Défis de Février 2012 : Cape et épée, avec l'hiver en option

[Thoor]

	Citation:
	A l’ombre du Z Ce n’était pas son jour de chance au soldat 1ere classe Luis Carvalho. Non, vraiment pas, tout d’abord il neigeait, normal au mois de décembre, mais franchement plus inhabituel pour la Californie. Et il n’aimait pas cette pluie glacée qui étouffait les sons et déformais les paysages. C’était bien simple, si il avait accepté de s’expatrier de sa chère Espagne s’était sous la promesse de retrouver dans ce nouveaux monde un climat tout aussi semblable. Et aussi, il en convenait, pour échapper à l’engagement pour un mariage donné imprudemment un soir de grande solitude à une jeune écervelée. Dés le matin, au réveil, il avait sentit que quelque chose ne tournait pas rond. Le clairon matinal de cinq heures lui avait semblé trop joyeux, trop bruyant. Puis, les premiers levés de sa compagnie s’étaient précipités dehors, à grands renforts de couinement de porcelet. Luis avait jeté un coup d’œil rapide et prudemment refermé la porte du baraquement. Les batailles de boules de neige c’était bon pour les enfants, et encore. Bien sur, l’eau était gelée, il ne pouvait donc pas se lavé, et son uniforme ne valait guère mieux. Il avait donc enfilé le carcan de glace en serrant les dents. La présentation au drapeau, les pieds dans la neige n’avait pas amélioré sont humeur, pas plus que son ordre de mission. La journée pourrie pressentie était confirmée, il était de surveillance aux cachots. Les geôles puaient la sueur et les excréments. Il y faisait si froid, comme si les murs n’existaient pas. Carvalho, pour se tenir chaud, faisait les cent pas le long des grilles d’acier, les mains glissées sous ses bras. Les prisonniers se terraient dans les coins leurs cellules. Recroquevillés dans leurs lambeaux de vêtements, ils grelottaient en priant la Vierge. Ils ne se plaignaient plus, tous étaient concentrés sur sa propre survis. Un seul de ses pauvres hères se tenait debout. Il fixait intensément le geôlier, et seul les va et vient de ses yeux le distinguait d’une statue. Ses yeux, justement, semblaient brûler d’une colère aussi juste que violente. Et faisait franchement peur au soldat. Luis fuyait ce regard trop lourd, mais continuait sa ronde afin de bien montrer qui était le prisonnier et qui était le geôlier. Il ignorait le nom du prisonnier, comme celui de tout les autres d’ailleurs, et n’avait pas l’intention de consulter le registre pour se renseigner. Il n’était de garde que pour la journée, et les prisonniers partaient demain se faire pendre à Los Angeles. Alors peu lui importait les noms de ces futurs morts. On lui avait dit ou racontés bien des choses depuis un mois qu’il était ici. Des blagues de casernes qui ne faisaient plus rire personnes et des histoires d’homme-démon habillé de ténèbres. Il avait bien sagement écouté, rit quand il avait fallut, et n’en n’avait rien cru. Il ruminait ses sombre pensées lorsque apparut dans l’embrasure de la porte le monstre légendaire. Un tourbillon de métal et de soies noires, lui tomba dessus, manquant de peu de l’assommer. Son agresseur ne s’était intéressé à lui que pour le délester des clefs des prisons, puis l’ignorant superbement avait ouvert les cages. Les Don Quelque chose avait murmuré à l’oreille du démon, et Luis Carvalho connu la peur. L’homme aux yeux de braise venait de le condamner a mort, sans aucun doute. Alors, dans un sursaut d’orgueil, le soldat se releva et l’épée à la main s’était mit en garde. L’homme-démon haussa les sourcils derrière son masque noir. Il parla, mais comme ses oreilles tintaient encore du coup reçut, Luis ne compris pas la moindre parole. Il attaqua sans attendre. Coup en pointe ! Surpris, son adversaire para de justesse. Attaque aux fers ! Luis voulut imposer son rythme. Parade ! Dégagement ! Le souffle rauque chacun avait pris la mesure de l’autre. Taille ! Parade ! Contre attaque ! La danse mortelle des lames entraînait les duellistes dans sa valse à trois temps. Feinte ! Touche ! Le premier sang pour Luis, il souriait d’un rictus torve. Coup droit ! Parade ! Plonge ! Dégagement ! Hypnotisés par leur combat, aucun ne vit les prisonniers fuir. Taille ! Esquive ! L’homme-démon sauta et atterris sur l’épée de Luis. Le temps se figea. Un sourire éclatant illumina le visage de l’homme en noir. Il effectua trois mouvements rapides avec son épée et disparus dans la nuit dans un grand claquement de cape. Ce n’était donc pas un jour de chance pour le Soldat 1ere classe Luis Carvalho. Il était transis de froid, ses prisonniers avait disparus, son épée était brisée et sa vareuse portait une déchirure en forme de Z. Thoor Février 2012

Bonne lecture

[Ben Wawe]

Sympathique petit texte, mais dont la chute est un peu gâchée par le titre, qui y fait directement penser.
Après, le rythme est bon, le style est fluide et agréable : bien joué.

J'avais écris un texte en vacances mais il est enfermé dans l'ordinateur qui refuse de s'allumer. Je vais m'y remettre, comme aux critiques réalisées sur le recueil également sur ce portable.

[gorlab]

En fait ça fait bizarre de décrire un paysage neigeux en Californie.
Mais c'est vrai, dès les premières lignes, tu te doutes de qui va arriver

C'est un texte que je trouve néanmoins bien écrit, l’opiniâtreté de Luis est bien retranscrite.

[Thoor]

Vous êtes bien indulgent

[Thoor]

personne??

[Ben Wawe]

Le texte a été rédigé en vacances, mais l'ordi' a cramé et les données sont irrécupérables...

[Thoor]

C'est vrai, j'oubliai!!!

[Thoor]

Excellent texte l'ami. Bien vu comme 'suite' au célèbres romans.

J'ai vraiment aimé te lire.

[Ben Wawe]

Merci beaucoup !
Je craignais que le début soit trop long et ennuie le lecteur.

[HiPs!]

Je ne vais pas vous laisser tous seuls, les copinous. J'ai commencé un truc. Je le dépose ce we et après je vous lis.
Et merci de continuer à faire vivre la section.

[Thoor]

[HiPs!]

Depuis combien de temps ferraillaient-ils ainsi à corps et à cris? Le sumérien au pourpoint rouge n’aurait su le dire. Le soleil en était au trois quart de sa course dans le ciel, et sur la colline nue, plus aucun cri d’appel de marmottes ne se faisait entendre, toutes déjà terrées dans l’attente d’une nouvelle aube à l’amour.
Un de ses genoux plié dans la neige fraîche, le sumérien observait le numide à trois coudées de lui. Il pouvait voir son souffle court d’homme fourbu mais nullement résigné devant une joute qui ne semblait pas avoir de fin. L’adversaire le toisait de son regard corail, sa lourde épée ballante le long du côté gauche. Sa respiration lançait des défis silencieux et glacés dans le jour finissant. Le numide se dégourdit la nuque, balançant sa tête à droite, à gauche, puis en haut et en bas, plusieurs fois de suite. Il fit jouer les muscles fins qui couraient le long de ses membres noirs comme le jais. Le duel n’allait pas tarder à reprendre.
Le sumérien n’avait jamais été aussi las. De l’ongle, il gratta l’écume blanche séchée le long de ses bras musculeux et la porta à ses lèvres. Le goût lui rappela la sueur salée sur les flancs de son cheval après un galop dans la grève. Le sumérien se releva en s’aidant de sa lourde épée. Il se remit en garde et commença à réduire l’espace le séparant de son adversaire par une progression en spirale.
Les épées recommencèrent à s’entrechoquer dans un bruit de tonnerre qui semblait remonter à la nuit des temps. Aucun des deux hommes n’en avait jamais connu d’autre. Tous deux savaient que ce fracas martial rythmerait leur existence jusqu’au trépas. Parce qu’il en était ainsi et que nulle autre chanson ne leur avait jamais été promise.
Ravi à ses parents dans sa première année et élevé dans les phalanges pourpres, le sumérien s’était distingué très tôt par son habileté à l’épée. Il tua son premier adversaire en combat singulier à l’âge de cinq ans. Trois ans plus tard, ce fut grâce à son ingéniosité, en se faisant passer pour un neveu du bourgmestre, que les troupes sumériennes purent s’introduire dans la cité de Valperduis pour y décimer l’armée adverse. Depuis, le sumérien n’avait pas manqué une seule campagne militaire. Continuellement sur la route aux côtés de ses frères d’armes, le concept de foyer ne faisait pas partie de son lexique, pas plus que celui de repos ou de quiétude. Il ne vivait que pour le sang qu’il faisait couler.
La trajectoire de l’homme noir n’avait pas été moins belliqueuse. Toute sa famille avait été décimée avant ses six ans. Placé sous la tutelle de l’armée, il se révéla également un combattant d’exception, un homme né pour prendre la vie de son prochain, une machine de combat parfaitement huilée, sans états d’âme, ni remords.
Sans le savoir, le sumérien et le numide s’étaient croisés à de nombreuses reprises sur les immenses champs de bataille qui voyaient leurs deux peuples s’affronter depuis des siècles et des siècles. Mais, jusqu’à ce jour, ils ne s’étaient jamais trouvés face à face. Leur duel les avaient entrainé loin du lieu central des combats. Ils se retrouvaient isolés sur ce mont escarpé et aucun témoin ne pourrait jamais rendre compte de l’affrontement homérique en train de se nouer.
Le cimeterre du numide passa à moins d’un pouce de son cou, et trancha la jugulaire de son casque qui s’effondra au sol. Le sumérien ne laissa pas le temps à son adversaire d’armer de nouveau sa longue épée bifide. Du plat du pied, il asséna un coup puissant dans le sternum de l’homme noir et le projeta en arrière. Celui-ci fit une roulade sur le côté et se retrouva sur ses pieds à la vitesse de l’éclair, le cimeterre en protection devant son visage. Le sumérien avait déjà fondu sur lui et abattit son épée à deux mains avec une force surhumaine. Des étincelles jaillirent dans les airs sous le choc des deux aciers. Le numide accusa le coup et fléchit sur ses appuis, la vibration du choc se répercuta de ses bras jusqu’à sa mâchoire qui s’entrechoqua violemment et lui fit sauter deux dents. Sous la puissance de l’attaque, les armes des deux soldats s’étaient brisées net. Se toisant du regard, ils jetèrent simultanément leurs épées au sol.
Revigoré par son assaut, le sumérien fut le plus prompt à réagir et se jeta sur son opposant.
Tous deux roulèrent dans la neige fraîche jusqu’à la lisière d’une grotte située en contrebas.
Tout était calme de nouveau, le silence était retombé. Seuls les grognements étouffés des deux hommes se faisaient entendre dans leur corps à corps. Le numide sentait l’haleine du sumérien dans sa nuque. Il sentit autre chose aussi. Battant le long de sa cuisse, la turgescence du sexe de l’homme au pourpoint rouge que sa jupe en cuir ne suffisait pas à dissimuler. Le sumérien lui donna un coup de poing dans le foie que le numide ressentit à peine. Les deux hommes continuèrent à rouler au sol, toujours entrelacés, mais leur étreinte, pour violente qu’elle soit n’avait plus la charge meurtrière des dernières heures écoulées. Autre chose était en train de se passer. C’était maintenant au numide de se retrouver au dessus. Dégoulinant de son front, sa sueur tombait en pluie sur le visage du sumérien qui entrouvrit la bouche pour en recueillir quelques lampées. Les deux hommes n’osaient plus se regarder. Ce qui se déroulait les dépassait. Aucun des deux n’avait été préparé à cela.
La nuit tombait sur le col désert. Quelques étoiles avaient commencé à trouer la moirure céleste. Demain serait un nouveau jour.

[gorlab]

Jolie texte Bobby !

Euh...j'ai peut être lu de travers, mais qui mord l'oreiller à la fin ?

[HiPs!]

Des coms:

Thoor: ma chance, en lisant ton texte, est que j'ai totalement zzzappé le titre. Je ne l'ai tout simplement pas vu. Du coup, arrivé à la fin, c'était vachement bien parce que j'ai fait "ouah bien joué, le héros de l'histoire était un leurre, le vrai héros n'est qu'une ombre qui passe." Sauf que si j'avais vu le titre, je n'aurais pas eu ce petit frisson de la découverte de m'être fait balader. Dès le début, j'aurais su à quoi m'attendre. Donc, mauvaise idée ce titre déflorateur.

Ben: non, je ne trouve pas le début trop long. Il faut ça pour planter le décor et présenter le héros, surtout pour l'inscrire dans une histoire plus vaste que lui. Mon problème est que je n'ai jamais lu les 3 mousquetaires et consorts (oui, je sais, c'est l'archouma), donc les ref. me sont passées au dessus. Mais, le combat est trépidant et bien mené, ces moments où le jeune héros se révèle à lui même sont chouettes.

[Ben Wawe]

Très joli texte, HiPs!. Si le début fait croire à une histoire classique de Conan, bien narrée pour l'aspect "combat", le récit prend une tournure étonnante mais finalement très logique. Tu insistes bien sur le ressenti, les émotions, l'action des sens et ça fonctionne très bien.
C'est très prenant, bravo.

	Citation:			Posté par HiPs!
	Ben: non, je ne trouve pas le début trop long. Il faut ça pour planter le décor et présenter le héros, surtout pour l'inscrire dans une histoire plus vaste que lui. Mon problème est que je n'ai jamais lu les 3 mousquetaires et consorts (oui, je sais, c'est l'archouma), donc les ref. me sont passées au dessus. Mais, le combat est trépidant et bien mené, ces moments où le jeune héros se révèle à lui même sont chouettes.

Merci d'avoir lu mon pavé.
Je suis content que le combat ait été dynamique et que sa découverte de lui-même passe bien. Je craignais d'avoir été lourd dans la description et trop rapide dans cette illumination. Merci.