[Eddy Vanleffe]

MARVEL HACHETTE COLLECTION VOLUME 19:JESSICA JONES




THE PULSE 1-5 : THIN AIR
Voilà un objet curieux, Jessica Jones fait partie des personnages qui s’est fait un nom en ayant une série TV éponyme. Le chemin vers la gloire est donc tout tracé. Or, il est clair que les épisodes de sa série MAX ne conviendront pas à cette collection « tout public ». C’est donc avec les épisodes de la série The pulse incluse dans la continuité traditionnelle que l’album démarre.
Le petit hic, c’est que cet arc correspond à la mise en retrait assez nette du personnage de la série. The pulse est d’avantage une série sur le journalisme au sein de Marvel. Et cela en a fait une lecture totalement passionnante et immersive.
Oui, The pulse et cet arc en particulier, est l’un des travaux de Michael Bendis que j’ai vraiment apprécié relire. Déjà curieusement, l’angle d’attaque convient merveilleusement bien à l’auteur qui sait rendre concret le quotidien des corps de métier réels. Le choix du Daily Bugle comme décor et presque « personnage à part entière » renvoie de manière assez agréable au « Marvels » d Kurt Busiek. C’est par l’homme de la rue que l’on verra l’univers Marvel.
L’histoire en deux mots : Jonah Jameson tente de ne pas perdre de lectorat et a dans l’idée de créer une sorte de magazine people sur les Super-héros. Il avait déjà eu recours à ce procéder quand il créa à l’aide de Carol Danvers le supplément féminin « Woman ». Pour lancer ce magazine, il fera appel à Jessica Jones qui n’est plus trop chaude pour jouer les Détective privés depuis le début de sa grossesse. Cette dernière hésite à travailler pour ce goujat manipulateur à souhait. Pendant ce temps une jeune recrue du journalisme en mal de scoop, va chercher des poux dans la tête de Norman Osborn, ce qui va enclencher à la suite de toute flopée d’évènements, une véritable vendetta journalistique contre le magnat de la finance plus dangereux que jamais.
C’est surtout Ben Urich qui va être le personnage phare du tome, son intrigue développée convenablement a carrément de la gueule et ses dialogues réalistes font vraiment mouche comme son entrevue avec Spider-Man encore hyper sensible sur la question Gwen-Osborn. Ici j’aime vraiment le Bendis à l’œuvre. Pas de gimmick rigolo caricaturant des personnages établis. Mais à la place de vrais personnalités, humaines dont les dialogues vont épaissir les caractères à bon escient. Jameson, Robbie, Peter, Kate Farrell ou Peter Parker sont criants de vérité.
Bagley assure un dessin très clair, très classique et narrativement impeccable achevant de rendre dynamique un truc qui pourrait être rébarbatif.


NEW AVENGERS ANNUAL 1
En bonus nous avons droit au New Avengers annual 1 mettant en scène le mariage tant attendu entre Luke cage et Jessica Jones. Cet épisode est assez marrant à lire tant il reprend le canevas classique des anciens épisodes de mariages de la maison. Nous avons donc un méchant tampon (ici un mélange entre l’ancienne Veuve noire Yelena Belova et le Super adaptoïde) qui va chercher des crosses à l’équipe chamboulant le planning de la plus belle journée de leur vie. Mince qui s’occuper du plan de table ? Si ça continue Natasha va être assise entre Clint et Matt et ça va chier des bulles ! L’autre détail croustillant, c’est cette soudaine emphase romantique sur leur relation alors que c’est établi dans quasiment toute la série alias qu’il s’agit « d’un coup d’un soir » avant qu’ils ne s’avouent subitement leur amour parce qu’.…elle est tombée enceinte. On est fleur bleue ou on ne l’est pas. Amusant mais très anecdotique. Surtout que depuis, Jessica ne fait quasiment plus rien à part porter le bébé dans ses bras et apporter des cafés à Luke dans un rôle désormais plus proche de celui de Samantha dans « Ma sorcière bien aimée ». je suis sûr que dans l’intimité elle appelle Luke, Jean-Pierre !