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Vieux 25/07/2005, 22h45
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Niglo change la caisse du Fauve
Warren Ellis' Apparat

Warren Ellis’ Apparat
(Avatar, 2004)

[B]Frank Ironwine [/B] #1
Par Warren Ellis & Carla Speed McNeil.

[B]Quit City [/B] #1
Par Warren Ellis & Laurenn McCubbin.

[B]Simon Spector [/B] #1
Par Warren Ellis & Jacen Burrows.

[B]Angel Stomp Future [/B] #1
Par Warren Ellis & Juan Jose Ryp.


A l’origine de la ligne Apparat, il y a une interrogation de Warren Ellis sur ce qu’auraient pu être les comics aujourd’hui s’ils n’avaient pas été phagocytés par un genre exclusif : les super-héros. Si les comics avaient su garder leur diversité, prolonger sous forme graphique des genres qui firent l’heure de gloire des pulps au début du siècle (et se portent toujours très bien dans les autres média, cinéma, télévision ou littérature, merci pour eux), polar, science-fiction ou aventure. D’où l’idée de créer un label fictif, Apparat, et d’y faire paraître quatre titres, one-shots déguisés en numéro un d’une série régulière.


[IMG]http://www.comics.org/graphics/covers/12540/200/12540_2_001.jpg[/IMG]

[B]Frank Ironwine [/B] est un flic new-yorkais. La cinquantaine fripée, peu soucieux de sa santé (on le rencontre au début du récit en train de finir de cuver dans une benne à ordure) ou de son apparence, mais doté de compétences hors-pair pour trouver l’indice qui dénouera le fil de son enquête, ainsi que d’une empathie et d’une magnanimité peu communes pour les suspects qu’il interroge.

A travers ce personnage, Warren Ellis dessine l’archétype du flic tel qu’il le conçoit, et du genre tel qu’il l’aime, s’intéressant moins aux procédures qu’aux acteurs des drames mis en scène. Pour se faire, le scénariste se penche sur un double crime passionnel, et colle dans les pattes du détective une débutante dont les méthodes traditionnelles serviront à mettre en valeur celles plus particulières d’Ironwine.

L’intrigue n’est pas renversante, mais les pages lui étant comptées, Warren Ellis se débrouille plutôt pas mal pour la développer de façon intéressante. La déception en revanche vient de Carla Speed McNeil, qu’on a connu nettement plus inspirée ailleurs (je pense en particulier à ses [B]Queen & Country[/B]). Ses planches semblent ici assez bâclées, son encrage à la limite de l’amateurisme. [B]Frank Ironwine [/B] reste néanmoins une bonne lecture, et la postface d’Ellis consacrée au polar et à son évolution particulièrement intéressante.


[IMG]http://www.comics.org/graphics/covers/12542/200/12542_2_001.jpg[/IMG]

[B]Quit City [/B] se penche sur un genre tombé en désuétude, celui mettant en scène les exploits des aventuriers des airs. Héros oubliés des pulps, qu’ils se nomment [B]Bill Barnes l’aventurier des airs [/B] ou [B]G-8 and his Battle Aces[/B], et dont l’incarnation la plus célèbre dans les pages des comics est sans doute la série [B]Blackhawk[/B].

A première vue, on peut croire que Warren Ellis triche avec le thème qu’il s’est lui-même imposé. Hormis un atterrissage en première page, pas le moindre avion ne pointe le bout de son nez dans cette histoire. En fait, son personnage principal, Emma Pierson, vient de quitter Aeropiratica, le groupe de justiciers aériens dont elle faisait partie. Le récit est celui de son retour dans la vie civile et la ville qui l’a vue grandir. Et sa rencontre avec un fantôme de son passé.

En fait, [B]Quit City [/B] est aux histoires d’aventuriers du ciel ce qu’[B]Alias[/B] est aux récit super-héroïques. Ellis utilise le genre en arrière-plan pour raconter une histoire plus personnelle, évitant ainsi de passer par les figures imposées du genre tout en lui donnant une forme de modernité.

Les dessins de Laurenn McCubbin, que je ne crois pas avoir déjà rencontrée auparavant, sont intéressants. Travaillant visiblement à partir de photos, son style évoque assez fortement celui de Tony Harris. On regrette pour le coup qu’elle soit contrainte au noir et blanc, ces planches mises en couleurs auraient probablement gagné en réalisme.


[IMG]http://www.comics.org/graphics/covers/12541/200/12541_2_001.jpg[/IMG]

Warren Ellis présente [B]Simon Spector [/B] comme un hommage à des héros tels que Doc Savage, the Shadow ou the Spider. Presqu’un surhomme, doté en tous cas d’un intellect hors du commun – même si pour cela il doit user de substances prohibées. Le moment fort du récit est ce moment où le héros, son esprit boosté par l’absorption d’une pilule aux effets remarquables, va en quelques secondes résoudre l’enquête qu’il s’est vu confier. La suite est plus classique, et permet à Jacen Burrows (déjà croisé au côté d’Ellis sur [B]Dark Blue [/B] et [B]Scars[/B]) de mettre en scène quelques fusillades très percutantes.

Des quatre one-shots, celui-ci est probablement le plus classique. Peut-être aussi celui qui appelle le plus volontiers à une série régulière, autant par son concept que par la personnalité de son héros.


[IMG]http://www.comics.org/graphics/covers/12543/200/12543_2_001.jpg[/IMG]

Las but not least, [B]Angel Stomp Future [/B] est dédié à ce qui est peut-être le genre de prédilection de Warren Ellis : la science-fiction. Une s-f résolument moderne, ce qui n’étonnera pas les lecteurs de [B]Transmetropolitan[/B], [B]Ocean [/B] ou [B]Orbiter[/B], mais qu’il est l’un des rares scénaristes de comics à pratiquer.

Pas vraiment d’intrigue dans ce one-shot, plutôt une visite guidée d’un futur cauchemardesque. L’héroïne s’adresse d’ailleurs directement au lecteur pour lui faire découvrir ce monde où manipulations génétiques, greffes et modifications mentales sont monnaie courante.

Cet univers déjanté est surtout l’occasion pour Juan Jose Ryp de faire preuve de tout son talent. Ses planches fourmillent de détails et évoquent celles de Geoff Darrow et Steve Skroce. On pourra passer des heures à les scruter et se surprendre à repérer un détail qui nous avait échappé jusque là. Absolument superbe.

Globalement, on conseillera donc à tous de se pencher sur cette quasi-uchronie qu’est le label Apparat. Le projet est intéressant, et la réalisation à la hauteur.
 


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