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Vieux 27/08/2012, 21h36
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Manga [Classique] Survivant, de Takeo Saito

Takao Saito est une légende vivante du manga très méconnue en France. Auteur dès la fin des années 60 des aventures du mythique tueur Golgo 13, dont deux énormes pavés best of reprenant une sélection de ses meilleures aventures sont parues en France chez Glénat, « le choix des lecteurs » et « le choix de l’auteur ».

A ce jour, je n’ai pas eu la chance de les lire. Il s’agit d’un des mangas les plus longs de l’Histoire et d’un succès considérable dans son pays d’origine.




Survivant, paru en 10 volumes dans la collection « classiques » de l’éditeur VF Milan (sous le label Kanko), est l’un de ces milliers de mangas parus chez nous qui n’ont pas fait parler d’eux et ont été noyés dans la masse. Franchement, c’est injuste ! En 10 volumes magistraux, on assiste à une véritable leçon de courage et de survie absolument passionnante et magistrale, surtout pour qui aime les histoires de fin du monde et de survie dans la nature.




Oubliez les invasions de zombies et autres attaques extra-terrestres, la fin du monde de ce manga ultra réaliste paru entre 1976 et 1978 au Japon est bien plus banale et plausible, causée par plusieurs tremblements de terre successifs qui ravagent les îles du Japon. Satoru, un collégien typique de l’époque natif de Tokyo, se réveille dans une grotte à la suite d’une excursion campagnarde avec des amis. Ils ont été pris dans un tremblement de terre et ses amis sont morts, le laissant sur ce qui est par la force des choses devenu une île.

Satoru doit faire appel à toute sa volonté de vivre et à son ingéniosité pour survivre dans ce nouveau monde, à commencer par faire du feu, se trouver un abri et trouver à manger et de l’eau potable.

Rapidement, il comprend qu’il devra lutter en permanence contre les rats qui en veulent à sa nourriture et sont des machines à survivre. Fort heureusement, il a la chance incroyable de tomber sur un livre en anglais richement illustré sur la vie en milieu sauvage. Il ne parle pas cette langue mais s’aide des schémas. De plus, son père géologue lui avait donné de précieux conseils auxquels il n’avait à l’époque guère prêté attention mais dont sa volonté de vivre va lui permettre de se remémorer et de faire usage. Mais la vie est dure et il va devoir se départir de ses habitudes liées au confort moderne et aux mets délicats dont nous nous délectons chaque jour sans y faire attention.

Il se nourrit de glands, de poissons qu’il pèche et même d’un ours avec qui il partage son île à son grand dam.

Très vite, il se demande si ses parents sont encore en vie et si il y’a d’autres survivants dans l’archipel ou même dans le reste du monde. La catastrophe est elle mondiale ? Est il le dernier être humain ? Et comment pourrait-il atteindre l’île voisine pour y trouver peut-être des provisions et des survivants ?



J’arrête là pour vous laisser le plaisir de découvrir si ses supputations et envies ont un fondement et trouveront satisfaction, car c’est la grande qualité de ce manga que d’impliquer avec passion le lecteur dans ce nouveau monde. L’auteur ne recule devant rien pour nous montrer la dangerosité de celui-ci et le danger permanent qu’est la quête de nourriture de Satoru : les animaux sauvages, la maladie, les intoxications alimentaires, les bouleversements climatiques divers… ce manga dont l’intérêt et les thèmes n’ont pas pris une ride depuis sa création nous montre les conséquences concrètes qui nous menacent en cas de catastrophe écologique bien réelle. On apprécie la conscience politique et le réalisme dont faisaient part les mangakas du mouvement Gekiga (premier courant réaliste et adulte de la BD nipponne) de l’époque en cette période de légèreté, de moe et de fiction totale actuelle.




A part la chance incroyable de Satoru, il n’y a rien de délirant dans la narration : c’est par l’empirisme, sa volonté de survie et de revoir ses parents que Satoru reste en vie. Nous assistons également souvent à ses fréquentes phases d’abattement et de découragement, car Satoru est un citadin dans l’âme et un enfant du miracle économique japonais qui n’a jamais eu à se battre pour manger. Nombreux sont les flashbacks qui le montre avec son père (qui ressemble physiquement beaucoup à Duke Togo, le tueur de Golgo 13 !) et font contraster la vie de cet homme robuste qui a été enfant pendant la Seconde guerre Mondiale et a une connaissance solide la nature qui lui ont permis d’améliorer l’ordinaire en pêchant et en cueillant certaines plantes, et Satoru, qui se plaint quand le menu préparé par sa mère n’est pas à son goût. Notre héros se remémorera souvent avec nostalgie cette période de sa vie où il était un enfant gâté et choyé.




Graphiquement, c’est vraiment magistral. Si le trait des personnages, réaliste, est typique des années 70, les décors sont absolument fabuleux et le format de poche très petit (bunko) ne les altère en rien. Montagnes et animaux sont incroyables. On sent toute la puissance de l’ours, la dangerosité de la meute de rats qui dévore tout sur son passage… Le paysage de l’île est si réaliste qu’on a l’impression d’y être. Les personnages ne sont pas en reste et sont finement dépeints, psychologiquement et physiquement. Ils ont des traits typiquement nippons, l’auteur dessinant des personnages d’apparence moyenne loin des tops modèles habituels.

Ceci renforce le caractère authentique de ce manga !




Takao Saito explique, dans une passionnante entrevue accordée à l’éditeur français et parue dans le tome 7, qu’il a réalisé ce manga (qui fut un succès incontestable à sa sortie au Japon) car il s’est rendu compte que le savoir populaire des gens de sa génération (qui a connu la guerre et les privations de l’après-guerre) comme faire un feu sans briquet ou pêcher à la ligne se perdaient dès les années 70. Il affirme n’avoir pas fait de recherches pour écrire son histoire et n’avoir fait que transmettre son savoir personnel en matière de survie. Si c’est bien le cas, c’est l’homme à suivre en cas de catastrophe tant Survivant est un véritable manuel de survie absolument passionnant.

Il se désole également que les jeunes nippons aient tendance à tout prendre pour acquis et à ne jamais remettre en cause les règle, ce qui lui semble ne pas avoir changé dans les années 2000, prenant ainsi l’exemple des piétons face aux feux de circulation. En effet, le civisme et la sécurité nous enseignent à ne passer qu’au vert, mais il explique qu’au contraire de la France, il est courant au Japon de voir les gens ne pas traverser au rouge même si il n’y aucun danger à l’horizon, ce qui le désole.

Il explique également que ce manga a pour but d’enseigner des gestes simples propres au sens commun à des citadins qui n’ont jamais vu une vache autrement qu’en steak et à des enfants qui croient que les poissons n’existent que sous la forme de filets ou de poissons panés !

ça fait un peu « vieux c… » ces exemples, mais c’est une réalité que les jeunes japonais sont essentiellement citadins et n’ont que peu de désir de faire du camping autrement que dans un cadre très organisé et avec tout le confort. La rédaction de Kanko laisse entendre que les jeunes Français sont un peu plus ouverts à la nature et débrouillards. A vous de juger.




Dans le manga, cela se traduit par de nombreux encarts très didactiques qui expliquent ce que fait notre héros ou vérifie la justesse ou non de ses intuitions. Ceci concerne aussi bien la géologie que la biologie, l’astronomie, la climatologie… Ces textes sont très enrichissants et bien construits, suffisamment courts pour ne pas ennuyer mais être enrichissants pour le lecteur.


Satoru est un personnage très attachant et très humain qui ne perd jamais sa générosité et sa curiosité. L’auteur a expliqué vouloir transmettre des valeurs altruistes et de courage assez éloignées de ses personnages habituels, bien plus sombres. On peut dire que c’est réussi, car c’est un excellent personnage.


Survivant est juste une des plus grandes aventures réalistes qu’un lecteur de bande-dessinées peut entreprendre.
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  #2  
Vieux 28/08/2012, 12h07
Avatar de Samo
Samo Samo est déconnecté
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Samo change la caisse du Fauve
Purée, graphiquement, ça a une de ses force...

Ca m'interesse ce truc, si je tombe dessus, j'y jetterais bien un oeil.
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  #3  
Vieux 28/08/2012, 12h13
Avatar de franhimself
franhimself franhimself est déconnecté
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Messages: 99
franhimself change la caisse du Fauve
Très sympa ton article, sa ma donné envie de lire ce manga reste plus cas le trouver d'occasion
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