Discussion: BATMAN (Urban Comics)
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Vieux 25/06/2012, 22h30
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chocoman chocoman est déconnecté
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chocoman change la caisse du Fauve
Tiré de mon sujet de critique :
Citation:
Je poursuis mes critiques, et je m'attaque aujourd'hui au désormais incontournable Batman : La cour des Hiboux. Comme toujours, je considère que le lecteur a lu l'album. Je serai mauvais pour donner mon avis sur une bd sans dévoiler quoi que ce soit du récit. Je vois plutôt cela comme une analyse qui permettrait d'ouvrir un débat sur la construction du récit.
Donc attention au SPOILER !



Suite au reboot, Snyder prends les reines de la franchise la plus vendue de l'univers DC. Après un passage très remarqué sur Detective Comics, le voilà sur Batman. Comme pour Justice League, les auteurs doivent livrer une histoire solide et efficace pour faire repartir les titres sur de bonnes bases. Autant sur Justice League, c'est raté, autant sur Batman, c'est très réussi !
Que faire de mieux lorsqu'on débute une nouvelle histoire et que l'on souhaite attirer de nouveaux lecteurs ? L'univers de Batman est très riche en ennemi, qui choisir ? Faut-il faire une histoire comme Hush qui présente les ennemis principaux de Batman ? Snyder choisit d'introduire un nouvel adversaire, et quel adversaire !

Dès le début, nous avons Snyder qui imprime sa marque de fabrique, et, pose des éléments qui serviront tout durant ce premier arc. Le premier épisode est extrêmement accessible. Au commencement, il y avait Gotham, nous pourrions dire. Gotham cette étrange ville dont la définition échappe, lieu des aventures de Batman, sera un personnage important au cours de l'histoire. Ensuite, Snyder nous plonge dans la prison d'Arkham, pour faire découvrir au lecteur les ennemis principaux de Batman. Le lecteur se fait immédiatement piégé par l'apparition du Joker. Ce n'est pas celui qu'on croit. Un moyen pour Snyder de prévenir le lecteur, "faites gaffe, cette histoire pourrait bien vous surprendre, ceci n'était qu'une mise en garde".

Bruce Wayne veut modifier l'architecture de Gotham, en quelque sorte, il veut changer ce qu'elle a toujours été : le royaume du mal. Ces changements vont avoir de terribles conséquences et réveiller un ennemi. Batman sera confronté à un ennemi, qui le connaît personnellement, lui, et sa famille. Snyder joue sur plusieurs plans. Il s'agit d'un ennemi familial, de longue date. Mais aussi, un ennemi symbolique. L'ennemi naturel de la chauve-souris. Je trouve qu'il s'agit d'une idée très simple, mais géniale. L'ennemi adopte le mode de vie de l'animal, de la même façon que Batman vit dans une cave comme une véritable chauve-souris ! Contrairement à tant d'autre méchants de Gotham, ici, le Talion est quelqu'un de très fort, d'une très grande élégance, et il n'est pas marqué par la folie. C'est quelqu'un qui agit de sang froid, dirigé par la cour des hiboux. Un adversaire redoutable qui va amener Batman à douter, à douter de l'existence du Gotham qu'il connaît, à douter de sa propre légende, à douter de l'existence de cette corporation secrète.
Et c'est là que les traits de génie apparaissent. Au lieu de servir une histoire avec un Batman bad-ass, déjà lu un millier de fois, ou un Batman qui prévoit tout, qui pense à tout, on a, au contraire, un Batman très humain. Cet adversaire va l'amener peu à peu à la folie. Il lui fait peur, et pour le combattre, Batman va devoir libérer toute son animalité.



Snyder livre un travail assez différent lors de son passage sur Detective Comics. On a ici quelque chose moins axé sur la psychologie, sous le type d'un polar (comme il y avait avec le fils de Gordon, dérangeant à souhait.), une plus grande place est à faite à l'enquête, mais aussi à l'action pure et dure. Cela se veut plus vendeur, mais Snyder arrive à dépasser le simple stade de la castagne. Il arrive à faire les deux de manière parfaitement équilibré. On a même des visions de Bruce jeune, qui déjà jouait au détective.

On termine avec quelques mots sur ce talentueux dessinateur qu'est Capullo. Que dire de plus à part que le dessin magnifie l'histoire ? Le trait est d'abord plus harmonieux, plus majestueux, au début du récit. Le visage de Bruce est par exemple très carré, assez solide. On sent qu'il s'agit d'un gars costaud rempli d'assurance. Sa tête est assez imposante. Puis, peu à peu, au fil de l'histoire, le trait sera un peu plus nerveux, plus chaotique. Cela se voit bien lorsque Batman est en plein délire, et subit les assauts de la cour des hiboux. Il arrive très bien à faire un Batman à bout de nerf, crevé et épuisé. Notamment avec la barbe qui apparaît au fil de l'histoire.
Et n'oublions pas de parler du procédé qu'utilise Cappulo vers les épisodes 5-6 qui est... comment dire... renversant ?


Pour résumer, il s'agit d'un ouvrage totalement indispensable, donc courrez vite l'acheter (s'il reste des gens ici qui ne l'ont pas achetés...). Personnellement, je vous conseille l'album cartonné d'Urban qui est d'une très grande classe. En bonus, il contient aussi les couvertures alternatives.
J'attends le tome 2 avec impatience, , et j'espère qu'il ne sera pas uniquement basé sur la baston...
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Sors de sa grotte et reviens lire des comics
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