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Une dernière bière avant Maggie Tatcher
« Après tant de mois de silence je pensais qu'il était mort !
- ou dépressif ? - ou rendu manchot par un étrange et atroce accident d'ouverture de boîte de maquereau ? - ou engagé dans la campagne de François Bayrou ? - ou mort. - Mais non, regarde, son mouchoir est toujours sur sa tête et il bouge encore ! Hoo, il tient dans sa main décharnée... » ...une BD de chez çà et là sortie en janvier 2007 avec une couverture orange moche assez repoussante (cette remarque s'inscrit en opposition avec le Gus de Blain acheté le même jour et qui lui possède une couverture orange jolie). Ça s'appelle ALEC, la bande du king Canute et ça regroupe l'intégrale des récits autobiographiques publiés par Eddie Campbell dans divers supports entre 1981 et 1987. Je l'ai payé la somme dérisoire de 15 euros mais mes compétences de voleur et de marchandage sont tout à fait médiocres. Etant un grand fan de ses Bacchus et de son travail sur From Hell, je m'étais toujours dit qu'il faudrait que je choppe un jour ces récits que je ne connaissais qu'en les ayant croisés dans des bibliographies. C'est chose faite. En ces temps où l'autobiographie en BD se banalise et où les blogs s'éditent à le pelle, c'est assez amusant de découvrir ce travail. Il y a encore un coté un peu timide tout à fait charmant. Campbell change les noms parce qu'il estime qu'il n'y a pas encore prescription sur certains faits évoqués. Attention cependant, son regard sur cette petite bande n'est pas du tout condescendant. Il observe avec recul mais sans dédain cette jeunesse anglaise des eighties et leurs interminables beuveries dans le pub paumé donnant le titre au recueil. Côté dessin et narration, c'est toujours un de mes plaisirs préférés que de voir un style se construire. La sur-utilisation de la voix off du début laisse progressivement place à une construction de plus en plus éclatée faite de minuscules récits se bousculant les uns les autres. Le dessin évolue évidemment également. Le trait s'affirme. Les compositions s'épurent et se font plus audacieuses. Bref c'est un vrai bonheur à observer. Le décalage temporel entre la création et la publication en France apporte étrangement un petit plaisir supplémentaire : un regard décalé sur une époque qui nous semble étrangement lointaine. Si on ajoute à ça une jolie préface de Campbell et une postface élégante du traducteur (JP Jennequin) et vous avez un livre totalement indispensable.
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L'opportuniste reboot de la revue de pile : février Dark Horse, Menu des chroniques Les aventures spacialo-copocléphiliques du Captain Zenzible : Ep 7
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#2
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Merci de m'éclairer de tes lectures!
Pour qui aime les 80's, c'est conseillé ou ça ne traite que du (ou d'un) point de vue sur la jeunesse anglaise?
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Alan Moore : "I should just keep me mouth shut, I just upset people." Ma galerie sur Comic Art Fans
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#3
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Tu ne m'as pas convaincu... je l'étais déjà.
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#4
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Sinon l'aspect anglais est fortement présent mais c'est plus large que ça. Les situations dans lesquelles se retrouvent ces vingtenaires et les questions qu'ils se posent restent intemporelles. Donc anglais ou pas, ça n'a que peu d'importance.
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L'opportuniste reboot de la revue de pile : février Dark Horse, Menu des chroniques Les aventures spacialo-copocléphiliques du Captain Zenzible : Ep 7
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#5
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Alan Moore : "I should just keep me mouth shut, I just upset people." Ma galerie sur Comic Art Fans
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#6
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#7
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Ah, enfin.
Remercions donc Mr Gumby : the return, qui nous offre là une vitrine sur un OCNI fulgurant. The complete Alec, bien qu'à moitié incompréhensible (lorsque l'on n'a qu'un anglais correct) fait partie du Top 10 du génie comicstique de l'humanité (enfin, anglo-saxonne, donc.) Indispensable, effectivement. C'est beau. C'est grand. It echoes...
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Il est impossible de faire comprendre quelque chose à quelqu'un
si son niveau de vie dépend directement du fait qu'il ne la comprenne pas. |
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