Discussion: Le Bouffe-Univers
Afficher un message
  #23  
Vieux 16/12/2011, 10h55
Avatar de effixe
effixe effixe est déconnecté
Super Héros maitre du monde
 
Date d'inscription: juin 2009
Localisation: paris
Messages: 467
effixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Stark
16.
Un cri dans les réseaux.

Comme un monstre qui déboule et fracasse tout ce qui passe. Tous ceux qui passent…

Et la peur qui revient, décuplée par des millions d’émois synchrones et extra-terrestres. Une panique générale qui désordonne tes mouvements et qui, comme un pantin grotesque, t’oblige à te cogner aux murs, aux plafonds, aux autres (certains mous, certains longs, certains liquides. MAIS QUI SONT CES GENS ?? Que sont ces gens ???)

Mario s’explose le crâne avec régularité contre le bord froid d’une porte en métal. Lina saute partout en une danse de Saint-Guy mortelle pour qui s’approche trop près. Ses mains sont des lames qui tranchent dans tout ce qui a le malheur d’être . Un liquide épais lui recouvre bientôt le corps. Ce sang extra-terrestre la congèle peu à peu et bientôt Lina n’est plus qu’une statue terrifiée, dont les yeux révulsés pourraient à eux seuls donner des cauchemars à des générations d’enfants, si le noir absolu du lieu n’empêchait toute vision, même horrifique.

Mario lui aussi s’écroule, enfin assommé, gluant, quant à lui, de son propre sang. Avant de rejoindre le rien, Mario a juste cette vision : un mammouth gigantesque, grand comme l’Ecosse, dont les yeux sont des serres dans lesquelles des peuples entiers meurent en s’entretuant. L’animal s’arrête près de lui et, du bout de sa trompe, lèche le sang qui coagule doucement le long de sa gorge. Mario sourit.

….

La Terre disparaît le samedi 18 août 2046, à 12h42, exactement six mois après la rencontre de Lina et Mario avec le Dieu Extra-terrestre, et leur disparition mystérieuse dans les entrailles du monde sous-terrain.

….

Kader, 1 000 000 d’années, ne comprend plus rien à ce qui se passe. A quoi sert-il ? Que veut le Méta-Moteur ? Où sont les deux humains sauveurs de l’humanité ? Où est l’Humanité ? Et lui-même, où se trouve-t-il maintenant que les réseaux informatiques ont disparu ?

Puis une question, inimaginable, s’impose d’elle-même. Kader a accès à toutes les données, tous les satellites, toutes les sources d’informations. Le moindre thermomètre anal de la planète est relié à son réseau et tous indiquent la même chose : rien. Ou plutôt son inverse : une suite ininterrompue de nombres qui changent et qui changent et qui changent encore, à une vitesse telle que même Kader est incapable de lire ces données. Alors la question n’est pas est la Terre, mais plutôt quand est la Terre ? Et la réponse suit : Elle bouge, elle se déplace. Le monde entier se déplace… dans le temps. Un long voyage fait d’aller-retour qui ne semble pas vouloir finir.

Kader, x ans, est incapable de lire les calendriers numériques qui lui servent d’horloge interne. Ils sont tout simplement explosés, inutiles, aussi indéchiffrables qu’une séquence d’ADN humaine en mutation infinie. La Terre n’a pas disparu, elle est même sans doute toujours à la même place. Seuls ses incessants voyages dans le temps l’empêchent d’exister dans l’espace. Kader subsiste seulement dans les réseaux satellitaires restés en suspend et, du haut de Sputnik 83, il assiste impuissant au spectacle absurdement inintéressant de l’a-présence de la planète qui l’a vu naître, et à l’effondrement certain de son réseau de satellites que nulle attraction ne maintient désormais. Bref, c’est un peu la merde…

C’est évidemment un coup de Mario. Si sa théorie du voyage temporel semble définitivement entérinée, sa maîtrise viendra plus tard… espère Kader. Pendant six mois, il a cherché les deux humains. Il a observé l’Horreur grandir dans le ciel étoilé et dévorer peu à peu l’Univers à la vitesse de 900 000 Km/s. Dans quelques heures elle sera là et engloutira la voie lactée, traversant l’espace où se trouvait la Terre il y a encore quelques minutes.

Le Méta-moteur, lui, n’est plus là. En tout cas il n’est pas maintenant. Kader ne sent plus sa présence écrasante le dominer de tout son pouvoir, de son omniscience. Kader se rend alors compte qu’il n’avait jamais vécu seul. Sa nouvelle vie binaire s’entend… Enfin, trinaire plutôt. Le Méta-Moteur ne l’avait jamais quitté. Kader faisait intégralement partie de lui et être ainsi propulsé hors de son réseau est comme un accouchement. Alors Kader pousse un premier cri primal, un cri de peur plus que de soulagement, le cri d’un nouveau né qu’on abandonne, et qui le sait.

Et de son cri numérique naît un écho. Quelqu’un, quelque chose lui répond !
Réponse avec citation