Critiques Doopiennes 174 (luthor, nexus, creepy, x-factor,manhattan projects)

[doop]

CRITIQUES DOOPIENNES N°174

	Citation:
	Quelques précisions : ces critiques sont la plupart du temps des critiques "à chaud". Aussitôt lu, aussitôt critiqué, ce qui peut expliquer un certain manque de recul ou des réactions parfois un peu trop passionnées. Je vais essayer néanmoins de rester le plus impartial possible et surtout, expliquer au maximum mes idées et mes impressions. Je ne détiens pas, loin de là, la vérité sur les comics que je critique. C'est juste une impression de quelqu'un qui lit des comics depuis…pfiouuu….presque trente cinq ans ! Ce n'est pas parce que je trouve un truc génial ou mauvais qu'il faut absolument le croire sur parole. Le mieux c'est encore de le lire si on a envie, ou de le défendre si on trouve l'avis trop négatif. Le but premier est toujours le même: proposer un échange et un débat sur les séries chroniquées. Dans un souci de bien faire, j'essaye toujours autant que faire se peut d'éviter les spoilers, ce qui fait que des gens qui sont en retard, ou qui suivent en VF peuvent tout à fait lire ces critiques sans aucune hésitation.

NEXUS OMNIBUS vol 1


Contient NEXUS vol 1 #1-3 et NEXUS vol 2 #1-11
(Mike Baron/ Steve Rude)

Ca faisait longtemps qu'il me faisait envie ce NEXUS OMNIBUS. En effet, Mike Baron est un scénariste trop méconnu et Steve Rude est un dessinateur énorme. Voir donc dans ce recueil la série fétiche des deux auteurs, série que je n'avais jamais lue auparavant, est une excellente nouvelle, surtout que le volume 2 va bientôt sortir. Merci Dark Horse pour ces OMNIBUS un peu plus petits en taille que la moyenne, mais qui fonctionnent parfaitement et qui ne sont pas si cher. (24.99$ pour une quinzaine de numéros en couleurs et papier glacé).
Nous sommes en 2583. Aux confins de la galaxie apparaît un étrange être costumé, NEXUS, qui exécute sans ménagement tous les dictateurs et meurtriers en série. Ce personnage hyperpuissant tire ses pouvoirs extraordinaires de l'énergie même des étoiles. Une fois sa basse besogne accomplie, NEXUS emmène certains réfugiés politiques sur sa propre planète, YLUM pour que tous puissent vivre sans difficultés. Mais voilà, l'énergie infinie que semble posséder NEXUS fait beaucoup d'envieux, notamment chez les habitants de la terre, qui vont tout essayer pour découvrir et s'approprier les secrets du personnage.
Déjà, il faut préciser que ces épisodes datent de 1980, il y a donc plus de trente ans. Et pourtant, il ressort de cette lecture des histoires d'une modernité folle, sans aucun aspect rétro.
Bon, on sent tout de même les débuts de deux grands artistes et l'histoire se met peut-être un peu en place difficilement. Il y a quelques lourdeurs et quelques hésitations mais c'est un festival d'idées. Qu'on ne s'y trompe pas, NEXUS n'est pas une BD de super-héros, c'est de la science fiction pure et dure, teintée de philosophie, de réflexions sur la société et la vie en groupe. En cela, ca se rapproche nettement plus d'un fear agent que d'un Gardians of the galaxy.
BARON et RUDE lancent énormément de pistes. Si l'origine du personnage nous est dévoilée dans les trois premiers épisodes (en noir et blanc), beaucoup d'aspects de ses pouvoirs ne nous sont pas encore dévoilés. On ne sait pas d'où il les tient, ni même comment ses rêves lui imposent de tuer tel ou tel responsable d'un génocide. Le scénariste semble donc avoir un plan, qu'il dévoile petit à petit. En termes d'histoire, cela fonctionne parfaitement, BARON mélangeant des intrigues à long terme (avec le fils de NEXUS ou l'espionnage de la Terre) avec des histoires plus courtes (celles ou JUDAH MACABEE emmène NEXUS faire la tournée des bars). Les personnages secondaires sont très nombreux et les intrigues qui se déroulent sur la planète YLUM, sans que NEXUS parfois n'apparaisse, sont bien fichues.
BARON lance de plus quelques idées barrées, comme cette planète en forme de bol ou encore un collectif de têtes coupées conférant des pouvoirs fabuleux ou cet homme singe qui a pris NEXUS pour modèle.
On trouve donc dans ce volume tout ce qui peut faire le charme d'une vraie série à suivre, avec de réelles idées et surtout une envie de faire avancer l'histoire.
Côté dessins, c'est assez passionnant de voir au fil des épisodes Steve Rude passer du statut d'excellent dessinateur à celui de méga dessinateur. Que dire sur Steve Rude si ce n'est que c'est un des tout meilleurs de sa génération, dans un style assez clair, lisible et fluide, qui commence à prendre son envol au fur et à mesure de la lecture. J'attends avec impatience le volume 2.
Clairement une bande dessinée et un recueil de grande qualité. Quelques faiblesses parfois, on sent que le scénariste veut en mettre un peu beaucoup (notamment dans la philosophie), mais quel bonheur ! Et quels dessins !!
De la bonne science fiction, des idées bien barrées enveloppées par un personnage qui n'a pas encore dévoilé toutes ses facettes, des intrigues secondaires bien menées et un dessin top niveau ET tout ca sans gore et sang qui gicle dans tous les coins. Clairement une bande dessinée que tout le monde (et surtout certains scénaristes actuels) devraient avoir lu.
Véritablement conseillé. La bonne nouvelle c'est que cela risque d'être le volume le lpus "faible" puisqu'il s'agit des début et que les auteurs tâtonnent un peu au départ.

X-FACTOR #240-245



Run Layla Run et Breaking Points
(Peter David / Neil Edwards-Leonard Kirk)

Dans le genre série mensuelle qui tient la route, je vous présente X-FACTOR. C'est d'ailleurs une des seules séries MARVEL qui a trouvé grâce à mes yeux depuis quelques mois et l'abandon quasi-systématique de séries que je suivais depuis plus de vingt ans. On a ici un épisode solo suivi d'un arc en quatre parties. Et si vous avez aimé X-Factor depuis le début, vous ne serez pas surpris puisque ces cinq épisodes contiennent tout ce qui fait de cette série la meilleure sur la durée, tout simplement.
On y retrouve pour commencer un épisode stand-alone dans lequel Peter David s'intéresse aux pouvoirs de LAYLA MILLER et aux conséquences de certaines de ses actions, qui ont modifié la ligne temporelle. Comme souvent avec le scénariste, beaucoup de clins d'œil se glissent dans l'histoire, notamment de grosses allusions au film RUN LOLA RUN. C'est fin, ca fait plaisir, c'est plein de bonnes idées, c'est auto-contenu et ca fait évoluer le personnage. Voilà exactement ce que j'attends d'une série mensuelle.
Les cinq autres épisodes constituent un arc et résument eux aussi parfaitement la séries, qui doit toujours jongler avec des crossovers et des décisions éditoriales plus abruties les unes que les autres. ON se rappelle comment Rahne avait été enlevée à Peter David pour devenir un membre de X-Force, écrit avec les pieds par Kyle et Yost et réintégrée par David dans X-Factor quelques années plus tard alors que X-Force s'était déjà arrêtée. Le pire, c'est que Peter David avait réussi à concilier la version pourrie de Yost et Kyle dans son histoire, pour donner un rebondissement inattendu à la série, dont les répercussions sont encore dans ces épisodes. Ici, c'est HAVOK, réintroduit artificiellement dans l'équipe à cause de AVX et qui doit maintenant repartir parce que REMENDER et CASSADAY en ont besoin dans Uncanny avengers...six mois plus tard. Le nombre de couleuvres qu'à dû avaler l'auteur à cause d'éditeurs incompétents et de vente court terme est désormais impressionnant. ET le pire, c'est que David exécute non seulement sans sourciller els décisions qui viennent d'en haut et qui font n'importe quoi avec ses personnages, mais qu'en plus il arrive toujours à faire quelque chose d'intéressant avec ces contraintes qui auraient déjà fait partir n'importe quel autre scénariste. A une époque où la plupart des auteurs restent six mois sur une série, font ce qu'ils veulent en dépit de toute continuité et se barrent comme des salopards, c'est quand même hallucinant de voir que Peter David bosse sur cette série, contre vents et marées depuis presque une centaine d'épisodes. Chapeau bas!
Breaking points fait donc le point sur quelques personnages de la série et modifie l'équipe en profondeur, au gré des sub-plots accumulés depuis maintenant presque huit ans. Tout va prendre place dans le numéro 250 pour j'espère un arc qui ne signifiera pas l'arrêt de la série.
David arrive même à faire quelque chose de bien, de fin et de censé sur le départ d'Havok, il fallait le faire ! Et puis des dialogues, des vannes qui font mouche à chaque instant. C'est terrible de voir que Bendis est souvent célébré pour ses dialogues, alors qu'à côté de ce que fait Peter David, c'est clairement en dessous.
Bon, le seul problème de cette série réside en réalité dans les graphismes. Globalement, la série n'a pas été gâtée en termes de noms ronflants, mais l'époque Lupachino ou encore De landro était plutôt bien fichue, avec des dessins corrects. Là c'est Neil Edwards, quelconque qui livre l'épisode sur Layla, qui aurait pu être un classique instantané s'il avait été dessiné par un énorme dessinateur. ET c'est Leonard Kirk qui signe le reste. Leonard Kirk est correct lui aussi, lisible et efficace, en plus, il arrive a assurer pas mal de numéros par an, mais quand même, son niveau est bien faible au regard de ce qu'il avait pu nous proposer il y a dix ans. Il est méconnaissable.
X-FACTOR reste donc une des meilleures séries régulières tous éditeurs confondus, qui réussit toujours à nous surprendre et à nous enchanter après 100 numéros et qui ne pêche que par sa qualité graphique, tout juste correcte et à mille lieues de l'inventivité de son scénariste.
un peu généreux parce que la partie graphique n'est pas terrible. Mais bon, c'est exactement ce que j'ai envie de voir dans un comics, ce n'est pas rien.

THE MANHATTAN PROJECTS


(Jonathan Hickman / Nick Pitarra)
Contient les 5 premiers épisodes de la série THE MANHATTAN PROJECTS.

Hickman est véritablement un auteur à suivre. Certaines de ses idées sont vraiment bien conçues, et il n'a pas peur des intrigues au long cours. Dans cette nouvelle série créée pour IMAGE COMICS, il réutilise pas mal de ses idées en nous proposant un monde alternatifs, où les plus grands scientifiques des années 40 (Einstein, Ferma, Oppenheimer) sont réunis dans un grand projet mystérieux, une base secrète qui a déjà des centaines d'années d'avance par rapport à la technologie actuelle et dans laquelle ces génies peuvent donner libre cours à leur imagination.
Hickman reste dans ce qu'il sait faire, à savoir une sorte de relecture historique de faits, comme il avait d'ailleurs pu le faire sur la série SHIELD, où il utilisait déjà LEONARD DE VINCI et autres savants de l'époque.
Et c'est pas mal du tout. J'aime bien se genre de comics où l'on se demande à chaque fois si ce qui se passe est réel, et où on se creuse la tête en se demandant ce que l'auteur veut bien pouvoir faire de son intrigue. Les personnages, des figures historiques sont traitées sans ménagement (ce sont pour la plupart tous des gros bâtards) et certaines situations sont vraiment à la limite du traitement d'un éditeur "indépendant" (ce qu'Image n'est pas).
C'est plutôt pas mal, même si on ne sait toujours pas trop quel est le but de la série, mais quelques idées , quelques bons moments et quelques traitements bien réussis des personnages vont me pousser à continuer.
L'ennui avec ce genre de série, c'est qu'on ne peut pas vraiment porter de jugement au bout de cinq épisodes, puisqu'on ne sait pas quelle est l'idée générale. Sa qualité va surtout dépendre de son développement.

En revanche, je n'aime pas vraiment le dessin. Je veux bien reconnaître qu'il y a du style, mais globalement, ce n'est pas très beau à mes yeux et ca gâche un peu la lecture. Bon, ca a le mérite de rester dans le ton, mais c'est le point faible de la série.

parce que je n'aime pas les dessins, mais je reconnais une qualité d'écriture et une envie d'en savoir plus. Mais c'est difficile de quantifier ce genre de série mystérieuse et qui avance doucement et qui ne dévoile pas tout. J'attendrais la suite pour me prononcer définitivement.

SUPERMAN BLACK RING vol 2



Contient SUPERMAN #896-200, SECRET SIX 29 et ACTION COMICS ANNUAL 13
(Cornell/Woods)

Ce volume nous donne la résolution de l'histoire où LEX LUTHOR part à la recherche des sources d'énergies utilisées par les blacks rings lors de Blackest Night. J'avais déjà émis quelques réserves sur cette histoire (voir critiques doopiennes 172) dans la mesure où si Cornell tient plutôt bien son personnage de LEX LUTHOR, il a en revanche beaucoup plus de mal avec les autres criminels de l'Univers DC, qu'il ne maîtrise pas complètement, ou de manière trop superficielle.
ET c'est exactement ce qui se passe en début de volume, où l'affrontement entre LUTHOR et VANDAL SAVAGE, accompagné les SECRET SIX est plutôt laborieux. Il y a de bonnes idées (le chewing gum bulle protectrice), mais globalement ca ne fait pas avancer l'histoire.
En revanche il y a du mieux dans l'annual qui nous propose la rencontre entre un jeune luthor et..DARKSEID, avec une histoire qui se tient plutôt pas mal.
On arrive ensuite à la fin de l'aventure et oui, effectivement, beaucoup de choses se mettent en place et certains éléments anodins distillés au cours des numéros prennent tous leur sens, un peu comme une aventure de Sherlock Holmes et ca donne une histoire assez sympathique. En revanche, je ne vois absolument pas l'intérêt d'avoir accolé cette histoire avec les blacks rings de blackest night, dont le lien avec la série est tout simplement nul. C'est dommage d'avoir trop voulu intégrer cette série dans l'univers Blackest Night car à mon sens, elle aurait nettement gagnée en efficacité si elle avait été laissée dans son coin. Du coup, c'est tout à fait agréable, il y a quelques très bons moments, mais c'est parfois un peu lourd et téléphoné. Les dessins de PETE WOODS sont plutôt pas mal, donc ca mérite largement le titre de BD sympathique.
Un truc correct, plein de bonnes idées, mais avec pas mal de lourdeurs dans l'exécution, c'est dommage.

CREEPY vol 1


(Archie Goodwin & cie / Joe Orlando, Al Williamson, Alex Toth, Reed Crandall, Angelo Torres, John Severin & cie )

Cette jolie édition nous propose le meilleur des épisodes de la revue d'horreur anthologique CREEPY , publiée au début des années 60.
C'est une superbe édition. Tout d'abord, on a de l'éditorial qui explique l'histoire de la compagnie Warren, celle de E.C. à qui elle rend hommage et même un article sur la publication de CREEPY en France. Il y a donc non seulement du travail dans le contenant, mais surtout dans le contenu. En toute honnêteté, le scénario de ces histoires (quasiment toutes écrites par Archie Goodwin) est plutôt toujours le même, un méchant personnage est victime de ses propres agissements dans un twist de fin macabre. Certaines sont donc plus réussies que d'autres. En revanche, graphiquement ca envoie du lourd. Alors je n'ai pas envie de lancer un débat sur le thème du "c'était mieux avant" mais quand même, est-il possible aujourd'hui de trouver une dizaine de dessinateurs de la trempe des gens qui œuvrent dans ce volume ? C'est juste magnifique, avec du Frazetta, du Joe Orlando, du Reed Crandall qui est certainement l'un des dessinateurs les plus doués et les plus méconnus de toute la période, du Al Williamson et du Alex Toth, qui pour le coup, tranche un peu avec le travail réaliste des autres et livre des épisodes à mon sens très stylisés mais qui ne correspondent pas vraiment au style de la revue (non, ce n'est pas une pique pour Wildcard, c'est que je trouve ses dessins vraiment chargés et pas très clairs) . Sinon c'est un réel bonheur et je vous le conseille vivement.
et demi

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	Le BATMAN de MORRISON, FF, NEW KRYPTON, WOLVERINE AND THE X-MEN, STAR WARS LEGACY, NO MAN'S LAND et plein d'autre choses