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Vieux 30/04/2009, 09h50
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Thoor Thoor est déconnecté
The Mighty Charentais
 
Date d'inscription: mars 2006
Localisation: Derry / Maine
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Thoor change la caisse du Fauve
[quote] [U]LA DERNIERE TOURNEE[/U]

Ce n’est pas une chambre de vieux. C’est la première pensée qui me vient lorsque je rentre dans la chambre 458 de la résidence des Bois Vert.
L’établissement de standing sait chouchouter ses patients. Les couloirs sont propres, avenants et bien ventilés. Il n’y flotte pas cette odeur lourde de chaleur et de produits pharmaceutiques qui règne habituellement dans ce genre de lieux.
La chambre est grande, divisée en deux zones distinctes. Une partie nuit, avec son lit et ce que je suppose être son accès à la salle d’eaux. Et une partie jour avec une kitchenette et une table pouvant recevoir quatre personnes. Les murs sont peints de couleurs vives et gaies, de larges fenêtres laissent entrer la douce lumière de ce début de printemps. Il flotte dans l’air un agréable parfum de fleurs fraîches. Quelque part dans la pièce une radio diffuse un vieux tube des années soixante.

Il y a un homme d’attabler. Agée d’un soixantaine d’année, un visage large, accueillant encadré par de longs cheveux blanc comme de la neige. Il est vêtu entièrement de Jean, son pantalon comme sa chemise.
Devant lui une simple bouteille d’eau en plastique, un verre et un semainier, rien que du très banal en sommes. Il lève la tête en me voyant ouvrir la porte
_ Entrez jeune homme, entrez. La voix est douce, posée.
_Bonjours M Redhill. Je suis Marc Simmons, journaliste au Musicnews.
_ Je sais qui vous êtes M Simmons, je ne reçoit pas tant de visite pour ne pas deviner qui est là à l’heure d’un rendez-vous prévu. Un large sourire ponctue sa saillie. De ce sourire jaillit le visage du célèbre chanteur des ‘Electric Fishing’. Un groupe de joyeux luron capable de chanter avec sérieux « Like a General ‘s motor » ou avec panache leur tube incontesté « Virgin authority ».
_Asseyez vous, monsieur Simmons, voulez vous boire quelque chose avant de commencer cette interview ? Je crains de n’avoir que de la tisane ou du jus de fruits à vous offrir…… Ils nous ont supprimés la bière depuis que ce vieux fou de Carl O’Malley a fait des histoires avec Mme Berchet.
Je décline poliment. Je plonge la main dans mon sac pour en sortir mon dictaphone. Je le laisse ronronner sur la table pendant que je débute les questions bateau de ce genre d’exercice. L’œil de mon interlocuteur pétille de malice, je devine qu’il sait que je n’ai pas posé LA question. Celle pour laquelle j’ai fait un voyage de plus de 800 miles afin de rencontrer un ancien chanteur quasi oublié. Celle qu’il attend depuis longtemps. Je me lance.
_ Il y a quand même une chose qui me chiffonne, M Redhill, mon interlocuteur se penche vers moi, attentif, Vous étiez en pleine gloire, votre album caracolait en t^te des ventes, et pourtant, brusquement, votre groupe se sépare, comme cela, sans explications. J’aimerai connaître la vraie raison de cette séparation.

Une longue minute de silence suit ma demande. Il regarde droit devant lui, plonger dans ce temps intérieur de ses souvenirs. La radio enchaîne sur les informations locales, dehors le ronronnement d’une tondeuse a gazon berce les résidents de l’hospice.
_ C’était un vendredi. La voix n’est plus qu’un souffle, enfin je vais connaître la vérité. Nous étions quelque part dans le désert Mojave. Le temps était superbe. Pas de nuage, pas de vent, des conditions idéales pour tourner un clip. Toute l’équipe était de bonne humeur, les prises de vues s’enchaînaient les unes aux autres sans difficulté, bref tout allait pour le mieux. N vrai club de vacance. C’est Eddie qui a organisé la première soirée. Nous avons monté une petite scène et on a joués pour l’équipe. L’alcool et la drogue coulait a flot…..
Cela a duré une semaine. Au centre de cette foire il y avait Elsa. Un oasis de pureté au milieu des dépravés que nous étions. Elle allait voir chacun d’entre nous, sans nous juger, ses grands yeux marron toujours un peu triste. Nous l’avions tous adoptée.
Le vendredi soir venu nous avons encore fait une fête. Plus folle que les autres, plus déjantée, une folie qui a duré toute la nuit. Au petit matin, je me suis réveillé avec le mal de tête du siècle. Le soleil qui me brûlait la peau n’arrangeait rien. Après avoir comaté quelques minutes, j’ai put rassembler suffisamment mes esprits pour comprendre que je n’était pas dans ma caravane mais dans la décapotable de notre producteur. Jeff le bassiste était au volant. Enfin il était affalé sur le volant, il a eût une marque sur la joue pendant des jours. A l’arrière enlacé aussi tendrement que peuvent l’être deux ivrognes aux t-shirts souillés, se trouvaient Johnny et Aaron. Bon sang, qu’es ce qui a bien pu nous passés par la tête pour prendre ainsi la route. J’ai poussé Jeff et fait faire un large demi tour a cette énorme baignoire rose. Le temps de retourner au camp, les autres membres du groupe se sont réveillés. Pour couvrir leurs grognements j’ai allumé la radio. Coup de chance, je sis tombé sur notre chanson « Virgin authority ». Ce fut un véritable électrochoc, nous nous sommes retrouvés à brailler par-dessus le bruit du moteur et de la radio. C’était reparti pour un tour, la fête redémarrait…..
Il y a eût un choc. Pas violent, juste un soubresaut, comme de rouler dans un nid de poule. J’ai pourtant compris instantanément que quelque chose n’allait pas.
J’ai freiné brutalement. Un silence de mort régnait tandis que nous nous regardions. Personne n’osait se retourner. Finalement, Un claquement du moteur qui refroidissait nous fit sursauter et nous nous sommes retournés comme un seul homme.
Elle était couché sur le sol, couverte de sang : Elsa. Elle respirait encore faiblement. Nous n’avons rien pût faire, il était trop tard. Le soleil nous brûlait la peau mais nous ne sentions plus rien, nous étions anesthésiés. Jeff pleurait sans se cacher. Aaron a pris les choses en main. Il nous a dit que nous ne pouvions pas la laisser là, que ce n’était pas correct. Alors nous avons creusés la tombe d’Elsa de nos mains nue. Personne n’en n’a rien sut.


Le vieil homme semble s’être ratatiné sur sa chaise. J’ignore si c’est lui qui en se remémorant ces événements qui s’est desséché. Ou bien si c’est moi qui ne vois plus une idole mais un meurtrier, un assassin. Tout tourne autour de moi, le bruit de la tondeuse a gazon dehors m’entraîne dans une ronde affolante. Je ne comprends pas. Comment quatre jeunes hommes ont put comme cela cacher un crime ? C’était un accident, mais pourquoi, avoir agit ainsi ? Les questions se choquent et s’entremêlent, se ne me sens pas bien. Je couine.
_ Et après ?
_ Après ? Rien ne fut plus pareil. Nous nous disputions tout le temps, et nous nous sommes séparés quelques mois plus tard……
_ Et la petite fille ? Avez-vous fait quelque chose pour elle ?
Il me regarde interloqué
_Quelle petite fille ?
Il semble sincèrement interloqué, je n’ai pas vu Alzheimer dans son dossier, mais on dirait bien qu’il en est victime.
_Souvenez vous, M Redhill, vous m’en parliez a l’instant, Elsa.
Il éclate d’un rire tonitruant, il s’étouffe tellement le fou rire est intense. Je reste les bras ballant, et la bouche bée, tétanisé par la folie de cet homme. Dés qu’il jette un œil vers moi il repart de plus belle. Je suis terriblement gêné, je me lève pour appeler une infirmière. Il m’attrape par le bras et entre deux éclats me dit :
_Elsa était une chienne, mon gars, on était tellement choutés………
[/quote]Sur le fil de la Dead line, voila mon texte
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nouvel épisode: SUNGIRL

Dernière modification par Thoor ; 30/04/2009 à 09h51. Motif: mise en page