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Vieux 20/09/2023, 10h53
Avatar de Ben Wawe
Ben Wawe Ben Wawe est déconnecté
Dieu qui déchire sa race
 
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Ben Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à Galactus


C'est pas mal.

C'est beau, déjà. Benoît Dellac et Paolo Martinello proposent de très belles planches, très travaillées, avec de belles ambiances. Parfois un peu trop travaillées, en fait, car c'est tellement hachuré et détaillé que la lecture est un rien moins fluide ; le mieux peut être l'ennemi du bien.
Mais cela demeure un léger bémol, tant l'ensemble est intense, prenant et magnifique, dans une reproduction alternant entre une apparente fidélité à un semblant de bas Moyen-Âge, et une approche fantastique bluffante (cette double page d'ouverture avec les troupes de loups humanoïdes du dieu Crom, wow).
Bon, il y a quelques plans "nichons" un peu faciles, mais ça a l'avantage d'être bien dessiné.

C'est donc beau... et plutôt bien, au scénario. Pas mal, en fait.
Mais juste pas mal, pour l'instant.

Jérôme Legris livre un bon scénario, mais un rien trop lent... et scolaire.

Peu de choses se passent finalement, et si les auteurs veulent embrasser toute la Geste arthurienne, on peut être partis pour bien trente tomes, là. On voit en effet ici l'origine rapide de Calibur l'épée, l'état des lieux de l'île d'Alba après les temps glorieux vus par Merlin (qui veut les ramener) et le passage des Romains ("ceux de l'aigle"), avec sept rois qui se partagent les terres et un Haut-Roi des Basses-Terres, un Pendraig, héritier du monarque qui a repoussé le dieu Crom jadis. Arthur est le fils bâtard du Pendraig actuel, qui renie son fils mauvais Mordred et l'abandonne esclave aux Pictes. Arthur est un mercenaire, qui tente de s'acheter une place en aidant un roi local à repousser un autre, enragé que la fille Elwenn du premier ait abandonné le mariage prévu (car elle préfère Arthur). Finalement, Merlin manigance, Arthur suit avec flegme, ça bataille un peu, le Pendraig subit quelque chose, et les cartes vont être redistribuées, même s'il faut trouver "quelqu'un" pour marier vite Arthur et Elwenn, et potentiellement l'évêque Barnard, dont la religion du dieu blanc s'institue lentement sur l'île. Tandis que Nimue est "appelée" par Calibur, perdue depuis des siècles.

Et c'est bien, en soi, mais quand même lent. On sait bien comment les choses vont tourner, et c'est bien que Jérôme Legris prenne son temps, mais il le fait peut-être un peu trop, ici. Ca papote beaucoup, ça parlemente, Merlin explique beaucoup et longtemps ses manigances.
C'est sympa' en soi, mais lent. Et scolaire.
Parce que Jérôme Legris semble vouloir vraiment bien poser son monde, sa version, avec énormément de rappels, d'explications, d'éléments narrés et posés dans le contexte. Ce qui est une très bonne chose, mais finit par user par manque d'action et de moments un peu prenants (la bataille d'Arthur est trop vite expédiée).
J'ai dû faire une demi-douzaine d'allers-retours entre ma lecture et la carte au début de la BD, pour savoir de quel roi et quel Caer on parle. C'est cool et riche en soi, mais ça devient un peu usant par manque de dynamisme... de rythme, au fond.

En conclusion, c'est un premier tome très beau, très agréable, avec une approche mi-médiévale réaliste, mi-fantastique, qui lorgne sur le Game of Thrones sur la géopolitique et les monstres. Les changements ou altérations du mythe ne choquent pas, fonctionnent assez (même si bon, Mordred en demi-frère d'Arthur, c'est bof), mais... c'est lent, scolaire, et finalement Arthur reste assez "creux" pour l'instant. Trop flegmatique, trop stoïque, trop suiveur de Merlin (même si ça s'explique dedans), trop dans la réussite.
Je lirais la suite, mais je ne suis pas emballé. Je mettrais bien 6,5/10.
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