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Vieux 19/10/2016, 16h43
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Eddy Vanleffe Eddy Vanleffe est déconnecté
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ALIAS LE TOME 1

BRIAN MICHAEL BENDIS
MICHAEL GAYDOS

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ID : 9568

J’avoue et sans accabler l’auteur que je ne sais plus lire de comics signé Bendis, ses tics, ses thèmes et ses chutes, je ne peux plus.
Mais c’est quand même étrange, parce que j’ai vachement bien aimé plein de choses de lui et je ne comprends pas ce qui m’a soudainement rebuté à part la lassitude que j’ai pu avoir pour tous ceux que j’ai trop lu et qui ont du mal à me surprendre aujourd’hui. Mais ce n’est pas une raison.

Souvent le nom de Bendis, aujourd’hui est devenu synonyme de bashing et il me fallait vérifier un truc. Aussi ai-je ressorti la série ALIAS qui fait sans doute une unanimité positive. Je me suis installé et je l’ai relu avec ce souvenir d’avoir bien kiffé, il y a dix ans…

Premier constat : Je ne comprends pas vraiment pourquoi Alias a une telle réputation, puisqu’elle présente à mes yeux exactement les mêmes qualités et les mêmes défauts que les autres histoires de l’auteur.
Le concept : téléporter un mix de Jinx sa série Image et Jessica Drew au sein du nouveau label Marvel d’alors : MAX, un label destiné à un lectorat plus adulte histoire de vampiriser encore un peu plus les concurrents Vertigo et Image. Problème: cette gamme est totalement dépourvue du moindre « creator owned », et on va vite se retrouver avec des avatars « matures » des héros existants, et comme au niveau ambition, ben ce n’est pas ça : adulte voudra dire : gore+cul. Très mature en effet.

Alias est le fer de lance de cette gamme et on a mis les petits plats dans les grands avec le Bendis du début des années 2000 qui marchait sur l’eau et Gaydos qui offre au titre un ton « dé-superhéroisé » à mort donnant ainsi la caution « indépendant ». il s’attache à donner des apparences les plus ordinaires possibles à des personnages d’habitude magnifiés. Là même cap paraît vouté, gêné de rester sur le pas de la porte. Carol Danvers a un gros rhume et Luke le regard fuyant.
Dès le premier épisode, on nous dépeint une ex super-héroïne, charismatique mais paumé et dépressive qui gagne son pognon en faisant des filatures minables. un gros cliché polar en fait. A la moindre occasion, elle se perd dans l’alcool et même le tabac parce qu’en 2001 on a encore de droit de fumer dans les BD Marvel. Puis survient le BUZZ. : La rencontre avec Luke Cage qui finit au plumard. La toile s’enflamme pour une supposée sodomie dont rien ni dans le texte ni dans l’image n’explicite l’existence. Ça n’a de plus, aucune utilité puisqu’on avait bien compris le côté à la dérive de Jessica sans ça. De plus, dans un épisode de la série régulière des Avengers, Hank Pym et Janet font des galipettes bien plus inventives à la limite du hentaï. Bref, c’est là pour faire causer un peu comme les dérapages de Hanouna.
L’histoire démarre donc après ça et le portrait de Jessica est particulièrement bien rendu. Le personnage est cynique mais possède une sorte de fragilité palpable, le texte étalant l’aspect blasé avec des images montrant une jeune femme presque apeurée par sa propre vie. Elle ironise mais ne juge pas, elle filme. Et là elle va filmer ce qu’il ne faudrait pas. Un petit film capable discréditer le fameux Captain America. Elle sent le piège et tente de se couvrir et là elle découvre à quel point on l’a manipulé. Une machination terrible semble s’être articulée autour de sa personne. Le climat est assez angoissant et les interrogatoires de police à bâton rompus rythment de manière efficace le moindre regard ou la moindre angoisse de Jessica Jones. Tout est moite, dense et à la limite du claustrophobe et une autre scène est là aussi très réussie. Celle de l’embouteillage. Jess à l’arrêt reçoit un coup de fil de son avocat (Matt Murdock) pour la prévenir d’un danger. C’est un passage super cinématographique dont le côté assourdissant est vraiment réussi.

Et puis, c’est la chute. De haut. De très haut.
Une fois le pot aux roses découvert, le complot s’avère complétement con et surtout hyper imprécis. Des gens, qu’on ne nomme pas, veulent faire pression sur une personne puissante en compromettant Steve Rogers, d’une manière très aléatoire (oui parce que le film en question, est aussi fiable que ceux du monstre du Loch Ness). Ils comptent d’une manière tout aussi absurde sur l’attitude vénale de Jessica qui de toute manière ne trahira jamais Cap…parce que c’est Cap et pis c’est tout !
La bizarrerie, c’est qu’on insiste à mort sur le fait que Jess est désabusée, qu’elle ne croit en rien mais elle reste fidèle à une sorte d’icone déifiée devant laquelle elle bafouille comme une midinette. C’est étrange. Ce qui est intéressant en revanche, c’est la manière dont le Shield règle le problème. Le monde des super héros est alors vu comme un clan mafieux, se protégeant les uns les autres, supprimant les témoins et les preuves sans autre forme de procès. Je ne pense pas que cela soit développé par la suite malheureusement. C’était marrant et aurait pu donner matière à réflexion, à la manière de Identity Crisis mais en polar.

En conclusion, y’a le bon Bendis et le mauvais Bendis.
Le bon Bendis, c’est un super perso principal, très bien pensé avec beaucoup d’empathie, des dialogues très ciselés et une chute d’histoire qui retombe comme un soufflé.
Le mauvais Bendis, c’est un super perso principal, très bien pensé avec beaucoup d’empathie, des dialogues très ciselés et une chute d’histoire qui retombe comme un soufflé. Mais c’est du mauvais Bendis.
Là je suppose que c’est du bon Bendis.


Dernière modification par Eddy Vanleffe ; 19/10/2016 à 17h02.
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