Afficher un message
  #12  
Vieux 16/01/2010, 07h48
Avatar de Hilarion
Hilarion Hilarion est déconnecté
Nanti social...
-Gardien du Temple-
 
Date d'inscription: mars 2005
Localisation: Hic et nunc...
Messages: 8 799
Hilarion est LA légende vivante de ce forum !Hilarion est LA légende vivante de ce forum !Hilarion est LA légende vivante de ce forum !Hilarion est LA légende vivante de ce forum !Hilarion est LA légende vivante de ce forum !Hilarion est LA légende vivante de ce forum !Hilarion est LA légende vivante de ce forum !Hilarion est LA légende vivante de ce forum !Hilarion est LA légende vivante de ce forum !Hilarion est LA légende vivante de ce forum !Hilarion est LA légende vivante de ce forum !
[QUOTE=HiPs!;996946]Je vais tiédir un poil l'ambiance. Blacksad, je trouve ça très beau, mais alors c'est d'un classique au niveau intrigue, pfffff....[/QUOTE]
Je ne cherche pas la révolution littéraire ou picturale à chaque bouquin que je lis, hein...;)

Quand je vais voir un Cameron, je n'attends pas un Rhomer.

Blacksad, c'est une BD de genre, comme on dirait un film de genre, un hommage assumé à Chandler, Ellroy et cie.

Puisque c'est çà, je m'autocite mes critiques à moi que j'ai faites :

[QUOTE][B][CENTER]ENTRE LES OMBRES...
[/CENTER][/B]
Il est des thèmes éternels 100 fois traités sous les formes les plus classiques avec un éclairage sans originalité outrancière. Présenté de la sorte, je ne doute pas que vous vous détourniez de propos qui vont suivre ou vous y plongiez avec la fascination malsaine des témoins avides de mise à mort. Vous en serez pour vos vos frais car j'ai encore une fois l'intention d'encenser une œuvre scénaristique et graphique due à l'extraordinaire talent de Juan DIAZ CANALES et Juanjo GUARNIDO.

Conter les mésaventures d'un détective privé dans l'Amérique des années 50 n'est certes pas une innovation mais pourrait passer pour un lieu commun. Avec le personnage de John Blacksad, les auteurs choisissent d'explorer un univers marqué de l'empreinte indélébile de Chandler, Bogart, Ellroy et tant d'autres. La forme choisie, quoi que plus originale n'est pas pour autant nouvelle : à la façon d'un La Fontaine, de Sokal avec son inspecteur Canardo ou encore de Art Spiegelman avec Maus, Diaz Canales et Guarnido utilisent des animaux pour incarner leurs personnages. Ainsi, Blacksad est un chat, le faire-valoir humoristique de service est un furet et le flic conciliant et un berger allemand. Avec ces personnages et ce contexte scénaristique, la série plonge dans des intrigues sur fond d'amours malheureuses, de trahisons, de vengeance, de rédemption mais aussi de racisme, d'espionnage, de chasse aux sorcières… alliant donc des thèmes classiques à des interrogations contemporaines que seul le recul de l'histoire peut faire naître.

Tout le talent de Diaz Canales et Guarnido dans la mise en scène de leur détective félin, cynique, désabusé, éternellement fauché et voué à la solitude et aux histoires d'amour ratées tient dans l'hommage revendiqué au travail de leurs glorieux aînés à travers un découpage moderne, dynamique et fluide, et un ton engagé mais non dénué d'humour. Le graphisme de Guarnido, formé à l'école Disney, est envoûtant par sa maîtrise et sa mise en couleur à la fois discrète et judicieuse, les caractéristiques des animaux incarnant les protagonistes rejoignant la personnalité de chacun et définissant sa gestuelle admirablement rendue.

Quoi qu'archétypaux, les personnages de Blacksad se montrent moins manichéens qu'une lecture superficielle pourrait le laisser croire, et au delà de la nostalgie et de l'hommage, le traitement des intrigues fait écho à des évènements et des phénomènes très actuels qui débordent du contexte américain pour interpeller chaque citoyen du monde. La racisme, la dictature, l'abus de pouvoir, le muselage de la presse, les accointances du politique et de l'économique, la manipulation des masses en exacerbant la peur de l'autre n'étant l'apanage ni d'un pays ni d'une époque.

Blacksad n'en reste pas moins une œuvre de fiction et de divertissement qui ne se veut pas traité de sociologie politique. On ne peut cependant que se réjouir quand des artistes ont à cœur de distraire leur public avec intelligence et talent.[/QUOTE]