Crit. Doopiennes 185 : Marvel Now, jojo ,M Millar, des zombies , du gore et du sexe !

[doop]

CRITIQUES DOOPIENNES N°185

	Citation:
	Quelques précisions : ces critiques sont la plupart du temps des critiques "à chaud". Aussitôt lu, aussitôt critiqué, ce qui peut expliquer un certain manque de recul ou des réactions parfois un peu trop passionnées. Je vais essayer néanmoins de rester le plus impartial possible et surtout, expliquer au maximum mes idées et mes impressions. Je ne détiens pas, loin de là, la vérité sur les comics que je critique. C'est juste une impression de quelqu'un qui lit des comics depuis…pfiouuu….plus de trente cinq ans ! Ce n'est pas parce que je trouve un truc génial ou mauvais qu'il faut absolument le croire sur parole. Le mieux c'est encore de le lire si on a envie, ou de le défendre si on trouve l'avis trop négatif. Le but premier est toujours le même: proposer un échange et un débat sur les séries chroniquées. Dans un souci de bien faire, j'essaye toujours autant que faire se peut d'éviter les spoilers, ce qui fait que des gens qui sont en retard, ou qui suivent en VF peuvent tout à fait lire ces critiques sans aucune hésitation.

HOUSE OF SECRETS OMNIBUS



(Steve T. Seagle/ Teddy Kristiansen avec aussi D'Israeli, Guy Davis, Duncan Fegredo, Christian Hojgaard, Dean Ormston)

J'avais découvert cette série au milieu des années 90 lorsque les éditions LE TEMERAIRE s'étaient lancées dans des adaptations VF de titres VERTIGO, et j'avais déjà été surpris par la qualité de cette histoire. Je pensais même que c'était une mini série. A ma grande surprise, j'ai découvert récemment que cette version de HOUSE OF SECRETS avait duré 25 épisodes plus une mini série, etque DC avait tout regroupé dans un OMNIBUS de 750 pages. Steve Seagle est pour moi l'un des scénaristes les plus doués de sa génération mais tristement oublié. Il avait relancé ALPHA FLIGHT de fort belle manière, produit un run intriguant de UNCANNY X-MEN avec CHRIS BACHALO interrompu pour raisons éditoriales, proposé aussi quelques aventures de SUPERMAN dont le fameux IT'S A BIRD avec déjà TEDDY KRISTIANSEN et plus récemment, la série AMERICAN VIRGIN pour VERTIGO. Je sais que maintenant il travaille sur le dessin animé BEN TEN et c'est bien dommage de ne plus voir son nom dans les comic-books, car il a définitivement quelque chose à apporter. Aux dessins, c'est donc TEDDY KRISTIANSEN, que l'on avait pu remarquer sur SOLO, IT'S A BIRD ou encore GRENDEL et qui a un style très particulier, tout en angles, en esquisses et qui fait définitivement plus penser à un peintre qu'à un dessinateur de comics. Il est parfait pour des séries sombres et adultes.
Trouvé à vraiment pas cher (40€ fdp inclus, ce qui est relativement donné pour un omnibus de ce type), je me suis lancé dans sa lecture quasi instantanément.

Le pitch :
Rain Harper, une jeune fille à problèmes, débarque à Seattle et rencontre Traci, une autre adolescente paumée. Elle va s'installer (squatter) avec elle dans une vieille maison abandonnée au bout de la rue. Dés la première nuit, Rain se rend compte que cette demeure n'est pas vraiment comme les autres puisqu'elle contient notamment un tribunal fantôme dont le but est de faire avouer à leurs condamnés leur plus lourds secrets.

Le résumé est assez basique, car c'est nettement plus complexe que ça. Première remarque : les épisodes de l'OMNIBUS ne sont pas dans l'ordre !!! Ca peut gêner au départ, mais comme la structure du récit n'est pas véritablement linéaire puisqu'il s'agit un peu à l'instar de SANDMAN d'une succession d'arcs entourés de numéros solos indépendants et pas chronologiques, ca fonctionne. J'aurais peut être quand même apprécié de les lire dans l'ordre, mais bon, ce n'est pas un problème. L'Omnibus est un superbe objet, avec un nombre de bonus assez satisfaisant à la fin (une bonne quarantaine de pages) avec des esquisses, des bouts de scripts, des couvertures alternatives, des recherches. C'est vraiment un très joli ouvrage. Et c'est tant mieux car l'histoire le mérite.
Le volume commence avec l'épisode 7, qui présente cinq histoires parallèles en rapport avec la construction de la maison et qui peut faire penser au premier abord que c'est, comme dans le film de RESNAIS, la maison le principal acteur de la série. Et le premier arc va bien évidemment dans ce sens. Commencer par l'épisode 7 n'est pas gênant car aucun personnage principal n'est présent (à part la maison).
L'arc FONDATION, composé des épisodes 1 à 5 et déjà publié en VF suit cet épisode introductif, et le nom est particulièrement bien trouvé. Dans ces cinq épisodes, SEGALE et KRISTIANSEN nous expliquent tout, introduisent les personnages et le fonctionnement de la maison. Le scénariste joue bien évidemment avec la notion de secret, présente en chacun de nous tout en décrivant des personnages assez forts. Si au départ ils peuvent sembler un peu caricaturaux (l'adolescente violée, l'autre tyrannisée par sa famille, le groupe de rock indé avec les cheveux gras) on se rend très vite compte qu'il y a beaucoup de mensonges et que ces derniers sont clairement plus complexes qu'eux-mêmes ne le prétendent. C'est tout le sel de la série d'ailleurs. Clairement, Rain a des choses à cacher et c'est tellement bien amené qu'on reste collé au bouquin pour savoir ce qu' est réellement la vérité. On est clairement dans un comics indé des années 90, mais avec un réel supplément d'âme, contrairement à pas mal de productions plus tardives qui surfent sur ce thème (les exemples sont légion). Ce premier arc est véritablement impressionnant de qualité, avec une histoire maîtrisée de bout en bout et surtout des dessins à tomber par terre.
IL est suivi par la première partie des épisodes 11 à 16 qui se concentrent sur chacun des membres du tribunal fantôme de la maison. Ce sont des histoires indépendantes, avec quelques artistes qui prêtent main forte à Kristiansen et dont le style correspond à l'histoire (Dean Ormston pour un épisode se passant en mésopotamie ancienne, Guy Davis pour l'histoire de RUBY qui se situe dans les années 50 et Christian Hojgaard, au style assez semblable à celui de Kristiansen, pour la Rome Antique. C'est plutôt intéressant mais cela n'apporte pas grand-chose à l'intrigue. Comme Gaiman sur Sandman, Seagle profite du format de sa série pour pouvoir raconter ses propres histoires, celles qu'il a envie d'écrire. La dernière, centrée sur le "personnage" de Plyck, une petite flamme à cinq doigts est juste époustouflante dans la recherche et dans l'envie de proposer quelque chose de différent. En forçant un peu le trait, il est comparable aux épisodes les plus barrés de MOORE sur PROMETHEA, avec des explications psycho-métaphysiques et une volonté de proposer un numéro terriblement innovant et exigeant. C'est un réel bonheur.
Retour à nos héros du départ avec l'arc THE ROAD TO YOU: GETTING THERE (épisodes 8 à 10) où les artistes commencent à véritablement façonner l'identité de leurs trois héros (Rain, Traci et Ben, un des musiciens du groupe). Rain s'échappe de la maison et entraîne ses amis dans un road movie qui va non seulement renforcer leurs liens, mais aussi épaissir le mystère autour de la jeune héroïne. Celle-ci apprendra à ses dépends qu'on ne peut pas échapper aux secrets et au tribunal. Et l'on apprend par la même occasion que la maison est partout ! C'est vraiment très bien et très rythmé. Cet arc est suivi par la seconde moitié des épisodes 11 à 16 (THE ROAD TO YOU: BEING THERE) qui continue l'histoire de Rain, Traci et Ben et qui lève un bout du voile sur le passé de la première. Là aussi, c'est vraiment très rythmé et le suspense est haletant. Ce qui est véritablement excellent, c'est que chaque épisode ne se lit pas en dix minutes. C'est très exigeant en termes de lecture, avec beaucoup de cases et de textes sur chaque page. D'ailleurs, le fait d'avoir publié ces histoires en format OMNIBUS (un peu plus grand que le format comics classique) est parfait.
On enchaîne avec les épisodes 17 à 19 (THE ROAD TO YOU : LEAVING THERE) qui ferme le triptyque THE ROAD TO YOU et qui apporte quelques éclaircissements. Ces trois arcs sont vraiment parfaits et peut être encore meilleurs que le premier.
A l'issue de ces trois arcs, on est totalement absorbé par l'histoire et en totale empathie avec chacun des membres du trio.
S'en suit l'arc BASEMENT (épisodes 21-23) qui va véritablement relancer la série et donner encore une fois plus de dimension à Rain, qui finalement crache son secret le plus intime, celui en rapport avec sa mère. C'est peut être l'arc le moins réussi, dans la mesure où l'on se demande sir SEAGLE n'a pas appris au milieu que la série allait s'arrêter. IL propose une fin un peu en dessous, nous révélant le secret de Rain qui tombe, pour mon goût, un peu à plat. Il faut dire que sa construction a tellement bien été menée depuis le début qu'on s'attend à une révélation énorme, et ce n'est pas le cas. SEGALE finit son récit dans le numéro 24 (ATTIC) avec une fin très ouverte, comme on pouvait s'y attendre et où c'est au lecteur de choisir.
C'est un numéro très fort, avec une Rain entre la vie et la mort.
S'en suit la mini série FACADE, réalisée deux ans plus tard et où SEGLE et KRISTIANSEN reviennent sur des points qui n'ont pas été encore résolus, notamment la relation entre Rain et son père. C'est une nouvelle histoire, avec les mêmes protagonistes mais un cast étoffé qui permet aussi à Rain d'en finir une bonne fois pour toutes avec ce tribunal fantôme. C'est juste brillant. Et l'histoire est définitivement close à la fin du deuxième épisode. C'est un pur bonheur.
L'OMNIBUS nous propose ensuite les épisodes 6 et 20 , pas intégrés dans la continuité sur des histoires solos qui fonctionnent même si elles ne sont pas dans l'ordre chronologique. Elles sont dessinées par DUNCAN FEGREDO et les PANDER BROS et n'ont pas grande utilité. Cela permet de souffler après els évènements des précédentes pages et surtout de retrouver nos héros encore une fois. L'OMNIBUS se termine finalement par l'épisode 25 , qui a la même structure que le 7 qui ouvrait le volume. C'est une bonne idée de l'avoir mis à la fin et là aussi, on suit plusieurs histoires parallèles sur la maison.

Bon, que dire si ce n'est que c'est véritablement un voyage merveilleux. Tout ce qu'on peut aimer (enfin, tout ce que j'aime) dans les histoires de VERTIGO est là, que ce soit un scénario recherché, ambitieux et inventif avec une réinvention moderne d'une vieille série et d'un vieux concept (HOUSE OF SECRETS a été publié dans les années 50 pour la première fois). Les personnages sont particulièrement attachants et on ne tombe jamais dans le sur-pathos (ou alors c'est fait exprès) et le thème du secret est véritablement exploité au maximum.
Et quels dessins, enfin, quelles œuvres d'art ! Kristiansen est juste énorme car il arrive à lier peinture avec storytelling. C'est peut être parfois un peu confus, mais c'est très rare et la moitié de ses planches pourraient être un tableau. On se rapproche de DAVE MC KEAN, mais avec un style plus anguleux et parfait pour ce genre d'histoire. Kristiansen est grand, qu'on se le dise. D'ailleurs, la mini façade est une succession de peintures du plus bel effet.Je ne peux pas vraiment en parler plus, le mieux c'est d'aller voir les doop cases un peu plus bas pour vous faire une idée.
Alors quand cette magnifique œuvre est mise en valeur par cet écrin du plus bel effet (l'OMNIBUS), on ne peut que conseiller à tout le monde de se jeter dessus. C'est une histoire en plus complètement dans l'air du temps (où le comics pseudo-indé est roi) qui mériterait clairement d'être publiée en VF.

et demi
Parce que ce n'est pas tous les jours qu'on se prend une claque scénaristique et graphique. J'en avais déjà eu un avant goût il y a quinze ans, mais la suite est encore meilleure.

X-MEN LEGACY : PRODIGAL



(Spurrier/ Huat-Molina)

Pas du tout attiré par le thème de départ (un comics centré sur LEGION) mais au vu des previews et des couvertures, on pouvait penser que ce titre risquait d'être un "sleeper", c'est-à-dire un comics que personne n'achèterait mais qui serait d'une excellente qualité. Le fait que PANINI l'ait dégagé du sommaire du magazine X-MEN pour en repousser son éventuelle publication aux calendres grecques (et les prix sympas du sieur GILLES C) a fini de me convaincre de passer à la VO. Et j'ai bien eu raison.

Le pitch :
David Haller, le fils du professeur Xavier est l'un des mutants les plus puissants du monde, mais aussi l'un des plus perturbés! Il est schizophrène et possède environ deux cent personnalités qui se battent toutes pour gagner le contrôle du corps du jeune homme. Problème : toutes ces personnalités ont chacune un pouvoir mutant de classe oméga !!!! Xavier a laissé son fils dans une sorte de monastère afin de lui permettre de pouvoir contrôler au mieux ses personnalités, et c'est ce qui arrive, jusqu'à AVX, où un évènement qui touche LEGION au plus profond de son être

La mort de Xavier et le choc télépathique qui s'en suit

va tout bouleverser ! Libre et complètement perturbé, le jeune homme se lance sur les traces de son père, essayant de protéger les mutants en danger partout à travers le monde. Ce qui n'empêche pas les X-Men de se lancer à sa poursuite, le jugeant trop instable pour être laissé sans surveillance. LEGION va affronter durant ce TPB deux ennemis, un issu de son propre cerveau et un autre issu de l'école de Wolverine !

Ca commence assez bizarrement. Je ne connais pas SI SPURRIER mais il faut reconnaître qu'il a des idées un peu bizarres et farfelues. L'endroit mental crée par LEGION pour contrôler sa propre armée de personnalités est assez intriguant au départ, tout comme ce monastère où il apprend à contrôler ses pouvoirs. J'avais perdu LEGION de vue à la fin d'un arc sur les NEW MUTANTS et je ne sais pas si c'est une idée toute neuve où si cela avait déjà été exploré ailleurs, mais c'est assez peu conventionnel. Bref, le ton est assez surréaliste et ses aventures commencent aussi de manière assez intrigante puisqu'il va rencontrer deux yeux décharnés qui vont se mettre à lui parler ! Il est clair que l'on n'est plus vraiment dans une série mainstream Marvel, et le ton décalé fonctionne plutôt bien, même si l'on se demande au départ où le scénariste veut nous entraîner. On a la réponse assez rapidement, puisque dans ces six épisodes il réussit non seulement à poser son personnage principal, à donner un but à sa série (ce qui est de plus en plus rare de nos jours) mais aussi à résoudre toutes ses intrigues, qui prennent sens au fur et à mesure de l'histoire et où tous les indices sont récapitulés lors de la grande révélation finale, comme dans un épisode de Sherlock Holmes. C'est là aussi de moins en moins fréquent d'avoir une histoire avec un début, un milieu et une fin, et surtout une ligne directrice. Seul petit reproche : ca manque pour le moment de personnages secondaires et il faudrait étoffer le casting assez rapidement. C'est en attendant une excellente histoire, complète et vraiment bien fichue. En plus, c'est très inventif.
Les dessins sont signés TAN ENG HUAT, un dessinateur au style assez variable, qui possédait une véritable identité graphique dans les années 90 avec la Doom Patrol et qu'il a abandonné pour des dessins très quelconques en débarquant chez Marvel depuis quatre ou cinq ans. Ici, il livre une prestation correcte, pas très originale et un peu poussive parfois, mais qui colle bien à l'ambiance. Il est remplacé au bout de trois épisodes par JORGE MOLINA qui prouve encore une fois, après ses épisodes dans Wolverine and The X-Men qu'il a tout ce qu'il faut pour devenir un futur artiste majeur de la maison des idées.
Pour résumer, ce X-MEN LEGACY est un comics qui n'attire peut être pas les foules sur le papier, mais qui révèle finalement une histoire fichtrement bien agencée, avec de réelles idées qui changent un peu de ce qu'on peut voir chez Marvel et qui ne verse pas dans le sang (même si au départ on peut se le demander). Niveau dessin c'est très honnête, voire très bon et pour une première incursion dans l'univers Marvel Now, je dois reconnaitre que c'est très réussi, avec une réelle envie de connaître la suite.
Certains diront que ca se rapproche d'une série Vertigo, je ne suis pas tout à fait d'accord. On reste quand même dans du Marvel, mais avec une version un peu moderne et différente. C'est vraiment une bonne nouvelle. Quand je pense que certains ne la considèrent pas comme "blockbuster"….. En tout cas, que ce soit en VO ou en VF (peut être) , je ne peux que vous conseiller de sauter sur l'occasion, même si le concept de départ ne vous attire pas du tout.
et demi.
Excellente série, nettement plus "blockbuster" que d'autres.

SECRET SERVICE #1-6



(Mark Millar/ Dave Gibbons/ Andy lanning)

J'ai pourtant tendance à éviter les travaux récents de MARK MILLAR comme la peste. En effet, depuis un petit moment, il produit des histoires uniquement basées sur des pitchs sans aucun développement et se contente d'aligner les pages en introduisant tous les dialogues possibles et imaginables qui pourraient faire frémir le lectorat "geek", pour finalement se moquer de lui dans des conclusions justes stupides. Bref, des comics superficiels par un gars qui non seulement à la tête grosse comme une coucourde, mais qui en plus se moque de son lectorat, c'est super hype et on comprend pourquoi il a du succès, dans cette époque où tout ce qui se moque des super héros fonctionne plus que le reste. En réalité, c'est Dave Gibbons qui m'a fait acheter cette série, surtout avec l'encrage d'Andy lanning. Je crois que je n'avais jamais vu du Gibbons encré auparavant et c'est ce qui m'a fait franchir le rubicon.
Le pitch :
Gary est un petit sauvageon, qui n'hésite pas à voler des voitures et à faire les quatre cent coups dans son quartier pourri de Londres avec ses potes alcoolisés et boutonneux. La vie de Gary va se trouver changée lorsque son Oncle Jack lui révèle que non seulement il est un agent secret de type James Bond, mais qu'en plus il lui a trouvé une place comme apprenti espion dans une des meilleures académies de sa majesté.

La scène d'ouverture nous montre un espion de type James Bond sauver des griffes de terroristes l'acteur Mark Hammill de Star Wars.
Voilà, le ton est donné, vous êtes dans un comics de Mark Millar, un truc qui se moque constamment de tout ! Je vous passe les vannes pourries sur la culture geek et tout le reste, si vous connaissez l'auteur vous en avez l'habitude et je pense que certains adoreront. La suite fait du coup vraiment penser à WANTED, avec ce jeune garçon qui va découvrir qu'il peut devenir le meilleur dans sa partie, et finalement c'est assez creux et vide.
Mais bizarrement ca fonctionne un peu mieux que ses précédents travaux. Surtout passé le premier numéro. Disons que pour une fois, Millar raconte une histoire qui fait très scénario de film (d'ailleurs il me semble que cela risque d'être adapté avec COLIN FIRTH dans le rôle de l'oncle) et la raconte plutôt premier degré. Comme quoi on ne peut pas construire une histoire complète en détournant toujours les codes, et c'est la partie qui fonctionne le mieux. Bon, le vilain et son plan machiavélique sont dignes d'un AUSTIN POWERS, mais disons que c'est lisible et plutôt pas mal si l'on excepte le numéro d'ouverture et le dernier épisode, même si , ET C'EST UNE GRANDE PREMIERE) Millar ne foire pas sa fin !!!!!! Non, la fin est correcte, même si toute la partie plan machiavélique est stupide, mais elle a au moins le mérite d'être résolue sans trop de légèreté.
Niveau dessins, c'est vraiment bizarre de voir Gibbons encré par Lanning. On reconnaît immédiatement le dessinateur, mais l'encrage lui apporte un côté assez rond qui le dénature un peu et lui donne un ton plus "mainstream". En revanche, pour les caricatures de personnages, c'est pas ça. A un moment, on est censé reconnaître David Beckham et là c'est pas gagné…..
Après, Gibbons reste un maître dans la narration et justifie à lui tout seul l'achat du bouquin.
Pour résumer, SECRET SERVICE est plutôt lisible surtout dans sa partie médiane où Millar se concentre sur son intrigue et ses personnages plutôt que de vouloir à tout prix brocarder le genre. Après, on ne peut empêcher le naturel de revenir au galop, et certaines phases de l'histoire sont totalement stupides (ou géniales selon le goût). Mais je ne me suis pas forcé à la finir.

Parce que les dessins (l'histoire mérite moins) et parce que Millar cesse d'être Millar durant quatre épisodes sur six en nous livrant un truc plutôt pas mal.

ANIMAL MAN Tome 1



(Grant Morrison/ Chas Truog-Tom Grummett)

Etant récemment tombé sur le quatrième tome des aventures de Animal Man version Vertigo et Peter Milligan, j'ai eu envie de relire les débuts de la série, qui sont l'un des premiers travaux réguliers de Grant Morrison pour la firme. J'en avais eu un très bon souvenir lors de ma première lecture il y a une bonne dizaine d'années.

Le pitch :
Buddy Baker possède la capacité d'absorber les pouvoirs des animaux qui l'entourent. Utilisant ses capacités afin de servir la cause animale, il va rencontrer divers personnages bizarroïdes ainsi que le Martian Manhunter.

Ca commence plutôt timidement. Les quatre premiers épisodes sont plutôt naïfs (enfin, pour du Morrison) puisque le discours est très clair et très premier degré. Morrison est un pro de la protection animale et tout son discours repose sur les méfaits de l'expérimentation sur des cobayes non humains. Il met Animal Man face à Bwana Beast et va d'ailleurs faire rencontrer à Buddy tous les personnages aux pouvoirs animaliers qui vivent dans le DC Universe. L'histoire est finalement assez classique et plutôt agréable à lire. C'est dans l'épisode cinq que les aventures du héros commencent réellement à décoller. Morrison invente une histoire exceptionnelle, une sorte de manifeste de Wile E Coyote (Vil Coyote en VF).Vous ne rêvez pas, c'est bien le personnage du dessin animé qui vient nous raconter son histoire, dans un plaidoyer assez énorme sur la violence envers les animaux de cartoon à la télévision. C'est vraiment superbement réussi. C'est aussi dans cet épisode que Grant Morrison commence à briser le quatrième mur, en faisant rencontrer leur créateur à des personnages de fiction.
Le sixième épisode est un tie-in au crossover invasion, et c'est plutôt pas fameux, dans la mesure où l'auteur ne peut pas faire avancer grand-chose. Il choisit de s'intéresser à l'un des soldats de Thanagar, mais cela fonctionne moyennement.
La septième épisode quand à lui est un stand alone, qui oppose Animal Man à une sorte de vieux super vilain démodé, et on retrouve là aussi toute la thématique que l'auteur développera bien des années plus tard dans ces histoires, avec des références au passé et au Golden Age. Il fait ensuite s'affronter le Maître des miroirs et Buddy Baker dans un épisode pas véritablement génial, si ce n'est qu'on sent que Morrison a voulu utiliser un personnage Écossais pour le fun. Le dernier récit de ce TPB est en revanche nettement plus savoureux, puisqu'il nous offre une rencontre entre le Martin Manhunter et Animal Man, fraîchement devenu membre de la Justice League International. C'es l'occasion pour l'auteur de nous montrer la face cachée du monde des super héros, et si (bien évidemment) ce n'est pas aussi humoristique que ce que produisaient à l'époque De Matteis et Maguire, c'est assez amusant.
Reste le point noir de la série : les dessins !
En effet, Chas Truog est véritablement le point faible de la série, avec des dessins lisibles, mais pas vraiment jolis. Ca pourrait encore passer s'il avait un style particulier, mais globalement, c'est vraiment très plat et parfois vraiment raté. Tom Grummett qui illustre le dernier épisode s'en sort déjà beaucoup mieux, même si ce n'est pas non plus extraordinaire.
Disons qu'on peut comprendre pourquoi cette série n'a pas encore été publiée en France, les dessins ne plairaient certainement pas aux lecteurs, ce qui est bien dommage, car les histoires sont plutôt agréables. (Et après tout, si Truog n'est pas exceptionnel, il arrive tout de même à la hauteur de certains tâchons qui nous sont mensuellement imposés par Marvel ou DC.)
Après, on ne fera aucune comparaison avec la nouvelle version de Animal Man New 52, mais j'invite clairement ceux qui "adorent" le boulot de Lemire sur la série à se procurer les Animal Man de Morrison au plus vite , histoire de voir ce que c'est qu'un véritable titre Vertigo.

et demi.
Une très bonne histoire, dommage qu'elle ne soit pas mise en valeur par les dessins. On peut retrouver dans ces premiers numéros pas mal de thèmes chers à Morrison. Et le Coyote Gospel vaut à lui seul l'achat de ce TPB.

	Citation:			Posté par prochainement
	DAREDEVIL, SECRET SERVICE, ESSENTIAL SILVER SURFER, ULTIMATE UNIVERSE

[Thorn]

J'avais bien apprécié aussi le cycle de Seagle sur Alpha Flight

[Oloreen]

Bon, tu fais chier.
Depuis la "fin" de Vertigo, je n'ai plus grand chose à lire dans le type de comics que j'aime.
J'ai pris cet Omnibus, j'espère me régaler.

[doop]

Ca va te plaire.

Sinon vous trouvez pas que l'encrage de Lanning dénature un peu les dessins de Gibbons. En regardant vraiment vite fait, on pourrait même croire que c'est du Bagley !!!!

[Oloreen]

	Citation:			Posté par doop
	Ca va te plaire. Sinon vous trouvez pas que l'encrage de Lanning dénature un peu les dessins de Gibbons. En regardant vraiment vite fait, on pourrait même croire que c'est du Bagley !!!!

Ah si si.
Sur la Doop case, je ne l'ai absolument pas reconnu. On est plus proche de Bagley en effet.
Pas le type d'achat prioritaire de toute façon.
Sinon, suite à tes conseils (encore...), je me suis pris les trois premier tpb de JIM.
Je vois pourquoi l'écriture te faisait penser à Gaiman sur Sandman. Sur les premiers épisodes, c'est même presque un peu forcé je trouve, sans la magic touch de Gaiman.
Je continue ma lecture avec plaisir toutefois, on verra sur le long terme.

[funky steel monkey]

Bon je suis définitivement convaincu pour le House of Secret (ça attendra Noël quand même)

[wildcard]

	Citation:			Posté par doop
	Sinon vous trouvez pas que l'encrage de Lanning dénature un peu les dessins de Gibbons. En regardant vraiment vite fait, on pourrait même croire que c'est du Bagley !!!!

Non, quand même pas.
C'est vrai que Lanning arrondit le trait de Gibbons - c'est pas vilain au demeurant, même si c'est curieux comme mix - , mais pas au même point que Bagley.
J'aime bien Bagley, mais il y a une classe aristocratique chez Gibbons.

[doop]

Effectivement c'est curieux, je ne sais pas si Gibbons avait déjà été encré auparavant.

[doop]

Et toujours pas de nouvelles VF pour LEGACY !

[Fletcher Arrowsmith]

A priori non.

Très bonne critique sur House of Secrets. J'ai un bon souvenir du premier tome chez Téméraire. Je pense que je vais craquer.

[Virgule]

pour les petites bourses je vends l'intégrales des 25 numéro plus la mini en deux prestige format....polompolompolom

[doop]

Je vois que les séries à la marge ont toujours autant de succès.....

[EsseJi]

	Citation:			Posté par Virgule
	pour les petites bourses je vends l'intégrales des 25 numéro plus la mini en deux prestige format....polompolompolom

Je prends!

[HiPs!]

	Citation:			Posté par doop

	Citation:
	En regardant vraiment vite fait, on pourrait même croire que c'est du Bagley !!!!

C'est vrai que sur la dernière case, la fille a de nets accents Bagley. Dans la case 2, c'est plutôt du Pia Guerra. Et dans la première, elle a un petit côté Oeming...enfin, comme ça, vite fait.

[doop]

Tu te moques en fait. Pourtant, je sais pas, c'est pas du pur Gibbons.