Indés rétros - Metallix #1 et Knights on Broadway #1

[JB]

Journey - a "Wolverine" MacAlistaire adventure #2
"Chapter 3 - The Forgotten"
1983 ; Aardvark-Vanaheim
Auteur, artiste : William Messner-Loebs

Douglas "Wolverine" MacAlistaire est un trappeur qui parcourt le Michigan, chargé de livrer un paquet qui lui a été confié, peu après avoir manqué d'être tué par un ours dans le 1er numéro. Au détour d'une forêt, il trouve le squelette d'un homme mort quelques saisons plus tôt. Il trouve un impact de balle sur ses os et, auprès de ses restes, un journal et une arme. Dans son journal, le futur mort fait part de son inquiétude de se retrouver seul avec une femme qu'il qualifie de folle maintenant que les "vermines" sont partis. Le revolver, bien que couvert de mousse et quelque peu rouillé, est encore utilisable.

MacAlistaire est interrompu dans ses pensées par un individu chantant sur Dieu et les glands : Jemmy Acorn, comme il se présente, rêve de devenir une légende américaine comparable à celle de Paul Bunyan et ensemence les forêts d'état en état afin de propager chêne et civilisation. Lorsque MacAlistaire lui signale qu'il se trouve DÉJÀ dans une forêt de chênes, Jemmy prend la remarque pour un compliment. Les deux hommes se séparent à l'orée de la forêt, et le trappeur arrive à une cabane perdue. Supposant qu'il s'agit du lieu de résidence du mort qu'il a trouvé, MacAlistaire va pour annoncer la nouvelle aux occupants, espérant y trouver un refuge après les délires de Jemmy et l'attaque de l'ours dans le #1.

Une femme l'accueille et le prend immédiatement pour un autre homme, Artemus, son mari. Lorsqu'il tente de se présenter, elle continue à babiller sur son absence de quelques semaines et ses discussions avec des voisins que MacAlistaire sait imaginaires. Il accepte cependant les corvées de bois et de partager son dîner afin de tenter de la convaincre de la mort de son mari ou de comprendre ce qui est arrivé à ce dernier, la soupçonnant du meurtre.

La nuit venue, MacAlistaire a un cauchemar dans lequel il se voit seul, squelettique et poursuivi par une ombre qui finit par le rattraper et le tue. Au matin, la veuve donne une chemise à MacAlistaire et lui confie d'autres tâches. Pendant une pause, elle se montre toujours plus détachée de la réalité, se croyant au Massachusetts et pointant vers ses voisins inexistants. Lorsqu'elle retourne à la cabane, un indien tente de se glisser dans la propriété, et laisse pour la veuve des provisions qu'il confie à MacAlistaire. Lorsque la veuve revient et reproche à celui-ci de parler avec des sauvages, MacAlistaire s'emporte en soulignant que c'est grâce à la charité de ses sauvages qu'elle subsiste. Le ton de la veuve devient plus grave lorsqu'elle lui rappelle qu'"il" avait juré de ne plus jurer devant la tombe de ses enfants, pour la naissance ou la mort desquels il n'avait pas été présent.

La nuit suivante, MacAlistaire voit la veuve s'approcher et se dévêtir avant de l'embrasser. Il se réveille alors en sursaut. Après lui avoir donné un nouveau pantalon et des chaussures neuves, la veuve l'envoie à nouveau aux corvées. MacAlistaire en profite pour ré-ouvrir le journal, comprenant que c'est à la mort des enfants, les "vermines", qu'Artemus faisait référence. Devant ces morts, la veuve a préféré revivre des souvenirs plus heureux et Artémus a choisi de l'abandonner, ce qu'il semblait avoir l'habitude de faire, plus à l'aise dans les étendues sauvage qu'auprès de proches. MacAlistaire pense que les enfants sont la clé et s'interroge sur les causes de leur mort, quand il repère une plante vénéneuse qui aurait pu empoisonner les enfants et détruit la famille. Perdu dans ses réflexions, MacAlistaire est surpris par l'arrivée de Jemmy au point de tomber dans un marécage. Jemmy vient en fait l'avertir que la Veuve Gordon a la réputation d'une mante religieuse. Revenant auprès d'elle, il essaie de lui expliquer la raison de la mort des enfants. Elle ne veut rien entendre, préférant croire que leur décès est une punition divine.

Nouvelle nuit, nouveau cauchemar. Dans son rêve, MacAlistaire se voit mourir. A son réveil, il voit la Veuve Gordon armée d'un couteau et attrape un fusil, avant de s'apercevoir que le couteau était destiné à un rat. Quand la veuve demande pourquoi "Artemus" a voulu la tuer, MacAlistaire lui demande comment son mari est mort, disant que si ce n'est pas elle qui l'a tué, cela voudrait dire qu'il se serait lui-même tué par accident, joignant le geste à la parole et collant l'arme contre sa poitrine tout en disant combien cette explication est absurde... au moment où l'arme se déclenche elle-même par accident, et aurait tué MacAlistaire si l'eau du marais n'avait pas humidifié la poudre.

Au matin, MacAlistaire quitte la veuve de peur d'aggraver son état. Alors que le trappeur s'éloigne, la Veuve le salue en l'appelant par son véritable nom, Joshua.

Mon avis : Un point commun entre les personnages de cet histoire est qu'ils fuient tous la réalité par l'imaginaire : la Veuve Gordon se persuade que le héros est son mari disparu et prétend n'avoir jamais quitté son état pour coloniser le Michigan ; Jemmy veut devenir une légende en plantant des glands dans une forêt de chênes ; Artemus s'échappe dans les contrées sauvage pour ne pas faire face à la mort de ses enfants et à la détresse de son épouse ; MacAlistaire lui-même déclare en arrivant à la cabane vouloir s'échapper de la civilisation, et se reconnait de plus en plus en Artemus, sentiment appuyé par le fait de porter ses vêtements et d'habiter avec sa femme. Le graphisme est léger, quasi-caricatural au point de me rappeler le trait de Gotlib. Cependant, l'auteur sait ajouter des moments de gravité (la découverte des tombes des enfants, le dernier échange entre MacAlistaire et la Veuve) ou d'horreur lors des scènes de cauchemar, qui font autant référence au fait d'avoir échappé à la mort dans le numéro précédent qu'au parallèle croissant avec la vie d'Artemus. La couverture elle-même met en avant la dépouille d'Artemus au premier plan, alors que le verso présente le personnage comique de Jemmy.
En note finale, j'ajouterai que j'ai raté sur plusieurs lectures la référence aux Mystères de l'Ouest avec le nom complet du macchabée ...

[JB]

The Suit #1
"Invasion, chapter one : ...If the suit fits"
1996 ; Virtual Comics
Auteurs : D.G. CHichester, Greg Wright. Artiste : Shawn McManus. Encreur : Dan Panosian

Mardi. Un objet vient s'écraser sur Terre après avoir désactivé le système de défense US. Quelques heures après le crash, une équipe de spécialistes du laboratoire SkyQuest, enquêtant sur la vie extra-terrestre, arrive sur les lieux. Le chef d'équipe, Simon Hegemonic, pressé de pouvoir s'approprier cette découverte, s'approche de l'objet, une capsule, et tente de le toucher.

La capsule tente immédiatement de fusionner avec Simon en formant une armure autour de lui, mais le rejette après analyse. Cependant, Simon apprend assez de cette fusion pour savoir que l'armure a besoin d'un hôte et tente de conserver pour lui le pouvoir qu'elle procure. Lorsque le reste de l'équipe tente de venir à son secours, une impulsion les assomme tous. L'armure disparaît mais aucun membre de l'équipe ne manque : qui est l'hôte ? Qu'est-ce qui l'a remplacé dans l'équipe ?

38 heures plus tard, la personne occupant l'armure semble reprendre conscience au milieu d'un combat, ignorant qui elle est ni qui lui a envoyé l'équipe d'intervention qu'elle combat. L'Armure ressent cependant la douleur, ce qui la convainc qu'elle est vivante et non un simple robot. Elle parvient après un premier échec à renverser le combat, réagissant comme par instinct et assimilant les armes de ses opposants. Lorsqu'elle ouvre le feu, l'Armure constate que les armes ont été paramétrées pour assommer ses ennemis au lieu de les tuer, et se demande s'il s'agit d'une programmation ou de sa volonté propre.

Lorsque un ennemi accuse le héros d'avoir tué l'un de ses équipiers, l'Armure entend une voix robotique qu'elle ne reconnait pas comme la sienne lui répondre, impliquant la présence d'une intelligence artificielle en plus de la sienne, agissant de son propre chef en interrompant l'occupant de l'Armure lorsqu'il tente d'en apprendre plus sur ses agresseurs. L'A.I. indique qu'ils fonctionnent comme une unité et doivent se mettre en quête de leur module d'alimentation. L'hôte se demande qui contrôle réellement l'armure mais quitte les lieux. Le commanditaire de l'équipe d'intervention apparaît alors : Simon Hegemonic (avec un nom comme ça...), qui jure de s'emparer de l'Armure. Celle-ci traque son module énergétique jusqu’à un bâtiment proche mais s'écrase à terre, avant d'être accueilli par une armure au design similaire au sien, qui se présente comme Crosswire et annonce son intention de le piler.

Contrairement à notre héros, Crosswire semble maîtriser les capacités de son costume, et envoie valser l'Armure dans le vide. L'Armure parvient à se rattraper et à remonter petit à petit jusqu'à Crosswire. Ce dernier est distrait par l'arrivé d'une gardienne.

L'Armure en profite pour percer un conduit d'énergie et se réalimenter et utilise ce boost pour attaquer Crosswire. Un tir de barrage met Crosswire à terre, et l'Armure lui reprend le module d'énergie qu'elle stocke en elle, conduisant son occupant à se demander s'il y a encore assez de place dans l'armure pour son corps.

Crosswire se relève et avant de s'enfuir, trafique le heaume de l'Armure en subtilisant un composant. L'Armure part à sa poursuite mais les capteurs commencent à diffuser l'images de démons. Désorientée, l'Armure s'écrase. Au laboratoire Skyquest, Simon Hegemonic se demande quel membre de son équipe a été choisi par l'Armure, et s'interroge sur ce par quoi il ou elle a été remplacé. De son côté, l'Armure a repris son vol mais est toujours sujette à des hallucinations, laissant l'hôte se demander s'il parviendra à éviter de devenir fou.

Mon avis : Virtual Comics semblait vouloir créer une expérience multimédia : les comics papiers permettaient d'introduire l'univers de l'éditeur, et un package CD-ROM offraient une version électronique de l'histoire ainsi qu'un jeu vidéo reprenant les différentes trames des 3 titres publiés par l'éditeur. Un projet ambitieux, mais tenté trop tôt. Chichester l'évoque dans une interview déjà citée par sim theury dans ses chroniques de DD :

	Citation:
	The Suit was an interesting experiment, but crippled by a number of restrictions placed on it: some creative, some editorial, certainly in the fact they were charging for a product that no one had seen in a medium that has yet to prove it can sustain that kind of commerce!

Source : http://www.manwithoutfear.com/darede...ews/Chichester
En parlant des auteurs, Greg Wright est en terrain connu : il a écrit les aventures du Deathlok des années 90 chez Marvel, un pacifiste dont le cerveau est inséré dans une machine de guerre et doit retrouver son véritable corps avec l'assistance d'une A.I. Chichester, lui, a déjà donné dans la perte d'identité du héros dans Daredevil, où le Caïd, Murdock et Elektra voient respectivement leur vie s'écrouler (Fall of the Kingpin et Fall from grace) et avait donné dans le high-tech dans Tree of Knowledge. Cependant, son écriture me semble plus efficace dans les histoires mystiques (Pinhead/Hellraiser, Terror Inc., Nightsalkers et plusieurs apparitions surnaturelles dans Daredevil.) Shawn McManus est à mon avis une erreur de casting : je l'ai beaucoup aimé dans Doctor Fate, mais sa force est dans l'imagerie grotesque, qui se marie mal avec une ambiance technologique, et il y a quelques ratés dans le graphisme (l'agente de sécurité avec un uniforme quelques tailles au-dessus de la sienne notamment.) La couverture choisit l'économie et reprend une case du comic.
Sur l'histoire elle-même, l'amnésie est un ressort classique pour créer une aura de mystère autour du héros (sa quête rappelle d'ailleurs un peu trop l'introduction de Spawn : héros amnésique, costume aux pouvoirs inconnus.) L'hôte de l'armure découvre ses pouvoirs en plein combat, ce qui permet de lier la découverte des indices laissés par les auteurs à l'action, faisant avancer l'histoire sans temps mort. Cependant, en dehors de l'Armure et de son hôte, les personnages sont vides. Simon Hegemonic est proche du méchant de cartoon, Crosswire existe seulement comme source d'informations et d'interrogations pour le héros, et, erreur plus grave, les membres de l'équipe Skyquest ne sont présentés qu'en quelques cases et réduits à des caricatures (le baraqué, le hacker, la geekette, l'évaporée), ce qui a réduit à néant le mystère de l'identité de l'hôte, les personnages concernés étant interchangeables et creux. Le personnage ayant le plus de caractère est ainsi paradoxalement celui qui ignore qui il est.

A suivre, Codename: Danger #1

[rik spoutnik]

Merci JB pour les chroniques. Es-tu parvenu à faire tourner le cd rom sur ton pc ?

[JB]

Il s'agit d'un pack non lié au comic et je n'en dispose malheureusement pas.
Je crois que le premier titre (et probablement le seul) qui a fait l'objet de ce projet multisupport était The Skul, si quelqu'un en a entendu parler...

[CYRIL]

	Citation:			Posté par JB
	Soulsearchers and Company #1 "Puppet Dictatorship" Auteur : Peter David. Artiste : Amanda Conner. Encreur : Jim Mooney 1993 - Claypool comics / Eclipse comics

Voilà donc la fameuse série que Cockrum a dessinée au milieu des 90's.

C.

[JB]

Codename: Danger #1
"Double or nothing"
1985 ; Lodestone Publishing
Auteurs : Rick Buckler, Keith Giffen, Robert Loren Fleming. Artiste : Rick Buckler. Encreur : Bob McLeod et autres.

Dans une ruelle sombre, deux espions communistes attendent un agent de la CIA pour un échange mystérieux autorisé par le gouvernement US. Cependant, l'agent américain a été remplacé et l'imposteur ouvre le feu sur les cocos. Il s'agit de notre héros mercenaire, Paul Makor, protégeant l'Amérique d'accords officiels avec l'URSS.

Nicole, assistante de Paul, se rend dans un bureau délabré, une couverture qui sert de relais aux missions proposées à Makor : trois jobs sont proposés : enquête sur le vol d'une bombe-H, un camp d'extermination et un kidnapping. Nicole estime bien évidemment que Makor va choisir l'une de celles qui permettront de sauver le maximum de vie. Celui choisit l'enquête sur une disparition d'enfant. Nicole avait fort heureusement prévu le coup et monté une équipe en conséquence. En effet, le principe de la série est que Makor dispose d'une foule de mercenaires sélectionnés par ordinateur, dans un pitch similaire aux dernières séries Heroes for Hire. L'équipe de Nicole se compose pour son aspect subtil d'un archer nommé Black Arrow, actuellement en prison à cause d'une précédente mission (Makor n'a pas envie de l'en libérer), d'un boxeur pour le muscle et de James Bond/Sean Connery (trop occupé). Contre-proposition de Makor : celui-ci recrute Shadowhand, ninja solitaire, La Femme, caméléon capable d'imiter les talents de ses coéquipiers tant qu'elle est sexuellement excitée et Hi-Tek qui, comme l'indique son nom, n'a aucun pouvoir lié à la technologie mais peut concentrer sa force vitale sous forme d'énergie et la projeter.

Comme le résume la sarcastique Nicole, "A ninja, a nympho and a nut", car Hi-Tek a déjà eu des crises psychotiques durant d'autres missions, mais Makor soutient qu'il est le seul élément irremplaçable de l'équipe. En partant, il laisse entendre les raisons de son choix : le père, Dayton, est un vieil ami auquel il promet de faire un prix.

Dayton s'emporte en entendant les exigences de Makor, 300 000$. Makor révèle à Dayton qu'il sait que Dayton l'a fait viré de l'"Agence", d'où son intransigeance. Lorsque Dayton l'appelle un fils de p... sans coeur, Dayton double son prix (Quitte ou double) et menace de laisser tomber l'affaire à la prochaine insulte. Dayton cède.
Au coin d'une rue, un maquereau est interrogé sur la disparition du gamin par Shadowhand, qui cloue le mac à son siège de voiture pour le faire parler, le laissant à son sort lorsqu'il les redirige vers la planque d'une certaine Narrow Sarah, soit un sex-shop.

La Femme et Hi-Tek s'y rendent en tant que couple et Makor sous les traits d'un réparateur, La Femme détournant l'attention du vendeur en proposant une exhibition privée dans l'une des cabines. Hi-Tek tente de s'infiltrer dans les bureaux en crochetant la porte mais tombe nez-à-nez avec un garde au nez duquel il déclenche une massive explosion.

Makor confronte Sarah et menace de détruire le sex-shop (avec tous ses occupants) avec les pouvoirs de Hi-Tek, le gorille apparaissant à temps pour démontrer les pouvoirs dévastateur de ce dernier.
Narrow Sarah révèle l'identité du commanditaire de l'enlèvement : Wolfgang Rausch, ancien nazi qui avait dirigé un camp de concentration, responsable de 3-4 000 morts. Après avoir été fourni en femmes par Sarah, il a finit par se lasser pour se tourner vers les enfants. Un homme charmant. Réfugié au Brésil, Rausch est devenu multimillionnaire et vit au dernier étage d'un building protégé par des gardes armés jusqu'aux dents. Le plan de Makor : lui et Hi-Tek passeront par la porte d'entrée et se payeront les 30 étages, pendant que Shadowhand et la Femme, imitant les capacité du ninja, escaladent le building, dans un mouvement en tenaille vers le dernier étage. Lorsque l'opération est lancé, Rausch ressent un bouleversement de la Force et se sent menacé, le poussant à quitter ses deux amants (un homme et une femme). Sa sécurité l'assure qu'aucun problème n'a été signalé, au moment où Shadowhand assomme l'un des gardes. Rausch demande où en est l'enfant. En apprenant que celui-ci refuse de manger ou de parler, Rausch déclare qu'il en a finit avec lui et ordonne à ses hommes de le jeter dans l'incinérateur (pour rappel, c'est ancien nazi en charge d'un camp de concentration). La Femme et Shadowhand convergent vers le dernier étage. Au rez-de-chaussée, Hi-Tek se présente à l'accueil pour livrer une couronne mortuaire à Rausch, et déclenche une nouvelle explosion lorsque les gardes tentent de le jeter dehors. Voyant ses ennemis se rapprocher, Rausch saisit une arme et, en entendant ses assaillants parler de l'enfant, se dirige vers la chambre de celui-ci.

Makor et Hi-Tek rejoignent leurs partenaires et, alors qu'ils se préparent à entrer de force dans la chambre, Makor révèle à Hi-Tek que l'enfant enlevé est son frère. En apprenant cela, Hi-Tek commence à concentrer toute son énergie. Les forces dégagées dévastent la pièce, et l'enfant en profite pour s'enfuir. Après que ses équipiers se sont mis à l'abrit, Hi-Tek relâche l'énergie accumulée et désintègre le nazi au prix de sa propre vie.

Dayton arrive sur les lieux pour retrouver son enfant, mais est horrifié de voir son autre fils mort à ses pieds. La réponse de Makor : la mission ne portait que sur l'enfant : mission accomplie.

Mon avis : La postface du premier numéro par l'éditeur, David M. Singer, explique la philosophie derrière cette histoire : le refus du compromis politique, diplomatique ou légal. Problème : le personnage censé incarner ce refus du compromis est franchement antipathique. La scène d'ouverture, qui devrait montrer la défense de l'idéal américain, montre Makor abattant de sang froid des agents communistes non hostiles. Son choix de mission, sauver un enfant plutôt que de retrouver une bombe H ou démanteler un camp d'extermination, pourrait sembler moral, mais il fait chanter le père de la victime pour des raisons personnelles. Il choisit le frère du gamin pour la mission : on pourrait croire qu'il s'agit pour lui d'avoir un agent prêt à tout pour sauver la cible, mais il ne révèle cette information qu'au dernier moment ; sachant dès le départ que Hi-Tek a un mental fragile, on peut se demander s'il ne l'a pas engagé dans l'unique but de le faire tuer histoire de se venger de Dayton. Dans ce cas-là, comment rendre le personnage un tant-soit-peu sympathique ou faire en sorte que le lecteur ne souhaite pas la victoire de l'antagoniste ? Facile : il suffit de prendre un méchant encore plus vil. Comme par hasard, le coupable est un nazi personnellement responsable de milliers de morts, pédophile de surcroît (et je me demande si le penchant bisexuel du personnage n'est pas utilisé par l'auteur comme preuve supplémentaire de sa déviance).
Dans les points positifs, le graphisme est bon, dégageant une atmosphère cinématographique, et les personnages autres que Makor et Rausch sont engageants. Malheureusement, la série a pour particularité de changer de dessinateur à chaque numéro, et hormis Nicole et Makor, aucun personnage vu ici ne réapparait.

A suivre : Protectors #1

[sim theury]

Une espèce de Authority hardcore avant l'heure.
Buckler est effectivement bon sur ce coup là.

[JB]

Protectors #1
"When Heroes gather"
1992 ; Malibu Comics
Auteurs : R.A. Jones. Artiste : Thomas Derenick. Encreur : Deodato.

L'histoire commence avec un big bang : le mur d'une station de police de Washington explose, tuant 4 officiers. Les survivants voient entrer par les débris du mur la Steel Army, qui s'avère invulnérable face à leurs armes. Après avoir essuyé sans dommage la salve des policiers, les envahisseurs incinèrent le reste des policiers, ne laissant qu'un survivant auquel ils ordonnent de transmettre un message à ses supérieurs. Le policier tente de leur tenir tête, mais l'arrivée de leur chef le terrifie : Mister Monday, qui annonce que cette attaque n'est qu'une entrée en matière et qu'il ne s'arrêtera que lorsque Washington sera en ruine.

Une journaliste, Rhonda Jo Geiger, dresse le bilan de cet acte terroriste : 15 officiers morts, 22 blessés. Elle rappelle également que Mr Monday est le premier surhomme à apparaître depuis que plus de 5 ans auparavant, une bataille entre super-humains avait provoqué la destruction de la ville de Brinkston et qu'aucun super-héros n'était apparu depuis cet incident. Dans les autres nouvelles, le président Brian O'Brien reste sous haute protection à la Maison Blanche.
Par une nuit sombre et orageuse, deux agents secrets et futurs chômeurs se vantent d'avoir sécurisé tous les accès au leader du monde libre, qui dort du sommeil du juste. A cet instant, une figure masquée, Gravestone, apparaît près du Président.

Quelques semaines après cette entrevue secrète, Philip Reinhart, un ancien héros connu sous le nom de Night Mask se recueille dans le cimetière d'Arlington sur les tombes de ses anciens coéquipiers. Il y rencontre Marcia Beckworth, petite-fille de l'un de ses anciens partenaires, et lui propose de lui parler de son parent avant d'être interrompu par l'arrivée d'agents du gouvernement, dépêchés par le président O'Brien avec un message pour Reinhart : "L'Age d'or approche", une phrase que Reinhart attendait depuis deux ans.
O'Brien et Reinhart expliquent à un sénateur responsable de la Sécurité du territoire ce qu'est le projet "Age d'or." Après la destruction de Brinkston, le gouvernement a fait pression sur les super-héros afin de les mettre à la retraite. Cependant, il a maintenu le contact avec nombre d'entre eux, en en installant plusieurs à Washington même afin de pouvoir faire appel à eux en cas d'urgence. L'apparition de Mr Monday et l'hécatombe qu'elle a suscité justifie cette action. Cependant, les retombées de Brinkston nécessitent que ces surhommes fonctionnent non plus en francs tireurs mais comme une équipe qui sera placée sous la direction de Reinhart. O'Brien révèle, à la surprise de Reinhart, avoir déjà commencé à recruter les membres de cette équipe et les avoir envoyés en mission d'entraînement.

Dans un quartier défavorisé de Washington, des trafiquants de drogues voient leur porte défoncée par une armoire à glace aux couleurs de l'Amérique, Man of War. A peine revenus de leur surprise, les dealers entendent une vitre exploser par l'arrivée d'Arc, une jeune héroïne enthousiaste dont les projections d’énergie mettent au tapis plusieurs criminels. Un autre personnage masqué, Air Man entre en scène et fait virevolter quelques fuyards. Un fugitif tente de gagner la sortie mais une main surgit de l'ombre et l’agrippe : Gravestone plonge son regard dans celui du voyou et lui fait vivre ses pires cauchemars, plongeant sa victime dans l'inconscience.

Reinhart réunit Man of War, Arc et Air Man pour réaliser l'analyse de l'opération, en notant tout d'abord l'absence de Gravestone, disparu après la mission. Man of War est placé à la tête de l'équipe mais également sous les ordres directs de Reinhart, qui entend l'utiliser comme symbole patriotique auprès du public pour promouvoir les Protectors. Reinhart présente également le QG de l'équipe, un navire de guerre de la seconde guerre en cours de reconditionnement. Reinhart charge en outre les personnes présentes de poursuivre le recrutement d'autres membres, Man of War apprenant avec consternation que le Ferret, justicier instable et violent, est sur la liste des candidats. Reinhart a lui-même la surprise de voir entrer un héros au nom familier, Night Mask, qu'il reconnaît immédiatement comme son fils, qui entend perpétuer la tradition familiale en reprenant le nom de code de son père, bien que n'ayant aucun pouvoir ni entraînement. Reinhart refuse d'abord de le laisser intégrer l'équipe mais sa candidature a déjà été approuvée par le Président O'Brien. Alors que ses coéquipiers accueille le nouveau venu, Man of War s'inquiète du future de son équipe : une vieille ganache à leur tête, une gamine présente pour le fun et un néophyte sans expérience. A la Maison Blanche, Gravestone et O'Brien tiennent un discours similaire : l'équipe n'est pas encore de taille à affronter la menace qui se profile et doit s'élargir, même si cela implique d'incorporer des personnes aussi déséquilibrées que le Ferret.

Mon avis : Je viens de finir le numéro et un problème narratif me saute aux yeux. Il y a eu inversion des scènes : l'entrevue entre Gravestone et O'Brien aurait du se situer avant le meeting entre Reinhart et les héros, et n'a été placée à la fin que pour promouvoir la série jumelle de Protectors, The Ferret, qui sortira le mois suivant. Pour revenir au commencement, cette série reprend des personnages créés par Centaur Publication et entrés dans le domaine public. Night Mask, Gravestone et le Président O'Brien sont ainsi des personnages de l'Age d'Or dont les noms de code ont été légèrement modifié. Cependant, cette généalogie impacte peu sur l'histoire si ce n'est dans le choc des générations qu'entend créer l'auteur. En effet, dans un entretien transcrit à la fin de l'ouvrage, R.A. Jones, l'auteur, décrit sa volonté de créer un univers marqué année 1990 tout en important du Golden Age les éléments qui l'ont marqué. Dans l'histoire elle-même, plusieurs types de héros se sont succédés : Reinhart et O'Brien incarnaient des héros de pulp, hommes masqués et armés de gadgets, qui se sont vus remplacés par des surhommes lors de la Seconde Guerre Mondiale. Dans l'univers des Protectors, Reinhart et O'Brien ont raccrochés leurs masques et ont rejoint l'armée pour laisser place à ces demi-dieux, incarnés ici par Man of War, proche de Captain America. Arc et Ferret représentent tous deux une jeunesse fougueuse, ivre de sensations fortes.
Le numéro lui-même laisse les lecteurs sur leur faim. L'auteur justifie l'absence puis le retour des super-héros par un biais qui rappellera tant Civil War que l'Initiative, et montre que le focus de la série (dans ses débuts du moins) portera moins sur les combats que sur le caractère humain de l'équipe (failles des personnages, relations publiques et aspect politique, problèmes matériels). Le graphisme est en dent de scie : les corps sont parfois disproportionnés et l'artiste peine à retranscrire certaines émotions. Les scènes d'actions sont dynamiques mais il y a quelques incohérences spatiales (Air Man vole à travers une fenêtre en forme de porte sans s'exploser les ailes et fait des acrobaties aériennes en intérieur). Les deux couvertures du numéros illustrent d'ailleurs cette ambivalence, avec une première couverture hideuse centrée sur Man of War et une seconde, plus esthétique, représentant plusieurs membres de l'équipe. Pour boucler la boucle, on notera d'ailleurs dans les deux cas la volonté de l'éditeur de promouvoir le personnage du Ferret, qui, bien que présent sur les deux couvs, n'apparaît pas une seconde dans le numéro.

A suivre : Dark Dominion #1

[JB]

Dark Dominion #1
"Haunts of the very rich, Part One : The Gathering Darkness"
Auteur : Len Wein. Artiste : Joseph A. James. Encreurs : Mike Barreiro, Bob Downs, Charles Yoakum. Concept de Jim Shooter et Steve Ditko.

Assis dans un McDonald, le protagoniste, Michael Alexander, un homme d'âge moyen, médite sur la déliquescence de la ville de New York et les prédateurs qui hantent les rues à la recherche de victimes. Un vieil homme vient à sa rencontre pour lui demander son aide : Alexander est en effet connu sous le surnom de Glimmer, qu'il accepte bon gré mal gré. Son interlocuteur lui explique que sa vie est une spirale infernale, sa femme l'ayant quitté quelques jours auparavant et sa jambe boiteuse l'empêchant de trouver du travail. Alexander lui explique qu'il ne fait pas de miracle et ne peut résoudre ses problèmes relationnels ou professionnels, tout en laissant entendre qu'il peut l'aider émotionnellement à court terme. Un forcené armé d'un couteau et paniquant en plein restaurant lui donne l'occasion de démontrer ses capacités. Alexander glisse sur un autre plan de réalité, le champ quantique, où il perçoit l'aura des gens alentours et les démons qui les habitent, nés de la peur des hommes et nourris par leurs émotions négatives. Invulnérable dans cet état aux attaques physiques, Glimmer saisit le prédateur et lui brise la nuque, calmant l'agresseur. Au moment où il parvient à le convaincre de baisser son arme, il aperçoit l'espace d'un instant une femme dans le champ quantique, qui disparaît peu après. Alexander revient dans la réalité et apparaît auprès du jeune braqueur qui se rend calmement aux policiers qui entrent dans le restaurant.

Sortant du restaurant, Glimmer aperçoit à nouveau la femme vue plus tôt dans le champ quantique et tente de lui parler mais la perd de vue. Il se rend auprès d'une sans-abri, Mercy, qui lui sert de confidente, et lui demande de le guider auprès de quelqu'un qui pourra le renseigner sur les habitants de cette autre dimension. Elle le conduit à travers la ville qu'Alexander sent de plus en plus corrompue. Mercy lui parle de l'influence délétère de Chasm, un homme doté des mêmes pouvoirs que lui. Alexander la suit dans des couloirs de métro désaffectés, où ils croisent des démons plus puissants que ceux rencontrés en surface, la peur et les pensées noires étant plus fortes dans les bas fonds.

Alexander parvient cependant à vaincre ce nouvel ennemi et rencontre Sal, qui lui parle de rumeurs sur des personnes dotées des mêmes pouvoirs que Glimmer ou Chasm mais qui, après avoir passé trop de temps dans le champ quantique, ont perdu la capacité de revenir. Alexander revoit alors la femme, invisible à Mercy et Sal. Elle disparaît à nouveau, cette fois enlevée par des démons. Glimmer se lance à leur poursuite et repousse les démons, mais est frappé par derrière par celle qu'il tentait de sauver. Chasm apparaît et appelle explique que Sheba, la demoiselle en détresse, est une métamorphe à son service.

Celle-ci a attiré Glimmer dans l'antre de Chasm, qui appelle tous ses démons pour neutraliser Alexander. Glimmer parvient à se défendre, mais Chasm prend Mercy en otage et menace de lui trancher la gorge si Alexander ne se rend pas. Celui-ci s'exécute en revenant sur le plan réel où il est vulnérable, et est assommé par un voyou à la solde de Chasm. Ce dernier ordonne qu'Alexander soit jeté dans le vide, et le numéro s'achève sur la chute du protagoniste dans un puits de vapeur.

Mon avis : Defiant Comics est pour Jim Shooter une nouvelle tentative de création d'univers après son éviction des New Universe et Valiant Comics. New Universe est né d'un paradoxe temporel. L'univers Valiant est issu de la recréation d'un monde par le Docteur Solar, inspiré de ses lectures des comics Gold Key. Defiant est davantage tourné vers l'imagination, plusieurs personnages tirant leur pouvoir de leur détermination et de leurs rêves.
Steve Ditko a participé à l'élaboration du personnage dans Dark Dominion #0 avant de l'abandonner car le concept de la série ne correspondait pas avec sa propre philosophie. Cependant, on retrouve beaucoup sa patte dans ce premier numéro : il y a du Shade the Changing Man dans ces voyages entre dimensions et dans la chorégraphie des combats.
Le héros est assez original, l'auteur préférant un homme d'une cinquantaine d'année aux adolescents ou jeunes hommes habituels. Cependant, la description des personnages est dans ce premier numéro beaucoup trop manichéenne. Alexander est le héros, la lumière, sans réelle motivation apparente et si naïf qu'il tombe dans un piège que même Mercy devine ; Chasm est un homme riche et corrompu, entretenant la peur des New Yorkais pour mieux asseoir son pouvoir, sans qu'on en sache beaucoup sur ses propres desseins. Le découpage de l'histoire est très visible et du coup, artificiel : 7 pages pour présenter Glimmer et ses pouvoirs ; 8 pages pour la visite du New York de la série ; le reste sur l'énigme de la femme aperçue sur le plan quantique et le combat contre Chasm.
La partie visuelle est proche des premier Valiant : relativement impersonnelle, elle permet une cohérence visuelle entre les diverses séries Defiant. L'artiste se lâche par contre sur la ménagerie des démons, aux formes hétéroclites et toujours intéressantes. Il met d'ailleurs parfaitement en valeur l'opposition de ces deux mondes en ouvrant puis en clôturant le premier chapitre de ce numéro (la scène du McDonald) par un même angle de vue perçu normalement puis observé depuis le champs quantique. Ce premier numéro permet en effet, avec Warriors of Plasm, de donner une identité à l'univers Defiant, très tournés sur la monstruosité charnelle, tels les corps difformes des démons dans Dark Dominion ou la technologie organique de Warriors of Plasm.

[Pistache]

	Citation:			Posté par JB
	Soulsearchers and Company #1 "Puppet Dictatorship" Auteur : Peter David. Artiste : Amanda Conner. Encreur : Jim Mooney 1993 - Claypool comics / Eclipse comics Mon avis : Résumer un numéro de cette série déjantée revient plus ou moins à expliquer l'histoire d'un "Y a-t-il..." : Peter David nous propose un gag par case, soit visuel soit dans les dialogues, par des références, parodies ou calembours à deux sous (voir la couverture : "we wooden do that" ). PaD prend le temps de poser ses personnages et de laisser quelques questions en suspend (Comment ce beau monde s'est rencontré ? Pourquoi Arnold a-t-il été transformée ? D'où vient la perche magique de Bridget ? Pourquoi cette dernière déteste-t-elle sa mère ? L'agence va-t-elle commencer à gagner de l'argent ?) mais pas vraiment d'intrigue à suivre.

Je me suis commandé les premiers épisodes de cette série grâce à ta chronique, et je t'en remercie, pour l'instant je n'ai lu que le premier épisode mais c'était excellent Et effectivement, l'agence détective déjantée de X-Factor ne sort pas de nulle part.

[JB]

Metallix #1
"Mine!"
Future Comics - Décembre 2002
David Michelinie et Bob Layton / Ron Lim / Bob Layton et Terry Tozian

Dans un laboratoire secret, Max Krome tend une main impatiente vers un métal liquide vivant et se laisse recouvrir de la tête au pied. Après un instant d'extase, Krome se met à convulser puis à hurler.

Amérique centrale. L'équipe Metallix, appelée par une compagnie de forage pour enquêter sur le sabotage du processus de raffinerie, se trouve sous un feu nourri de soldats rebelles, le siège de la compagnie en flammes. Seth, recouvert d'une armure liquide intelligente capable de passer de main en main - Metal X, repère un soldat qui les a pris à revers, bondit pour le capturer et le ramener vers l'abri, Metal X absorbant les tirs.

Lorsqu'un tank vient attaquer la position du groupe, Sanderson récupère Metal X et ordonne à ses équipiers d'éteindre l'incendie, lui-même se chargeant du tank. Alors qu'il s'élance, Sanderson est ralenti par un obus qui le souffle. Seth, apercevant une arme abandonnée au sol, la prend en main mais hésite à intervenir, rejoignant au final son groupe.

Le cerveau de l'équipe demande au responsable des explosifs afin de souffler les flammes. Sanderson, de son côté, retourne le tank sur lui-même et revient pour emporter des bidons de liquides inflammables au cœur de l'incendie, refusant de laisser Metal X au pilote du groupe. Bien qu'au centre de cette dernière explosion, Sanderson en ressort sans égratignure.



Durant le vol de retour, Sanderson prend Seth à part pour lui reprocher de ne pas être intervenu lorsqu'il a trouvé l'arme au sol. Seth lui indique que, contrairement à Sanderson, il n'est pas un ex-marine et refuse de tuer, même au péril de sa vie ; Sanderson clôt la discussion en lui demandant s'il garderait ses convictions au prix de la vie des autres.



Ailleurs, les scientifiques au service de Max Krome se précipite vers son bureau en réponse à son cri. Krome les renvoie, indiquant cependant que c'est le moment de rendre visite à un vieil ami.



Au siège de Redstone Research, Parrish, le responsable, félicite l'équipe Metallix pour une mission bien menée et accède à la demande de Sanderson d'inclure un entraînement de combat aux exercices habituels du groupe, sous les objections de Seth. Ils commencent immédiatement, chacun utilisant l'armure lors d'un exercice renforçant ses dons : Seth, un gymnaste de classe mondiale, travaille son esquive ; O'Connor, spécialiste en arts martiaux, s'essaie à un corps à corps avec un exosquelette, Blue utilise ses sens naturellement aiguisés et sublimés par l'armure afin d'accomplir un tir de sniper avec un fusil de paintball.



Alors que l'équipe tient un debriefing sur l'entraînement, la sécurité de Redstone Research voit Krome franchir un mur. Les gardes envoyés sont rapidement empalés par le symbiote de celui-ci et fait irruption dans la salle où Metallix s'était réuni. Krome fait s'effondrer le plafond et s'empare de Metal X sous sa forme inerte (un cube), avant de prendre en otage Parrish.



Back-up : "The Origine of Metallix (Part One)"
Max Krome, recouvert de Metal X, test la résistance de l'armure aux flammes, sous la supervision inquiète de Parrish. Krome demande d'augmenter encore la température mais Parrish préfère arrêter les tests. Il s'avère que Metal X est un métal intelligent créé par Krome, capable d'être programmé pour inclure diverses fonctions (bouclier, vol, etc.) ; Parrish met cependant en avant la sécurité de ses employés, dont Max Krome, malgré la frustration évidente de ce dernier. L'assistant de Parrish vient annoncer en privé à son supérieur qu'un espion industriel souhaite vendre des informations concernant Krome, impliquant des négociations avec un chef d'entreprise corrompu. Plus inquiétant, Parrish découvre dans les fichiers privés de Krome des programmes destinés à intégrer dans Metal X un système d'armement.

Mon avis : Future Comics est la tentative du duo Michelinie/Layton de construire un univers à part entière. Une lettre d'intention de Micheline en fin de numéro explique le principe : un monde proche du nôtre, où les nouvelles technologies existent en l'état de prototype mais sont rares et où les innovations scientifiques sont accueillis avec émerveillement, méfiance voire ennui mais ne sont pas anecdotiques.

Cependant, malgré la volonté indiquée de s'éloigner des Big 2 et de leur continuité, Michelinie est ici en terrain connu, ayant créé l'union entre le symbiote Venom et Eddie Brock pour la partie costume vivant, et revenant dans le contexte de l'entreprise associé au héros en armure qu'il a déjà abordé avec Bob Layton dans Iron Man. Au dessin, le trait de Ron Lim est fluide : l'artiste a déjà approché les symbiotes et les personnages chromés chez Marvel et reste lui aussi en terrain connu.

L'histoire elle-même permet d'introduire de manière dynamique les personnages, même si seulement deux d'entre eux (Sanderson, le leader, et Seth Wong, le pacifiste) sont mis en avant. Krome est pour l'instant un méchant de cartoon, même si la back-up permet de mieux deviner ses motivations.
Au final, une lecture intéressante mais qui, malgré l'objectif de l'auteur, aurait aussi bien pu s'insérer dans les univers DC et Marvel.

À suivre : Knights of Broadway (Broadway comics) et The Chromium Man (Triumphant Comics)

[Fletcher Arrowsmith]

L'encrage de Layton convient parfaitement aux dessins de Ron LIM. C'est très beau.

Merci pour ce billet

[JB]

Knights on Broadway #1
"I remember the future, Part one"
Broadway Comics - Juillet 1996
Joe James / Geof Isherwood / Paul Autio

Une planète ravagée par la guerre. Alors que les deux forces en présence s'affrontent, apparaît un trou noir. Une armada entière est happée et déchiquetée, sous les cris de joie de leurs opposants, jusqu'à ceux qu'eux-mêmes se retrouvent vaporisés par la force d'attraction. Le trou noir détruit l’atmosphère, les océans jusqu'à la planète elle-même.

600 millions d'années plus tard, en 1984, Jennifer et Dan Neil font baptiser leur fille Tamara. Tamara, née trois jour plus tôt, étonne ses parents par son stoïcisme et son caractère attentif, comme si elle observait son entourage. Lorsqu'à 6 mois, ses parents lui offre un jeu d'éveil, Tamara, toujours silencieuse, voit un crâne dans le miroir de l'appareil et verse quelques larmes à la surprise de Dan et de Jennifer.

Le soir, Jennifer reste dubitative quant au comportement de sa fille : celle-ci ne se plaint jamais et ces pleurs ont été ses premiers, mais sont restés sans cri ni plaintes. De manière générale, Tamara reste silencieuse. Dan n’émerge pas jusqu'à ce que Jennifer le pousse hors du lit et lui demande de la faire consulter par un docteur. Pendant ce temps, la petite Tamara (6 mois) grimpe sur le fauteuil du bureau de son père pour étudier ses manuels de science.

Avril 1985 : Dan et Jennifer fêtent la première année de Tamara. Jennifer ouvre le cadeau de la petite fille pendant que Dan essaie de lui faire prononcer son premier mot. Cependant, lorsque Jennifer tente de mettre la petite robe rose achetée pour la fille, Tamara réagit en disant qu'elle ne supporte pas cette couleur et en demandant s'il est possible d'échanger la robe contre un ordinateur à ses parents stupéfaits.

Septembre 1986 : Dispute chez les Neil : Lorsque Dan a tenté de convaincre le responsable d'une école que sa fille était une génie, celle-ci n'a émis que des babillements d'enfants. Tamara explique qu'elle n'a rien à apprendre de cette école et qu'elle n'a pas de temps à perdre ; elle pressent l'approche de la fin du monde à la fin du siècle, qu'elle est la seule à pouvoir empêcher. Après un moment de silence, Dan reste sur l'idée que l'éducation est importante. En désespoir de cause, Tamara propose d'engager une nounou pour une éducation à domicile, ce que Dan accepte au désespoir de Jennifer.

Octobre 1986 : la première nourrice engagée ne prend pas au sérieux les demandes de la petite fille. Celle-ci la drogue et la fait renvoyer en versant de l'alcool sur son corps endormi.

Juin 1988 : Dans le placard de sa chambre, Tamara utilise un fer à souder pour construire une machine lorsque sa mère fait irruption dans ce laboratoire improvisé. Jennifer prend la machine des mains de Tamara, qui l'avertit qu'elle interfère sur une expérience essentielle pour l'existence de l'humanité. Jennifer brise la machine en la jetant au sol et ordonne à Tamara d'aller au lit. Celle-ci répond à sa mère de garder à l'esprit qu'elle sait où cette dernière dort, mais l'arrivée de Dan met fin à l'échange. Dan ne croit pas sa femme lorsqu'elle lui fait part des menaces de sa fille et refuse de lui faire voir un psychiatre. Néanmoins, Jennifer bloque la porte avec une chaise.

Juillet 1988 : les Neil reçoivent une nouvelle gouvernante, Diana Hopkins. Jennifer l'avertit de la folie des grandeurs de Tamara, pendant que Dan minimise la situation. Les débuts entre Tamara et Ms Hopkins sont tendus, Tamara tentant d'imposer sa volonté à la nourrice (en l'occurrence, acheter un fil d'or pour son accélérateur de particule) sans effet. Elle tente sans effet de la faire virer en la faisant passer pour une voleuse, Diana anticipant la manœuvre. Elle est cependant témoin de la frustration de Tamara qui, une fois seule, prédit l'anéantissement du monde une décennie plus tard. Alors que Jennifer soupçonne Tamara d'avoir volé ses boucles d'oreille en or, Diana lui sauve la mise et lui propose ses propres bijoux.

Dès lors, Diana aide Tamara dans ses expériences tout en les cachant à sa mère. lorsque la jeune fille construit une machine tirant sa puissance de la lumière et de la gravité. Plus tard, Diana rentre et trouve le mobilier s'élevant dans les airs et se précipite dans la chambre de Tamara, où commence à se former un trou noir. Lorsqu'elle hurle à Tamara d'arrêter la machine, cette dernière découvre qu'elle a perdu le contrôle. Diana s'empare de l'enfant et parvient à sortir de la maison au moment ou celle-ci se sépare de ses fondations. Tamara parvient à arrêter la machine, mais réduit la maison en miette.

Tamara se félicite d'avoir réussi à maîtriser un pouvoir fondamental de l'univers - selon elle, un élément commun à toutes les civilisation et qui signifie pour celle-ci leur pinacle ou leur destruction. Lorsque Diana lui montre les restes de la maison, Tamara mentionne en toute simplicité qu'elle aurait pu détruire la planète entière, et envisage les possibilités qu'offre ce pouvoir.

Son esprit calculateur lui fait entrevoir un futur possible : Une Tamara adolescente mène une équipe dotée d'armures constituées de lumière au combat pour libérer Manhattan, bien que ses "soldats" se montrent assez dissidents : Choo-Choo détruit un tank à main nue, Blade Knight découpe en lamelle un hovercraft tout en chantant, Blackwhite se lance dans une frénésie de destruction, Flapper galère à trouver un équilibre de vol contre les forces aériennes, la sourde-muette Shady phase à travers les véhicules et les soldats ennemis en endommageant leurs systèmes électroniques ou nerveux, Sizz incinère une arme biogénétique. Tamara, qui leur sert de devineresse, les félicite pour le travail accompli.

En tous cas, c'est ainsi que l'envisage la jeune Tamara de 1988, qui a vu s'ouvrir ce nouveau futur grâce à son invention. Cependant, Dan et Jennifer arrive, et cette dernière gifle sa fille et lui jure de l'empêcher de recommencer.

Mon avis : Nouvelle tentative de Shooter de créer un univers à part entière après New Universe, Valiant premier du nom et Defiant Comics (voir la critique de Dark Dominion plus haut). Plusieurs éléments font d'ailleurs référence à ces précédents essais : cet univers s'ouvre sur la destruction d'une planète, comme l'univers Valiant résultait de la destruction accidentelle de la Terre par Solar. Autre lien, il est mentionné que le patron de Dan s'appelle Seleski, qui est le nom civil de Solar. Au niveau graphique, on reste dans le trait neutre caractéristique des Valiant et Defiant, ce qui permet cependant de faire ressortir quelques effets visuels (les apparitions de singularités, les reflets)

L'auteur évite de faire de Tamara une Mary Sue en faisant de sa version enfant un mix entre une figure messianique destinée à sauver le monde et le caractère inquiétant de l'antéchrist, menaçant la vie de sa mère lorsqu'elle risque d'interférer avec ses plans. L'histoire ressemble du coup à une variation sur La Malédiction. Le flash forward amène un changement radical de ton, plus proche du comics super-héroïque, notamment des Chevaliers Atomiques mis à la sauce Tron. Peu d'innovation de ce côté là, les similitudes vont de Shadowcat à Green Lantern, avec la petite innovation du personnage sourd-muet qui alerte ses collègues via le langage des signes. En revanche, les prédictions de Tamara, qui reprennent un peu la notion de psychohistoire d'Asimov, anticipent les Tony Stark et Red Richards à partir de Civil War.

[Eddy Vanleffe]

Sacré boulot abattu...

ques des titres dont je n'ai jamais entendu parlé...
la spéléologie dans le comics, ça existe!

[JB]

Ce serait moins marrant s'il s'agissait de comics connus. Non, je préfère parler de Conquerors, Teknophage, Cyberfrog, Dalgoda et autre Safety-Belt Man