Les livres que vous aimez

[Woulfo]

Hyperion j'avais du mal au début aussi mais plus t'avances mieux c'est.

[kael]

Maintenant que vous le dites, c'est vrai que je me rappelle avoir eu un démarrage plutôt lent aussi sur Hypérion. Juste avant d'être happé par une singularité captive.

Mais bon, si comme Monsieur (continuons les civilités) Tiker le soutient, Endymion n'est pas à Hypérion une daube comparable à ce que cette dilution homéopathique d'intrigue de Rama II a pu représenter au regard de l'incisif Rama, je vais peut-être tenter le coup...

[michel]

Je plussoie, Endymion n'est pas aussi ambitieux que Hyperion mais reste très agréable à lire, pour le plaisir d'avoir la suite de l'histoire et parce que Simmons sait toujours aussi bien tenir le lecteur en haleine.

[Sparkler]

j'en profite juste pour radoter un peu : si vous aimez Simmons, et si vous souhaitez découvrir une autre facette de son talent, je vous invite à lire "Terreur".

[Auteurroriste Zeph]

En fait, GTO, c'est un peu le Botchan des temps modernes. Avec en plus le souplex et Fututsuki.
Sacré Soseki va!

[john_constantine]

Heu ?! On a pas du lire le même livre pour le coup.

[Auteurroriste Zeph]

Je ne sais pas. J'y ai vu pas mal de points communs.
A commencer par les deux persos. Bon ils sont très différents, c'est clair, mais ils marchent tout les deux selon des principes au dessus de la moralité normale. Le genre de principes que personne sauf eux ne respectent.
Et puis le fait de se retrouver dans un lycée où personnels enseignants comme élèves leur causeront un gros paquet de problème.
Enfin, ouais, durant ma lecture j'y ai trouvé quelques points commun comme ça.
Après c'est sur, entre l'époque, l'écriture et les personnages, il y a une sacré différences.
N'empêche que. Mais bon, c'est peut être juste moi.

[Ben Wawe]

Dernièrement, j’ai lu Mystic River de Dennis Lehane. On me l’a offert parce que j’avais lu après cadeau Shutter Island et si j’avais apprécié l’atmosphère du livre et le « jeu » mis en scène par Lehane, j’avais été déçu par le « nœud du mystère », car j’avais compris le retournement de situation final une centaine de pages avant celui-ci. Or, je craignais un peu la même chose pour Mystic River, à savoir une bonne implantation mais un livre reposant sur une révélation qui se devine. Mes craintes se réalisèrent mais finalement ça en fit une force supplémentaire à l’histoire.

Cent cinquante pages environ avant la fin, j’étais certain d’avoir trouvé la résolution du mystère du meurtre de la fille d’un des trois personnages principaux, et mon esprit put encore flatter mon égo lors de la « résolution finale ». Mais je fus très heureux de découvrir que finalement je m’en fichais et que là n’était pas l’intérêt fondamental de cette histoire – bien au contraire (ce qui me fait penser que je devrais relire Shutter Island pour revoir mon avis dessus).
En effet, Lehane est parvenu à faire passer le « mystère » en intrigue secondaire alors qu’il la traite comme le nœud de son livre. En réalité, je me suis rendu compte que l’intérêt fondamental de Mystic River est la vie des trois personnages principaux, qui ont chacun géré un drame fondateur dans leur enfance de façon différente pour les mener à cette situation.

Le tour de force de Lehane est de montrer une lente évolution née dans cette enfance et dans le drame subit par l’un d’entre eux et qui se répercute sur les autres. Dès la première partie du livre, les dés sont déjà jetés, le destin de chacun est écrit par leurs réactions après ce drame. Il est terrible de les voir tenter de se dépasser, de gérer ça et d’être meilleurs sans forcément y arriver ou sans forcément arriver là où ils le voulaient.
Déterminés par un événement vieux de vingt-cinq années, les trois personnages sont restés coincés dans leurs résolutions et attentes apparues juste après le drame. Comme si ce dernier avait arrêté le Temps autour d’eux et les empêchait d’avancer, comme s’ils n’étaient jamais parvenus à dépasser leur culpabilité et leur souffrance. Comme s’ils étaient toujours des Petits Garçons face aux Loups (ceux qui ont lu, lisent ou liront comprendront).

Mystic River est aussi une chronique sociale de la classe moyenne et de la classe pauvre américaine, aux frontières si tenues par moments, dans une ville qui change peu à peu, qui subit l’invasion des « riches » pour faire fuir les autres, avec des personnages qui, eux, n’ont pas changé depuis vingt-cinq ans. En arrière-plan, Lehane dresse un portrait sombre d’individus « moyens » qui naviguent à vue dans un monde en mouvement, incapables de le comprendre et essayer de se raccrocher à des fondamentaux (famille, travail, amis) qui chacun deviennent ou sont déjà des déceptions en phase d’aggravation. Les personnages ont voulu un socle solide pour avancer, mais à mesure que l’histoire avance, l’évidence éclate : ce socle n’a jamais été aussi solide qu’ils le voulaient à cause des conséquences de ce drame originel, et ils n’ont donc jamais pu (ou voulu ?) avancer.
Véritable miroir d’un pan de la société américaine, Mystic River compte plus sur l’excellence de sa gestion des personnages que sur son « mystère », finalement empreint d’un pathos un peu lourd.

J’ai dévoré ce livre non pas parce que je voulais connaître qui avait tué Katie Marcus mais parce que je voulais savoir dans quel état Jimmy Marcus, Sean Devine et Dave Boyle seraient après ce deuxième drame fondateur dans leur existence.
Alors que l’action se déroule en 2000, clin d’œil appuyé sur le symbolisme du changement de millénaire pour un changement de destinée, un constat s’impose : si le premier a événement dicté l’absence d’évolution de Jimmy, Sean et Dave jusqu’au second, celui-ci modifie leurs perceptions du monde et de leurs destins. Comme si un deuxième drame les faisait réagir et prendre conscience de ces vingt-cinq années perdues à rester au fond les enfants qu’ils étaient ; comme si l’acceptation de ce meurtre faisait rentrer dans la vie d’adulte les Petits Garçons qui deviennent des Loups pour aller enfin de l’avant et dépasser les drames, certains s’acceptant enfin et d’autres trouvant la force de dire enfin le mot le plus difficile pour un adulte : « pardon ».

[comicszone]

A noter la très bonne adaptation cinématographique de Mystic River qui fait également passer l'intrigue principal au second plan par rapport aux personnages principaux et à la chronique sociale.

Et puis Lehane, ça fait découvrir Boston et c'est bien

J'attends avec impatience la sortie en poche de son roman "Un pays à l'aube" qui narre le retour à Boston des soldats (notamment des policiers) envoyés en Europe pour la 1re guerre mondiale

[EsseJi]

Under the Dome - Stephen King

Cela faisait au moins dix ans que je n'avais pas ouvert un Stephen King, et avec Under the Dome j'ai redécouvert cet auteur. Pas seulement parce que c'est la première fois que je le lisais dans la langue de Shakespeare mais surtout pour moi Stephen King c'est de longues, très longues intros qui mettent en place lieux et personnages avant la cassure qui fait basculer l'histoire. Donc j'ai été assez étonné que ce pavé de 900 pages commence de suite avec le dôme qui s'installe au dessus de la petite bourgade de Chester Hill, Maine. Pas de fioriture donc, et dès le premier chapitre on découvre le village, ses habitants et cette malédiction qui leur tombe littéralement dessus. De là on commence à vivre les déboires de 64 personnages principaux (dont trois chiens) qui en dépit de leur nombre ne gâche en rien la compréhension de l'intrigue, bien au contraire chacun avait sa fonction dans le village et donc son rôle sous le dôme permet de les identifier facilement. En parlant de facilité, King ne s'est pas renouvelé entièrement, et les deux personnages principaux, aux antipodes l'un de l'autre, sont soit hyper gentil ou super méchant et rien d'autre, pour moi une des ombres au tableau de ce roman. Entre ces deux extrêmes lisses la galerie de personnage n'est pas inintéressante, bien au contraire ils sont développés, leurs caractères évoluent et on peut même s'identifier à certains. Sur la ville en elle même, si le dôme était tombé sur le bled d'à coté l'histoire n'aurait pas été la même, Chester Mill était condamné bien avant qu'elle se retrouve coupée du monde, le dôme ne finira qu'achever ce qui était déjà inéluctable.
Avec ce roman King s'ancre à 100% dans son époque avec des références entre autres à South Park, Lost ou B.K. Vaughan. Enfin l'auteur n'est pas tendre avec ces contemporains et compatriotes, notamment les fanatiques et la branche radicale Républicaine.
Under the Dome est un roman fleuve, mais qui coule tout seul. Ils vont me manquer les habitants de Chester Mill avec qui je viens passer 15 jours en dessous du dôme.

[EsseJi]

The Book With No Name - Anonymous

Vous lirez ceci partout : "le livre sans nom c'est comme du Tarantino". Je rajoute que si ce n'est pas carrément lui l'auteur anonyme de ce roman c'est un fan hardcore qui essaie de tendre vers son idole. Mais comme je ne crois pas au monsieur tout le monde qui ne veut pas de la gloire et préfère rester anonyme je suis largement en faveur de la théorie de la personnalité cachée, en l'occurrence notre bon vieux Quentin T. Tout tend vers lui, les références cinématographique d'abord, beaucoup de références, trop même. Et pas n'importe quelles références, celles qu'un bon enfant de la culture pop, un gars qu'on appelle désormais un geek se doit d'avoir: on fait le grand écart entre Easy Rider et Le Flic de Beverly Hills, des Batman de Burton à Karaté Kid et j'en passe. Quand je dis trop de références c'est qu'elles sont omniprésentes, à chaque chapitre son hommage. Je suis d'accord qu'une œuvre et un auteur se doivent d'être ancrés dans une époque et que les classiques le deviennent quand ils sont au cœur de la culture d'un moment de l'Histoire mais là parfois on sature, même si le lecteur avec la sensibilité culturelle que j'ai devrait se sentir caressé dans le sens du poil je ne suis pas un toutou qu'on amène au toilettage pour le plaisir du maitre. Des fois l'auteur se permet de donner son avis à travers certains personnages sur ses gouts personnels en question de cinéma, et oh surprise True Romance obtient son lot d'éloges!
La construction de l'intrigue, les destins des personnages qui se croisent, s'entrecroisent, se donnent rendez-vous, se poursuivent, mêlant les quid pro quo entre eux m'évoquent en partie Pulp Fiction ou au mieux Snatch de Guy Ritchie, pour ce dernier les parallèles sont nombreux, le chien en moins.
Pour finir ces commentaires en mode spoiler free, une autre piste qui mène à Tarantino c'est une scène qui peut paraître anodine mais qui sait interpeler les amateurs du scénariste/réalisateur/acteur : un personnage se fait trouer la main par un tir à bout portant, ce genre de scène renvoie immanquablement au personnage interprété par Tarantino dans From Dusk Till Dawn. Et ce clin d'œil est loin d'être anodin.
Au final un bouquin qui va à cent à l'heure, un auteur fou qui écrit pour un public ciblé dont on fait un peu tous parti sur ce forum. On sent que l'auteur anonyme a voulu écrire un livre qu'il aurait aimé lire, un whudonnit où on ne se doute pas de l'identité de l'assassin dès le casting au générique. Et quand on y repense c'est à cent lieux de la promo qui entoure le bouquin, ça n'existe pas les malédictions, je le sais depuis que j'ai emmené un copain au ciné pour la deuxième fois que j'ai vu Ring...

[Auteurroriste Zeph]

Lu l'éléphant s'évapore de Murakami, un recueil de nouvelles du monsieur.
Je dois avouer que j'ai pas mal ramé pour le finir. J'ai trouvé ça vraiment inintéressant au possible. Particulièrement sur le premier tier/moitié du livre.
Ennuyeux à souhait.
Après, ça s'améliore un peu mais on reste loin du truc qui va scotcher le lecteur au bouquin jusqu'à ce que la nouvelle ait sa chute.
Et je dois avouer que j'ai du mal à comprendre la logique éditorial du truc, tirer des nouvelles des différents recueils de Murakami pour en faire un autre. Surtout qu'il n'y a pas franchement de lien entre les textes présentés ici. A part peut être un côté autobiographique, mais c'est un élément qu'on retrouve dans un gros paquet de ses nouvelles et même dans ses romans, donc..
Enfin, en gros, pas mal d'ennuis sur ce livre.

[Zen arcade]

	Citation:			Posté par Auteurroriste Zeph
	Lu l'éléphant s'évapore de Murakami, un recueil de nouvelles du monsieur. Je dois avouer que j'ai pas mal ramé pour le finir. J'ai trouvé ça vraiment inintéressant au possible. Particulièrement sur le premier tier/moitié du livre. Ennuyeux à souhait.

Dommage.
Moi, j'ai trouvé ce recueil formidable.

Murakami est un des rares auteurs que je trouve aussi talentueux dans le domaine du roman que dans celui du texte court.

[Auteurroriste Zeph]

Ah là par contre, non. Autant il peut écrire des trucs absolument formidable en roman qui te tiennent jusqu'au bout du livre, qu'en nouvelles, je suis plutôt déçu.
Entre l'éléphant s'évapore et Saules Aveugles, il y a un sacré paquet de trucs qui m'ont vraiment ennuyé. D'ailleurs, l'éléphant, j'ai cru ne pas le finir.
En plus, il y a énormément d'éléments redondants (surtout entre les deux bouquins), à plusieurs reprises, j'ai eu l'énorme impression de relire des textes déjà lu alors que ce n'était pas le cas.

[PSYCHO PIRATE]

Je suis en train de lire La Mélancolie des Sirènes par Trente Mètres de Fond, un Brussolo qui était passé curieusement entre les mailles de mon filet jusqu'à là.
C'est en fait la reecriture d'un de ses vieux romans du Fleuve Noir des années 80 "Les Fœtus d'Acier". Il a remanié tout ça en modernisant comme il fait souvent en incorporant dans le recit les portables, Internet et tout ça.
Ça se passe en 2020 après une catastrophe mystérieuse qui a engloutie le métro.
Ambiance très Kamandi et très flippante comme d'hab.