Critique Chocolatée

[PSYCHO PIRATE]

	Citation:			Posté par chocoman
	Mais sinon, personne pour réagir au fait que je trouve que Williams a un style rococo ?

	Citation:			Posté par wildcard
	"Rococo"... C'est marrant, voilà un adjectif auquel je n'ai jamais pensé avec Williams III.

	Citation:			Posté par Mandrill
	En fait j'essayais (maladroitement) de défendre les pages "rococo" car ça semblait péjoratif que tu les qualifies ainsi ; mais du coup j'ai un doute "Baroque" est sans doute mal adapté, j'y connais rien en histoire de l'art et je dois bien mal utiliser cet adjectif

[Aguéev]

Rococoricocoboy

[JB]

	Citation:			Posté par chocoman
	Pour autant, rien d'exceptionnel, mais ne connaissant pas trop Starlin, puis-je affirmer que dans toutes ces histoires se cachent un discours humaniste ? Là, le véritable intérêt du récit se trouve dans sa conclusion, aux antipodes de ce à quoi on s'attendrait, et montre Thanos perdant, malgré ses six joyaux le rendant surpuissant. Je n'en dis pas plus.

Je crois que l'un des thèmes fétiches de Starlin, c'est la lutte contre le divin. Chez lui, l'église et de manière plus générale la religion sont souvent maléfiques (Eglise universelle du Mage dans Warlock, Eglise de Lord Papal avec Dreadstar) et suscite le fanatisme (Batman: The Cult, la Déesse dans Infinity Crusade, Lady Styx et Synn dans Rann/Thanagar : Holy War). La raison : le Divin chez Starlin est faillible. Thanos et Warlock sont confrontés aux limites de l'omnipotence lorsqu'ils atteignent la divinité, incompatible avec les désirs et émotions des mortels.

[chocoman]

Tout d'abord, merci d'avoir fait remonté ce topic JB !

Effectivement, d'après ce que tu dis, cela serai correct ! J'ai du mal à saisir, ce qui pour lui, rendrait le "divin" mauvais, et à combattre, mais je vois bien qu'il y a une forte opposition entre l'humain et le divin. Je n'avais pas saisi cela avant que tu en parles, et effectivement, Thanos se transforme en véritable dieu muni de tout ces pouvoirs. Pourtant, sa toute puissance s'effondre dès qu'il y a un lien avec les mortels, c'est à dire, un désir d'humain, l'amour.
Le discours de l'Homme-Impossible dévoile donc tout son humanisme. Le rire serait, d'après Starlin, le propre de l'Homme ?



J'ai passé presque deux mois où je me suis coupé des comics, c'est pas mal de faire une pause. Mais bon, maintenant, j'ai rattrapé ma liste de retard en VF, et j'ai une bonne liste de tpb qui m'attendent...
J'avais commencé à rédiger des critiques, notamment pour Fear Agent, mais devant l'ampleur de la tâche, j'ai fini par lâcher et craquer.
Je vais éviter de me mettre la pression inutilement !

Actuellement, je suis entrain de lire Batwoman vol 2, c'est pas terrible, et pas super beau (même si parfois j'aime bien !)... Je vais peut-être faire des critiques tpb par tpb désormais !

[JB]

Je compatis, j'ai dévoré les volumes de Fear Agent en une journée et j'avais la tête qui tournait à la fin de la série (j'ai l'impression que sa reprise de Captain America doit beaucoup à cette série)
Autre exemple pour Starlin vs Dieu : son approche du Surfeur d'Argent, souvent pris comme une figure messianique. Je crois que c'est lui qui a réduit la perfection du perso en accentuant ses failles, avec un retcon selon lequel Galactus avait bloqué une partie de ses émotions pour qu'il ne ressente pas de culpabilité et en évoquant le suicide de son père. C'est probablement cette tendance déicide qui a poussé DC à confier à Starlin Death of the New Gods

J'ai plus l'impression d'une approche nihiliste plutôt qu'humaniste : Warlock est suicidaire lors de sa première incarnation, Thanos détruit l'univers à répétition par dépit et découvre qu'aucun de ses accomplissements ne lui permet d'avoir ce qu'il veut, l'équipe de Dreadstar apprend que la dictature qu'ils ont combattu a été remplacée par une société tout aussi corrompue.

Quel que soit le rythme de parution, j'attends avec intérêt tes prochaines critiques

[chocoman]

C'est la rentrée (certes depuis plus d'un mois) c'est l'heure de poster une critique ! Depuis la rentrée à vrai dire, je n'ai pas eu le temps de relire des comics, du coup ma liste de lecture s'agrandit, à mes dépends...
J'ai donc repris avec un tpb que j'attendais beaucoup car les tomes précédent m'avaient beaucoup plu ! Il s'agit de.....

Batwoman vol 2 : To Drown the World

Les aventures de la belle Batwoman continuent ici. Cette fois-ci, le grand Williams laisse sa place pour le dessin à deux artistes qui, même s'ils sont plutôt correct, ne font pas le poids face à leur prédécesseur. Il y a tout d'abord Amy Reeder et Trevor McCarthy (qui a dessiné la mini Gates of Gotham). Williams se retrouve donc au scénario, toujours épaulé par Blackman dont je me demande quel est son implication dans le titre.

Il s'agit d'un tpb charnière car la grande question sera de savoir si le titre peut survivre même avec des dessins moyens, et avec un Williams au scénario qui n'est pas sa place naturelle. Je vous avoue que j'étais très sceptique au départ, et j'ai failli lâcher le titre à cause des premiers épisodes plutôt laborieux à lire. Ceci est tout simplement la faute au scénario qui a choisi une narration très particulière. Chaque épisode est constitué de différents flashback, tous centré sur un personnage différent ( le père de Batwoman, Maggie la petite amie, l'agent Chase du DEO, et bien évidemment aussi Kate en tant que civile). On suit donc cinq ou six trames narratives en même temps, avec à chaque fois, seulement une ou deux pages, ce qui est bien souvent pas assez pour avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Et toutes ces trames narratives vont, d'épisode en épisode, se rapproche du "NOW", celui qui raconte l'histoire de Batwoman, la scène d'action principale, et qui sera aussi le dénouement du tpb.

On est donc face à une narration très particulière, et plutôt déstabilisante au départ si l'on ne se souvient plus exactement de la situation dans laquelle on avait laissé Batwoman. Surtout que j'ai l'impression que certain flashback, faisaient allusion à des événement se situant avant ou pendant le premier tpb ! C'est un peu comme si vous regardiez une saison de Game of Thrones, sauf que lorsque vous avez des scènes centré sur un personnage, vous y ajouté aussi un principe de flashback, à des époques toutes différentes. Bonjour le casse tête !
Pourtant, on fini par être happé par la série, non pas grâce aux dessins, mais uniquement grâce à l'univers de la série qui est très riche. Il suffit aux scénariste de dérouler la corde, et les personnages agissent par eux-même tant ils sont bien caractérisés. C'est juste Williams qui s'est cru au dessin et qui a fait un découpage narratif aussi tarabiscoté que ses découpages en dessin ! En réalité, une fois le premier épisode passé les choses s'éclaircissent et le récit se poursuit sans trop de problème. Et on reste toujours intéressé par les événements du passé car ils ont une importance pour les événements du présent. Donc finalement, le découpage est plutôt bien fait. Il reste cependant l'impression d'avoir vécu une aventure qui était une sorte d'interlude. Les véritables questions qui nous intéressent ne sont pas totalement résolus, ou presque. (Le sort de la cousine de Batwoman, sa relation avec son père, sa relation avec sa petite amie, et quel est le véritable objectif de DEO, l'organisation va-t-elle confronter Batwoman à des choix impossibles, comme l'avait averti Batman ?)

Les dessins ne sont malheureusement pas là pour donner de la force au récit. Est-ce le scénario ou le dessin, mais j'ai eu l'impression que cette histoire était moins sérieuse que tout ce qui précédait. Mais à vrai dire, j'ai plutôt bien aimé, même si pour le coup, je dois être un client plutôt facile.
Amy Reeder est certainement la dessinatrice la moins douée du recueil, mais elle semble être le style de dessinatrice que DC affectionne en ce moment. C'est à dire que cela fait très années 90 (pardon si je me trompe, mais je n'ai pas connu les années 90 en comics). Le style est très en rondeur, très cartoon, voir un peu manga. Bon, l'avantage, et ce qui a du me plaire, c'est que c'est sans trop de prise de tête. Les dessins sont clairs, bien lisibles, même s'il n'y a rien d'exceptionnel.
Avec Trevor McCarthy, on retrouve un style un peu baroque, qui évoque le style de Williams, sans bien sur l'égaler. Ses traits sont très maniérés, plutôt nerveux, et anguleux. On a pas mal de petit détail, mais sans réel souci de réalisme (ce qui est bien !) Rien n'est droit, rien n'est lisse. C'est beaucoup mieux en réalité, et cela donne un peu plus de profondeur au récit !

Voilà, un titre beaucoup moins bon que le précédent car Williams n'est plus là au dessin. Mais, comme j'aime beaucoup cette série, je veux vraiment la défendre ! Williams peut être critiqué en tant que scénariste car il écrit quelque chose d'un peu lent, mais au contraire, je trouve qu'il n'écrit pas comme les véritables scénaristes qui fonctionnent avec de gros cliff, des effets d'annonces, des promesses qui seront tenues ou non. Et, il écrit sur un univers très indépendant des autres séries new52, et poursuit son écriture d'un ton plutôt juste. C'est sur, ce n'est pas Aaron qui en met plein la vue à chaque épisode, ni un Snyder, Bendis, ou Johns qui survendent un peu trop leur histoires. Mais, il se rapproche plus d'un style d'écriture comme Vaughan, en écrivant de manière honnête, sincère, et en mettant l'accent sur les émotions des personnages.

J'attends désormais le troisième tome avec la reprise de Williams au dessin ! Ca va tout cartonner !

[JB]

Merci pour cette critique
J'ai trouvé après quelques instants de réflexions ce qui me dérangeait sur la double page d'Amy Reeder : l'angle des projectiles de bas de page n'a aucun sens. Cela pose un réel problème de lisibilité : j'ai dû me demander un moment d'où venait cette balle (ce qui n'est pas idéal dans une scène de fusillade)
Une question de quelqu'un qui n'a pas lu ce recueil : si les épisodes se focalisent chacun sur un perso différent, est-ce que Williams à l'écriture et les artistes pour le graphisme en profitent pour faire évoluer la narration selon le caractère dudit personnage ? Cela permettrait/aurait permis d'exploiter le changement d'artiste.

[chocoman]

Merci JB d'avoir lu cette critique

Tu parles de la balle qu'envoie la blonde (agent Chase) ? C'est vrai qu'elle est étrangement basse. Cela ne m'a pas gêné plus que cela, toutefois...

Pour le reste, je crois qu'on ne s'est pas bien compris. Ce n'est pas le fait qu'un épisode se concentre sur un personnage. C'est à chaque épisode où l'on aura droit à quelques scènes de batwoman (des scènes d'action), où le narrateur indique que c'est "now", et avec deux trois pages pour les autres personnages, sous forme de flashback.
Si je ne me trompe pas, on suit 6 histoires car il y a batwoman, l'agent Chase, Kate kane en civil, le père de Kate, Maggie sa petite amie, l'histoire d'une méchante. Cela fait 6 histoires en même temps par épisode à des temporalités différentes.

Et si au début, les flashback sont lointain (plusieurs mois), ils finissent, épisode par épisode, par se rapprocher de l'action principale du tpb (le "now"), pour finir, en fin du récit à des (15min ago).

Mais rien n'est fait pour différencier les personnages, que ce soit par le style narratif, ou par les dessins.

[chocoman]

Allez, prenons de bonnes résolutions, je ré-ouvre mon sujet à critiques pour écrire quelques mots à propos de ce que je lis. C'est toujours sans prétention. Et c'est toujours histoire d'ouvrir le dialogue.

Lazarus

Premier comics que je lis depuis belle lurette. J'avais pris ce titre à l'époque car je connaissais un peu Rucka notamment avec son écriture du personnage de Batwoman. Lark, lui je ne l'avais jamais rencontré avant dans ma vie de buzzukis. C'est désormais chose faite. Passons tout le tralala à propos des tics d'écriture de Rucka, c'est à dire qu'il s'agit toujours d'une femme forte, mais avec quelques faiblesses en son for intérieur qui fait que l'on va s'intéresser, nous lecteurs, au personnage. Je pense que tout le monde connaît cela très bien ici.

J'ai commencé la lecture de ce tpb, sans rien connaître à propos de l'histoire, en lisant à l'aveugle, et en faisant confiance. Je ne savais donc pas à quoi m'attendre. Au départ, l'ambiance sombre de Lark, et cette première attaque mystérieuse m'ont fait penser que j'allais lire un roman policier, et qu'il allait s'agir d'une énième déclinaison des enquêtes de Renee Montaya (j'adore ce personnage, écrit par Rucka, il me semble, dans 52 !). Mais non, ce n'est pas cela. En fait, il s'agit d'une histoire futuriste de guerres des clans, entre famille. Et où chaque famille possède un Lazarus dont notre personnage principal l'est pour une famille, et qu'on n'explique qu'ils ne peuvent pas mourir.

Voilà, pour la brève présentation de l'histoire. C'est là où je suis déçu. Peu d'histoires me surprennent aujourd'hui (pourtant, je ne suis pas un vieux de la guerre), mais ce genre d'histoire, j'ai l'impression d'avoir déjà vu ça 100 fois, en comics, ou au cinéma. (Dans ma jeunesse, j'ai aussi beaucoup participé à des RPG sur forum, le contexte où des familles/clans s'affrontaient pour une lutte du monde, c'était vraiment le truc bateau que l'on retrouve partout). Question originalité, ce n'est donc pas un point positif pour moi ! Rajoutons à cela que la première intrigue narrative est vite trouvé et ne semble pas réaliste, à savoir....

Il y a un traître dans la famille, qui cherche une escalade de la violence pour déclarer une guerre entre les deux familles principales. Si l'idée ne me semble pas tellement originale, le traitement est encore plus mauvais. Car, le traître ne semble pas avoir de réelles motivations pour déclarer la guerre (si ce n'est un goût pour la violence ?). Et en plus, il agit comme un véritable idiot, il joue le rôle du petit frère idiot qui ne peut se canaliser, et qui va faire facilement tout faire capoter... J'espère que Forever le tuera rapidement pour que l'on puisse passer à autre chose

Pour ceux qui l'ont lu, je serai intéressé de savoir ce que vous pensez de cela. Pour ceux qui ne l'ont pas lu, je dirai que ce qui me gêne surtout, ce n'est pas tant le choix de l'intrigue, mais surtout son traitement...

Néanmoins, quelque chose sauve un peu la lecture, mais ne suffit pas entièrement à rester serein pour la suite. Il y a des sentiments dans l'histoire, et ils sont bien retransmis. Je n'en dirais pas plus, mais il semble que l'on se dirige vers un Roméo et Juliette revisité. J'aime bien car cela fait actuellement écho à la série Saga que j'apprécie, et qui est dans un tout autre style. J'apprécie car là, même si ce n'est pas non plus l'idée du siècle, le traitement est plutôt bien fait.

J'aime rentrer dans une histoire, ressentir les doutes, interrogations, et les émotions que vivent les personnages. C'est fait pour cela, un comics, non ? J'aime être surpris. Mais pour cela, il faut que l'univers décrit me semble cohérent. Si comme j'en ai l'impression on se dirige vers un comics politique (car la politique, c'est une guerre des clans, n'est-ce pas ?), j'espère que Rucka élèvera le niveau des intrigues, que les personnages auront de véritables motivations, et que les personnages seront davantage travaillés. Pour l'instant, je n'ai pas encore regardé les retours des voistes pour le deuxième arc, je ne suis donc pas fixé pour savoir si je continue ou pas. Sinon, les dessins, je les apprécie plutôt bien. Une véritable atmosphère urbaine se dégage. On a vraiment l'impression que l'on nous raconte quelque chose de sérieux, j'espère donc que le scénario suivra

A suivre : Manhattan Projects par Hickman et Pitarra

[Fletcher Arrowsmith]

	Citation:			Posté par chocoman
	. Il y a un traître dans la famille, qui cherche une escalade de la violence pour déclarer une guerre entre les deux familles principales. Si l'idée ne me semble pas tellement originale, le traitement est encore plus mauvais. Car, le traître ne semble pas avoir de réelles motivations pour déclarer la guerre (si ce n'est un goût pour la violence ?). Et en plus, il agit comme un véritable idiot, il joue le rôle du petit frère idiot qui ne peut se canaliser, et qui va faire facilement tout faire capoter... J'espère que Forever le tuera rapidement pour que l'on puisse passer à autre chose Pour ceux qui l'ont lu, je serai intéressé de savoir ce que vous pensez de cela. Pour ceux qui ne l'ont pas lu, je dirai que ce qui me gêne surtout, ce n'est pas tant le choix de l'intrigue, mais surtout son traitement...

Pour ta question en spoiler réponse en spoiler :

On revoit le frère que dans le troisième arc, et son pseudo échec est même le moteur du troisième arc, construit fort habilement par Rucka. On comprend alors mieux ses motivations.

	Citation:			Posté par chocoman
	. Néanmoins, quelque chose sauve un peu la lecture, mais ne suffit pas entièrement à rester serein pour la suite. Il y a des sentiments dans l'histoire, et ils sont bien retransmis. Je n'en dirais pas plus, mais il semble que l'on se dirige vers un Roméo et Juliette revisité. J'aime bien car cela fait actuellement écho à la série Saga que j'apprécie, et qui est dans un tout autre style. J'apprécie car là, même si ce n'est pas non plus l'idée du siècle, le traitement est plutôt bien fait.

Pas du tout. On actuellement est bien loin d'un Romeo et Juliette même si je comprends ce que tu as ressentis. Je n'ai pas trop vu non plus tant de lien avec SAGA même si Brian K Vaughan comme Greg Rucka sont tous les deux des scénaristes qui aiment développer leurs personnages. C'est même souvent le ressort ou le moteur de leurs intrigues surtout chez BKV.

Rucka est un scénariste qui prend son temps. J'ai moi même été déçu par les débuts de Lazarus mais sur la longueur on se rend compte de la richesse de l'univers crée par Rucka. Les longueurs et les lenteurs apparentes du récit en sont une de ses principales caractéristiques. Lire et apprécier Lazarus cela se mérite en quelque sorte.