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  #31  
Vieux 20/01/2009, 14h13
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Posté par Ben Wawe
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Comme Fredgri, Halnawulf, je trouve ça pas mal du tout : la lourdeur s'incorpore assez bien, ici, et ça colle assez. Mais comme lui, je ne sais pas si ça tiendrait sur la longueur : la lourdeur perdrait de ses bienfaits, je pense.
Je vais la mettre, la suite, puisque vous insistez!

L'histoire est de plus en plus glauque et le texte de plus en plus lourd, vous allez voir...

A ce soir!
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  #32  
Vieux 20/01/2009, 14h16
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Ah ! mais si on peut aller dans le glauque et la lourdeur, je ne peux que vous proposer cela...

N°47

Vous voulez entendre l’histoire de Frank Castle ? Vous êtes sûrs ? Très bien. Asseyez-vous. Attachez vos ceintures et que les petites natures sortent. Ce que je vais vous conter ne sera jamais adapté en film par Disney.

Frank Castle naît en 2002 dans un laboratoire top secret des USA. En effet, Frank n’est pas un humain comme un autre. Il a été génétiquement créé pour être une machine à tuer. Froide. Sans conscience, car ne connaissant rien de la vie réelle. L’arme parfaite. Mais il arrive que les armes s’enrayent. Mais je vais trop vite, il me l’a dit souvent.

Donc Frank a été génétiquement programmé pour tué. Mais qu’est-ce qui le change des autres humains, me direz-vous ? Des riens qui font tout. En premier, sa peau est plus résistante que les nôtres. En clair, les balles rentrent moins facilement dans son corps, et presque rien ne peut le couper. En deuxième, ses réflexes et sa vitesse sont augmentés. Il ne peut pas battre les records olympiques, mais il est plus rapide que l’homme normal, et comme je le disais, ses réflexes sont surdéveloppés, ce qui lui permet d’avoir toujours une longueur d’avance sur ses ennemis. Enfin, il a été entraîné par les meilleurs maîtres qui soient : marines, yakuzas, membres de l’HYDRA, ninjas de la Main, des professeurs de toutes les plus grandes organisations violentes de la planète ont été « réquisitionnés » pour Frank et ses « frères ». Oui, il n’est pas le seul.

En 2001, le gouvernement américain prit conscience que les USA n’étaient plus en sécurité dans leur pays, le monde se révoltant face à la première puissance mondiale. Il fut donc décidé, après les événements du World Trade Center, que les Etats-Unis auraient une armée d’hommes capables de défendre au mieux le pays face aux menaces de plus en plus puissantes. C’est ainsi que le projet Punition prit naissance.
Le projet Punition consiste à créer des armes plus appropriées au monde de l’époque, c’est-à-dire un monde où on pouvait facilement détruire des buildings dans le pays le plus sécuritaire du globe. On demanda au docteur Richards, un génie de la biologie et de la manipulation génétique, de s’en occuper. Il accepta, et commença alors une année de recherches à 10kms sous terre, dans un complexe secret : la Tombe.
Le doc réussit au-delà des espérances de ses boss. Il a fait enlever des centaines de femmes pour qu’elles soient des mères porteuses des embryons qu’il avait génétiquement sélectionnés : il avait transformé leur ADN par un procédé que j’ai jamais compris. Frank me l’a souvent ré expliqué, mais je déteste ces trucs, donc j’ai pas mis de bonne volonté à comprendre. Désolé, mais je pense pas que ça vous intéresse trop.

Donc le doc Richards avait réussi à créer des armes parfaites, enfin des bébés destinés à être des armes parfaites. Mais il fallait les éduquer pour qu’ils n’aient aucune conscience. Et ça, c’était pas fait d’avance. Il fut donc décidé de ne pas les élever avec amour, de leur enseigner directement la discipline militaire, l’amour de la mort et des champs de bataille, le plaisir quand ils sentent l’odeur de la mort, l’amour inconditionnel du pays. Bref, une vie que même les plus malheureux enfants africains ne voudraient pas.

En 2015, Frank a eu sa première mission. Agé de 13 ans, il dût tuer un ministre des USA qui menaçait de révéler certaines choses qui devaient rester mystérieuses. On a fait croire au gamin que le ministre était un traître à la nation, et donc Frank s’est déchaîné. Il m’a souvent raconté comment il s’était introduit dans la maison en devenant pote avec le fils du ministre, comment il était devenu comme un membre de la famille, et comment il les avait tous massacrés avec une petite cueillere. Oui, Frank n’est pas un tendre, mais il croyait bien faire.

Après le succès de cette mission, Frank tua en tout 56 innocents qui menaçaient les USA. C’est à la même époque que ce pays envahi l’Europe et l’Australie, et fit de l’Afrique sa poubelle pour tous les déchets radioactifs que les usines américaines faisaient. Et l’Asie devint l’endroit où les USA faisaient toutes leurs expériences, le peuple asiatique étant particulièrement docile et malléable, en particulier les femmes. On raconte beaucoup d’horreurs à ce sujet, comme des femmes chinoises obligées de forniquer avec des animaux ou des monstres, créant ainsi des horreurs sans nom servant à la protection du Président.

Après que le monde fut entièrement aux mains américaines et à celles du « Président du Monde » (poste ne servant à rien, tout le monde sait que ce sont les multinationales qui gouvernent le monde), on vint à se demander si le programme Punition devait être encore actif ou non. Certains avancèrent que le monde était désormais sûr, mais d’autres montraient clairement qu’il y allait avoir des révoltes. Il fut donc décidé de supprimer la moitié des effectifs du programme. Frank (alias n°47 à l’époque) fut de ceux qui devaient y passer.

Mais il ne fallait pas tuer tous les inutiles d’un coup, les autres pouvant se douter de quelque chose, et pouvant ainsi peut-être faire une révolte. Ainsi, pendant plusieurs mois, des numéros mouraient, ne revenaient pas des missions. Mais aucun hôte de la Tombe ne fut surpris : on survivait peu longtemps dans ce boulot.
En fait, on survivait rarement. Les conditions de vie des agents étaient déplorables : 8 par chambre, 2 repas par jour, aucun loisir, brimades et abus sexuels fréquents sur les agents hommes et femmes de la part de leurs gardiens. Ils n’avaient pas de vie, c’étaient des armes parfaites.

Un soir, le n°47 devait tuer un agent de la WSA, World Security Agency. Cet agent devait divulguer à la résistance européenne les secrets de la Tombe. On avait dit au n°47 que cet agent allait vendre des informations sur un vaccin révolutionnaire, et que les résistants s’en serviraient pour créer une maladie résistante à tout, pour décimer les gentils américains. Frank l’a cru à l’époque.

Donc, ce soir du 17 mai 2019, à Strasbourg, ex-France, John Watkins marchait nerveusement dans la rue. Son pas n’était pas assuré, il titubait souvent, regardant régulièrement derrière lui. Il semblait très anxieux, essayant vainement de se rappeler une heure et un lieu, ce qu’il savait par cœur depuis des mois. Enfin, il sembla arriver au lieu du rendez-vous. Il s’arrêta, et attendit. Il attendit une heure, avant de partir. Mais à l’instant de rentrer à l’hôtel Hilton, il regarda mieux les poubelles de la rue. Elles étaient normales, mais je pense que son instinct lui disait qu’il ne fallait pas se fier à sa vue. Il observa donc attentivement l’intérieur de la boîte à ordure, et tomba d’horreur. Il y avait des os humains et du sang dedans !!! Avec des habits, et le sang semblait encore bien rouge : pas de doute, le crime avait été récent. John se reprit alors, et chercha les portefeuilles des macabs. Son visage devint blême quand il vit que les corps qui gisaient là avaient été ceux de ses contacts à la résistance.
C’est bon. C’était fini. Le tueur se cachait au-dessus de lui sur une terrasse depuis le début. Maîtrisant sa respiration, ne bougeant pas du tout, il attendait que sa victime voie le « cadeau » qu’il avait laissé. Ne voyez pas là-dedans un acte volontaire de Frank et un certain plaisir à faire peur : c’était la technique standard pour tuer. Il respectait les ordres.
L’agent Watkins ne bougea pas quand n°47 sauta et atterrit près de lui. Il ne bougea pas quand n°47 sortit un grand couteau. Il ne bougea pas quand il fut embroché comme un poulet. A quoi bon ? Les maîtres du monde voulaient sa peau. Il serait mort un jour. Alors aujourd’hui ou demain…

Après sa besogne, n°47 voulut appeler ses boss. Manque de pot, ils ne répondaient pas. C’était pas normal. Il voulut donc se diriger vers le lieu de téléportation quand son instinct lui souffla de se baisser. Obéissant au doigt et à l’œil à la seule chose qu’il possède vraiment, n°47 eut juste le temps de s’accroupir qu’une volée de balle vint exploser sur le mur à côté duquel n°47 se tenait quelques secondes auparavant. Le tueur de Watkins se releva, et sortir son UZI et, canarda l’endroit d’où venaient les balles. Mais quand il arrêta le tir, son univers fut détruit. C’était ceux qui l’avaient envoyé ici qui lui tiraient dessus !!!
Il ne savait plus quoi faire. Toute sa vie, il avait obéi aux ordres. Il avait fait ce qu’on lui avait dit de faire. Ce soir n’avait pas dérogé à la règle. Il avait fait comme on lui avait appris. Et au lieu de le féliciter, on voulait le tuer. La confusion et le désespoir avaient pris possession de son esprit. Quand ses maîtres s’approchaient de lui pour porter le coup final, il s’était résigné. Après tout, ils savaient toujours tout. Plus tard, Frank m’a longtemps parlé de cette scène. Il me la conta plusieurs fois en détails, se rappelant tout et toutes ses pensées. C’est pour cela que je peux ainsi vous dire ce qu’il a vécu.
Mais au moment où le n°32 allait tirer une balle de Beretta sur sa nuque, une voix à l’intérieur de Frank cria STOP. Son esprit brouillé sembla se réveiller d’une longue léthargie. Il voulait vivre. Ce qui allait arriver était injuste. Et il ne voulait pas mourir d’une injustice.
D’un coup, il se retourna, prit la main de n°32, la fit craquer pour faire tomber l’arme qu’il récupéra avant qu’elle ne touche le sol. Il tourna ensuite sur lui-même, faisant valser ses doigts sur les gâchettes du Beretta et de son UZI. En 30 secondes, n°47 était devenu libre et avait tué n°32, n°33 et 2 maîtres. Pas mal, non ?

Mais tout ne se passa pas aussi bien. Il ne savait pas où aller. Mais il savait qu’il devait partir. Il courut donc vers la rue en étant heureux et libre, ce qui enleva ses réflexes. Il aurait dû savoir qu’il y a toujours un commando de secours. Et cette soirée ne dérogeait pas à la règle. Dès qu’il fut sortit de la rue, 15 A4 Attack vidèrent leurs chargeurs sur lui. Même équipé d’un gilet par balles et d’habits en kevlar et même avec sa super peau, n°47 fut salement amoché quand, dans un ultime effort, il se laissa rouler dans une rue en pente.

A la place des boss de Frank, je l’aurais suivi et je l’aurais fini. Après tout, c’est quand même un gars hyper dangereux, et c’est chaud de le laisser ne liberté. Mais ces crétins ont pas pensé comme moi. Ils se sont dits que ça serait marrant de le laisser prendre de l’avance pour faire une chasse à l’homme après. Mais ils avaient oublié un facteur déterminant : moi.

Moi, Michael Desbrosses, français d’origine, programmateur informatique de 19 ans mais aussi membre de la résistance européenne. Ce soir-là, je passais dans ma camionnette bourrée de matos info illégal, donc j’étais pas super rassuré. Donc je passe tranquille dans les étroites ruelles de Strasbourg quand je vois descendre un truc qui ressemble vaguement à un corps. Là, je m’arrête et j’hésite. Je fais quoi ? J’aide ce gars ? Ou bien je continue ma mission ? Vous vous en doutez, j’ai pris la première option.

Je sors donc de mon véhicule et je me précipite vers celui qui allait devenir Frank. Il était franchement pas bien. Il avait une trentaine de balles dans le corps, et il pissait le sang. C’était pas beau à voir. Je le chargeais donc ma camionnette, et il était lourd, le bougre. Ensuite, j’ai roulé. Pas vite, normalement. Je l’ai emmené chez la résistance pour qu’ils le soignent. Bien sûr, ils étaient pas d’accord au début. Mais l’arsenal de n°47 que j’ai récupéré fut un argument de poids dans leur changement d’avis.

Vous voulez savoir ce que les ex-boss de 47 ont fait après avoir compris qu’ils l’avaient paumé ? Ils ont appelé leurs chefs, et se sont pris une bonne raclée. La résistance avait réussi à capter la transmission. La voilà :

« Chef ? On a perdu la cible…
- Quoi ? Que dites-vous, O’Neil ?
- On…on a perdu la cible, n°47…
- Hein ? Vous vouliez tuer 47 ?
- Ben oui, comme c’était écrit dans l’ordre de mission.
- Bougre d’idiot !!! C’était n°847 qui devait mourir, pas n°047 !!!
- On aurait mal lu ?
- Mais oui !!! 47 est notre meilleur élément, et le plus dangereux. Si il survit, on peut craindre pour notre organisation…
- Mais on fait quoi alors ?
- Vous ? Contentez-vous de mourir… »
Après, la conversation s’arrête. On suppose que le costume d’O’Neil a dû avoir l’ordre de s’autodétruire. Donc 47 était donc des nôtres. Son réveil fut difficile : il savait pas où il était ni pourquoi il était vivant. Pas besoin de vous dire qu’il ne fut pas content. Quoi ? Faut que je vous explique tout ? Pff. Bon, ok.

47 se réveilla difficilement. Il ouvrit un œil, puis deux. On était tous là à observer ses faits et gestes. On était armés, sur nos gardes. Mais ça servait à rien face à 47. Il se leva d’un bond et jeta une chaise sur nous. Désordonnés, il utilisa le tumulte pour prendre une arme et nous viser. Il fallut l’intervention de votre serviteur pour calmer le jeu. Je lui expliquais qu’on lui avait sauvé la vie et que ça méritait un sursis. Par chance, il m’écouta.

Je lui montrais alors le monde tel qu’il était vraiment. Je lui expliquais comment et par qui il avait été créé. Je lui dis qu’il pouvait se rendre utile au monde en détruisant ceux qui l’avaient créé. Il a tout compris. Il prit le nom de Frank Castle parce qu’il aimait beaucoup les châteaux forts. En effet, je lui ai appris grosso modo l’histoire du monde.
Frank et moi on est donc potes. Où il est ? Il est en mission. Il devrait rentrer bientôt. J’espère vous avoir convaincus, messieurs les responsables de la résistance mondiale.

Apparemment, j’ai réussi. Ils ont carrément bus mes paroles. Ils ont l’air intéressés. Je devrais peut-être leur parler de mon projet de récupérer les autres membres du projet Punition pour notre cause. Avec plusieurs Frank, nul doute qu’on arriverait à avoir les méchants.
Tiens, Frank est de retour. Wow, il a l’air claqué. Il salue gentiment les responsables. Ils le regardent comme un animal. Apparemment, la mission s’est bien passée. Tiens, je vais aller chercher les autres pour trinquer à l’avenir de la résistance.
Mais que ?! Tous les ordres sont morts, tués à coups de couteaux !!! Je me retourne pour en parler à Frank quand je le voie tuer avec son couteau le 2e responsable, le premier ayant déjà trépassé. Je n’ai pas le temps de parler que mon « ami » sort son UZI et vide son chargeur sur moi.

On a souvent dit qu’on voie une lumière quand on meurt. C’est faux, on voie juste un filet rouge et bleu comme de l’eau qui tombe sur vos yeux. Mais peut-être est-ce le sang de la blessure et les larmes d’un ami trahi…

47 n’avait jamais été traqué par ses maîtres, il n’avait jamais trahi. C’était un piège orchestré par le Gouvernement Mondial pour éradiquer la résistance européenne. Ils ont réussi grâce à Frank, leur parfait soldat….


De 2004 environ.
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  #33  
Vieux 20/01/2009, 14h27
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ça me donne envie d'écrire tout ça!
mes premiers écrits sont malheureusement chez mes parents je ne les ai pas sous la main.
beaucoup de parodies de séries télé et quelques poèmes.

sinon ça me donne aussi envie de reprendre les rpgs, surtuot le texte d'althéa çe me donne envie de faire revivre mon elfe à moi (assez peu conventionnel)
n'est ce pas Ben?
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  #34  
Vieux 20/01/2009, 14h31
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Celui que je voulais toujours tabasser avec mon air sérieux, triste et mystérieusement désespéré de demi-elfe noir ?
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  #35  
Vieux 20/01/2009, 17h29
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oui, c'est sur que les demi-elfes noirs, vous aviez pas trop d'humour, heureusement que mon demi-elfe ravagé du bulbe était là pour mettre de l'ambiance
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  #36  
Vieux 20/01/2009, 18h06
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Même pas peur! Si Georges Lucas le fait, je peux le faire!

LES PASSANTS - épisode 2


Egon mesurait l'ampleur du désastre du haut de la falaise déserte nouvellement née de la chute du promontoire guerrier. Les murailles de la forteresse avaient recouvert le campus criblé de cratères renfermant les corps et la matière pensante des facultés décimées. L'odeur de viande calcinée avait dissuadé Egon de traverser les impraticables vestiges des temples du savoir, aussi avait-il fait le tour en passant par les chantiers des nouveaux amphithéâtres. Le gigantesque squelette métallique qui avait un temps fait office d'escalier menant au pied de la colline n'avait pas été épargné par la chute des remparts. Egon en fit le douloureux constat lorsque l'escalier agonisant l'entraîna dans sa chute.

Ayant pillé les réserves de carburant de la compagnie des bus, Karl se lança à travers les rues encombrées d'immeubles effondrés et d'ornières fumantes. Il dut bientôt se rendre à l'évidence qu'il lui serait difficile de se frayer un chemin dans ce dédale de ruines. De détours en détours, il arriva finalement dans le centre-ville dont il convoitait le trajet depuis longtemps avec l'espoir d'y trouver des passagers y suant moins la rancœur et la misère. Un sifflement rapidement devenu familier empli l'air et fit se crisper Karl sur son volant. Une pluie de pierres s'abattit sur la tôle du toit du bus. Luttant pour garder le contrôle du véhicule, Karl ne vit qu'indistinctement la silhouette gisant sur le bord de la chaussée. Il eut juste le temps de faire un écart pour éviter Egon qui s'était traîné là à bout de force. Le bus atterrit sans dommages dans les buissons d'un jardin public tout proche. Miraculeusement épargné, il se trouvait néanmoins encerclé de tas de débris qui auraient sonné le glas des suspensions moribondes. Encore sous le choc, Karl hésitait à sortir de son bus, craignant le désespoir des sinistrés des alentours. Déjà Egon reprenait connaissance, cherchant dans la pénombre qui résistait encore à l'aube naissante le responsable de l'accident. S'étant assuré que personne ne se ruait sur son bus, Karl se porta au secours d'Egon. Le temps n'était pas aux politesses, et quand Egon fut installé dans le relatif confort du bus antédiluvien, Karl se renferma dans son mutisme. Ignorant ses douleurs rhumatisantes héritées de décennies de station assise, il s'efforça de dégager la voie. Le bus sortit en douceur du jardin public, puis reprit la route de l'exode. En parvenant à Cerna Hrad, la zone industrielle à la sortie de la ville, Egon et Karl sentirent dans les hautes cheminées décapitées et les entrepôts silencieux de toute animation que le cœur de la cité avait cessé de battre, attendant d'être ressuscité par le mystérieux chirurgien qui venait de trancher dans le vif. Laissant leurs concitoyens comme des cellules mortes dans le lit de la veille, ils prirent la première sortie qui s'offrit à eux, et l'aube leur fit découvrir les paysages bucoliques de leurs livres d'enfants, s'exhibant sur les bords d'une route vers la pérennité d'utopies humanistes.

Derrière la vitre du car défilaient des paysages de collines verdoyantes. Hélas, de longues balafres détruisaient l'harmonie de ce pays qui avaient troqué les anciennes plaies de la dictature et de l'ignorance pour celles plus modernes de l'industrialisation. Ces cicatrices purulentes s'incarnaient en kilomètres de tuyaux rouillés et éventrés émanant d'une pieuvre de technologie nucléaire perdue en pleine campagne. De toute la matinée, ils ne croisèrent que quelques charrettes tirées par des bœufs partant pour les champs et des enfants accompagnant les vaches aux pâturages, parfois en compagnie de vieilles paysannes tsiganes, portant foulard et rides. La fatigue de la nuit et la chaleur étouffante eurent bientôt raison de la résistance d'Egon qui s'assoupit. Le voyage n'en finissait pas, et, en voyant les routes devenir chemins et les chemins devenir escarpés, Karl se sentit soudain passablement perdu. Ils traversèrent d'anachroniques paysages de campagne animés de bergers et de moutons, de paysans moissonnant à la faux et de charrues à l'ancienne. Enfin, non loin d'une petite ville qui devait être Djo, le bus fit une halte pour le midi.


... A suivre...

Rien ne m'arrêtera, vous boirez la coupe jusqu'à la lie!
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  #37  
Vieux 21/01/2009, 10h53
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Bon, puisque c'est le grand déballage, prix sacrifiés, on liquide et on s'en va. Avant de vous lire tous, je vous ai garni mon myspace de chansons. Si vous voulez y jeter une ou deux oreilles....

On remonte le temps avec en extraits:

-2005, alboum en cours...

Beyrouth


L'art de coiffer les sumotori
(lyrics post précédent)



-2001, alboum studette solo

Le numéro de l'homme coupé en deux


La Greffe




1998: alboum avec groupe (pardon pour le son vraiment pourrave. Comme quoi on peut s'improviser musicos mais pas ingénieur du son...)

Un an, un jour


Helmut

Dernière modification par HiPs! ; 21/01/2009 à 14h55.
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  #38  
Vieux 22/01/2009, 17h48
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Le retour du jeudi :


LES PASSANTS - épisode 3


Le marché se tenait comme à l'habitude sur la place de l'hôtel de ville, offrant l'occasion de faire quelques provisions. Ce jour-là pourtant, la place centrale offrait un spectacle de foire, une foire tragique où les habitants avaient étalé leurs biens, faisant le tri de ce qu'ils emportaient et tachant de revendre le reliquat. Cette animation trahissait la peur provoquée par la nouvelle du bombardement de la capitale. Egon et Karl avaient laissé à regret le bus à couvert dans le sous-bois et s'étaient mêlés à la foule. Les valises gonflées se bousculaient dans les rues étroites. Les rares voitures s'écrasaient sous trop de poids tandis que s'enfonçaient dans la boue des charriots de fortune surchargés. Dans les maisons aux yeux crevés, les éclats de verre et de vitres jonchaient le sol déjà déserté, laissant gisant les trésors statiques et dérisoires. Les cris des animaux et des hommes se mêlaient portés par un vent de panique. Au premier signe de départ, une vague enfla et se lança vers la campagne dans un bouillonnement ininterrompu. Couvrant le tumulte, le staccato des mitrailleuses volantes noya dans la fumée l'écume de la marée humaine dont les débris éclaboussèrent la place. Tombés du ciel, les chasseurs pleuraient leurs larmes brûlantes d'ivresse et de métal sur les insectes terrorisés grouillant sous les lourdes chaussures de cuir. Hors de leurs cocons de coton, redevenus rampants, ils restaient prédateurs, semant les rues environnantes des cadavres naissants. Bientôt cerné, le cheptel humain ravala ses cris, tendant l'oreille à l'écoute des claquements métalliques des pistolets mitrailleurs que l'on nourrissait sans trêve. Peu à peu guidés et triés, délestés de leurs derniers bagages, les fuyards furent regroupés, puis on les conduisit sous bonne garde en convois à l'extérieur de la bourgade. Toute la journée, des détonations et des explosions de grenades épisodiques prévinrent de la présence de patrouilles peu amènes qui arpentaient les rues à la recherche des derniers habitants encore terrés chez eux.

Mihail Kalevik arriva d'un pas livide dans la rue Sfingtu Vaclav. Depuis une bonne centaine de mètres déjà, il avait cessé de se presser. La vision de la fumée se dégageant du faubourg l'en avait dissuadé. La seule assurance qu'il lui restait de son habituel aplomb était celle de ne pas retrouver debout la maison qu'occupait sa mère blanchisseuse, l'humble foyer qu'un jour, en mal d'indépendance, il avait quitté, mais où il savait pouvoir trouver asile avec, en poche, des nouvelles de son frère. Les rues lointaines de Vaclavostock où il trouvait par mille moyens presque légaux sa subsistance avaient changé de configuration, et les immeubles où se réfugiait la faune habituelle des cités modernes s'étaient écroulés, engloutissant à jamais leurs démons familiers. Les tentations disparues, la mémoire de ses racines rurales l'avait ramené sur ses terres sans qu'il eut envisagé de devoir y mettre les siens. Dans un élan de désespoir, il commença à fouiller les décombres, comme pour oublier dans sa rage à tirer sur les poutres entremêlées qu'il était seul au monde. Des haut-parleurs fixés sur des chars d'assauts prévinrent de l'instauration du couvre-feu. Les ultimes résistants reçurent l'ultimatum de se rendre aux patrouilles qui allaient venir les chercher pour assurer leur sécurité. Restant sourd aux appels péremptoires des cerbères conquérants, Mihail s'acharnait sur les restes fumants du foyer. Egon et Karl arrivèrent sur ces entremises, précédant de peu quelques commandos kaki qui les avaient surpris alors qu'ils sortaient d'une bouche d'égout. Le spectacle de ce dément solitaire attira le regard incrédule de Karl qui envia l'énergie du jeune homme, cette même énergie qui l'avait quitté bien avant que ne vienne la faiblesse de l'âge, cette même faiblesse qui l'obligeait maintenant à cesser de courir sous peine de sentir son cœur cesser de battre. Par trop haletant, Karl ne put s'expliquer, aussi ce fut Egon qui interpela Mihail pour le mettre en garde contre l'arrivée imminente des agresseurs. Mihail interrompit à peine son labeur et écouta sans même se retourner. Il s'apprêtait à considérer les deux importuns quand ceux-ci reprirent leur fuite éperdue, leur sillage criblé d'impacts de balles. Mihail se lança à leur suite, l'ombre de leurs poursuivants vociférant sur ses talons. Il ne mit pas longtemps à se retrouver à la tête de ce duo de fugitifs pour mieux les guider dans le dédale familier des rues médiévales de sa ville. Ils surent vite sans trop s'interroger qu'ils auraient voulu courir jusqu'à être à bout de souffle, que cette tension qui les avait envahis soit surpassée par l'épuisement et les soubresauts vengeurs de leurs cœurs malmenés. Ils s'écroulèrent finalement dans une minuscule clairière cernée de ronces et de haies épaisses qui les dissimuleraient à la vue d'éventuels poursuivants. Ils gisaient là inanimés, mais leurs cœurs battaient encore quand la nuit tomba.

La suite des évènements donna raison à ceux qui acceptèrent la réédition : au crépuscule, la ville moribonde reçut l'extrême-onction à l'essence avant d'être immolée par les flammes purificatrices sous les yeux morts d'êtres sans plus de racines. Pleurs. Chocs. Cris de peur. Cris de haine. Mains tendues. Mains brisées. Regards interrogateurs sitôt clos sous coups de crosses. Sanglots morts, glandes lacrymales usées. Fatigue. Geste rageur, coup de fouet qui claque. Sursaut vengeur, coup de feu qui claque. Asphyxie. Frustration. Prostration. Sommeil. Soumission. La nuit tomba. Dans la grisaille matinale, des agrégats d'humanité retournèrent à la terre en y creusant les fossés et fondations de leur foyer concentrationnaire.



... A suivre... courage, c'est bientôt fini!
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  #39  
Vieux 23/01/2009, 09h36
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Je n'en suis qu'a l'épisode 1 mais j'ai trouvé ça très bon Halna.
Disons que je comprend l'aisance avec laquelle tu écris aujourd'hui.
C'est sur c'est plus pesant que tes textes actuels mais comme disent les copains ça se marie bien au style du texte
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  #40  
Vieux 23/01/2009, 09h55
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Je n'en suis qu'a l'épisode 1 mais j'ai trouvé ça très bon Halna.
Disons que je comprend l'aisance avec laquelle tu écris aujourd'hui.
C'est sur c'est plus pesant que tes textes actuels mais comme disent les copains ça se marie bien au style du texte
Je vais vraiment être obligé de poster la fin, alors!

Merci en tout cas.

Je prends toujours beaucoup de plaisir à écrire des mots compliqués et faire des phrases alambiquées, plus qu'à raconter une histoire, en fait.

J'ai un jour réussi à écrire une phrase de 4 pages!

C'est plus le jeu avec les mots, qui m'amuse. J'essaye depuis quelques temps de simplifier, rendre plus fluides mes écrits.
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  #41  
Vieux 23/01/2009, 10h06
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j'attend la fin pour tout lire, c'est trop frustrant de se languir
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"l'homme qui a perdu la faculté de s'émerveiller et d'etre frappé de respect est comme s'il avait cessé de vivre" A.Einstein

Excusez mon humour de chiottes mais c'est parce que j'y mets tous les déchets de mes sentiments.
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  #42  
Vieux 23/01/2009, 17h32
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A la demande de Grogra et Althéa (on ne refuse rien à une jolie femme, alors 2, surtout avec leur mordant...), l'épisode 4 :

LES PASSANTS - épisode 4


La réanimation fut collective entre quintes de toux, dents qui claquent et frissons salvateurs. Le bus s'ébranla sur des voies cahoteuses qui le menaient à une route plus praticable. La chaleur sortit de l'hibernation les organes et les sens. La faim se fit sentir, les odeurs corporelles aussi. La vie sauve, il semblait malvenu de se plaindre de ces nécessités biologiques. Une atmosphère de recueillement nostalgique berçait les fugitifs, et tous, en quittant leurs villes respectives rongées par une peste dévorante, souffraient d'abandonner à leurs plaies béantes les cités de leurs amours défunts, de leurs amitiés exclusives, des désespoirs les plus seyants. Le bus engloutit de nouveaux kilomètres avec une énergie et une résistance qu'on ne pouvait lui soupçonner après de nombreuses années d'usure sur les sempiternels parcours urbains qui avaient longuement torturé sa mécanique déjà ancienne. Ils passèrent avec prudence aux pieds de la citadelle d'un légendaire vampire empaleur, craignant tout de même plus la proximité d'un cite militaire sous haute protection. Ils arrivèrent au sommet d'un barrage surmonté d'une immonde statue de métal argenté représentant le dieu grec Apollon et la technologie nationale. En regagnant la plaine, ils ne croisèrent que quelques paysans habillés à l'ancienne, baskets aux pieds, à cheval entre deux siècles, conduisant des charriots roulant sur des roues et des pneus de voiture. La route défilait et ils rejoignirent le soleil qui se coucha aussi au creux des magnifiques paysages des Torpales, prés d'un village tzigane semblable à un bidonville égaré en Eden. A l'aube, ils reprirent leur route. Ils n'étaient plus très loin de leur destination, provisoire peut être, pour peu que Norokesti ait, elle aussi, succombé aux arguments explosifs des conquérants invisibles. Les victimes semblaient elles aussi invisibles, et Karl, Egon et Mihail commençaient à s'étonner de rencontrer si peu de fuyards sur ces routes de fortune qu'ils empruntaient depuis trois jours déjà. A peine avaient-ils croisé quelques attelages et quelques camions qui semblaient plus vaquer à leurs occupations quotidiennes que tenter de se sauver. Le bus arriva finalement en vue de Norokesti. Mihail s'était réveillé, étonné de ne plus souffrir des cahots et du ronronnement du moteur, rassuré aussi de ne plus entendre les détonations, de ne plus sentir le vent apportant les effluves de la mort au milieu de la fumée et de la poussière, les ruisseaux de sang coulant du dessous des pierres sur ses mains et son visage. La chaleur confortable avait séché les blessures du corps et de l'âme. Arrivés à l'orée des immeubles, ils se trouvèrent sur un léger promontoire qui leur fournissait un appréciable point d'observation.

La plus grande ville de la province d'Obsazenovine leur apparue semblable à tant d'autres, grise et bétonnée, uniquement faite de blocs de ciment dans lesquels étaient parqués les ouvriers qui faisaient marcher les industries environnantes. Tout au long du chemin qui descendait dans la cité se trouvaient des niches vides des statues religieuses qu'elles avaient contenues avant l'avènement d'idéologies moins mystiques. La ville endormie était ornée ça et là de tas d'ordures abandonnés devant de vieilles maisons aux façades morcelées, et parcourue de rues défoncées sans la plus infime parcelle d'âme, le tout menaçant de se désintégrer à la moindre secousse. La fin du voyage aurait dû les voir se séparer, mais ils n'étaient pas encore sûrs de rester là si plus rien ne les y retenait. Karl devait encore rejoindre le siège de la compagnie pour se décharger de la responsabilité du bus salvateur. Egon décida de le suivre. Mihail, lui, n'était plus très loin de son but. Après forces promesses de se retrouver au même endroit dès le lendemain matin, ils se mirent chacun en route vers leurs destinations respectives. Mihail n'avait plus qu'à retrouver l'immeuble dans lequel vivait l'homme qui avait pu être son père avant de partir en emmenant son frère Gustav. Il traversa enfiévré les rues désertes au milieu des immeubles dressés.

Le bruit de la porte qui claque résonnait encore dans la tête de Gustav. Le père Douranek l'avait chassé une nouvelle fois, la dernière. Une minute après, il avait fini de le regretter. Malgré ses promesses, Gustav n'y était pour rien. Même dans ses rêves les plus fous, jamais Gustav n'avait pensé régler ses comptes avec son père à coup de missiles. La déflagration l'avait tiré de ses délires revanchards alors qu'il tournait au coin de la rue. Il avait sursauté, s'était retourné pour voir les débris s'écraser sur le sol. Il était resté tétanisé cinq bonnes minutes, les pensées les plus macabres se bousculant dans sa tête. Il se surprit même à essayer de distinguer parmi les ruines ce qui était chair de ce qui était ciment, ferraille, et plâtras. Alors qu'il craignait de voir naître en lui des prétextes suffisants pour se représenter chez son père, le destin s'était chargé de rendre caduque ce problème de conscience. Un départ sans retour possible, c'était pour lui l'ultime épreuve. Il crût que celle-ci commençait par ne pas faire à son père indigne les honneurs des larmes et des sanglots qui lui montaient à la gorge. Elle se poursuivait dans ses tentatives de rester en vie, de se mettre à l'abri des obus qui continuaient de hacher menu les quartiers environnants.


Non, ce n'est pas fini...
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  #43  
Vieux 26/01/2009, 07h03
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Pour bien débuter la semaine, la suite... encore :

LES PASSANTS - épisode 5


Le déluge avait surprit Mihail en route. Il avait d'abord fait demi-tour, tenté de retrouver l'abri des sous-bois, prés de ses compagnons de voyage. Il se ravisa, restant prostré devant le brasier qui engloutissait tout ce qui avait fait ses espérances de ces derniers jours sur les routes. Revenant vers la gare où il savait par une lettre pouvoir y retrouver son frère, il sentit cet ultime espoir s'éteindre devant la structure métallique broyée de ce qui avait été la gare. Mihail se joignit aux secours. La poussière qui se mêlait à ses larmes le rendait presque aveugle. Son dernier lien avec la vie expirait-il sous les murs brisés qu'il s'entêtait à déplacer ? Il fut bientôt au bord de l'épuisement. Il sentit ses pieds se dérober sous lui. Il ne put se rattraper. Il ne put se relever. On le déposa hâtivement au milieu des morts et des blessés retrouvés et entassés pèle-mêle à même le sol. En reprenant ses esprits au bout de quelques minutes, il reconnut au milieu des gémissements une voix familière quoique affaiblie. Tournant la tête, il vit à ses cotés son frère Gustav. Dès qu'ils purent se redresser, ils s'éloignèrent en se soutenant mutuellement, les tentatives de secours ayant été brisées par la chute d'un nouvel obus sur la gare qui souleva en une dernière explosion l'amas de corps et de ferraille.

Karl et Egon arrivèrent au siège de la compagnie de transport en même temps que le bombardement qui le réduisit en fumée. Les entrepôts en feu s'écroulèrent sur le bus que Karl venait de garer avec précautions. Sur le parking extérieur encore épargné, Karl et Egon tentaient de s'éloigner suffisamment. Un souffle brûlant les souleva comme des fétus de paille pour les laisser s'écraser sur le bitume et être recouvert de terre calcinée. Un moment étourdi, Egon cria le prénom de Karl au milieu du vacarme des explosions répétées et des fracas d'immeubles s'effondrant. Il distingua au milieu de la fumée un bras tendu qui émergeait d'un cratère encore fumant. Il se précipita au secours de Karl, le sortit du funèbre orifice et le soutint jusqu'à la proche et providentielle entrée de métro. Une roquette s'abattit sur le tunnel et la meurtrissure béante fut l'épicentre des fissures qui dévorèrent rapidement l'asphalte. Egon repoussa Karl de toutes ses forces avant de sombrer dans la déchirure du sol s'effondrant sous ses pieds.

Les chutes mortelles cessèrent bientôt. Gustav et Mihail arrivèrent devant les ruines de la compagnie où ils avaient tenté de rejoindre Karl et Egon. Ils aperçurent finalement Karl inanimé mais vivant, bien que mal en point. Les recherches pour trouver Egon furent vaines. Alors que tous désespéraient, Egon reprit enfin conscience. Il avait chu sur une corniche entre deux étages, et sa chute ne demandait qu'à se poursuivre encore une bonne dizaine de mètres, dix mètres à ajouter aux kilomètres qui le séparaient de Vaclavostock. N'avait-il fuit le danger que pour se perdre dans les entrailles d'une autre ville qui ne lui était rien ? Il n'avait pas vocation de sauveur ni de martyr et s'était longtemps réfugié dans les utopies inertes. Une motivation fondamentale lui avait toujours fait défaut : la compassion, la volonté de pardonner aux faiblesses qui l'agressaient perpétuellement. Il ne voulait pas que l'on juge ses lâchetés intimes, il ne souhaitait même pas que celles-ci soient connues. D'abord tenté de ne pas juger pour ne pas l'être à son tour, il dut rapidement changer de défense et se réfugier dans un mépris et une misanthropie affichée. Il avait donc globalement condamné l'humanité à se passer de lui et ne désirait plus que préserver sa tranquillité, quitte à devoir fuir sans relâche les troubles de ses congénères. Jugeant son état physique et les acrobaties que sa sortie aurait nécessitées, Egon s'abstint de tout geste et appela à l'aide sans conviction. Ses cris timorés suffirent pour que Mihail et Gustav le localisent. Ils arrivèrent à point nommé pour l'aider à se sortir du mauvais pas qu'il s'efforçait de ne pas faire. Partant du bord du gouffre béant, accédant aux appuis qu'Egon avait par prudence négligé, Gustav arriva au-dessus de la corniche incertaine, et après avoir aidé Egon à se redresser, il le guida et le poussa jusqu'à ce qu'ils arrivent tous deux entiers hors du gouffre. Egon exprima sa gratitude à Gustav, sans pouvoir toutefois échapper au sermon sur ses faibles dons athlétiques qui sous-entendait l'autosatisfaction gloriolesque inhérente aux propos habituels de Gustav. Mihail n'avait jamais supporté la prétention de supposé experts dans quelque domaine que ce soit, mais il avait fait l'effort de retrouver cet énergumène sympathique, ridicule plus souvent qu'à son tour, mais exagérément fier de capacités qu'il possédait, par malheur, réellement. Il était sa seule famille.

Sur les pas de Gustav qui retrouvait péniblement ses marques au milieu des ruines de son existence, ils prirent par Cerna Prosim où ils ne restaient plus des plaisirs de jadis que les tristes paillettes qu'étaient les néons sans lumière des cabarets qui n'exhalaient plus aucune joie et se présentaient sans fards comme des bâtisses s'engraissant des plaisirs sordides d'une humanité perverse. Ils renoncèrent à traverser le pont Karluv impraticable et passèrent sans regrets devant les devantures carbonisées des magasins de Mennyi Ulice où s'étaient autrefois entassés les objets de convoitise de toute la population mais qui ne présentaient même plus d'intérêt pour les charognards humains. L'incendie qui n'en finissait pas de dévorer les bureaux de l'administration municipale et le quartier de la cathédrale désaffectée faisait de la Zakazan Namesti un terrain en friche sur lequel ne pousserait plus le moindre rameau d'olivier ni la moindre rose. Fuyant les flammes, ils s'aventurèrent dans Jobbra Ter. Les hôtels particuliers avaient été pris d'assaut par des populations enflammées par des années de frustration, et le pillage ne laissait derrière lui que des familles endeuillées qui, à quelques rares exceptions, s'étaient crues épargnées par les bombardements mais n'avaient pas survécu à la violence des intrus en mal de revanche sociale. De l'autre côté du grand parc des Plantes, se trouvait Sfingtu Vaclav, et au moment de cet ultime adieu à son quartier d'enfance, Gustav sentit la sérénité qui devait être celle de sa mère et de ses frères et sœurs, délivrés du fardeau de la vie dans les cendres de Djo. Lui survivait à Norokesti, enfin nettoyée par le vide de toute l'ordure morale et industrielle qui s'y accumulait depuis des générations. Les fumées qui montaient aux cieux étaient autant d'ascenseurs pour des innocents "trop pauvres pour être malhonnêtes", comme le disait une chanson revenue de son enfance. La nuit tombant, ils s'abritèrent dans les ruines de l'hôpital où chacun se renferma dans le mutisme, se perdant dans les limbes de ses rêves. Gustav se lamentait, peinant à cacher son trouble, sa colère d'être effrayé, démuni et perdu, privé de son théâtre et des acteurs qui lui servaient avec bonne volonté leurs répliques ouvrant sur ses longs monologues. Il luttait, humilié d'avoir à supporter cette incontinence de son âme. Son ventre se serrait, retenant à l'intérieur ses tremblements de folie. Ne pas crier surtout. Ne pas penser aux blessures dont chaque évocation le rapprochait de la folie tellurique. Loin de Vaclavostock, de Djo, un autre monde s'écroulait.


A suivre encore... janvier n'est pas fini!

Grogra, un p'tit texte venu du passé, de ton côté?
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  #44  
Vieux 27/01/2009, 13h59
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Thoor Thoor est déconnecté
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@Halnawulf: C'est loin d'être indigeste.... Pour alléger un peu l'ensemble j'aurai alterné cette prose avec des scènes plus 'vivantes'. Genre : Début du texte 'ecrit' par Egon dans ce style qui décrit parfaitement les resentiments du perso et l'absurdité/injustice de la guerre. Puis le récit du parcourt des protagoniste dans ce paysage dévasté.
Ceci n'étant bien sur que mon humble avis
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  #45  
Vieux 27/01/2009, 14h00
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Steuf ! change la caisse du Fauve
Bon, je sais qu'Althéa a imprimé la plupart de vos textes donc, dès que j'ai fini ma contrib mensuelle pour 2016, je vous lis tous !
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