ont aucun désir de racheter ou de devenir des héros : ils agissent sans modération ni scrupules, appliquant la force comme le slogan de l'équipe - "Justice like lightning" - les y invite. Ellis choisit de tout nous montrer des méthodes choquantes de cette milice pour souligner l'irresponsabilité des autorités qui confient un tel travail à des individus peu recommandables. L'Etat américain post-[I]Civil War[/I] est devenu sécuritaire à l'excés et la plume cinglante, exubérante, de l'auteur anglais retranscrit parfaitement ce climat délètère.

A aucun moment, ces "héros" ne sont sympathiques : ce sont des racailles irrécupérables qui, lorsqu'elles ne s'acharnent pas sur leurs proies, cherchent à se nuire l'une l'autre. Ainsi Moonstone et Swordsman complôtent pour prendre le contrôle total de l'équipe et écarter Songbird et Norman Osborn pour satisfaire leurs intérêts personnels : Moonstone veut commander le groupe sans rendre de comptes à qui que ce soit, Swordsman désire qu'on clone sa soeur défunte - promesse que lui a faîte Osborn sans vouloir la tenir apparemment. Songbird et Radioactive Man paraissent plus raisonnables en essayant d'empêcher l'équipe de devenir un ramassis de monstres comme Bullseye et Venom, mais en vérité elle aspire surtout à refaire sa vie et lui à regagner la Chine. Le cas de Penance est aussi ambigü : il est le seul à avoir intégré le groupe volontairement, mais c'est un jeune homme brisé par la tragédie de Stamford qu'il a causé et qui s'automutile pour se châtier.

Cyniquement, on commercialise des poupées à l'effigie de ces "sheriffs" modernes pour les rendre plus aimables, encourager les héros non-enregistrés à se rendre sans résister, et faire oublier la mort de Captain America, symbole de tous les insoumis mais aussi de cette Amérique qui a choisi de placer sa foi dans ces monstres ([I]Faith in monsters[/I]).

Dans ce premier arc (sur les deux que réaliseront Ellis et Deodato), les Thunderbolts n'ont à vrai dire à faire qu'à des justiciers clandestins de seconde zone, comme Jack Flagg et Steel Spider. Ils seront les boucs-émissaires, les victimes sacrificielles, punis sévèrement pour l'exemple : leur amateurisme ou leur refus du nouvel ordre rappellent celui des New Warriors, dont le comportement n'est plus toléré par le public. Leurs arrestations, même brutales, ne posent donc pas de problème à l'opinion et permettent même aux médias de légitimer l'action intransigeante des T-bolts, quitte à dissimuler leurs méthodes expéditives.

Le style provocateur d'Ellis domine alors le livre : son écriture caractéristique donne une épaisseur remarquable aux seconds couteaux qui forment les T-bolts et leurs adversaires et lui permet de les animer avec plus de liberté que s'il s'était agi de vedettes de la firme.
Ici, pas question de suggérer une rédemption pour ces bourreaux impitoyables : ce sont des "misfits" et ils le resteront. De ce point de vue, le court run du scénariste restera comme une des meilleures (si ce n'est LA meilleure) suites aux évènements de [I]Civil War[/I], avec un point de vue lucide sur ce que le clan d'Iron Man a imposé : une société répressive où tout contrevenant à la loi est traqué et détruit.

Plus prosaïquement, cette opposition entre des "bons" très méchants et leur "gibier" aboutit à un récit sous haute tension et la bataille finale entre les T-bolts, American Eagle, Steel Spider et Sepulchre est une des plus spectaculaires qu'on ait vue depuis longtemps - elle s'étend sur deux épisodes et vous laisse sur les genoux, personne n'en sortant indemne. La narration décompressée a rarement été aussi dynamique et explosive, preuve que lorsque les idées et l'intensité sont là, toute la structure dilatée d'un comic-book ainsi développée n'indispose pas le lecteur.

C'est que graphiquement aussi la série bénéficie d'un exceptionnel traitement : Mike Deodato n'a pas que des fans et il n'en manque pas pour lui reprocher (outre ses difficultés à tenir les délais...) sa manie de faire ressembler ses personnages à des acteurs (comme ici Norman Osborn qui a les traits de [B]Tommy Lee Jones[/B] ou Penance ceux d'[B]Edward Norton[/B]) - même si Ellis a pu le lui demander - ou la complaisance avec laquelle il met en images les détails les plus atroces des exactions de ses "héros".

C'est évident que l'artiste s'adresse à un lectorat averti de ces outrances. Mais il faut aussi savoir reconnaître sa technique bluffante lorsqu'il joue avec les éclairages, éclate ses cadrages pour mieux traduire le chaos de l'action, ou, plus subtilement, son aisance lorsqu'il s'agit de rendre au plus près par les expressions et les poses les émotions des protagonistes.

En outre, il sait merveilleusement dessiner les femmes fatales et restitue de manière impressionnantes la monstruosité de Venom. Indiscutablement, il produit des images et des planches saisissantes, mémorables, d'une grande puissance, parfois avec virtuosité.

Ce premier acte démarre doucement mais s'achève avec force et annonce une suite ([B]Caged angels[/B]) prometteuse. Assurèment, un des comics récents les plus décapants !

[IMG]http://comicbookdb.com/graphics/comic_graphics/1/282/138689_20080815003500_large.jpg[/IMG]


[B]Thunderbolts, vol. 2 : Caged Angels[/B] rassemble les épisodes 116 à 121 de la série publiée par Marvel Comics d'Octobre 2007 à Août 2008, écrite par [B]Warren Ellis[/B] et dessinée par [B]Mike Deodato.[/B]
Les retards conséquents donnèrent lieu à la sortie de "one-shots", dont les histoires ne se déroulaient pas pendant les évènements de [I]Caged angels[/I], et que je ne commenterai pas.

Après deux missions, les Thunderbolts regagnent leur base et font un bilan de leurs actions : Jack Flagg et Steel Spider ont été appréhendés, mais Bullseye a été gravement blessé par American Eagle. L'équipe est, en outre, minée par des tensions entre plusieurs de ses membres, notamment Moonstone et Songbird en désaccord sur le mode opératoire. Quant au véritable patron, Norman Osborn, il surconsomme des calmants.
C'est dans cette atmosphère étouffante que le Dr Leonard Samson débarque pour s'occuper spécialement de Penance, considéré comme un danger pour les autres (à cause de sa puissance - il a failli tuer Hellrazor, un détenu qui l'avait provoqué) et pour lui-même (à cause de ses pulsions suicidaires).
Peu après deux contrevenants au "register act" se livrent sans résistance : d'un côté, la séduisante Caprice ; de l'autre, le mystérieux Mindwave. Mais ces redditions intriguent Songbird...
Penance accepte la thérapie de choc auquel le soumet Samson, capable de résister à son pouvoir. En revanche, Osborn présente des signes inquiètants de troubles mentaux grandissants, comme lorsqu'il retrouve dans un tiroir de son bureau son costume de Bouffon Vert - mais il réussit à dissimuler son état pour l'instant.
Deux autres hors-la-loi, Mirage et Bluestreak, sont incarcérés et sont à l'évidence complices de Caprice et Mindwave pour saboter la base des T-bolts de l'intérieur.
Mc Gargan ne réussit bientôt plus à contenir le symbiote Venom aspirant à quitter le QG, quitte pour cela à en massacrer tout le personnel. C'est alors que le vaisseau de l'équipe, le Zeus, explose sous les yeux de Songbird et Radioactive Man, créant une confusion générale. Swordsman, ne supportant plus d'attendre qu'Osborn clone sa soeur défunte comme il s'y était engagé, soudoie des gardes pour une mutinerie... Alors que Venom a commencé à son carnage !
Les quatre détenus, grâce à leurs pouvoirs mentaux, manipulent les T-bolts pour les monter les uns contre les autres, comme le découvre Len Samson lorsque Mirage tente de le contrôler. Venom et Swordsman se croisent et le second pourfend littéralement le premier pour atteindre Osborn.
Osborn, dépassé par les évènements, perd complètement pied et endosse à nouveau son costume de Bouffon Vert pour rétablir l'ordre dans la base. Il ne tarde pas à défier Swordsman qu'il défait sans ménagement. Les gardes, sous l'emprise des détenus télépathes, neutralisent Radioactive Man et Songbird doit se cacher.
Caprice envoie Moonstone tuer Samson et Penance, qui la domine séchement. Osborn affronte Songbird, sans qu'aucun d'eux deux n'ait raison de l'autre. C'est alors que Bullseye, remis de ses blessures grâce à un traitement biotechnologique, gagne le quartier des prisonniers et, insensible à leurs pouvoirs, les éxécute tous froidement.
Le calme revient dans la base, Osborn calme les autorités extérieures mais Songbird obtient de récupérer le leadership de l'équipe en échange de son silence sur le fait qu'il ait repris son rôle de Bouffon Vert. Cependant, il la met en garde contre Bullseye...


Ce second arc du tandem Ellis-Deodato tient toutes ses promesses, surpassant même en intensité dramatique le précédent tout en jouant sur un registre un peu différent.

En effet, dans [B]Faith in monsters[/B], logiquement, nous assistions à la formation et aux premières missions des Thunderbolts, l'action se déroulait donc en extérieur et culminait lors des combats entre le groupe et ses cibles. Cette fois, c'est un huis-clos puisque le récit se déroule (quasi)exclusivement à l'intérieur de la base et se focalise sur les divergences internes du groupe, attisées par un groupe de prisonniers aux pouvoirs psychiques.

Les motivations de ces détenus restent énigmatiques jusqu'au bout : agissent-ils pour le compte de quelqu'un ? Et si oui, qui et pourquoi ? Sont-ils des dissidents résolus à supprimer les T-bolts en les poussant à s'entretuer ? Ou des espions à la solde d'ennemis du gouvernement, opposés à ses méthodes ? Ellis ne révèlera même pas si Caprice, Mindwave, Mirage et Bluestreak sont des super-vilains ou des héros résistants ou des kamikazes. Mais ces quatre-là vont s'avèrer de redoutables mines, d'un calibre bien supérieur à Jack Flagg ou Steel Spider, et leur mission échouera de peu.

Pour corser une situation déjà compromise, Ellis introduit un autre "corps étranger" dans le Q.G. des T-bolts, dont l'influence va être aussi déterminante dans le déroulement des évènements : il s'agit du Dr Samson, un personnage appartenant à l'univers de [B]Hulk[/B] et appelé à se charger du plus puissant membre de l'équipe, mais aussi du plus instable psychologiquement - Penance.

L'ancien Speedball des New Warriors devient un élément pivotal de la mythologie des [I]Thunderbolts[/I] puisqu'il a en quelque sorte provoqué leur formation actuelle : avec son ancienne bande, il avait causé la destruction de Stamford, à l'origine de la loi sur le recensement des méta-humains et la crise qui brisa cette communauté jusqu'à fonder l'unité chargé de capturer les dissidents restants.

Hanté par les morts de Stamford mais aussi traumatisé par le fait d'appartenir à cette équipe qui applique brutalement la loi, Penance se mutile pour expier - son costume est d'ailleurs rempli de piques activant son pouvoir en le blessant. Samson désapprouve l'exploitation de cette souffrance à des fins policières, et se méfie particulièrement de Moonstone (une psy comme lui) et d'Osborn (dont le passé devrait l'empêcher d'exercer ses fonctions) : en traitant (toniquement) Penance, il veut donc soigner le jeune homme de ses névroses mais aussi certainement établir un rapport objectif sur les T-bolts (et ses leaders).

Mais la présence de Samson sera, comme l'indique le résumé de l'histoire, aussi à l'origine de l'échec du sabotage des détenus : en résistant à Mirage puis en assistant à la victoire de Penance sur Moonstone, il évite un massacre.

Ellis fait feu de tout bois dans ce second arc : Swordsman organise une mutinerie sanglante et Venom, avec qui il aura un duel d'une ahurissante sauvagerie, tente de s'échapper en démembrant et en dévorant tous ceux qui vont essayer de l'en empêcher. Lorsqu'Osborn redevient le Bouffon Vert, on s'attend logiquement au pire... Evité de justesse.

La furia qui s'empare de la base donne lieu à une incroyable surenchère de pyrotechnie, de violence, qui fait basculer la série dans l'horreur. Pourtant, cette folie a quelque chose de jouissif : elle fait voler en éclats tous les cadres - au propre comme au figuré, car la mise en page traduit parfaitement cet état de faits - en vigueur dans les comics traditionnels. Ellis prend un plaisir manifeste à dynamiter les conventions du genre, comme un gamin qui casse ses jouets et veut savoir jusqu'où on le laissera aller.

Le dénouement laisse un goût de cendres et le lecteur est épuisé - mais aussi complice amusé de cette farce grandiloquente qui, en vf, est parue dans le mensuel [B]Spider-Man[/B] (héros consensuel par excellence).

Visuellement, Deodato, encore plus fâché avec les délais que d'habitude, s'est complètement lâché : ses détracteurs seront outrés par la débauche d'effets employée. Les autres époustouflés par la démesure, la rage, qui se dégagent de ses planches : c'est l'Enfer, avec du sang, des tripes, des flammes, des explosions. Un festival tellement baroque et énorme qu'il suscite presque le rire : c'est une fresque aux accents satiriques, grotesques, qui est représentée.

Chacun y goûtera, selon sa tolérance. Mais indéniablement, c'est impossible d'y être indifférent et je vois ça comme une qualité.

Vous n'oublierez pas cette sarabande dont les auteurs, tels des Attila, n'ont rien laissé d'intact derrière eux. Après ça, on peut arrêter la série : comment voulez-vous trouver plus fort ?

Dernière modification par wildcard ; 26/08/2009 à 14h51.